Je marche sur des œufs en me dirigeant la peur au ventre vers le bureau du Vieux. Il ignore mon entrée :
- Je peux vous parler ? Oui ? C'est oui ? Bon j'aurais besoin d'une rallonge d'argent de poche...
- Hein ? Quoi ?
- Oui. Il me reste plus rien. Faut dire que j'ai dû me racheter quelques vêtements parce que j'ai un peu grossi et...
- Je suis pas un distributeur à billets. Tu attendras le mois prochain.
- Mais...
Il s'est replongé dans son ordinateur en me snobant royalement.

Je me demande comment je vais faire pour finir le mois. Et mes deux canettes de coca tous les midis ??? Et mon pain au chocolat de 17h ? Plus sérieusement, j'ai d'autres frais en cette rentrée comme des fournitures...

Finalement cette journée se finit aussi mal qu'elle a commencé.

Mauvaise journée. J'ai mal dormi, j'ai rêvé de choses très bizarres comme des toilettes qui débordaient et qui inondaient tout l'appart'. Berk

Je n'avais pas faim au déjeuner. Patraque !

J'avais une sale tête. Blanche ou verte selon la lumière.

J'avais mal au ventre. Des aiguilles en bas à gauche.

La lumière était très sombre en ce jour nuageux. J'étouffais tellement dans l'appart' que je suis allée lire au café du coin, mon Rialto. Il faut dire qu'en Terminale L, la quantité de livres à lire et analyser atteint le 6ème étage d'un appartement parisien. Je dois passer mon temps lire à libre... euh temps libre à lire ! Des philosophes pour le cours de philosophie, des auteurs classiques français pour le cours de littérature et enfin des auteurs étrangers pour le cours de littérature étrangère. De quoi s'intoxiquer le cerveau et les yeux.

Et me mettre d'une humeur de chien aujourd'hui.

Et en plus pas question d'être tranquille, la Mamie traînait dans les parages et n'a pas pu s'empêcher de venir discuter :
- Ouh Sarah tu en tires une tête...
- Oui je me sens pas bien.
- C'est vrai que tu as une sale mine... Qu'est-ce qui va pas ma petite ?
- Je sais pas... je cherche mais je sais pas.
- Pourtant tout va mieux depuis que tu es rentrée, non ?
- Oui je suis heureuse d'avoir retrouvé mes marques. Mais je sais pas, je me suis levée du pied gauche...
- Ah j'ai peut-être une idée, un truc de filles ?
Voilà un sujet que je ne veux jamais aborder, et elle met allègrement les pieds dans le plat. Et en plus elle a sûrement raison. Après avoir froncé les sourcils, j'ai souri, ce qui a sûrement eu valeur d'acquiescement.

- Je te laisse travailler, tu as l'air d'avoir beaucoup de livres à étudier, ajoute la Mamie.
- Oui...mais vous pouvez rester là, ça me dérange pas, au contraire...

Et voilà, deux heures passent. Je lis, elle fait des mots croisés. On cultive le silence. Elle ne me gêne pas, au contraire sa présence me rassure et me canalise. J'en profite aussi pour écrire ce post. Je finis un livre barbant de Kant. Je suis tellement heureuse de ces deux heures studieuses et accompagnées que je propose d'offrir le café à la Mamie. Mais au moment de payer, la guigne me revient en pleine face. Je n'ai plus d'argent, j'ai grillé tout mon argent de poche de septembre.
- Merde et double merde et triple merde !
- Sarah !
- J'ai plus d'argent...
- Ah c'est que ça... c'est moi qui offre...
- Non...
- Si si et n'oublie pas que le patron est mon fils.
C'est vrai c'était débile de lui offrir un café alors qu'elle ne doit jamais le payer. Je rougis, gênée de mon offre inutile et surtout avortée !

Je vais devoir réclamer une rallonge... et comme c'est le Vieux qui tient les cordons de la bourse, c'est pas gagné pour moi !

