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16 ans, grosse & moche!
28 février 2014

VENDREDI 28 FEVRIER 2014 23H45 : LE CHIEN ET MOI...

Depuis le départ de la Vieille, je suis de plus en plus détendue... Le Chien aussi ! Faut dire que les derniers événements l'ont stressé lui aussi... :
- Mercredi, il y a 10 jours, il n'était pas très inquiet de la présence de David dans l'appartement. Il le connaît.
- Mais les mouvements hystériques de la Vieille la nuit le réveillaient à chaque fois. Bon à son âge, on n'aboie plus trop, mais il maintenait ses yeux grand ouverts, et me fixait comme pour m'interroger.
- Quand je me suis cachée sous ma couette, à plusieurs reprises, il est venu poser sa truffe au bord du matelas, n'osant pas grimper dessus -n'osant pas ou ne pouvant plus ???
- Dans la nuit de mardi à mercredi, il n'a pas osé sortir de ma chambre, mais je l'ai vu, il a tout observé de la porte, sur le qui-vive, debout, les yeux inquiets, la langue pendante.
Il a vécu le même traumatisme que moi... Il est le seul à savoir tout ce que j'ai vécu... Depuis mon retour le mercredi matin, il passe son temps à dormir confortablement contre moi. La nuit je pose la main par terre afin qu'il vienne la chercher. On est liés maintenant...

Comment ai-je pu imaginer un seul instant pouvoir l'abandonner ? On n'accepte pas les chiens au foyer...

Mais les rebondissements ne sont pas finis, hein, mon Chien ? Est-ce que tu seras d'accord avec l'idée que j'ai derrière la tête, hein ? Une idée folle, une idée pleine d'espoir, une idée de vie meilleure, une idée pour faire un beau pied de nez au destin...

Le destin, je lui vomis dessus !

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28 février 2014

VENDREDI 28 FEVRIER 2014 21H10 : CONVERSATION AVEC UNE VALISE

Je réfléchis dans le silence depuis une heure. Je suis assise sur le canapé dans l'appart'. Le Chien est à côté de moi. Ma valise trône dans l'entrée, elle me fait de l'œil, elle me nargue, elle me parle :
- VALISE : Allez Sarah, on se casse...
- MOI : J'hésite...
- VALISE : Ça suffit les hésitations, t'as failli crever ma fille...
- MOI : Imagine si je peux vivre ici quelques mois sans rendre de compte à personne...
- VALISE : Tu rêves... Y'a le Vieux... Y'a Rondin... Et qui te dit que la Vieille, elle va pas refaire surface...
- MOI : Tu vois le mal partout... C'est peut-être une occasion en or... bien méritée...
- VALISE : Dans quels problèmes tu vas encore te fourrer ? Je te vois venir avec ton idée derrière la tête...
- MOI : Ça serait parfait non ?
- VALISE : Tu tiendras pas une semaine...
- MOI : J'ai le droit de reconstituer une famille non ?
- VALISE : T'es naïve... T'as plus de famille...
- MOI : Et David, les voisins, Tina, Fatima, Ash... eux aussi c'est un petit bout de famille...
- VALISE : L'amitié ça va ça vient... Tu crois que David c'est un ami, vraiment ? Lui aussi, il a une idée derrière la tête...
- MOI : Arrête, il est sincère...
- VALISE : Je vois que t'as pas retenu la leçon... Ouh ouh Rémy... Ouh tu te souviens ? Tous les garçons sont pareils...
- MOI : Je crois pas, il est différent... même si il fait des bourdes...
- VALISE : Il a honte de toi devant ses potes...
- MOI : Bah, je suis grosse et moche... ça l'empêche pas de bien m'aimer...
- VALISE : Personne peut t'aimer Sarah... Regarde tout ce qui s'est passé avec tes familles d'accueil...
- MOI : Et alors, j'abandonne ? Je peux pas laisser le Chien de toute façon... qui va s'en occuper ?
- VALISE : C'est un gros prétexte, ça ma grosse ! Tu le laisses à la famille américaine du 5ème... et tu te tires avec moi !
- MOI : Tu commences à m'agacer...
- VALISE : N'oublie pas que je suis ta conscience...
- MOI : T'es qu'une valise toute pourrie que j'ai depuis toujours... T'es ringarde, t'as jamais évolué, tu me tires vers le bas...
- VALISE : Avec moi au moins, tu prends pas de risques, tu t'attaches pas...
- MOI : Ça suffit, je vais pas vivre toute ma vie avec une valise pleine..., jamais déballée, toujours prête à fuir avec moi...
- VALISE : Tu vas le regretter...
- MOI : Ta gueule !!!!

