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16 ans, grosse & moche!
19 octobre 2012

VENDREDI 19 OCTOBRE 16h

David m'a relancée pour le blouson. Il insiste. A quoi bon? Je ne vais pas rentrer dedans. Mais il m'a proposé de venir me l'apporter chez moi ce week-end!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Comment dire non à ça? Cet effort énorme de communication qu'il fournit m'a donné les larmes aux yeux. J'ai dû tourner mon regard vers la fenêtre pour me cacher. Et j'avais la voix qui chevretait. Quelle honte! Il n'a pas dû bien comprendre ce qui se passait.

Et puis j'ai fini par me ressaisir... Ma naïveté m'a, à une époque, perdue. Est-ce qu'il n'y a vraiment que de la gentillesse derrière ça? Est-ce qu'il ne veut tout simplement pas me taxer un peu de sous avec ce blouson tombé du camion?

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19 octobre 2012

VENDREDI 19 OCTOBRE 13h25

Le Monstre pleurait à nouveau aujourd'hui. Elle se mouchait salement à la vue de tout le monde et arrivait au bout de la capacité de son mouchoir. Elle cherchait dans sa poche un autre mouchoir qu'elle ne trouvait pas. J'étais pas loin d'elle à ma table habituelle à côté du tapis roulant. J'ai alors aperçu son mouchoir à carreau sous son pied. Ça m'a pris dix minutes avant d'aller lui ramasser et lui donner. Pourquoi être gentille avec une personne méchante?

Je ne sais pas, c'est parti tout seul. J'imagine que si elle pleure c'est qu'elle n'est pas aussi méchante qu'elle en a l'air. Le bouledogue a un cœur. Et moi la grosse-moche envieuse, j'en ai aussi, même si on me le brise un peu à l'acide en ce moment.

J'ai eu droit à un merci, je ne sais même pas si elle m'a reconnue sous ses larmes et ses yeux gonflés. Je ne me suis pas éternisée, pas envie qu'on m'associe trop à elle. Ma bonté a des limites, ma réputation au bord du gouffre peut encore basculer!

18 octobre 2012

JEUDI 18 OCTOBRE 21h30 : LA FILLE DANS LE FRIGO!

Ce soir j'ai pleuré : trop de gentillesse de la part de David, trop de méchanceté de la part de la Vieille.

Et puis Kamil m'a annoncé un scoop! La fille des Vieux a disparu du jour au lendemain il y a une dizaine d'années. C'est un grand mystère dans le quartier. Moi je pense que sa mère l'a tuée par accident et qu'elle l'a découpée en morceau.

Je suis allée voir dans le congèl, décidée à faire un inventaire des produits douteux. Il y a effectivement un morceau de viande bizarre. Elle me fait manger sa fille depuis mon arrivée! Je suis cannibale! Mon dieu mon imagination me rend folle, trop de films d'horreur.

18 octobre 2012

JEUDI 18 OCTOBRE 2012 15h45 : DAVID ET MOI

Avec David on ne sait pas trop où on en est. On se parle plus, on se parlera plus, on ne s'est jamais parlé. Bref, je ne sais pas trop comment conjuguer ce verbe avec lui. Mais il s'est passé quelque chose aujourd'hui. Il m'a montré la photo d'un blouson :
- Tiens il pourrait t'aller celui-là?
- Ouais, dis-je, peu emballée.
- Bon il est pas aussi classe que l'autre, mais ça pourrait te donner une bonne dégaine.
- J'ai pas besoin de la charité!
- Je te le vends si tu veux...
- J'ai pas d'argent!
- Ben je te le prête et puis si tu le veux définitivement tu me le paies à crédit.

Avec le recul je réalise le décalage entre nous dans cette conversation : j'étais sur la défensive et ultra agressive, il était bienveillant et nerveux.

