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16 ans, grosse & moche!
15 avril 2014

MARDI 15 AVRIL 2014 10H45 : LA TACHE, LE RECAP'...

« Comment j'ai pu imaginer qu'elle était morte ? Comment j'ai pu me planter à ce point ? En relisant il y a un instant mon blog, notamment le post du 5 juillet, je me suis rappelé un détail : il y avait une mare de sang à côté de sa tête. C'est ça qui a vraiment précipité mon imagination. Ai-je rêvé ? La panique m'aurait-elle fait avoir des hallucinations ? »

Voilà ce que j'ai écrit le 5 septembre 2013 à propos de la Vieille et de sa chute dans l'escalier.

J'ai ensuite trouvé 3 posts intéressants sur cette histoire de tache de tapis :

« JEUDI 5 SEPTEMBRE 23h10 : LA TACHE...

Le tapis de l'escalier est rouge, c'est difficile de voir une tache de sang. En descendant je n'ai rien vu de particulier. Ça me rend encore plus bête... Je me suis dit quand même que le tapis aurait pu être changé. Mais pendant que le Chien remplissait le caniveau, je me suis dit qu'un changement de tapis se verrait.

En remontant j'ai insisté et inspecté le tapis d'escalier sous toutes les coutures. Le Chien se demandait bien ce que je fichais. Bingo, il y a une tache plus foncée au pied de l'escalier qui relie le palier du 1er à celui du 2ème. Je n'ai pas rêvé. Elle est difficile à voir selon l'angle de la lumière. Et elle semble se noyer dans une autre tache plus claire mais toujours plus foncée que le rouge du tapis.

J'ai pas rêvé. La Vieille a pissé le sang lors de sa chute. Alors qu'on dirait à la voir et à l'entendre qu'elle s'est fait une petite entorse. Je dois en savoir plus.

VENDREDI 6 SEPTEMBRE 22h55 : LA TACHE REBELLE...

J'ai eu une conversation avec la Vieille car la curiosité me brûle quitte à en devenir très lourde :
- Vous êtes restée longtemps à l'hôpital ?
- Deux jours, pas plus. Je voulais vite rentrer.
- Vous avez beaucoup souffert ?
- Pas tant que ça, regarde je gambade deux mois après.
- Vous avez été blessée où ?
- Ma jambe droite, ma hanche, mon bras gauche, des bleus...
- Vous avez des cicatrices ?
- Non j'ai pas de cicatrices...
- Vous avez beaucoup saigné...
- J'ai pas saigné... mais pourquoi toutes ces questions ?
Elle m'a regardée d'un drôle d'air... elle a dû me prendre pour une adepte du sang, de la mort... une gothique... ou une sataniste.

Elle n'a pas saigné... et pourtant il y avait cette mare de sang ce jour-là. Et il y a toujours cette tache rebelle sur le tapis...

Et pourquoi les volets sont-ils restés fermés plusieurs jours, même plusieurs semaines alors qu'elle prétend être rentrée très vite de l'hôpital ? »

Et enfin un extrait du post du SAMEDI 14 SEPTEMBRE 2013 15H35

« Reste encore cette histoire de sang sur le tapis. J'interroge Yunso qui cherche dans ses souvenirs...
- YUNSO : Attends, ça me dit quelque chose... Mais oui ! Je l'avais remarquée cette tache rouge sur le tapis car c'était au moment du cambriolage. Le jour même ou le lendemain je sais plus trop...
- MOI : Est-ce que tu penses qu'il y a un lien ?
- YUNSO : J'ai pu l'imaginer, oui, c'est pour ça que j'ai retenu cette tache. Mais j'ai aucune preuve de rien, juste un rapprochement qu'a fait mon cerveau.
- MOI : Tu dis « tache rouge »...
- YUNSO : Ah oui, toi tu parlais de tache de sang... Mais j'ai pas imaginé que ça puisse être du sang. Sur un tapis rouge en plus... En plus elle a disparu comme par enchantement.
- MOI : Ah bon ?
- YUNSO : Oui deux ou trois jours plus tard... j'ai pensé que l'homme de ménage l'avait nettoyée.

