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16 ans, grosse & moche!
7 septembre 2013

SAMEDI 7 SEPTEMBRE 23h20 : IN VINO VERITAS

La vie est absolument incroyable. La réalité est parfois plus surprenante que la fiction. Et je remercie l'andouille là-haut qui tire les ficelles de ma vie, parfois très maladroitement, parfois si parfaitement.

Cet après-midi, j'ai eu une révélation. Je suis restée presque deux semaines dans la cave de David la nuit. C'était glauque et je ne voudrais jamais revivre ça. Mais j'ai vu quelque chose que je n'aurais jamais dû voir... (cf post du 1er août 2013, nuit n°11). J'ai vu des cambrioleurs dans la cave cette nuit-là... se pourrait-il qu'ils aient cambriolé la cave du père de David ?

J'ai filé au commissariat de quartier, là où j'avais été retenue 24 heures en début de semaine. Je suis arrivée, hystérique, survoltée : « Je sais, je sais tout, je dois voir quelqu'un... ». On m'a prise pour une folle et ça m'a pris deux heures avant de rencontrer quelqu'un qui me prenne au sérieux :
- Vous pourriez retrouver la date ? lance un flic d'humeur exécrable.
- Oui c'était la 11ème nuit à partir du 5 juillet...
- C'est quoi ce bordel ? C'est un jeu de piste ?
- Je dormais dans la cave et je comptais les nuits.
- Mais pourquoi donc vous dormiez dans la cave Mademoiselle ?
- Ben euh... je voulais fuir ma famille d'accueil...
- Et y'a pas des foyers pour ça ?
- Je voulais fuir aussi le foyer...
- C'est une histoire à dormir debout votre baragouinage... qu'est-ce qui me dit que vous inventez pas un roman là maintenant pour faire sortir votre ami ?
- Ben j'ai raconté le cambriolage dans mon blog et je l'ai publié le 1er août...
- Ça prouve rien, ça... ça se bidouille les dates...
- Ils avaient des grosses valises. Ils ont cambriolé au moins deux caves...
- Super l'info...
- Je pourrais peut-être reconnaître leur visage... ils étaient deux et parlaient en russe ou en langue de l'est...
- Dans une cave sombre ? Vous avez vu leur visage ???
- Ben oui ils portaient des lampes de poche puissantes... et j'étais dans la cave d'à côté quand ils ont se sont servis.
- Dans la cave d'à côté vous dites ? Bon bah on va vous montrer des photos, on verra bien...

Au bout d'une heure et une centaine de photos de mines patibulaires, je reconnais un visage... Et ça trouble les policiers qui ont une conversation derrière une porte :
- C'est pas impossible... il a le profil...
- On va lui montrer d'autres photos, on verra bien...
- Tente le plan aussi. On saura si elle brode...

En entendant ça, je me dis que je vais finir par retourner en prison. On m'apporte un plan de cave et on me demande où j'ai dormi et où j'ai vu les visages...

J'ai alors beaucoup de mal à reconnaître le plan, je le tourne plusieurs fois avant de tenter le coup : « J'étais là je crois... et la cave d'à côté là... euh non là... » Le policier lève les yeux au ciel et ricane. Je réagis alors brutalement sous l'impulsion d'un éclair de génie : « C'est pas le plan de la cave où j'ai dormi, j'en suis sûre... »

Ça a l'air de troubler de nouveau le policier ronchon qui me rapporte un catalogue de photos. Je reconnais le deuxième visage assez rapidement !!!! Puis deux autres policiers m'apportent un plan de cave d'immeuble, c'est le bon. Je la connais par cœur cette horrible cave, ma chambre pendant 10 jours... et je désigne sans hésiter ma cave et celle d'à côté.

Les gars se regardent bouche bée. Passent des coups de fil dans tous les sens. On me ramène ensuite à la sortie sans rien me raconter. Le policier ronchon a l'air de meilleure humeur et conclut par un « Merci mademoiselle, votre ami a de la chance de vous avoir ». Je deviens alors euphorique : « Il va sortir ? Il va sortir quand ? Il est où ? Il est innocent pas vrai, pas vrai ? Je le savais »

Le policier redevient sombre : « Il a quand même assommé son père, tout dépendra de lui... ». Sur le chemin du retour je pense avec humour à cette maxime latine : « In vino veritas ». Elle se prête tellement bien à ce qui vient de se produire.

Me voilà de retour chez moi, surexcitée. Le Vieux m'a passé un savon : « Tu étais où encore ? Tu te crois à l'hôtel ? ». Puis la Vieille est passée derrière : « T'inquiète pas, il est de mauvaise humeur... ».

Le monde à l'envers dans ce foyer. Il n'y a que le Chien qui est normal...

Je trouve étrange qu'on ne m'ait pas cuisinée et réprimandée plus que ça sur mon absence de deux mois... Rondin a-t-elle tout raconté alors qu'elle en sait si peu ? Ça ne tourne pas rond ici, j'en suis certaine...

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