Ça m'a profondément bouleversée. C'est un acte de gentillesse, je ne vois pas autre chose. Je suis restée bouche bée, il était mal à l'aise aussi. Il voyait bien que c'était maladroit de sa part. Mais j'ai tellement senti de bonnes intentions. Le seul problème c'est qu'il me voit beaucoup moins grosse que je ne suis, je ne vais jamais rentrer la-dedans. Je suis obèse, son blouson est à sa taille!

18 octobre 2012

JEUDI 18 OCTOBRE 2012 13h20

Cette semaine est une horreur. Le retour en arrière se confirme. Et coïncidence, c'est pile la semaine où je retrouve mes guenilles. J'ai mes bottes mais ce n'est plus pareil sans le blouson. Et je ne me sens plus de le porter, il dégage trop d'ondes négatives.

A mon arrivée ce matin tout le monde commentait ma tête de pouilleuse, même David avait accès à la photo. J'ai vu. Bon bah voilà, je suis ridicule. Tout le monde me prend vraiment pour une pauvre idiote, c'est officiel, je suis la tête de Turc de la classe. A nouveau.

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17 octobre 2012

MERCREDI 17 OCTOBRE 19h50 : FUSAIN

Ah mon cours préféré, le cours d'arts plastiques. Cette semaine, le fusain qu'on a vu en cours théorique. C'est très technique. Et la prof nous a demandé de LA dessiner elle.

Je n'ai aucun talent particulier pour le dessin. Je n'ai donc pas essayé de reproduire fidèlement. Mais je voyais devant moi le dessin du Tatoué, c'était extraordinaire. Ce mec est doué, ça ne fait aucun doute. Moi j'ai galéré. Et puis ça ne s'efface pas facilement, c'est la suie, ça tombe partout on s'en met partout... La prof adore ça : « Cette matière est voluptueuse, elle pénètre tous les grains du papier, tous les pores de la peau, salit la classe de fond en comble! C'est ça la vie artistique, on se fond dans la matière, c'est très tactile et très sale! Vautrez-vous dans la saleté! »

Ben voilà ça c'est dit. Vers la fin du cours on commençait tous à observer le chef d'œuvre respectif de l'autre. Évidemment tout le monde s'extasiait sur le projet du Tatoué, il encaissait avec plaisir tous les compliments. Il est fait pour ça bien sûr. Et puis quelqu'un a regardé le mien et pouffé de rire et a chuchoté à un autre qui est venu voir. Ça s'est répandu comme une trainée de poudre. De fil en aiguille, jusqu'au Tatoué qui est venu voir, il avait l'air très content de mon échec : « Et ben elle va apprécier la prof ! » m'a t'il lancé dans la tronche.

Puis la prof fait son tour, encense bien sûr la qualité technique du Tatoué. Puis finit par moi qui suis en fond de classe (comme j'aurais voulu être dans ma classe statique officielle). Et là elle devient rouge et je m'apprête à me prendre la vanne de ma vie : « Merci merci merci, quelqu'un a eu l'idée lumineuse de la caricature. Non je ne suis pas narcissique, ça me fait plaisir de me voir embellie par vos traits, mais j'aime encore plus être enlaidie, et transformée en cheval ou en taureau, j'adore cette liberté que vous prenez Karine! »

Je suis flattée, a-t-elle bien vu mon œuvre douteuse? Est-elle bigleuse? Ce qui m'inquiète c'est qu'elle m'appelle Karine cette fois. Je n 'ai pas osé lui dire que je m'appelais Sarah.

Le Tatoué était vert de rage, et complotait encore avec sa copine gothique. Qu'une petite Première idiote et moche comme moi lui pique la vedette, lui la star de l'Art de Terminale, il ne supporte pas. Et hop un ennemi de plus!

Mais ce cours a laissé des traces et ça je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite. J'avais les doigts noirs, ça je le savais. Sur ma route du départ, je suis tombé sur Kevin-tête d'ange : il m'a vue, plaquée contre un mur immédiatement, prise en photo avec son portable et rétorqué que c'était un juste retour des choses après tout ce que j'avais fait subir à sa chérie. J'ai filé aux WC voir ma tronche et là le drame!