Alors là c'est l'inverse, le mystère ne s'éclaircit pas du tout. Est-ce que la tache rouge ne serait pas du sang finalement ? Est-ce qu'elle pourrait avoir été causée par le cambriolage du 5ème ? Ou pire est-ce que la chute de la Vieille pourrait avoir été causée par les cambrioleurs ? Et dans ce cas pourquoi cacherait-elle la vérité ? Pourrait-elle avoir un lien avec le cambriolage ? Ou les cambrioleurs ? Ouh la la je vais loin. Mais j'en suis persuadée, tout ça est très louche. La « vérité » qu'on veut me faire gober est trop louche pour être vraie. »

Mon cerveau a travaillé toute la nuit, sûrement pour oublier l'étau qui se resserre autour de la Mamie et moi. Tout ça m'amène à une et une seule conclusion : la Vieille a cherché à faire disparaître une preuve liée à sa chute dans l'escalier. Elle seule détient le secret de cette chute. Je dois en parler au Vieux lors de ma prochaine visite. Si ça peut m'aider à m'innocenter une bonne fois pour toutes auprès du Vieux...

Je n'ai pas oublié cette phrase de notre dernière rencontre : « J'aurai pas mal de choses à te raconter le jour où je te ferai vraiment confiance, même des choses te concernant... »

Je viens aussi d'envoyer un mail à Yunso car elle me raconte deux faits qu'elle ne connecte pas... La tache, et le nettoyage du tapis...

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14 avril 2014

LUNDI 14 AVRIL 2014 16H20 : RETOUR AU ZENZOO

Je n'avais pas déjeuné au Zenzoo depuis une éternité. Un ancien QG discret entre Yunso et moi, à l'époque où je n'étais plus très fréquentable aux yeux de Marco.

Une époque où Marco croyait que j'étais la méchante et sa sainte-sœur la gentille. Il a compris depuis qu'elle était bien plus redoutable que moi.

Yunso a visiblement envie de parler d'elle, tant mieux, ça me va très bien. « C'est bizarre en ce moment dans notre cohabitation. Marco et Kamil s'entendent à merveille, et je me sens un peu exclue. Kamil se remet vraiment bien du décès de son père... Je crois qu'il est soulagé après toutes ces années... Il a envie de s'amuser et c'est sûrement pas avec moi... Je dois être un peu rabat-joie... »

A mon avis, elle ne sait pas trop ce qu'elle veut. Elle doit regretter les attentions que Kamil lui portait...

« Et puis tu vois avec Marco, c'est plus pareil non plus... Y'a comme un mur entre nous. »

A travers sa réaction à elle, Marco a dû comprendre qu'elle avait un petit coup de cœur. Ça doit le mettre un peu mal à l'aise. Et puis Yunso est déçue, terriblement, ça se voit dans ses yeux. Elle a l'air triste, résignée. Elle devait vraiment être amoureuse...

Malheureusement la suite est moins agréable pour moi...

« Marco, il est très inquiet pour sa grand-mère. Sa mère et lui voulaient prévenir la police, mais son père les en a empêchés. A mon avis plus pour très longtemps. Je sais pas ce qui freine son père. Moi j'aurais été au commissariat le jour de la disparition. Surtout quand c'est quelqu'un qui a la maladie d'Alzheimer, c'est dangereux de prendre la poudre d'escampette. J'ai promis d'aller avec Marco à la police, s'il se décidait. Mais ça me regarde pas, c'est pas ma famille. »

Aïe, je me sens pas très bien. Malheureusement, elle a fini par s'intéresser à moi, le sujet interdit :
- YUNSO : Et comment ça va toi, avec les Vieux ? Enfin plutôt la Vieille ?
- MOI : Pfff comme d'habitude !
- YUNSO : Je la croise plus du tout ! Par contre j'entends la télé toute la journée alors qu'avant, elle l'allumait jamais.
- MOI : Ah bon ? On entend bien derrière la porte ?
- YUNSO : Les voix non, juste la télé... Le son il est au max ? Elle est un peu dure d'oreille non ? Ça me fait penser qu'il y a quelques semaines, on a entendu des bruits bizarres chez toi. On avait l'impression que quelqu'un était en train de tout casser...
- MOI : Ça me dit rien du tout, je devais pas être là...

