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16 ans, grosse & moche!
23 mai 2013

JEUDI 23 MAI 18h45 : ECHANGES DE GEEK !

Atelier décors. La prof n'est pas là mais elle m'a laissé une « to do list » impressionnante. Elle est folle. Et en plus, elle me laisse tomber. Je me retrouve seule à faire tous les nouveaux décors, notamment une « crypte enchantée » qu'elle m'a dessinée et que je dois reproduire en carton-pâte.

Je ne comprends rien, j'y arrive pas et les voix des chanteurs me déconcentrent. Tout me stresse...

Dans une crypte y'a des zombies non ? Des goules ? Des fantômes ?

Les Geeks sont empêtrés dans des problèmes techniques de son et de lumière. Si la lumière n'angoisse personne pour le moment, le son est déjà une source intarissable de plaintes...
- ALYSSA : « Y'a quelqu'un au son ? Parce que je m'entends pas là... », « J'ai trop de reverb là, je m'entends trop... », « Y'a trop d'aigus dans mes graves », « J'entends pas la musique du coup ça me fait changer de tonalité », « La PBO est trop forte, ça couvre ma voix... »...
- FLEUR DE LYS : « Mais pourquoi son micro est plus ouvert que le mien ? », « Elle écrase ma voix c'est pas normal ! », « Quelqu'un a déréglé ma balance, c'est du sabotage et du favoritisme ! »

Chacune trouve une excuse à sa mauvaise prestation ! Facile d'accuser les autres !

Moi je sais pertinemment que mes décors sont à chier et c'est entièrement de ma faute !

En attendant, j'ai de la peinture jusqu'au cou et les Geeks sont pétés de rire. On finit par discuter, ils en ont ras-le-bol :
- Y'a personne pour nous dire quoi faire ! se désespère le Geek boutonneux.
- Les deux profs n'y connaissent rien et se renvoient la balle ! ajoute le geek black à lunettes.
- Elle s'intéresse qu'aux décors et lui qu'au chant ! confirme un des deux geeks asiat'
- Y'a comme un no man's land au milieu ! conclut l'autre geek asiat'.
Ça fuse dans tous les sens comme d'habitude... c'est un feu d'artifice ceux-là :
- Nous, on s'en fout, on monte pas sur scène...
- Qui se paiera la honte de sa vie ?
- Les deux fi-filles !!!
- Y'en a une qu'est jalouse de l'autre et tout est prétexte...
- L'autre dès qu'elle a une extinction de voix c'est la faute au micro...
- Laisse tomber, elles ont qu'à crever...
- J'ai trop envie de me faire une petite partie de jeux vidéo...
- Ah ouais, le temps qu'on a perdu dans ces coulisses de chiotte, vivement la fin...
- J'ai les yeux explosés...
- Trop de lumière artificielle
- On est en manque d'écrans !
- De bugs...
- D'overclocking...
- De speedtest, de ping !
- Et de pong...
Ils ricanent bêtement de leur dernière blague mais j'aime bien leurs échanges...
- Y'a que des pongs ici pas assez de pings...
- Y'a que des cons ici...
- Surtout des connes...
Je les écoutais sagement jusqu'à maintenant, mais là je réagis... :
- MOI : Merci pour moi...
- T'es con ! Toi, t'es une exception...
- T'es la seule à pas rien branler.
- Puis toi t'es punie aussi...
- Puis toi t'es pas vraiment une fille...
- MOI : Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Ben t'as rien d'une fille...
- MOI : Je suis un mec moi ?
- Mais on n'a jamais dit ça...
Voyant qu'une tension inattendue est en train de naître, un autre geek tente de changer le sujet :
- Vivement que ça se finisse. Trop la honte de végéter là, j'ai trop le sum.
- Ouais on est tous en train de faire une overdose de sum !

J'ai fini par retrouver le sourire avec tous leurs dialogues désabusés.

Mais je vois pas ce qu'il voulait dire l'autre geek, sur le fait que je suis pas « une fille ». J'ai l'air d'un garçon manqué ? Il manquait plus que ça !

Grosse, moche, cruche... et maintenant camionneuse !!!

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22 mai 2013

MERCREDI 22 MAI 16h55 : L'ALTRUISME DE L'ART

La prof d'arts plastoc annonce à toute la classe que nous allons chercher et trouver des idées de mise en forme pour le gala artistique annuel : « Nous allons écrire une histoire à partir de tout ça et tout le monde va participer. C'est aussi un travail d'art que de mettre en valeur les œuvres des autres ».