Quand je suis concentrée, je me gratte le visage. Avec le fusain je me suis barbouillé le visage, on aurait dit une mendiante éclopée des Champs-Elysées. Et je n'arrivais pas à enlever ce masque noir. Dans la cour de l'école on m'a traitée de pouilleuse. J'ai peur de ce que va devenir cette photo.
Yun So s'est marrée en me voyant dans le couloir de l'immeuble, mais la Vieille m'a balancé que je lui faisais honte : « Te barbouiller comme ça! T'as quel âge ma fille? »

17 octobre 2012

MERCREDI 17 OCTOBRE 2012 11h30

Ils sont sympas les voisins, ça ne fait aucun doute. Mais je ne suis pas proches d'eux. On est de simples connaissances, ils me tolèrent sans se forcer, mais ne s'intéressent pas vraiment à moi. C'est mieux que d'habitude c'est vrai. Mais j'ai toujours l'espoir d'un petit plus, d'une frêle complicité, de points communs.

Je n'allais pas bien, ça se voyait, tout le monde s'en fichait. Yun So a seulement dit qu'elle me trouvait fatiguée. Est-ce que je lui dis quand je trouve qu'elle a des cernes?

J'ai quand même posé la question qui me brûlait les lèvres au beau milieu d'un brouhaha habituel :
- Est-ce que les voisins, ma famille d'accueil ont eu des enfants?
- Bah tu sais, intervient Kamil, on est arrivé dans l'appart' il y a un an et demi donc nous on les toujours vus seuls. Ils ont accueilli des ados qui ne sont jamais restés bien longtemps. Et on a aucun contact cordial avec eux.
- Elle est aigrie, dit Marco
- Et il est libidineux, rajoute YunSo d'un air dégoûté.
- Mais ils ont eu un enfant, m'a dit mon père. Je lui redemanderai. Mes parents sont dans le quartier depuis les années 70.
Merci Kamil!!

16 octobre 2012

MARDI 16 OCTOBRE 2012 17h50 : UN BLOUSON VOUS MANQUE...

Plus que dix jours avant les vacances! Tous mes camarades s'impatientent, mais moi qu'est ce que je vais faire pendant ces vacances? En duo avec la Vieille, mmmh sympa. A se regarder dans le blanc des yeux. Ben j'aurai le Chien!

Donc aujourd'hui je suis retournée à l'école sans le blouson sur le dos, retour aux premiers jours. Résultats calamiteux : le Monstre m'a aboyé dessus alors qu'elle me fichait la paix depuis un bout de temps. Ma carte était débitrice de 8 centimes. Et au sport l'après-midi, le cours de volley a été un massacre.

De plus en plus je rentrais dans une planque de « remplaçante » car on est un peu trop nombreux. Et j'excelle dans cette catégorie. Mais la journée cumulait les tares : il y avait des absents et la prof notait les élèves. Du coup, la tension était extrême. Et j'ai accumulé les ballons perdus : en effet, soit je m'enfuis quand ça se rapproche, soit je renvoie n'importe comment en m'explosant les pouces. Mon équipe a fini par péter les plombs d'autant plus qu'en face j'avais la reine du volley, Alyssa qui me balançait la balle avec violence et dans la figure, par le haut du filet car on était face à face, à 1 m de l'une de l'autre. Et les quolibets de mon équipe ont fusé : « la gourde », « le baril », « le tonneau mort ».

La prof voyait bien ce qui se passait, mais laissait faire. J'ai fini par péter les plombs, et j'ai pris la fuite en larmes vers le vestiaire. Décidée à ne plus revenir dans ce cours de sport. A la sortie de l'école j'étais encore toute bouleversée de cette agressivité, j'étais prostrée sur une marche. David m'a vue, m'a observée quelques minutes avant de venir me voir :
- Mauvaise journée?
J'ai haussé les épaules en voulant lui dire d'aller se faire voir. Mais il a insisté :
- T'as abandonné le blouson? Ça t'allait bien!
Vas-y que je t'enfonce le couteau dans la plaie. J'ai fini par lui répondre.
- Je pouvais pas le garder c'était un emprunt!
- Pourtant il était taillé pour toi.
Je me suis mise à chialer, il parlait de mon sur-poids, c'est sûr
- Non mais qu'est-ce que t'as compris là?
J'ai mis les voiles.
La seule énergie qui me reste c'est d'aller chez le Trio ce soir.