Elle est en train de se rappeler le soir où la Vieille a pété les plombs. Et mon déjeuner du jour est déjà en train de remonter dangereusement... Il faut qu'on quitte cette conversation et vite fait ! Car comme disait David hier soir, je ne sais pas mentir, je dois avoir l'air louche.
- MOI : Dis Yunso, je peux faire appel à ta mémoire ?
- YUNSO : Ben oui...
- MOI : Est-ce qu'à un moment la Vieille a été femme de ménage ?
- YUNSO : Hein ? Non ça me dit rien ?
- MOI : Ou gardienne pour notre immeuble ?
- YUNSO : Non, je me demande pourquoi tu te demandes ça...
- MOI : Comme ça...
- YUNSO : Mais c'est marrant que tu dises ça...
- MOI : Ah ?
- YUNSO : Je la revois, y'a quelques mois, en train de nettoyer l'escalier... Ou plutôt le tapis...
- MOI : Elle a fait ça souvent ?
- YUNSO : Oh non, elle a jamais été femme de ménage dans l'immeuble si tu veux savoir. Non c'était une fois, par contre elle est restée longtemps à frotter, je l'ai croisée à deux reprises en train de s'agiter. Je l'ai raconté aux deux autres, c'était trop drôle. Je me suis demandée ce qu'elle avait renversé...
- MOI : Tu te souviens quand c'était précisément ?
- YUNSO : Ouh la... C'était au début de l'été... J'arrêtais pas de faire des aller-retours pour mes créations...
- MOI : Incroyable... Début juillet par exemple ?
- YUNSO : Ça se pourrait bien...
- MOI : Et elle était où dans l'escalier quand elle s'est excitée sur le tapis ?
- YUNSO : Ben elle était entre le rez-de-chaussée et le deuxième où je vis, ça c'est sûr... Ah ben c'était sur un palier, je m'en souviens ! Donc au 1er étage, y'a pas d'autre choix... C'est fou comme on se rappelle de tout quand c'est une scène rigolote !

Le mystère de la tache sur le tapis vient d'être élucidé !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! C'est miraculeux après tout ce temps. Et celle qui m'a mise sur la voie... c'est la Mamie !!!! (cf post du MERCREDI 2 AVRIL 19H20 : ALZHEIMER ET COMPAGNIE !). Elle a l'œil, la Mamie ! Est-ce vraiment le symptôme de quelqu'un qui a la maladie d'Alzheimer ?

14 avril 2014

LUNDI 14 AVRIL 2014 0H45 : FEROCE AFFICHE !

Je suis arrivée stressée au Rialto. Le visage de David était totalement bourré de messages contradictoires : de la gentillesse, puis de la dureté, puis de la déception, et enfin de la tolérance. Une alternance inhabituelle que je n'aime pas du tout...

- MOI : Je suis venue aussi vite que possible... T'en fais une tête...
- DAVID : Assieds-toi...
- MOI : T'es bizarre, tu me fais peur ?
- DAVID : T'as rien à me dire ?
- MOI : Je vois pas...
- DAVID : T'es sûre ?
- MOI : Bon on va arrêter de jouer...
- DAVID : Tu vas arrêter de jouer avec moi surtout...

Je hausse les épaules, il me désigne un endroit où regarder, je me retourne, il y a des gens inconnus... une vitrine... des affiches... la photo de la Mamie que son fils recherche. Oups.
- MOI : Tu parles de la Mamie ?
- DAVID : Je comprends pourquoi tu voulais pas que je vienne chez toi ces dernières semaines...
- MOI : N'importe quoi...
- DAVID : Tu mens très mal... T'as tenté de la faire évader, je l'ai ramenée... et je découvre aujourd'hui qu'elle est portée disparue...
- MOI : Et ?
- DAVID : Et tu y serais pour rien ?
- MOI : Tu l'as ramenée alors qu'elle en avait pas envie du tout...
- DAVID : Elle avait très envie de quitter ma cave...
- MOI : Mais elle avait pas du tout envie de retrouver son mouroir... Peut-être qu'elle n'aimait pas ma proposition, c'est pas pour ça qu'elle était prête à rester là-bas, elle a fait son choix...
- DAVID : La coïncidence est trop belle, tu l'as fait évader une fois, puis encore une autre... T'es une fille têtue ! Ton pardon c'était du chiqué... je comprends tout ! Je peux pas garder le silence Sarah, surtout si tu me dis rien...
- MOI : Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Que t'as raison ? Et que t'as eu raison de la ramener ? Et que t'as toujours raison ? Ça te fait plaisir ???
- DAVID : Je sais pas si j'ai fait ce qu'il fallait, quand je vois cette affiche...