Jusque là ça va. J'espère que mon œuvre sélectionnée ne sera pas reconnaissable et que je pourrai passer inaperçue. (cf post du 15 mai)

Puis elle demande à ceux dont les œuvres ont été sélectionnées d'aller les chercher dans le cagibi du fond de la classe : les œuvres nous attendent dans un coin.

En rentrant dans le cagibi, le Tatoué s'exclame de joie : « J'en ai plein, j'en ai plein, même la boule de Noël qui a cramé ! ». La Gothique le félicite. Il jubile. Horripilant. Ce type a inventé la vanité.

Ah mince, dans le fatras de la prof, je reconnais au moins deux de mes chefs d'œuvre, puis trois... c'est raté pour passer inaperçue...

Et c'est long et lourd de les ramener un par un. Le Tatoué annonce à tout le monde qu'il a 8 œuvres sélectionnées.

Mince je vois un quatrième chef d'œuvre à moi... Tout le monde a déjà ramené toutes ses œuvres et moi je suis encore là à faire le transport. Le Tatoué lance une vanne à sa copine que toute la classe entend : « Elle va mettre tout le cours à ramener ses trois croûtes, c'est pour qu'on la remarque, elle adore ça ! »

Il est peut-être bon en arts, mais pas en intuition. On peut pas dire qu'il m'ait bien cernée.

Tout le monde m'attend, mais ouf j'ai fini, j'en ai ramené 6, des croûtes.

La prof au bout de quelques minutes émet un doute : « Mais il en manque ! ». Le Tatoué réagit immédiatement : « Plus pour moi, plus pour moi !»

Elle va voir dans le cagibi, cherche dans son bordel : « Eureka ! J'en ai d'autres là ». Le Tatoué se précipite seul et ressort du cagibi les mains vides, le visage décomposé.

La prof ramène une puis deux puis trois œuvres au pied de la porte du cagibi. Je suis rouge pivoine.
« Ben alors, c'est à qui ces œuvres ? Son propriétaire n'en veut plus ? Elle se cache... »

Puis elle me fixe dans les yeux : « Allez faites pas la modeste Alina, y'en a à vous là-dedans non ? »

« Han, j'y crois pas, c'est à l'huître, regarde ! ». C'est le Tatoué qui parle de moi alors que je suis en train d'aller chercher... les trois œuvres sorties du cagibi. Ça marmonne dans la classe et mes oreilles sifflent.

Tout le monde me regarde bizarrement et une fille me lance une pique : « T'es la nouvelle chouchoute, c'est officiel ! »

Mais la prof voit bien qu'il se passe quelque chose : « Arrêtez donc de compter, on est en arts plastiques, pas en mathématiques. C'est pas un concours, pas une compèt ! Je veux que toute la classe s'approprie ces œuvres et fasse des propositions. L'appropriation c'est ce qui peut sauver l'Art de l'oubli.»

Si tout le monde pouvait oublier que j'existe ! Durant cet horrible brainstorming, tout le monde me regardait, attendait que je parle : « Bah propose ! Tout est à toi, on va pas se faire chier avec que tes œuvres » lance la Gothique, sûrement en guise de représailles.

Mais je décide de me taire. Le Tatoué fait le mort aussi : lui qui se réjouissait avec ses 8 œuvres, n'arrête pas de recompter mes œuvres et il arrive... bien à 9...

Mais trente minutes plus tard il se réveille : « C'est de la triche, y'a une de ses merdes qu'a été divisée en deux, donc ça fait 8, égalité, égalité ! »

Il tente alors de les réunir, mais la prof intervient : « Non c'est mieux séparé, c'est plus parlant, ce sont deux œuvres distinctes pour moi et qui se cherchent l'une l'autre! ». Il fait la moue.

Et là j'ai pas pu m'empêcher de lui montrer les neuf doigts de ma main. Il m'a répondu dans le même registre mais avec un seul doigt... charmant !

La cacophonie s'est finie en pugilat : personne n'était d'accord sur la marche à suivre ni sur l'histoire à raconter, ceux qui n'avaient pas d'œuvre sélectionnée s'en fichaient, les autres tentaient à tout prix de mettre en avant leur rejeton au détriment des autres. Et le Tatoué tentait de mettre mes œuvres en danger par jalousie, il les mettait dans le passage afin d'être sûr que quelqu'un marche dessus.

