- MOI : Et si on allait au cinéma ce soir ?
- MAMIE : Han, j'adorerais, ça fait si longtemps... Mais tu crois qu'on peut trouver un film qui nous plairait, à nous deux ?
- MOI : Vous avez envie de rire ou de pleurer ?
- MAMIE : Mais quelle question !!

Malheureusement la sortie vers l'escalier de service puis le parking est toujours bloquée. Il y a des poutres entreposées qui bloquent le passage.

Nous avons dû sortir discrètement par la porte principale à la nuit tombée. On a quand même pas tenté le diable, la Mamie ayant revêtu son apparat de « Grace Kelly » comme elle dit. Des lunettes de soleil la nuit, sûrement le meilleur moyen de se faire repérer...

Mais ouf l'immeuble est vide ! C'est le cumul des vacances scolaires et du week-end du Pâques : vu les embouteillages, ils doivent tous être sur la route !

Nous avons partagé le rire d'une bonne comédie avec un titre adapté à mon état d'esprit : « Mais qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? »

Oui c'est vrai ça... qu'est-ce j'ai fait au Bon Dieu pour qu'il m'en veuille à ce point-là ?

Nous sommes rentrées discrètement vers 23 heures. Chacune de ces expositions dangereuses me serre le cœur et me noue l'estomac, mais pas elle visiblement...

Qu'il est dur de vivre dans la clandestinité. C'est peut-être le Bon Dieu qui me punit... ou à défaut, celui qui tire les ficelles de ma vie !

A mon réveil, la Mamie pleurait sur le canapé. Elle s'est mise à sécher ses larmes dès mon arrivée et à sourire pour masquer sa tristesse. Je ne suis pas dupe.

Je m'assieds à côté d'elle et je l'enlace.
- MOI : Mais qu'est-ce qui ne va pas ?
- MAMIE : : C'est rien... c'est rien... je vieillis c'est tout.
- MOI : Mais non, vous êtes toute jeune, vous regardez même « Les Anges de la télé-réalité » avec moi...
- MAMIE : Je viens de réaliser la bêtise que j'ai faite hier. Tout m'est revenu en allant dans la cuisine ce matin.
- MOI : Vous parlez du gaz ?
- MAMIE : Ben oui, toi aussi tu t'en es rendu compte, mais tu es gentille, tu ne m'as pas fait de reproches. J'arrivais pas à l'allumer, ça m'énervait beaucoup. Je voulais pas utiliser les allumettes parce que tu m'avais rappelé l'existence du bouton-étincelle. Mais voilà, j'ai eu envie de faire pipi, et puis j'ai perdu le fil du gaz... Et j'ai failli faire exploser toute la maison...
- MOI : Mais ça n'a pas eu lieu...
- MAMIE : C'était à un fil... une étincelle même, si je veux faire de l'esprit! Je suis un danger pour toi...
- MOI : Mais vous êtes folle...
- MAMIE : Ben oui je suis folle...
- MOI : Vous êtes folle DE DIRE CA, et moi je suis hyper maladroite. Votre présence, là à côté de moi, ça a changé ma vie. C'était horrible les derniers mois entre votre départ après Noël et votre retour ici début mars. Vous pouvez pas imaginer...

Elle a bien vu que sa panique me faisait aussi paniquer et a fini par tenter de me rassurer... : « On va se soutenir toutes les deux, hein Sarah... »

On n'a jamais été aussi dépendantes l'une de l'autre, à travers un équilibre fragile qui pourrait être balayé du jour au lendemain.

Il faut absolument que je l'empêche d'utiliser le gaz quand je suis pas là.

Tiens j'ai reçu un mail de Rondin, mon assistante sociale.

« Chère Sarah
J'ai enfin pu avoir un membre de ta famille d'accueil au téléphone. M. B. m'a rappelée hier. Il m'a rassurée et confirmé que tout se passait très bien. Nous pourrions donc partir sur un maintien dans ta famille d'accueil à ta majorité qu'en penses-tu ? »

Le Vieux a donc parfaitement joué le jeu, peut-être même au delà de mes espérances. Normal, il a vraiment besoin de moi...

Si j'avais reçu ce mail il y a un ou deux jours, j'aurais sauté au plafond de bonheur... mais avec le gaz d'aujourd'hui, je ne suis plus si confiante. C'est même de la provocation : tout s'arrange d'un côté quand tout se déglingue de l'autre...

Décidément, je n'aurai jamais droit à l'insouciance, à l'harmonie, à la stabilité... Non, c'est mon karma. Ma vie sera faite d'obstacles incessants pendant que d'autres se vautreront dans le bonheur.

Dégueulasse !

Retour à l'angoisse de ce matin...

La pièce principale de l'appart' est imbibée de gaz... Je ne sais pas quoi faire... Ouvrir toutes les fenêtres ? Ouvrir la porte d'entrée ? Vérifier d'où vient l'odeur, la gazinière en particulier ?