De retour à l'appart', j'ai continué à mener ma petite enquête. Direction le bureau du Vieux :
- Dites je peux vous poser une question ?
Pas de réponse... le vent glacial est toujours d'actualité à ce que je vois... :
- Je voudrais savoir si la police a trouvé une piste pour le cambriolage...
- Mais pourquoi tu veux savoir ça toi? De quoi je me mêle... Allez ouste !
Charmante réaction ! Qui va avec le reste du tableau ! A moins qu'il n'aime pas ce sujet en particulier...

Direction la Vieille, beaucoup plus avenante ces derniers jours :
- LA VIEILLE : Le cambriolage de l'appart' ? Non la police n'a jamais rappelé. Mais pourquoi tu veux savoir ça ?
- MOI : Et le cambriolage du 5ème ?
- LA VIEILLE : Ah t'es au courant de ça aussi ? J'ai entendu dire que la police avait arrêté les coupables, ils étaient deux à ce qu'on m'a dit.
A l'inverse de lui, elle ne semblait pas gênée par le sujet, ni par le cambriolage d'ici, ni par celui des voisins. Pourtant dans une de mes hypothèses la Vieille aurait bien pu être bousculée par les cambrioleurs. Est-ce que ça éteint cette piste ? Pas vraiment. Comme elle est censée avoir perdu la mémoire de sa chute dans l'escalier, elle pourrait bien ne pas se sentir concernée du tout. Je continue mon enquête :
- MOI : Et vous savez comment ils les ont trouvés, les cambrioleurs ?
- LA VIEILLE : Non pourquoi ? Tout ce que je sais c'est qu'une petite fille les a reconnus. Bizarre...

Euh... c'était pas une ado de 15 ans selon Yunso ??? Maintenant c'est une petite fille ??? Et si c'était Jessica, la petite morveuse que j'ai gardée plusieurs fois ?

En tout cas « radio moquette » a bien fait son travail en tordant la vérité dans tous les sens ! A moi de la remettre à l'endroit tant bien que mal...

Pas de Zenzoo avec Yunso aujourd'hui mais nous nous sommes retrouvées pour manger une glace et gossiper... et il y avait, aujourd'hui, de quoi prendre le pot XXL 10 parfums !

Voilà les extraits les plus croustillants.

- YUNSO : J'ai entendu dire que le cambriolage de l'immeuble avait été résolu !
- MOI : Lequel ?
- YUNSO : Bah celui dont je te parlais samedi dernier...
- MOI : Celui du 5ème étage ?
- YUNSO : Ben oui tu pensais à quoi d'autre ?
- MOI : Non rien...
J'étais déçue. Évidemment je pensais au cambriolage de mon appart'. J'aurais bien voulu que ça soit plutôt celui-là, histoire de comprendre pourquoi ils ont piqué mon faux bracelet... (A moins que ce maudit bracelet ne se soit tout simplement perdu lors du remue-ménage. Je clos la parenthèse !) Mais surtout aussi pour découvrir ce que les Vieux cachent dans cette pièce secrète du fond et qui a été forcée le jour du cambriolage...
- YUNSO : Pourquoi je te racontais ça déjà... Ah oui ! Paraît-il que c'est une ado de 15 ans qui a résolu l'affaire !!!
- MOI : Ah bon ? Elle habite dans l'immeuble ?
- YUNSO : Je sais pas trop... Je vois pas d'ado dans l'immeuble ! A part de très jeunes enfants.
- MOI : Comment tu l'as su ?
- YUNSO : Hé bien c'est Kamil qui a discuté avec un voisin qui a discuté avec un autre et qui aurait entendu que la mère qui a été cambriolée en avait parlé avec son mari...
- MOI : Ouh la c'est bidon alors !
- YUNSO : Ben pourquoi ?
- MOI : Non mais allô ! Une ado de 15 ans qui serait plus compétente que la police ?
J'ai ressenti un sentiment bizarre quand Yunso m'a parlé de ça. Un genre d'agacement. Ce n'est qu'en retranscrivant cet échange que je comprends mieux ce qui m'a piquée au vif... Une pointe de jalousie ! J'aurais voulu élucider ce mystère moi-même ! J'adore ça je crois... Dévoiler la vérité qui joue à cache-cache avec moi !