Qui a dit que l'Art était altruiste ???

En fin de cours, je suis restée seule devant mes croûtes de toute sorte, tentant de comprendre pourquoi autant avaient été sélectionnées. Aucun fil rouge, aucun schéma directeur : un amas sans queue ni tête de peintures, de fusain, de sculptures, d'art contemporain, un concentré de maladresse ingénue, un éléphant dans un magasin de porcelaine, voilà ce que je vois.

Puis la prof me surprend dans ma réflexion et sourit : « Vous pouvez être fière de vous, c'est très inspiré, très sincère, très profond, plein de maturité. Je suis avare de compliments généralement car on n'est pas là pour ça mais prenez les, Sarah, ils sont mérités. »

On ne m'a jamais parlé comme ça de toute ma vie. J'en tremble... sans pouvoir la regarder.

« Je lis dans tout ça toute la souffrance, tous vos doutes, toutes vos émotions. C'est comme un roman. Le roman de votre année scolaire ».

Mince alors, quelqu'un a vu quelque chose dans le brouillard épais de mon âme.

Sur le moment, je suis émue, je la remercie, ses mots ont une grande valeur pour moi. Elle quitte la classe discrètement. Et je reste devant mon « roman » qui n'a toujours aucun sens pour moi. C'est dur à dire mais je crois que je suis une imposture artistique... peut-être la marque des plus grands !!!

21 mai 2013

MARDI 21 MAI 18h30 : LA CASSEROLE

Ce CPE m'a fait patienter 45 minutes de plus, parfait pour se ronger les sangs avant la sentence... Oh, je dois quand même avouer que le cours de piscine a un peu atténué le choc : ça m'a enlevé toute l'énergie nécessaire à l'angoisse. Je me sens un peu anesthésiée avant de me faire brûler sur le bûcher.

Mais ça commence fort dès que j'entre dans son bureau :
- Bon Sarah. C'est pas normal, tu t'attaques toujours au même genre de filles.
- Quoi ? Quel genre ? Je vois pas...
- Ben c'est évident... Alyssa, Sonia... des filles gentilles, des filles innocentes, des filles avec du charisme...
Ben vas-y remets-en une couche. Il veut surtout dire « Belle » pas comme moi. Il continue à parler mais je l'écoute à peine et je pense à ma petite déception du jour, la statue qui s'est un peu fissurée.
- Mais tu pleures ? s'exclame-t-il. Des larmes de crocodile ça !
Pour une fois que je pleurais sans me forcer, des larmes 100% naturelles. Et ben voilà, il n'en veut pas. Mon arme fétiche ne marche plus. J'ai besoin de parler, il va en faire les frais :
- C'est dur de se tromper sur quelqu'un.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? Je vois pas le rapport.
- On imagine rencontrer quelqu'un qui est enfin à l'image de ce dont on a toujours rêvé.
- Ouh la va pas trop vite, je comprends rien avec tes tournures ampoulées.
- On pense qu'on sera comprise, choyée, protégée par cette personne, qu'on est unique pour elle et là c'est la chute.

Tiens, ma dernière phrase le rend silencieux. Je le regarde, il est gêné et détourne les yeux. Je hausse les épaules. Il tente de reprendre le fil...
- C'est l'alter, la cation c'est l'altercation ? Oh puis merde...
Tiens je l'avais jamais entendu bégayer. Et il me balaie du geste afin de me mettre dehors illico.

C'est tout ? Pas de sermon interminable ? D'heures de colle ? Trop chelou !

J'aurais dû me réjouir de m'en sortir aussi bien, mais je m'en fous.

J'ai très faim, mon pot de Nutella du mois d'avril m'attend impatiemment, presque plein et il me tend les bras depuis un mois...

21 mai 2013

MARDI 21 MAI 17h35 : TERRAIN MINE

J'attends tranquillement mon rendez-vous CPE devant sa porte. Je vois à travers le hublot qu'il discute avec une fille. Elle finit par se lever et se tourner... Surprise fatale, c'est Sonia, encore !!!

Elle sort, son regard tombe sur moi. Elle n'a visiblement pas perdu son hystérie du midi en cette fin de journée et elle finit par me menacer en me toisant : « Toi là-bas, la bedaine, tu vas voir avec le CPE, je t'ai fait une sale réput', tu vas morfler ta race ». Et elle se tire, très satisfaite.