Je me suis d'abord dit que j'allais appeler David ! Avant de me raviser... Ça pourrait saper tout notre travail d'hier soir... et mon téléphone ne serait-il pas capable de s'enflammer en créant une étincelle ???

J'ai ouvert toutes les portes du couloir, même celle de l'escalier de service... Puis j'ai ouvert des fenêtres pour faire des courants d'air...

Je me suis dirigée vers la cuisine... et là j'ai remarqué un bruit d'air puissant... le son d'une fuite de gaz ?

Pas besoin d'aller chercher aussi compliqué. Deux plaques de cuisson étaient allumées sans flamme !!! Au maximum en plus. Horreur ! J'ai tout coupé.

A ce moment-là, j'entends le bruit d'une chasse d'eau... La Mamie sort des toilettes, toute innocente : « Une envie pressante... Mais ça pue ici ! T'as allumé le gaz ou quoi ? Mmh fais attention avec ces trucs-là, c'est dangereux... »

De quoi faire retourner ma culotte sans enlever mon pantalon ! Je n'ai pas osé accuser la Mamie, ni la réprimander... Évidemment puisque j'essaie de me convaincre qu'il n'y aucun problème.

Mais j'ai mis tout l'après-midi à digérer cette frayeur... C'est aussi une prise de conscience que tout n'est pas rose dans notre micro-communauté à deux têtes. On a frôlé le pire, je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé si je n'avais pas pris conscience de cette odeur, aussi légère dans ma chambre qu'entêtante dans le reste de l'appartement. Et puis je n'arrête pas de me demander combien de temps s'est écoulé entre le moment où la Mamie a allumé le gaz et celui où je me suis rendu compte de l'odeur... Peut-être quelques minutes seulement, rien de grave... Peut-être un quart d'heure, de quoi raser tout l'immeuble !!!

Mille idées sombres assaillent mon cerveau qui commençait à peine à entrevoir la lumière...

Je suis totalement abattue...

David s'est vraiment déridé hier soir. La Mamie a été mon meilleur allié en prenant soin de lui aux petits oignons !

Je suis rassurée à deux niveaux :
Alors que j'ai souvent l'impression de préserver seule notre petit foyer, la Mamie m'a démontré qu'elle avait encore de la ressource... C'est bon de faire front à deux.
David semble calmé et ne devrait pas se retourner contre nous. Comment voir de la malice dans notre petite association de « malfaiteuses » ?

En partant hier soir, son regard respirait l'indulgence. De toute façon, je ne l'imagine pas jouer au délateur. Il a bien vu qu'on vivait dans de très bonnes conditions ici.

D'ailleurs je vais lui envoyer un SMS.

« Alors rassuré ? »

Réponse immédiate : « Non mais je m'en mêlerai pas »

Hein ? Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Comment ça il est pas rassuré ? Pourtant on s'est montrées sous notre meilleur jour !

Tiens, ça sent une drôle d'odeur...

Non franchement, qu'est-ce qu'on doit faire pour convaincre David une bonne fois pour toutes ?

C'est vrai ça pue... ça m'irrite les narines !

Bon j'imagine que je dois me contenter de sa neutralité, avec son « je m'en mêlerai pas ». C'est déjà ça... Une promesse de non-agression

Je la reconnais cette odeur... Oh putain, ça sent... LE GAAAAAAAAAAAAAZZZZZZZZZZ !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je me suis endormie une partie de l'après-midi après ces coups de stress... sur les annales de philo ! Chapeau !

Quand j'ai entendu la sonnerie stridente de nouveau. Pourtant cette fois-ci la télé est éteinte... La Mamie est réveillée et s'inquiète...

Résultat du judas : David ! Il ne manquait plus que ça...

Je fais signe à la Mamie de garder le silence, je ne bouge plus.

Il sonne, puis sonne encore... Et finit par hurler : « Je sais que t'es là, ouvre cette porte, ou je dis tout ! »

Quel mufle !

« Je vais aller chez tes voisins... puis au bar... puis chez le Proviseur... »

Je l'attrape et je le fais rentrer brutalement comme un sac de courses. Il fixe son regard sur la Mamie qui lui sourit naïvement. Elle lance la conversation comme si de rien n'était... : « Oh mais on se connaît nous... n'est-ce pas jeune homme ? J'étais dans votre cave il y a quelques semaines, vous m'avez gentiment ramenée dans ma prison, et je vous en remercie. Mais j'ai préféré une autre option. Vous prendrez bien un peu de thé ? »

La Mamie assure toujours quand il faut. C'est ça qui compte. David en est tout décontenancé. Il ne répond même pas à son invitation. La voir si solide, si sûre d'elle-même, en pleine capacité de ses moyens, le retourne comme une crêpe. Je le pousse sur le canapé, pendant qu'il rumine intérieurement puis je lui chuchote à l'oreille : « Tu pourrais être poli, David... »,