Le silence prend le pouvoir. Un silence interminable où on s'observe en chien de faïence, ou plutôt comme dans un duel de western. David finit par dégainer le premier : « Si je vais sonner chez toi, maintenant personne va répondre ? Si j'observe ton appartement pendant toutes les vacances, je verrai rien de louche ? »

Il est en train de prendre l'ascendant. Je dois changer d'axe de défense... :
- MOI : Tu pouvais pas faire pire que la ramener, elle s'est échappée le soir-même, et je l'ai retrouvée devant ma porte au beau milieu de la nuit avec sa petite valise... Tu pourras lui demander en personne si elle est malheureuse avec moi...
- DAVID : T'as pas fait ça Sarah ??? Tu peux pas laisser une famille comme ça dans le doute...
- MOI : Une famille qui l'a lâchée alors qu'elle va très bien.

Le ton monte, et on commence à nous regarder, peut-être même à nous écouter. Je me lève et je m'enfuis dans la rue... David me rejoint :
- DAVID : Je suis pas contre toi...
- MOI : Si ! T'es mon seul ennemi, tu me laisses pas avoir une vraie famille... pour la première fois dans ma vie.
- DAVID : Mais tu peux pas faire ça au détriment d'une autre famille, Sarah... Ouvre les yeux !
- MOI : Elle a envoyé un courrier pour les rassurer...
- DAVID : Pourquoi y'aurait toujours l'affiche alors ?

Je n'ai pas de réponse à cette question. Alors j'utilise une dernière carte, spontanément : « Fais ce que tu veux... je te parlerai plus jamais, jamais ! »

Et là c'est lui qui sèche.

Je l'ai abandonné sur le trottoir. Et je suis retournée voir la seule personne qui compte, la Mamie.

Je réalise à cette heure que je suis grillée... Quel temps reste-t-il au condamné à mort ?

13 avril 2014

DIMANCHE 13 AVRIL 2014 17H20

Surprise, je viens de recevoir un SMS de David. A première vue, je me suis réjouie. Il ne boude plus !

Mais quand j'ai vu le contenu, j'ai déchanté : « Sarah, je suis au Rialto, descends s'il-te-plaît »

Bizarre... Drôle de manière de renouer. Et les formes alors ? Il m'en veut à ce point-là ? Quelle agressivité, non ? Ou bien est-ce de l'autorité ??? Bref, un ton qui n'engage pas du tout à la réconciliation !

Je ne réponds pas tout de suite, il insiste : « Je sais que tu es chez toi, ne joue pas avec moi... »

Ouh la, j'ai un mauvais pressentiment... Que va-t-il m'annoncer ? Qu'il renie notre amitié définitivement ?
« J'arrive, j'ai le droit d'aller aux toilettes ? »

« Non ! »

Pire, il est en colère...

13 avril 2014

DIMANCHE 13 AVRIL 2014 15H45 : SACRIFICE

Je me réjouis d'avance de ces 15 jours studieux que je vais passer, avec la Mamie comme soutien permanent.

Je ne vois pas plus loin que le bac et la fin du lycée. J'espère que nous arriverons à maintenir notre douce cohabitation jusque là. Je ferai tout pour nous préserver.

Yunso m'a proposé de déjeuner avec elle demain. Je ne veux pas attirer quelque doute que ce soit en refusant. Et je suis ravie qu'elle tente de renouer un peu avec moi après les blizzards que nous avons traversés. Mais ça m'engage dans un processus encore plus mensonger alors que j'évite tous mes voisins depuis début mars.

Ce petit foyer aux pieds d'argile est vraiment un combat permanent. Une grosse bulle de mensonges et de faux-semblants qui cache une petite bulle de vérité et de sincérité.