Mais je n'ai pas fini de raconter ma séance potins avec Yunso :
- MOI : Tu as revu la sœur de Marco récemment ?
- YUNSO : Non pas depuis le début de l'été. Pourquoi ?
- MOI : non non rien...
Question pas innocente du tout. J'essaie de voir si j'aurais pu causer des dégâts de ce côté-là. J'enchaîne sur ce qui a été laissé en suspens depuis longtemps :
- MOI : Et t'as eu des nouvelles de ton ami bijoutier ?
- YUNSO : Depuis l'incendie de sa bijouterie ? Pas directement ! Mais je sais qu'il est vivant, ouf !
- MOI : Tu sais pourquoi elle a brûlé la bijouterie ?
- YUNSO : Les connaissances que nous avons en commun m'ont dit qu'il y avait eu un problème électrique et heureusement aucun blessé.
- MOI : Tant mieux... J'aimerais bien lui reparler du bracelet...
- YUNSO : Il est plus en France à ce que je sais... Je pourrai te donner son mail...
Il y a toujours des zones d'ombre non élucidées à propos de mon faux-bracelet qui serait l'original et ce bijoutier n'a jamais cessé de se contredire. Il était censé nous donner le nom d'un antiquaire spécialisé dans les bijoux, mais depuis l'incendie (cf post du SAMEDI 22 JUIN 2013 16h35) il a disparu de la circulation.

Yunso reste une mine inépuisable d'infos. La seule chose qu'on ne peut pas aborder c'est l'amour... ses sentiments. Là c'est chasse gardée. Et comme j'en sais plus que je ne devrais je ne me risque pas beaucoup sur ce sujet-là. C'est comme un pacte tabou car elle non plus ne vient pas m'interroger sur ce genre de sujet même si je la sens très curieuse à mon propos. Heureusement, je n'ai rien à raconter à part des fantasmes puérils d'ado nunuche sur un maître-nageur à croquer tout cru.

C'est la première fois que je réalise ça : tous ces secrets cachés, tous ces souvenirs enfouis, toutes ces énigmes qui m'entourent me passionnent et je leur donne une place énorme dans mon blog. C'est ce qui rend la vie passionnante... non ?

Me voilà toute perturbée maintenant. Comme si je venais d'avoir une prise de conscience, une révélation...

Oui, plus je réfléchis à leur conversation, plus je me dis qu'elles parlaient de la sexualité de Kevin, l'ex d'Alyssa.

La « Castafiore » qui aurait lâché le secret pourrait bien être Fleur de Lys, la chanteuse qu'Alyssa a évincée lors de la Comédie Musicale « Notre-Dame de Paris ».

Et la « copine à elle qui habite pas loin », ça pourrait bien être moi...

En effet le soir de la représentation, j'avais surpris Fleur de Lys en plein sabotage, elle s'apprêtait à couper une corde... qui aurait très bien pu faire tomber le rideau ou un spot sur les artistes (hum pas le bon terme!)

La seule idée qui m'est venue alors ce soir-là afin d'éviter une catastrophe a été de balancer l'horrible secret que je savais sur l'ex d'Alyssa, Kevin, à Fleur de Lys. Ça l'a effectivement calmée provisoirement. Quelques minutes plus tard Alyssa-Esmeralda commençait à déraper sur scène et à oublier ses paroles avant de s'effondrer. J'avais alors tout de suite fait le rapprochement. (cf posts du 1er juillet ACTE II et ACTE III).

Du coup je me demande si deux mois et demi plus tard je ne suis pas en train d'assister au retour du boomerang que j'ai lancé... Je me rassure en me disant qu'Alyssa ne sait pas que tout part de moi. Je suis à l'abri, mais je m'inquiète sur ce que les deux « sœurs » pourraient être en train de mijoter...