Je me suis levée précipitamment, le Chien a fait de même, j'ai ouvert la valise, j'ai jeté tous mes vêtements sur mon lit, et j'ai jeté ma valise... par la fenêtre !!!

Avant d'aller la récupérer... Faudrait pas que j'attire trop l'attention non plus. Et puis elle pourrait me resservir un jour...

28 février 2014

VENDREDI 28 FEVRIER 2014 18H45 : LA CONFRONTATION FINALE...

J'ai raconté à la Mamie tout ce qui s'était passé ces derniers jours, enfin en édulcorant un peu... je voulais pas trop l'effrayer. Et elle m'a encouragée à ne pas fuir cette confrontation que réclame la Vieille...

Je n'ai pas révélé non plus à la Mamie que ma valise était prête et mon départ imminent. Repartir au foyer ne m'empêchera pas de venir la voir de toute façon... Mais je sais tout ce que je vais perdre : mon lycée, mes quelques camarades auxquels je suis attachée, mon Chien...

Bref. Rien ne me fera changer d'avis à ce stade, la vie commune est devenue impossible...Le fait de me dire que c'est la dernière fois que je la vois, cette vieille bique, me donne du courage... je vais régler mes comptes... même les solder !

Direction l'hôpital...

Je rentre silencieusement dans sa chambre, elle ronfle. Ça, ça ne changera jamais, comme le reste.

Elle est amaigrie, blafarde. Elle est l'ombre d'elle-même... l'ombre de celle que j'ai rencontrée en septembre 2012 et c'est dire ! Elle était déjà toute desséchée à la base... Il ne reste que les os maintenant...

Elle ouvre un œil et entame la conversation, directement, sans aucun gant :
- VIEILLE : Ah t'es là...
- MOI : Je peux repartir...
- VIEILLE : Je voulais te voir... Je te dois des explications...
- MOI : C'est pas nécessaire...
- VIEILLE : Je t'ai jamais aimée tu sais...
- MOI : C'est réciproque...
- VIEILLE : Mais je t'aurais jamais fait de mal, je suis une bonne chrétienne...
- MOI : Et le Chien ? Hein ? C'est pas du mal que vous lui avez fait ? Et les tarots hein ? Qu'est-ce vous vouliez faire en me les envoyant... hein ?
- VIEILLE : Oh la la tu mélanges tout... Laisse moi finir pour une fois... J'ai pris trop de médicaments, je le sais... Mais ça me faisait du bien... J'avais l'impression de voir ma fille renaître... Elle me manque tellement tu sais... C'était toute ma vie... Je peux pas me passer de cette cassette vidéo qui me rappelle ces années de bonheur... Bref j'ai fait n'importe quoi... Je voulais oublier... Et ce mélange de pilules a fini par me la ramener... Malheureusement tout ça n'était que des hallucinations...
- MOI : Vous vous êtes prise pour elle..., vous êtes grave !
- VIEILLE : Je me souviens pas de tout...
- MOI : C'est trop facile...
- VIEILLE : J'ai un grave problème et j'en suis consciente.
- MOI : Quitte à vouloir tuer quelqu'un ?
- VIEILLE : Je me souviens qu'avec ce marteau je voulais casser les murs, ouvrir les portes pour que ma fille puisse me rejoindre...
- MOI : Bon ok... cool !
- VIEILLE : Ta jeunesse, ton insolence, tout l'avenir que tu as devant toi, ça m'a toujours exaspérée, je l'avoue... Mais pas au point de... de... Bon enfin j'imagine que je te devais des explications...ou des excuses, comme tu veux.
- MOI : Bon bah comme ça c'est fait...
- VIEILLE : J'ai parlé avec mon mari...
- MOI : Vous cassez pas la tête, je suis prête à partir...
- VIEILLE : Il veut que tu restes...
- MOI : Ah bon ? Pour faire quoi ? M'occuper de vous ? Berk...
- VIEILLE : Moi ? Mais qui t'a dit que je revenais... ?
- MOI : Je pensais que...
- VIEILLE : Tu penses mal comme toujours... Je dois me faire soigner et j'en ai pour un bout de temps... Je suis transférée ce soir... On ne se reverra pas je crois... Quand je reviendrai, si je reviens, tu auras eu 18 ans, tu ne seras plus là... En attendant, mon mari veut te voir... Il veut que tu restes dans l'appartement en échange de... Tu verras avec lui.
- MOI : Il est où ? Il revient quand ?
- VIEILLE : Tu sais très bien où il est... et il est pas prêt de revenir...
- MOI : Je comprends pas... De toute façon, il croit que je vous ai poussée dans les escaliers...
- VIEILLE : Je lui ai dit et confirmé que tu n'avais rien à voir avec ça...
- MOI : C'est quoi alors ?
- VIEILLE : C'est pas le sujet... Tu m'énerves... Tu gardes le Chien... Tu gardes l'appartement... Tu vas voir mon mari... Tout le monde voudrait avoir la même chance que toi à ton âge...
- MOI : De la chance, mais vous êtes vraiment une connasse... Je vis chez des narcotrafiquants, avec une psychopathe, qui bat son Chien, qui m'envoie des tarots anonymes pour me faire peur, qui se prend pour sa fille et qui veut me tuer avec un marteau...
- VIEILLE : Décidément tu comprendras jamais rien, t'écoutes rien...
- MOI : Vous me dégoûtez... Et pourquoi vous avez changé de comportement après mon retour hein ?
- VIEILLE : Je vois pas de quoi tu parles... De toute façon, on n'a rien à faire ensemble... Je t'ai dit tout ce j'avais à te dire... alors adieu, laisse-moi, je dois me reconstruire maintenant. Et je dois t'oublier... Tu me fais trop de mal...
- MOI : Quel culot ! Vous êtes vraiment une pouffiasse... Je vous souhaite de crever en enfer...
Elle commence à réciter une prière, je bous... Mais finalement l'insulter m'a fait du bien...
- MOI : Mon Dieu qui êtes aux cieux, faites que je ne revoie jamais cette cinglée...
C'est ma conclusion, mes adieux à la Vieille.