En fait, j'ai découvert ces dernières semaines le vrai sens du mot « sacrifice »... Notre petit foyer improbable mérite tous ces leurres qui me mettent pourtant mal à l'aise. Je fais le mal pour le bien. C'est ça le « sacrifice »... Je dois m'asseoir sur certains principes pour en défendre d'autres...

Mais je me demande si le Bien nécessite toujours le Mal...

Ça tombe bien, j'ai un chapitre de philo sur « le Bien et le Mal, concepts objectifs ? »...

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12 avril 2014

SAMEDI 12 AVRIL 2014 22H10 : LE REPERE

Réponse de Paola : « Je vais peut-être finir par te le rendre le bracelet !!! Je plaisante ! C'est l'occasion de se revoir. »

Je la retrouve mardi. Vu sa réponse, elle ne semble pas être au courant de mes dernières magouilles, ouf !

De mon côté, la présence rassurante de la Mamie m'encourage à commencer mes révisions du bac. Elle ne me dit rien, ne me donne aucun ordre et pourtant je n'ai jamais été aussi motivée et disciplinée. Comme quoi, le moteur n'est pas l'autorité.

Je n'oublie pas la pression que le Proviseur et les professeurs me mettent, je ne voudrais pas non plus passer pour l'idiote de service...

Mais surtout, je me souviens d'une phrase que m'a sortie la Mamie il y a quelques jours...

« Je n'ai jamais été aussi fière que le jour où Marco a eu son bac. J'étais en larmes. Mon fils, lui, n'est jamais allé aussi loin, trop de mauvaises tentations ».

Cette phrase résonne dans ma tête malgré moi et de plus en plus...

Je sais très bien ce que ça signifie, mais je viens juste de m'en rendre compte.

La Mamie est devenue mon repère. Je ne veux pas la décevoir. Pire, je veux lui faire plaisir.

12 avril 2014

SAMEDI 12 AVRIL 2014 14H30 : LA CONFUSION

La Mamie est un peu ailleurs aujourd'hui, on est samedi et elle s'acharne sur la télécommande à la recherche d'un programme qui n'est diffusé qu'en semaine : « Mais où sont donc mes Feux ? J'ai l'impression qu'on me les enlève de plus en plus souvent. Plus y'a de chaînes et moins on me diffuse mes Feux...»

Je n'ai pas osé lui répondre, hors de question de la déstabiliser plus. « Les Feux de l'Amour » c'est quatre jours par semaine et pas le week-end.

« Fichues chaînes de télévision, de mon temps y'en avait pas plus de deux ou trois, on n'avait pas besoin de zapper pour trouver les Feux de l'Amour, on allumait la télé et on y était. »

Je suis pas sûre que « les Feux » existaient de son temps.

« Tu sais j'ai remarqué que les Feux durent plus longtemps, parfois je m'endors avant la fin maintenant ! »

Là non plus je n'ai pas relevé. Mais j'ai quand même vérifié sur Internet et, effectivement, ils ont allongé les épisodes en France sur TF1 depuis quelques semaines ! J'ai trouvé ça génial qu'elle s'en rende compte !!! Pas si gaga la Mamie !

- MOI : Je peux vous faire un bisou !
- MAMIE : Oh mais oui ! Même deux, et tu peux me tutoyer aussi...
- MOI : Je sais pas si j'y arriverai...
- MAMIE : Mes petits-enfants y arrivent bien...

Comment ne pas craquer ?

Mais elle reperd le fil ensuite...

« J'ai tenté d'appeler Victor Newman pour me plaindre. Mais j'ai pas retrouvé son numéro... J'ai cherché partout dans mon sac à main. Rien ! C'est un monde ça... Je suis sûre que c'est ma belle-fille qui a caché le numéro de Victor. Je savais qu'elle me poserait des problèmes le jour où elle est entrée dans la famille celle-là. On marie pas les torchons avec les serviettes. Une Newman avec une Abott !!! Mais au moins toi tu es là ma petite chérie.»