A la base je voulais garder ce secret pour moi, mais j'ai voulu sauver mon spectacle... Ça partait d'une bonne intention non ?

C'est peut-être bientôt l'heure d'en payer le prix.

Lors de la pause de ce matin, j'ai ENCORE surpris une conversation très intéressante aux toilettes. J'ai tout de suite reconnu la voix d'Alyssa et de Sonia, le nouveau duo infernal.

Vous allez me demander ce que je fiche aux toilettes sans arrêt et pendant tout ce temps ? Non c'est pas ce qu'on croit. Je joue à l'application Candy Crush sans le son... Et ce moment ludique me met au premier rangs des discussions intimes entre filles...

Au début j'ai accordé peu d'importance à ce qui se disait, puis j'ai tilté !

- SONIA : Mais comment tu peux croire cette tepu ?
- ALYSSA : Ché pas, ça sonnait vrai.
- SONIA : Qu'est-ce qu'elle en sait cette Castafiore ?
- ALYSSA : Elle m'a dit que c'était une copine à elle qui habite pas loin et qui les aurait vus...
- SONIA : Pfff... Et tu t'es laissée déstabiliser par cette garce en carton ?
- ALYSSA : Ouais t'as ptet raison... Mais comment être sûre ?
- SONIA : Y'a bien des moyens de le piéger...
- ALYSSA : Mmmh j'aime quand tu fais ta peste...
- SONIA : Mais moi je te dis, j'y crois pas, Kevin ? Non...
- ALYSSA : Ça m'a ruiné mon été en plus !
- SONIA : On va dénouer tout ça ma sœur...
- ALYSSA : Et je lui fais la gueule depuis ce jour-là...
- SONIA : A Kevin ?
- ALYSSA : Mais non tu suis rien... à... Chuuuuuut, y 'a quelqu'un qui nous écoute...
Elles ont ricané et sont parties poursuivre leur conciliabule ailleurs.

J'ai comme une petite idée de quoi elles parlaient... Et j'ai comme l'impression que je suis à l'origine de tout ça...

Mes compagnes quotidiennes à la cantine sont là pour me redonner un peu de joie : je parle de mes deux canettes de coca.

Faut pas rêver, je suis seule à la cantine.

David lui ne l'est pas du tout, il déjeune avec 5 ou 6 mecs, ses potes de S. Et il rigole, et les autres rient, et tout le monde a l'air de s'amuser. Je me demande si je l'ai déjà vu aussi joyeux. M'en fous.

Tiens, Ashley avec un plateau. Je l'ai pas beaucoup vue à la cantine l'année dernière. Elle me voit, me snobe et va s'asseoir dans un coin de la cantoche. Elle mange seule. Elle ne me décroche pas un regard. Son menu de jour : salade, pomme, eau minérale. Quelle misère ! Limite je la plains. Et quelle solitude ! Je ne l'envie pas d'être seule comme ça.

Tiens, moi aussi je suis seule... mais elle a l'air d'en souffrir bien plus que moi !!!

Suffit ! Je vais pas m'apitoyer sur cette Peste ! Non mais ! Elle m'en a fait voir de toutes les couleurs. Mais je peux pas m'empêcher, j'arrive plus à la détester.

La philosophie... « l'amour de la sagesse ».

Moi je dirais plutôt « la passion de l'ennui ».

Quatre heures tous les jeudis matin...

Première heure : j'écoute le prof, je prends des notes, Ashley me copie, tout le monde est attentif ou dort religieusement.

Deuxième heure : j'écoute un peu moins, je regarde par la fenêtre, je perds un peu le fil, Ashley ne comprend plus rien à mes notes. Quelques élèves participent au débat, d'autres commencent à chuchoter.