Moi je le suis beaucoup moins, dans quelques instants je vais passer à la casserole.

Oui, définitivement Sonia est ma nouvelle ennemie n°1 et elle est complètement folle.

21 mai 2013

MARDI 21 MAI 17h10 : LA SIRENE ET LA STATUE

La piscine est devenue mon moment le plus attendu de la semaine. Dévorer mon maître-nageur des yeux pendant tout le cours suffit à mon bonheur. C'est vraiment le plus beau garçon que j'aie rencontré. En vrai. Car la beauté on la trouve toujours facilement de manière virtuelle : la télé, le cinéma, la pub, les séries etc...

Non lui c'est une vraie beauté qui est là, juste à côté de moi, à portée de mains. Et il dégage un truc, il est aimanté ce type, c'est pas possible.

Mais visiblement il n'a pas aimanté que moi... Alyssa en bave d'envie.

Et je commence à être déçue que Grégoire ne voie rien à son petit jeu. Au contraire il rentre dedans et même, il en profite !!!

En résumé, ils passaient leur temps à discuter, tous les deux et Grégoire avait oublié qu'il était là pour nous apprendre à nager. Il est quand même sorti de son petit duo à un moment pour féliciter TOUS les « bébés nageurs » qui ont beaucoup progressé. Je croyais que j'avais droit à des honneurs particuliers mais non, finalement on est tous au même niveau, j'ai disparu dans la masse.

Et hop il est parti re-discuter avec Alyssa qui glousse, se pâme. Elle lui touche le bras, l'épaule... Je ne l'ai jamais vue aussi séductrice. Il faut dire qu'avec son Kevin tête d'ange, elle ne le séduisait pas, elle le dirigeait.

Grégoire la dévore des yeux comme j'ai pu moi le dévorer. Il la trouve sublime, normal. Moi je le trouve sublime.

Je tente de me rapprocher d'eux discrètement en barbotant et là j'entends une bribe de conversation que je n'aurais jamais voulu entendre : « Alors tu viendras à ma fête de fin d'année ? ». Elle est en train de l'inviter... et beaucoup plus si affinité. Et il n'a pas l'air de dire non...

Le ciel me tombe sur la tête.

Ma seule consolation, c'est toutes les horreurs que mes camarades du groupe « bébés nageurs » continuent à balancer au loin sur Alyssa et tous les superlatifs de l'insulte y passent. Je pourrais les accompagner, me liguer avec eux contre elle et me sentir plus puissante qu'elle pour la première fois de ma vie.

Mais la tristesse l'emporte. La dézinguer ne me rendra pas Grégoire... qui n'a jamais été à moi d'ailleurs. J'aurai pu me contenter de l'admirer lui, comme une statue grecque sur son piédestal... mais voir que quelqu'un arrive sans difficulté à grimper sur le piédestal et à partir avec la statue dans un paquet cadeau ça me désole.

Je réalise qu'avec ma grossitude et ma mochitude je n'arriverai jamais à monter sur un piédestal et repartir avec une statue sous le bras.

Et puis une autre pensée contradictoire m'assaille : si la statue laisse n'importe qui grimper sur le piédestal et se laisse emballer aussi facilement, ça signifie que la statue n'a pas la valeur que j'imaginais.

J'ai perdu le goût pour la natation.

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21 mai 2013

MARDI 21 MAI 13h50 : UNE NOUVELLE ENNEMIE

J'ai toujours eu 2 ennemies ici depuis mon arrivée : Ashley et Alyssa. Je dirais pas que c'est le grand amour mais j'ai l'impression qu'elles pensent à autre chose... Leur mésentente sûrement ? Et puis comme elles ont vu quand même que je savais me défendre, elles n'osent plus autant se défouler sur moi. Elles auraient peut-être peur des représailles...

Mais j'ai une nouvelle ennemie corsée. Et je ne suis pas au bout de mes peines avec elle...

J'étais au rayon « petit salé aux lentilles » de la cantine. L'assiette tendue par la serveuse était lourde et remplie de liquide. En la récupérant j'ai fait couler du jus de lentilles sur le plateau de la personne d'à côté qui venait de débarquer. Le jus est tombé dans sa salade, sur son yaourt et accessoirement sur son jean.