Je ne sais pas comment réagir alors je parle doucement :
- MOI : C'est Sarah...
- MAMIE : Ben oui ! Je sais bien que t'es Sarah ! Et c'est à toi que je parle...
- MOI : Vous êtes bien, là, avec moi ?
- MAMIE : Mais bien sûr ! Pourquoi poses-tu cette question ?
- MOI : Vous vous forcez pas pour me faire plaisir ?
- MAMIE : Si je voulais partir je l'aurais fait depuis longtemps. Si je voulais qu'on me retrouve c'est ce que j'aurais fait. Mais je veux rester cachée là, près de toi. De toute façon, je me suis cachée toute ma vie.

Je sais que le temps ne va pas arranger cette confusion. Il va donc jouer contre moi.

Je pense que ces vacances vont être le moment idéal pour lui montrer ce que j'ai en tête depuis longtemps...
- MOI : Je pourrai vous montrer un bijou à moi, un truc que j'ai depuis toujours...
- MAMIE : Oh j'adore les bijoux, les bracelets surtout...

Huuuuummmm. Va falloir que je recontacte Paola, à mes risques et périls. En espérant qu'elle a bien arrêté de me lire...

11 avril 2014

VENDREDI 11 AVRIL 2014 20H45 : COMMERAGES

Au Rialto, entre un coca zéro et un coca light ainsi qu'un chocolat pour moi, le club des Grosses se débriefe sur le ballet aquatique de mercredi :
- MOI : J'ai tout compris quand je l'ai vu faire un clin d'œil à Alyssa...
- TINA : Ça veut rien dire meuf...
- FATIMA : T'es grave parano ! T'as pris des produits...
- MOI : Je suis sûre que je l'ai vue, elle, sur son scooter à lui...
- TINA : Et tu nous dis ça maintenant meuf ?
- FATIMA : A nous tes meilleures cops ?
- MOI : J'étais pas sûre, elle portait un casque...
- TINA : Comment t'es sûre meuf, aujourd'hui, meuf ?
- MOI : Le clin d'œil, son comportement indifférent en cours pendant que Quentin draguait Grégoire au rayon des bébés nageurs... Et puis sa chevelure sur le scooter assez reconnaissable... Et puis cette conversation entendue aux toilettes où Alyssa faisait le pari qu'elle décrocherait le maître nageur...
- TINA : Je suis en dépression...
- FATIMA : Je rentre au couvent !
- MOI : Mais y'a pas de couvent chez les musulmans !
- FATIMA : T'es sûre ?

Elles m'ont également informée d'une conversation révoltante entre Grégoire et la prof.
- TINA : Ils s'engueulaient presque... wesh !
- FATIMA : La prof voulait mettre une sale note à une fille..., la relou !
- TINA : Et il la défendait, y disait, elle a progressé, elle a une sacrée volonté, nanani nanana...
- FATIMA : Ouais meuf, patati patata, tu vois le genre...
- MOI : C'est dégueulasse, il était en train de négocier une bonne note pour Alyssa !!!
- TINA : C'est une tepu !
- FATIMA : Elle couche pour une note...
- MOI : C'est même pas ça... Il la kiffe, elle en profite...

Elles m'ont hurlé dessus, comme quoi je cherchais des excuses à Alyssa. Mais ça ne change rien, et elles sont d'accord avec moi, tout concorde.

J'ai l'impression d'avoir été trompée. Sentiment ridicule une fois de plus mais bien réel.

11 avril 2014

VENDREDI 11 AVRIL 2014 16H55 : LE RITE DES VACANCES

Sur le parvis de l'entrée du lycée, c'est l'effervescence habituelle des vacances scolaires. Les plus jeunes sont surexcités à l'idée de ne rien faire pendant deux semaines. C'est aussi comme s'ils se séparaient pour toujours et qu'il fallait à tout prix faire durer le plaisir d'être ensemble.

Pour les Terminale, c'est moins la fête. La pression de l'apothéose de juin est dans toutes les têtes.

Mais ce qui lie tous les élèves de la seconde à la Terminale en ce moment de départ, c'est la réunion en bande, en clan... Plus le groupe est grand, plus on marque sa puissance !

Les 3 Pestes, Alyssa, Sonia et Rosette la Gothique sont entourées d'autres filles et garçons, sûrement le troupeau le plus fourni en cette fin de journée. Mais aussi le plus esthétique !!!

Ash est entourée de garçons comme une cour de courtisans ! Elle roule des paupières et ils roucoulent.