Troisième heure : je décroche. Mon esprit vagabonde. Tout le monde bavarde. Je commence à rédiger ce post, je cache ma feuille, Ashley comprend que son œil copieur n'est plus le bienvenu. Je me pose mille et une questions existentielles :
- Que va-t-on manger à la cantine ce midi ?
- Ashley a-t-elle un cerveau comme les êtres humains ?
- Sonia est-elle plus méchante qu'Alyssa ?
- Quentin ne porte-t-il que des jeans Diesel ?
- Le prof de philo porte-t-il une perruque ?
Tous ces sujets profonds envahissent mon cerveau et m'empêchent de me concentrer sur les questions futiles abordées en cours aujourd'hui :
- L'oeuf ou la poule ?
- Y'a-t-il une vie après la mort ?
- Dieu existe-t-il ?
Non mais vraiment, allô quoi ! Doit-on se questionner en vain sur des sujets sans réponse ou s'attaquer à des questions dont on sait que quelque part il y a une vraie réponse avant de passer à autre chose?

Voilà un vrai sujet de philosophie ! « A quoi sert la philosophie si elle n'apporte aucune réponse ? »

Tiens sans m'en rendre compte je viens de passer à la quatrième heure et je viens même de philosopher non ?

Voilà un cours de sport qui ne ressemble à aucun autre... Pas besoin de se mettre un tenue, c'est déjà une bonne nouvelle.

Rendez-vous sur le perron du lycée.

On est douze et comme prévu on y trouve tous les rebuts sportifs de Terminale... Ça va donner... D'ailleurs je revois des visages familiers issus des « Bébés nageurs » de l'année dernière. Le groupe des baleines qui ne savaient pas nager...

Et bien là c'est le groupe des potiches qui ne savent pas marcher.

Et le pompon c'est le prof : il a un pied dans le plâtre !

« Alors je vous attends là, vous suivez les indications du GR de pays comme je vous ai expliqué la semaine dernière. Prenez la direction nord-est. Et vous allez jusqu'à la dernière station avant la banlieue. Puis vous revenez en métro ici. Je noterai votre temps. Avec vous un GPS piéton à garder allumé qui va garder en mémoire votre trajet afin que je vérifie que vous avez bien suivi le marquage. »

J'ai rien compris, mais alors rien. Une fille énorme a fait une remarque :
Mais on va arriver au périph à la nuit monsieur !
Bien sûr que non, sauf si vous traînez en route ! conclut le prof estropié.

Évidemment tous les groupes sont formés depuis la semaine dernière, le prof choisit pour moi : « Ben tiens allez avec Tina et Fatima, là vous pouvez pas les rater, elles sont déjà assises... »

Vision d'horreur : c'est le groupe des obèses. A côté d'elle, je ressemble à une guêpe anorexique ! Ça n'a pas empêché le prof de de me ranger dans cette catégorie, bravo pour l'équilibre des groupes.

Tina est black et Fatima est beurette. Un trio black blanc beur... Vive la différence ! Enfin je dirais plutôt vive l'indifférence :
- MOI : Salut...
- TINA : T'es qui toi ?
- MOI : Ben le prof veut que je vienne avec vous...
- FATIMA : Déjà qu'on avançait pas à deux... Et toi Tina t'as regardé hier soir ?
- TINA : J'ai trop pas deviné que c'était lui...
- FATIMA : Trop pas... j'avais le sum quand je la voyais avec son sac...
- TINA : Ah ouais glokky !
- MOI : Bon on y va là ? J'ai pas envie de passer la nuit sur cette marche...
- FATIMA : J'ai trop kiffé la scène de la fin...
- TINA : Ah ouais la réconciliation...
- FATIMA : C'était trop dar la reum et la fille...
On se serait cru dans la dernière saison de Secret Story. Sauf qu'à la dernière réplique j'ai compris de quoi elles parlaient...
- MOI : Bon les baleines, j'ai envie de rentrer moi pour voir la suite d'hier soir parce que je sais pas qui a kidnappé Joanna...
- TINA : Ah tu regardes ça toi ?
- FATIMA : Je pensais pas... On a failli te spoiler meuf !
Elles se marrent.
- MOI : Et puis ce soir dans l'Île des Vérités, Manon couche avec Raphaël sous les yeux ébahis d'Aurélie...
- TINA : La salope...
- FATIMA : T'es sûre ?
- MOI : Ben on le saura que si on se bouge le cul...
- TINA : Non le Uc on dit meuf... c'est trop vulgos sinon.