Elle a quand même réussi à tout chambouler dans ma tête... Tout...

28 février 2014

VENDREDI 28 FEVRIER 2014 13H45 : FENDRE LE COEUR

Sa porte était ouverte. Elle était assise sur un fauteuil, le regard perdu, tourné vers la fenêtre et la pluie... Quand je suis rentrée, elle s'est essuyé les yeux... un signe qui ne trompe pas...
- MAMIE : Oh Sarah, c'est toi...
- MOI : Vous avez bien l'air bien triste encore...
- MAMIE : Je viens de perdre un ami... Je le connaissais depuis si longtemps... Bientôt ça sera mon tour...
- MOI : Mais non, vous êtes en parfaite santé...
- MAMIE : Je perds un peu la boule, mais ça c'est rien... non ici, je m'éteins à petit feu...
- MOI : On vous maltraite ???
- MAMIE : Non physiquement non, bien sûr... mais on me menace, beaucoup. Je suis pas assez docile pour elles, pas assez invalide, pas assez folle...
- MOI : Mais pourquoi vous êtes là alors ? Pourquoi vous revenez pas dans votre quartier ?
- MAMIE : Comme je perds la tête, je fais et je dis des bêtises, ça fait peur à ma famille, si j'étais eux, j'aurais fait pareil en fait... ils veulent se protéger...
- MOI : Vous protéger plutôt...
- MAMIE : Oui bien sûr...
Un nouveau silence... Je décide de la relancer...
- MOI : C'était qui votre ami ?
- MAMIE : Il y a tant d'années, je l'ai vu démarrer sa boutique de meubles, dans la rue, tu sais,...
- MOI : Mais c'est le père de Kamil ?
- MAMIE : Mais oui, voilà... Je vais à son enterrement demain, je suis contente de sortir malgré tout..., je t'y verrai peut-être...
- MOI : Je le connaissais que de vue...
- MAMIE : Mais tu peux venir quand même non ? Ça me fera plaisir de te voir... C'est presque un cadeau qu'il me fait avec sa mort... Il m'offre une courte sortie à l'extérieur... Je vais en profiter... Je vais faire le plein de liberté, d'air frais...
Elle me fend le cœur. Je ne comprends pas pourquoi elle est là : elle déraille parfois, mais si elle était bien entourée, elle pourrait rester chez elle..., non ?

Oui, ça me fend le cœur... Deux âmes égarées et isolées, voilà le trait d'union qui nous lie.

28 février 2014

VENDREDI 28 FEVRIER 2014 10H10

J'ai été réveillée ce matin par un appel sur mon portable. C'était l'infirmière de l'hôpital : elle m'annonce que la Vieille veut me voir absolument cet après-midi avant son départ.