Je commence à m'excuser et là je remarque que la personne qui vient de se récupérer le jus, c'est Sonia, mon horrible compère de TPE qui a eu 9/20 alors que j'ai presque eu le double. Elle est hors d'elle :
- Fais comme chez toi, boudin ! Putain t'as tout dégueulassé mon plateau, et même mon jean ! Mais c'est du harcèlement ! Ça me saoule...
- J'ai pas fait exprès...
- Mais tu vas dire ça à chaque fois ?
Et là elle me balance son plateau à la figure : tout ce qu'elle avait déjà pris sur son plateau retombe dans le mien. Le yaourt fait une chute brutale dans mon petit salé. Et cette embrouille se transforme en explosion de lentilles sur moi... et sur elle! Mais sa réaction est encore plus hallucinante :
- Non mais c'est pas vrai, une fois, deux fois maintenant ! T'es grave !
- C'est toi là ! C'est pas moi !
Et là elle utilise mon arme secrète de ces derniers mois, elle se met à pleurer. Puis elle m'accuse de tout devant tout le monde : « Mais elle est tarée, elle veut ma peau cette fille, j'en peux plus, j'en peux plus... ».

Un de ses potes lui dit de se calmer, mais elle continue sa crise de nerfs. Mes Pestes qui passaient par là admirent le tableau : je suis enduite de lentilles et je suis désemparée devant le show tragique de Sonia. A & A se marrent sans surenchérir.

Le CPE débarque et tente de calmer Sonia qui est en pleurs :
- Qu'est-ce qui va pas Sonia ?
- Mais c'est elle là, j'en peux plus, elle me pousse à bout, elle m'a sabordée en TPE et maintenant elle me balance des lentilles partout. Je pète un plomb tu comprends ?
Il lui chuchote quelques mots que je n'entends pas. C'est efficace, elle part avec lui.

Mais avant de disparaître le CPE me lance une vilaine vanne : « Toujours dans les mauvais coups Sarah, à ce que je vois, on en reparle ce soir. »

Non mais allô quoi ! Cette fille est une terroriste, je suis victime de sa haine et c'est moi la coupable ? Ma seule responsabilité est d'être un peu maladroite... C'est quand même pas un crime ???

20 mai 2013

LUNDI 20 MAI 15h55

En rentrant chez moi, la Vieille m'a regardée de travers :
- Tu sèches ?
- Non c'est férié, j'aurais dû rester au lit.
- C'est ça, mon œil, prends-moi pour une idiote. J'appelle ton lycée.

Elle tombe sur un répondeur qui lui confirme que le lycée est fermé. Et elle a le toupet d'avoir le dernier mot : « T'as de la chance ! L'éducation nationale c'est plus ce que c'était ».

Je ne relève pas. Je découvre mon Chien encore en train de dormir au pied de mon lit. J'ai hésité entre me mettre aux révisions ou me recoucher. L'appel du Chien était trop tentant...

Je me suis réveillée à 14h10...

20 mai 2013

LUNDI 20 MAI 9h10

Je suis la reine des Gourdes.

Je suis arrivée ce matin au lycée, à l'heure. Et là je vois la porte fermée. Aïe, me serais-je trompée d'heure ? Je vérifie l'heure sur mon téléphone, tout a l'air en ordre.

Je regarde autour de moi, personne. Et les rues de Paris sont quand même un peu vides. Mince, est-ce qu'on serait dimanche ?

Je vérifie dans mon téléphone, on est bien lundi...

Argh serait-ce férié ? Genre le lundi de pentecôte ? Bingo !

Et ce petit blagueur de David qui n'a pas relevé hier quand je lui ai dit « On se retrouve au lycée demain ! ». Il m'a répondu « Sans faute » avec un petit sourire espiègle qui ne m'a inspiré aucun soupçon...

Mmmh il aura droit à une petite vengeance glaciale très prochainement !

En attendant, j'espère que personne ne m'a vue faire le pied de grue car ce serait la fin définitive de ma frêle réputation.

19 mai 2013

DIMANCHE 19 MAI 16h05 : RÉVISIONS A LA LOUPE !