15 octobre 2012

LUNDI 15 OCTOBRE 2012 21h : WAR AT HOME

L'ambiance tourne au vinaigre à la maison. Sans le Vieux, la Vieille devient mesquine.

En rentrant ce soir, elle a vu une tâche sur le blouson qui me donne un si beau look. Elle est devenue hystérique :
- ne refais plus jamais ça Sarah! Tu as compris que ce blouson comptait beaucoup pour moi. Mon mari t'a autorisée à l'emprunter, ok mais je veux qu'il revienne nickel dans son placard le jour de ton départ. Et je sens que ça se rapproche...

- Il a dit à mon assistante sociale qu'il n'avait jamais vu une ado aussi sage que moi...

- Balivernes, je connais assez bien le contenu de ton dossier, si tu as atterri ici c'est pas par hasard.

J'en avais les larmes aux yeux, et je lui ai balancé son blouson au visage en lui disant que je n'en voulais plus. Et j'ai eu droit à la réponse la plus méprisante de ma vie : « Gentille fifille! »

Elle est ignoble. Comment la vie l'a rendue comme ça? Tout est dans le mystère de cette chambre. Je dois enquêter.

15 octobre 2012

LUNDI 15 OCTOBRE 2012 15h30 : RADIO WC

J'ai surpris une conversation aux toilettes qui mériterait d'être approfondie J'ai tout de suite reconnue les voix de mes Pestes préférées et l'ambiance du moment semblait être très spéciale...
- Alyssa : Je suis dég, je vais rater les États généraux des délégués, ça sera la première fois, c'était trop bien l'année dernière.
- Ashley : ma pauvre biche, je compatis.
- Alyssa : la colle ça a pas aidé...
- Ashley : attends on sait pas qui est allé foutre la colle sur le siège de Quentin et il est influent ce con!
- Alyssa : je sentais bien que c'était une mauvaise idée à la base, on est plus intelligente que ça...
- Ashley : je te rappelle que c'est toi qui m'a encouragée!
- Alyssa : ouais mais c'est toi qu'a eu l'idée quand même!
- Ashley : t'es gonflée ma sœur!
- Alyssa : moi tu vois j'ai eu l'idée de la crotte c'est bien plus subtil.
- Ashley : sauf qu'on n'a pas vu le résultat, on n'est pas bien avancée!
- Alyssa : dis donc toi tu t'habilles tout le temps pareil en ce moment, c'est pas comme ça que tu vas te trouver un mec.
- Ashley : Ce qui veut dire quoi?
- Alyssa : ben...Kevin et moi on te tolère mais bon, on aimerait bien avoir un peu d'intimité parfois.
- Ashley : oui mais vous êtes tellement mignons quand vous vous embrassez.
- Alyssa : tu détournes le sujet, c'est la dèche vestimentaire dans le monde d'Ashley là. Faut se reprendre.
- Ashley a pouffé de gêne puis s'est empressée de lui balancer :
Mais kesta en ce moment? T'as tes règles?

Voilà un moment particulièrement riche d'enseignement. Je ne manquerai pas d'aller espionner dans cet endroit sacré chaque jour. Il y a de l'eau dans le gaz ça se confirme. Et le mec à la tête d'ange qui m'avait balancé de la purée il y a un mois s'appelle Kevin. Décidément, tous ces prénoms made in USA ça devient ridiculous.

Mais j'y pense : et si la crotte de chien sur la paillasson c'était un complot d'Alyssa et d'Ashley??? Ça serait la preuve qu'elles savent où j'habite. Damned et Sacrebleu!

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