La Mamie entame ensuite son opération séduction en toute spontanéité : « Vous êtes si mignons tous les deux, je vous sens si complices... Vous allez pas vous brouiller à cause de moi quand même ! C'est avec ce jeune homme que tu as disparu cet été, hein Sarah ? Ah la jeunesse. On peut bien faire quelques bêtises comme ça de temps en temps, ça fait des souvenirs ! Mais vous savez jeune homme, on peut aussi en faire à mon âge ! Des bêtises... ou des souvenirs... L'important c'est de vivre avant de mourir ! Et moi je me crée plein de nouveaux souvenirs ici... Vous prendrez bien un peu de sucre jeune homme ? A moins que vous ne préfériez un chocolat chaud ? Sarah en raffole... mais vous devez le savoir ! Allez, je vous fais un chocolat avec de la chantilly dessus ! Et puis il doit me rester un fond de cannelle à saupoudrer sur la chantilly... Mmh ça va être délicieux. »

De quoi lui clouer le bec une bonne fois pour toutes ! Le pauvre, il est complètement déstabilisé... Incapable de parler...

« Et si vous restiez à dîner ? Il y a Pékin Express ce soir... »

La Mamie a beau perdre la boule, elle ne perd pas le nord quand la boussole s'agite !

Vers 14 heures, la Mamie s'est remise à chercher ses Feux de l'Amour, pourtant introuvables, le mercredi.

« Mais ils me les ont enlevés encore une fois... je vais écrire aux dirigeants, hein ! Tu vas m'aider ? »

Je l'ai rassurée, je lui ai fait une petite tisane... « un pisse-mémé », comme elle dit. C'est rigolo ! Puis je suis partie réviser très studieusement, en fermant la porte de ma chambre.

Sauf que vers 15h, la sonnerie de la porte m'a réveillée de ma torpeur scolaire ! Je vérifie alors dans le salon, ouf ! Ce n'est pas la Mamie cette fois derrière la porte d'entrée. Elle est bien là...

Le son de la télé marche à plein régime. Je vais voir dans le judas... Yunso ! Ah non ! Sûrement à cause du son tonitruant...

Je me dis que je vais tenter de cacher la Mamie... Mais elle dort profondément, sûrement bercée par le son de la télé. Et je n'arrive pas à la réveiller. Je peux pas la porter ! Peut-être que Yunso va se lasser...

Mais pas ses oreilles visiblement. Ma voisine insiste et peste derrière la porte : « Dire qu'elle nous reprochait de faire trop de bruit ! C'est le pompon ! »

Seule solution, je coupe le son. Et hop !

« Ah ben elle comprend toute seule ! » ironise Yunso sur le palier. Peut-être bien qu'elle se parle à elle-même... comme une Vieille !

Je vais jeter un œil au judas, elle est partie ! Ouf.

« Mais qu'est-ce que c'est que ce ramdam ? », grogne bruyamment la Mamie, en plein réveil. Heureusement qu'elle n'a pas ouvert sa bouche avant le départ de Yunso, cette dernière aurait été capable de la reconnaître.

Je me demande comment la Mamie ne s'est pas fait prendre quand j'étais pas là, en période de lycée. En vacances ici depuis 5 jours, je réalise qu'à tout moment on frôle le pire... jusqu'à quand ?

Pense-bête : quand je reverrai le Vieux, je dois le cuisiner sur sa fille afin de savoir si l'anorexie ne serait pas la clé de sa disparition. Je dois aussi lui parler de la tache que sa femme tentait de nettoyer juste après sa chute dans l'escalier.

Mince, on sonne à la porte...

Et la Mamie est introuvable ! Je suis sûre qu'elle va réapparaître pile au moment où je vais ouvrir la porte, histoire de nous mettre encore plus en difficulté...

Tant pis, je vais pas ouvrir... Et puis je vois personne dans le judas... Zut ça re-sonne, et j'entends des respirations fortes... Bon je vais ouvrir, la Mamie ne donne pas signe de vie... Elle doit dormir... Ça va la réveiller... Donc avant que ça dégénère, je prends le risque...

Je débloque le verrou et qui vois-je derrière le battant ??? Toute penaude... La Mamie !!! Je la fais rentrer illico avec autorité et empressement...
- MOI, agacée : Mais pourquoi vous avez pas pris l'escalier de service ?
- MAMIE : Une voiture bloquait la porte dans le parking à mon retour...
- MOI : Et pourquoi vous êtes sortie ce matin ?
- MAMIE : J'avais besoin d'allumettes...
- MOI : Des allumettes ?
- MAMIE : Oui pour allumer le gaz...
- MOI : Ah... mais je vous ai montré déjà... y'a pas besoin d'allumettes... il suffit d'appuyer sur le bouton, ça fait une étincelle...
- MAMIE : Ah c'est vrai j'avais oublié... mais c'est pas commode, avoue-le !