Les révisions sérieuses commencent. Et je ne bouge pas de mon appart', ni de ma chambre d'ailleurs. Mais je travaille devant la fenêtre ouverte et j'ai plein de sources de distractions :
- Alyssa qui avance à grands pas est poursuivie par Ashley et tente de la semer. Ashley fait vraiment pitié !
- Tiens, Kevin passe dans la rue, tout seul, et regarde vers mon immeuble. Pas de Marco à l'horizon. Je me demande si c'est du sérieux entre eux.
- Le Vieux gare sa grosse audi au coin de la rue et il grimpe même sur le trottoir. On se croit tout permis quand on a une grosse voiture chère.
- Yunso et Kamil sortent de la boulangerie avec une tonne de pain et de viennoiseries : elle le fait rire, c'est bon signe. Ça serait un beau couple si ça devenait sérieux. Il faudrait qu'à un moment je dise à Yunso qu'elle n'a rien à espérer de Marco... enfin elle sait peut-être déjà...
- Tiens la Mamie ! Elle me fait signe de la rejoindre, mais je lui montre mes livres... Ça fait trois heures que je tente de travailler...faut peut-être s'y mettre. Je sais plus trop quoi lui demander sur le bracelet.
- Je regarde la photo du bracelet d'Alyssa et je ne sais plus quoi faire pour avancer. A part peut-être interroger un autre bijoutier ? Ou faire des recherches sur internet ? Non non Sarah, tu vas travailler d'abord.
- Pas de photographe ce dimanche, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu. La star est partie ?
- La Vieille ramène des salades dans son cabas, elle n'a sûrement que ça. Tiens son cabas vient de buter contre une pierre et les salades tombent dans le caniveau, tant mieux. Ah non c'est moche elle les ramasse... et les range. Dire que c'est là où mon Chien fait ses besoins... Vive le prochain repas!
- Tiens, voilà un visage connu, Sonia, la pétasse de mon groupe de TPE. Celle qui a eu une sale note et qui m'en veut à mort car moi j'ai eu une bonne note (cf posts du 26 avril). Elle se met à la terrasse de MON bar. Et piaille avec ses copines. J'ai pas intérêt à me faire remarquer car elle était très remontée aux dernières nouvelles.

Puis David m'envoie un SMS : « j'ai plus envie de travailler... »
Mais tout tente de me détourner de mon objectif, c'est pas possible !!! Je vais fermer cette fenêtre, elle m'a corrompue !!!

Mais j'avais pas remarqué que ça puait autant dans ma chambre quand j'avais la tête par la fenêtre! Logique, CQFD. La fenêtre ouverte a créé un appel d'air avec la trappe d'aération sous mon lit. (cf babysitting de vendredi, post du 17 mai 22h10)

Intéressant : quand j'ouvre la fenêtre ça pue car ça aspire l'air vicié de la trappe puis quand je la referme ça pue encore plus car la mauvaise odeur qui vient d'arriver ne peut plus s'échapper. Une seule solution, garder la fenêtre tout le temps fermée. Sympa ! C'est vraiment une prison ici.

Plutôt que de m'empoisonner, je vais foutre le camp et aller « ne pas travailler » avec David.

18 mai 2013

SAMEDI 18 MAI 17h40 : CHAPEAU LA PSYCHOLOGUE !

J'étais à la terrasse de mon bar chéri avec mon Chien quand je vois Kamil, le visage fatigué. Il vient s'asseoir naturellement à côté de moi. Il a besoin de parler et ne se fait pas prier pour me raconter comment il va, comment va son papa. Et je repense à ma conversation avec David, dimanche dernier :
- Tu sais je t'avais dit que j'ai un ami qui a perdu sa maman. Elle est partie après une longue maladie. Il m'a dit qu'il n'avait aucun regret et que cette maladie lui avait permis de parler avec sa mère et de se préparer à son départ. Pour lui c'était une chance que ça se passe comme ça.
- Ouais... Je saurais pas quoi lui dire, il verrait que je suis pas naturel. Ça va sentir la mort. D'ailleurs il est pas mort, il est bien vivant.
- C'est pas ce que je voulais dire.
Et il a mis les voiles. J'ai dû trop parler de « mort » et d' « adieu ».

Bref ma tentative d'aide a fait un gros flop. Je m'abstiendrai la prochaine fois. Toutes les situations ne sont pas les mêmes. Les raccourcis sont trop faciles.

Et une gamine idiote de 16 ans ne va pas aider un type de 22 ans. C'est l'inverse ou rien.

Voilà comment tout gâcher.

Sarah, 0/20 en psychologie.

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