Qu'est-ce qu'elle va tenter de faire ? De m'amadouer ? Ou de me mettre dehors ? Elle devrait aller chez les fous pour ce qu'elle a fait et surtout ce qu'elle a tenté de faire... ou bien la prison ? Ben non, elle va rentrer tranquillement chez elle... Mais j'imagine que tout le monde a cru que j'avais exagéré... Pourtant j'ai dit aux pompiers et aux médecins qu'elle avait couru vers moi avec un marteau... Ils ne m'ont pas crue, ou alors j'ai pas été assez explicite...

Je ne crois pas que je vais y aller. Je vais partir dans le silence, un point c'est tout. Mais j'ai besoin, avant, de retrouver la Mamie. C'est elle qui me raccroche encore réellement à cet univers et à ce quartier...

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27 février 2014

JEUDI 27 FEVRIER 2014 22H05 : LE DEPART

Je suis allée à l'hôpital à reculons. Je suis en train de prendre conscience de tout ce qui s'est passé, de la gravité des faits, du danger... J'ai l'impression de porter mon poids en double sur mes épaules, c'est dire...

Je crois que mon instinct de survie est en train de m'asséner des messages que je ne peux plus ignorer...

Si c'est la famille d'accueil qui aura « duré » le plus longtemps... c'est aussi la pire !
En arrivant à l'hôpital vers 17h, j'ai interrogé une infirmière : « oh ça va beaucoup mieux, tous les effets des médicaments ont disparu, elle a retrouvé ses esprits, et elle peut sortir demain... »

Elle m'a dit ça avec un grand sourire plein de bonnes intentions, mais elle a dû être bien surprise par la décomposition avancée de mon visage à son annonce...

Mon corps a été traversé par un frisson électrique qui m'a immédiatement donné la nausée. Je me suis retrouvée aux toilettes à vomir ma barre de Snickers mangée sur le trajet.

Avant cette annonce, je voulais aller lui parler, lui demander des explications... Mais là... Finalement je me suis débinée. Moi qui croyais que cette apothéose signerait la fin de ce chapitre, de son chapitre à elle... Je suis servie, c'est reparti pour un tour... et c'est sans fin.

Non c'est plus vivable. Je ne veux plus la revoir. Je ne veux plus subir ce que j'ai vécu ces dernières semaines.

J'ai décidé que je passerais ma dernière nuit ici. J'ai fait ma valise. J'ai rangé ma chambre. Pour effacer toute trace de mon passage... Demain j'irai « me rendre » au foyer... et j'attendrai le retour de Rondin.

Je préfère ne pas imaginer la suite...

27 février 2014

JEUDI 27 FEVRIER 13H25 : EPANCHEMENT INTERDIT...

Alors que je traînais des sacs poubelles de gravats sur le palier, je suis tombée nez à nez avec Yunso et Marco. Je me suis mise à rêver que j'allais tout leur raconter pendant des heures pour trouver un soutien adulte...
- MOI : Je suis trop contente de vous voir... J'ai tellement de choses à vous dire...
Ils tirent la gueule, et ne sont pas réceptifs :
- MOI : Y'a quelque chose qui va pas ?
- YUNSO : Kamil vient de perdre son papa...
- MOI : Je croyais qu'il allait mieux...
- MARCO : C'est souvent comme ça, le dernier sursaut...
Ben voilà ça m'a cloué le bec. Je me suis dit qu'un malheur en chassait un autre. Et que mon histoire, aussi rocambolesque qu'elle soit, allait finir aux oubliettes très vite... Seul David sait... et mes blogués.

J'ai envie d'en parler, de raconter ça à tout le monde... Ben à qui ? J'ai fait le tour. C'est réglé ? On passe à autre chose ? Mais comment je vais surmonter ça moi ?

L'enterrement a lieu samedi après-midi.