On a frôlé la catastrophe, je viens d'entendre Yunso et Marco dans le couloir...

En tout cas, j'avais raison, la Mamie est bien apparue au moment où j'ai ouvert, même si je ne l'attendais pas de ce côté-là de la porte!

Je n'ai pas osé montrer le bracelet à la Mamie ce soir, elle n'allait pas bien. Elle était très agitée, cherchait quelque chose dans son sac à main sans le trouver... Un geste étrange que je l'avais déjà vue accomplir l'année dernière, comme un tic.

Tous les tiroirs étaient ouverts dans la maison. Toutes les photos étaient posées sur la table de la salle à manger. Est-ce une photo perdue qu'elle cherche inlassablement dans son sac ou dans ces tiroirs ?

En tout cas, elle était contrariée et n'a même pas souhaité regarder le Prime de Plus Belle la Vie avec moi... Elle est allée se coucher, en me laissant très inquiète...

Après ma soirée télé, j'ai jeté un œil aux photos que la Mamie a réunies... Et il y a une pile concernant Émilie... Une vingtaine de photos prises à tout âge... On voit à quel point elle s'amaigrit avec le temps, ses joues et ses yeux se creusent... Je me demande si Émilie n'a pas eu un problème d'anorexie... Je me souviens de cette conversation récente avec la Mamie où elle se souvenait d'Emilie... : « Elle était très mince, la peau sur les os... »

Mmh, le début d'une explication ???

Sur le chemin de mon rendez-vous avec Paola, je suis tombée sur Yunso qui venait de voir mon message : « Mais oui j'avais pas fait le rapprochement... Y'avait cette tache que j'avais remarquée car ça coïncidait avec le cambriolage, puis y'a eu la Vieille qui nettoyait le tapis au même endroit où j'avais vu la tache. Tout a eu lieu sur un laps de temps court, deux ou trois jours. Mais comment t'as fait le rapprochement toi ? Tu notes toutes nos conversation ou quoi ? »

Elle a dit cette dernière réplique sur le mode de la plaisanterie... Si elle savait que toute sa vie est exposée sur Internet !

Puis j'ai retrouvé Paola, à cinq arrêts de métro... Elle tirait la tronche... Aïe, elle a lu mon blog...
- PAOLA : T'es en retard...
- MOI : Désolée je suis tombée sur une copine...

J'attends d'autres reproches... Rien ne vient... Je suis dans mes petits souliers...
- PAOLA : Fais pas cette tête-là, c'est pas grave, rien ne pourra me mettre de mauvaise humeur...

J'espère qu'elle a respecté sa promesse de ne plus lire mon blog...
- MOI : Vous avez lu mon blog ?
- PAOLA : Mais quand vas-tu arrêter de me vouvoyer... Oui je me suis un peu mise à jour dans ton blog avant de venir... T'as du courage de recueillir cette pauvre dame malade de la tête...
- MOI, interloquée : Pas tant que ça... Et ça te gêne pas ?
- PAOLA : Moi ? Mais je suis admirative...
- MOI : Génial...
- PAOLA : Bon j'ai pas trop compris comment elle était arrivée là, la dame... Et où est passée ta Vieille ? Elle est au courant ton assistante sociale, j'imagine. Bon j'ai un peu lu de travers, c'était trop long de tout rattraper... Et puis tu m'avais demandé d'arrêter de te lire parce que ça te gênait... (cf post du SAMEDI 8 MARS 2014 13H30 )

Tu parles, elle n'a rien lu à part les derniers jours ! Ouf !!! Sauf qu'à un moment j'ai vraiment cru qu'elle soutenait ma démarche... Et j'ai aimé ça. Un mélange de soulagement... et de regret !

- PAOLA : Tiens je te rends le bracelet... T'es sûre que tu veux pas le garder avec toi une bonne fois pour toutes ?
- MOI : Je veux pas retomber dans mes vieux travers, et j'ai trop peur qu'on me le pique...
- PAOLA : Ah oui c'est vrai, tu t'es fait piquer deux fois les autres bracelets qui lui ressemblaient...
- MOI : Je te le rapporterai demain...
- PAOLA : Quand tu veux...
- MOI : Vous avez l'air super en forme... Enfin tu as l'air...
- PAOLA : Ça se voit hein ? C'est l'amour qui me rend belle... Elle est formidable... Redonne-moi ton adresse pour que je t'envoie le carton

« ELLE est formidable... ». Paola serait donc amoureuse d'une femme... Un mariage gay ? Trop la classe... Mon premier mariage en tant qu'invitée sera gay ou ne sera pas...