H+15'
On décolle enfin.

H+25'
D'abord il a fallu trouver le marquage. Comme j'avais manqué le premier cours j'étais paumée, mais les deux dondons aussi !!! Deux boulets...

H+30'
Tiens sur le feu rouge y'a une étiquette rouge et jaune, ça serait pas ça ?

H+1h
Mince je crois qu'on est allées à l'Ouest... Parce que on est arrivées bien trop vite au périph... On est vraiment à l'ouest, au sens figuré aussi. Les deux s'en foutent, elles se racontent un épisode des Ch'tis à Hollywood en me suivant sans aucune énergie en sens inverse.

H+2h
Ça y est on a perdu le marquage. Les deux filles bavent devant les vitrines d'un magasin Pimkie :
TINA : Laisse tomber meuf... c'est pas pour nous...
FATIMA : Ils ont ptet du XXL ? Je vais voir...

H+2h30
J'ai retrouvé le marquage. Et Fatima s'est acheté un truc et elle le porte... mais ça la boudine atrocement.

H+3h
Fatima a enlevé le petit haut qui la boudinait..., elle pleure et Tina la console. Navrant !

H+3h30
Toujours un marquage et toujours pas de périph'. Les filles se plaignent qu'elles ont mal partout :
TINA : Mais où tu nous emmènes meuf ?
FATIMA ! Moi je bougerai pas plus, je vais me faire dispenser c'est trop pour moi. Passer devant toutes ces vitrines...
TINA : Ouais c'est du harcèlement c'te course d'orientation...
FATIMA : C'est de la discrimination.

H+4h
On a fini par prendre un métro aux Buttes Chaumont pour revenir au lycée. Le prof avait disparu. Les deux filles m'en voulaient un peu...
- TINA : C'est de ta faute meuf ! On va rater l'Ile des Vérités...
- FATIMA : Putain j'ai raté le goûter, va falloir que je décale mon dîner...
- TINA : Je crois que j'ai maigri, on a dû faire 25 km...
- FATIMA : Mais oui c'est c'te meuf là, elle veut visiter tout Paris...

Horripilée par leur complainte, j'ai conclu la journée : « J'en ai plein le Uc de vos gnagnagna ! Vous êtes chelou meufs ! »

Elles ont québlo et j'ai pris la poudre d'escampette ! Voulais pas rater l'Île des Vérités... non plus !

Moment un peu tendu chez le CPE :
- T'as vraiment traîné des pieds pour me donner ta réponse...
- Je sais toujours pas...
- C'est grave !
- Vous avez regardé Plus Belle la Vie hier soir ? dis-je avec un ton malicieux.
- Je vois pas le rapport... Bon je t'ai inscrite par défaut à ce qu'on avait dit.
- Joanna a été enlevée et vous savez qui c'était le coupable ?
- Donc tu commences par un trimestre de Course d'orientation !
- Et ben le cinglé... c'était le CPE ! Oui le CPE c'était le déglingué!
- Je te permets pas...
- Hier soir à la télé je veux dire... mais j'arrête pas de penser à vous...
- Hein ? Quoi... mais non...Bref puis au 2ème trimestre ça sera Natation d'endurance. Ok ? Donc t'as encore un peu le temps de choisir pour le 3ème trimestre, mais tu prendras ce qui reste...
- J'arrête pas de sourire quand j'y pense, mais je comprends pas pourquoi...
- File au sport Sarah, je veux plus te voir...
- Ok !

Quelle insolente... mais ça m'amuse tellement de le cuisiner, de le retourner, de le pétrir comme une pâte feuilletée... Et il marche à chaque fois ! J'ai pris le dessus sur lui et je me demande si c'est pas la première personne de toute ma vie !

Délicieux !