27 février 2014

JEUDI 27 FEVRIER 11H10 : POST-TRAUMA

En arrivant à l'hôpital vers 4h du matin, j'ai enfin pu appeler David :
- DAVID : Sarah c'est toi ? C'est bien toi ? J'ai appelé la police...
- MOI : Ah c'est toi qui les a appelés...
- DAVID : Elle avait l'air dingue, prête à tuer tout le monde, elle a tout massacré dans la chambre avant de massacrer la cam. C'était horrible. J'ai pas arrêté d'essayer de t'appeler...
- MOI : J'étais bloquée dans ma chambre, j'entendais la Vieille tout casser, j'entendais l'intruse dans la douche, j'entendais mon téléphone sonner...
- DAVID : En parlant d'intruse...
- MOI : J'ai compris quand j'ai vu la douche vide et ça s'est confirmé quand je ai vu la Vieille avec le pull rose... Je l'ai complètement imaginée, cette intruse...
- DAVID : La Vieille, je l'ai vue en train de changer de vêtements trois fois de suite, en train de se parler à elle-même... elle est timbrée, elle a deux personnalités ou quoi ?
- MOI : Elle se prend pour sa fille, je crois...
- DAVID : On se croirait dans Psychose...
- MOI : Connais pas...
- DAVID : Bon vaut mieux pas... de toute façon la fin n'est pas la même qu'aujourd'hui... C'est horrible, mais au moins tu vas pouvoir écrire un bouquin. Tu devrais écrire un blog peut-être, ça cartonnerait !
J'ai souri. Il n'a pas bien compris pourquoi... Mais vous si chers blogués...

Je suis retournée à l'appartement. J'ai pu voir tous les dégâts causés par la Vieille dans sa chambre... l'ancienne chambre de sa fille. Elle a tout ravagé. La salle de bains est une piscine.

Mais je suis seule, enfin seule. Et je me suis endormie après avoir fermé la porte d'entrée à double tour.

Pour me réveiller vers 15h... Mon téléphone sonnait. David m'attendait sur notre banc en bas dans la rue, je l'ai fait monter.

Il a pu constater en réel tout ce qu'il avait pu voir dans sa webcam...

Je lui ai avoué ce qui me restait de non-dit :
- MOI : Je le savais qu'elle était en train de devenir violente... Elle a cassé la tablette sous mes yeux, et ton deuxième mouchard qui était tombé et qu'elle a vu... Ça je le sais depuis la semaine dernière...
- DAVID : Et tu m'as rien dit ? Jamais je t'aurais encouragée à persister si j'avais su ça...Jamais je t'aurais laissée avec une psychopathe pareille...
- MOI : Elle était gavée de médicaments, elle aurait pas eu la force de me faire du mal...
- DAVID : Mais enfin ? Tu vois la chambre là ?

Il a raison, je suis peut-être passée à côté du pire...

Nous avons optimisé le reste de la journée à nettoyer et à jeter les débris.

Je suis retournée le mercredi soir à l'hôpital pour vérifier si elle était toujours vivante et lui poser toutes les questions que j'ai sur le cœur. Mais je n'ai pas eu le droit de la voir : « Elle dort, elle va dormir 24 heures sûrement. Tout s'est bien passé. Il n'y aura aucune séquelle physique pour votre maman... », m'annonce le médecin.

Qu'est-ce que je m'en fous... je me dis même que j'aurais préféré qu'elle y passe, cette vieille bique timbrée. Moi j'ai appelé les pompiers, j'ai fait ce que je pouvais. Pour une fois je n'ai rien à me reprocher. Je n'aurais pas pu faire moins sans le regretter toute ma vie... Mais quand même, ça m'aurait bien arrangée...

- DOCTEUR : Mais côté psychologique, on a vraiment besoin de l'évaluer...
- MOI : Son cerveau est grillé, elle se prend pour sa fille...
- DOCTEUR : Pour vous ?
- MOI : Euh... Non. Je suis pas de sa famille. Je suis là pour quelques temps, mais j'ai rien à voir avec elle. Et je veux plus rien avoir à faire avec elle. Je veux plus la voir...
Ça lui a cloué le bec... surtout avec ma dernière question :
- MOI : Quand est-ce que je pourrai lui parler ?
Il a dû me trouver totalement contradictoire...

Je dois y retourner aujourd'hui.

26 février 2014

MERCREDI 26 FEVRIER 23H55 : QUAND TOUT SE TERMINE... BIEN

La Vieille fonce vers moi avec de mauvaises intentions, je me précipite vers la porte d'entrée, le loquet est fermé, je suis fichue... J'ai pas le temps de l'ouvrir.

Quand j'entends un soupir étrange... Je me retourne... La Vieille est en train de tomber dans les pommes, elle s'effondre sur la table basse et la casse.

Pendant quelques secondes je n'ose pas bouger... Puis je me dis que je vais pas la laisser crever... Ses yeux se révulsent, on voit le fond tout blanc... Elle ne simule pas...

Avec tout ce qu'elle m'a fait subir, mon cœur balance... Mérite-t-elle que je fasse quelque chose pour elle ? Ce qui me démange c'est de partir sans me retourner pour ne jamais revenir...

Malgré moi, je lui enlève le marteau des mains, je la secoue. Rien. Je n'entends plus sa respiration. Je retrouve mon téléphone, et je fais le 18...

Il est 3h30 quand les pompiers débarquent à trois et tentent de la ranimer. L'un me demande si elle a pris quelque chose... : « Y'a plein de boîtes de médoc sur le chiffonnier dans le couloir... Je crois qu'elle en prend beaucoup... le seul nom que je connaisse c'est Bromazépam... »

Un des pompiers va vérifier et s'exclame : « Oh le mélange... pfff... on l'emmène, lavage d'estomac ! Allez ! »

Au moment de partir, le même pompier me propose d'accompagner ma « mère » à l'hôpital... Départ en pyjama et en basket, plutôt à contrecœur... pendant que la police débarque au même moment... sûrement appelée par un voisin ?

26 février 2014

MERCREDI 26 FEVRIER 22H10 : QUAND TOUT BASCULE...

Je suis là toujours vivante... mais à l'hôpital aux soins intensifs. 20 heures ont passé depuis le drame...

David est venu me voir : « C'est horrible, mais au moins tu vas pouvoir écrire un bouquin. Tu devrais écrire un blog peut-être, ça cartonnerait ! ». Hummm...

Retour dans la nuit de mardi à mercredi...

Mon courage prend le dessus... J'ouvre ma porte vers l'enfer... Dans le couloir j'entends bien les trois sources...
- Quelqu'un est en train de donner des coups dans la chambre de la Vieille : peut-être est-elle en train de tout casser... Sa porte reste fermée et m'empêche de la voir, mais me permet aussi de ne pas être vue.
- Quelqu'un est en train de prendre une douche... Est-ce vraiment le bon moment ?
- Quelqu'un est en train de m'appeler sur mon téléphone portable, en vain.

Je ne sais pas où commencer... J'ai plutôt tendance à éviter la violence, je ne vais sûrement aller dans la chambre de la Vieille, ni frapper à sa porte, ni amorcer une discussion... J'ai plutôt tendance à vouloir répondre à mon téléphone qui insiste désespérément, d'autant plus qu'on ne m'appelle jamais, encore moins à cette heure... Mais je suis curieuse... Et je ne sais pas si j'aurai d'autres occasions... Mon corps a décidé pour moi... Je vais vers la salle de bains...

La porte est close, je tente d'ouvrir la poignée, elle n'est pas verrouillée... dévoilant une marée de vapeur d'eau qui rend la salle de bains à peine visible. Qu'est-ce que je fais maintenant ? Je vais ouvrir le rideau de douche et découvrir l'intruse toute nue ? Non c'est n'importe quoi...

Avec l'air du couloir, le brouillard s'évacue... dévoilant la douche... sans rideau... Il n'y a personne dans cette douche qui coule dans le vide depuis quinze minutes... Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

Comme il n'y a pas de rideau, l'eau est en train d'inonder toute la salle de bain... Je coupe le mitigeur. Je jette une serviette de bains par terre pour absorber. Je ressors de la salle de bains, je jette un coup d'œil au chiffonnier à droite, il est garni de boites de pilules vides... il est loin le temps où elle se contentait d'un tube de Bromazépam...

J'ai un très mauvais pressentiment. Je me dirige vers mon téléphone qui ne sonne plus. Il y a un message vocal... C'est David..., il a le souffle coupé...

« Sarah... c'est horrible... »

Les coups furieux venant de la chambre s'arrêtent...

« Sarah sors de là... »

J'entends un bruit de porte s'ouvrir...

« Elle est en train de tout casser »

La Vieille apparaît dans le couloir, elle voit la salle de bains vide...

« C'est elle, il n'y a qu'elle... il n'y a personne d'autre, je l'ai vue... »

La Vieille est affublée d'un ridicule pull rose trop petit pour elle... Le pull rose...

« Elle vient de massacrer la webcam avec un marteau, elle sait, sors de là... s'il te plaît sors de là... »

J'ai laissé tomber mon téléphone de terreur quand j'ai croisé son regard fou, son regard vengeur. Le marteau dans sa main droite, le reste de la webcam toute déglinguée dans sa main gauche... Elle serre les dents, elle lève son marteau et court vers moi...

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