David est au centre de sa bande de S exclusivement constituée de garçons, un patchwork de geeks, de blacks, d'asiatiques. Ça ricane sévère.

Quand je débarque dans cette assemblée, je suis seule comme à chaque fois, et je ne m'attarde pas. Ce rite n'a pas été écrit pour moi. Alors que je m'apprête à ficher le camp, je me fais siffler par mes deux Cailleras qui m'attendaient bien sagement.
- TINA : Zyva meuf, tu croyais qu't'allais te défiler...
- FATIMA : T'as des choses à cracher, meuf...
- TINA : Crache ta valda ! La piscine, meuf ! T'as vu un truc chelou qu'on n'a pas vu hein...
- FATIMA : C'est pour ça que tu tires la chetron depuis mercredi...
- MOI : Promis, je vous raconte tout, allez on y va...
- TINA : Stooooop, on nous mate grave !!!

Effectivement, le groupe des Pestes en surnombre commente notre trio et ça n'a pas l'air très sympa : regards fuyants ou dégoûtés, et rires gras.

Mais ça ne vient pas d'une direction unique, le groupe de David s'y met aussi.

- FATIMA : Je me sens mal...
- TINA : J'ai le palpitant qui me donne la gerbe...
- FATIMA : J'ai l'impression d'être la star d'une télé-réalité de vaches !
- TINA : Allez, on se tire les meuh-meuh !
- MOI : N'y pensez même pas, on va pas leur faire ce plaisir à tous ces prétentieux !
Et je me mets à éclater de rire spontanément... en bonne comédienne.

Tina et Fatima ne comprennent pas et sont ultra-gênées.

Je montre du doigt le troupeau des Pestes, puis je fais semblant de marmonner quelque chose et je finis par éclater de rire à nouveau.
- TINA, chuchotant : Je comprends rien...
- FATIMA, chuchotant : C'est vraiment drôle ?
- MOI : Faites semblant comme moi !

Elles commencent à jouer mais le résultat n'est pas brillant.
- FATIMA : Tina, t'es ridicule ! Bouffonne !
- TINA : Et toi, tu m'fous la tehon !
- FATIMA : On dirait un macaque !
- TINA : Non meuf, mate mes lolos, je suis une guenon !
Et là, explosion de rire spontanés et naturels cette fois. A partir de là je n'arrive plus à les arrêter. Elles se vannent et se moquent d'elles-mêmes. En même temps je lance des fusées à tous les groupes surpuissants qui nous entourent.

Quelques minutes plus tard, gênés, les groupes finissent pas battre en retraite et déguerpissent.

On ne peut pas parler de victoire pour notre trio, on avait l'air trop bizarres. Mais ce qui me fait le plus plaisir, c'est qu'on ne peut pas parler non plus de victoires pour les autres groupes. Voilà une victoire qu'on ne leur a pas laissée ! Et un rite qu'on vient de casser : ils iront pavaner ailleurs, ce parvis est aussi chez nous.

Mon seul regret : quand le groupe de David a mis les voiles, je lui ai fait un petit clin d'œil... auquel il n'a pas répondu. Il a fait semblant de ne pas me voir, mais il m'a parfaitement vue, je le connais. Me rejette-t-il parce qu'il m'en veut ou parce qu'il n'est pas seul... ?

11 avril 2014

VENDREDI 11 AVRIL 2014 13H40 : 6 SEMAINES

J'ai l'impression d'être toujours en vacances ! Ces 6 semaines de cours sont passées à la vitesse de l'éclair !

6 semaines également que la Mamie vit avec moi dans le plus grand secret. Elle sort en cachette de temps en temps par l'escalier de service puis vers le parking public : « Je fais ma sortie Grace Kelly », me dit-elle. Je ne sais pas ce qu'elle veut dire par-là, son déguisement ? De mon côté, je passe tout mon temps à la maison, pour profiter d'elle, de sa bonne cuisine et toute sa tendresse qui me font un bien fou. Enfin surtout sa tendresse.

Après les vacances, il restera 6 semaines jusqu'au bac. 6 semaines jusqu'à ma majorité aussi. 6 semaines pour découvrir mon dossier d'abandon à la DDASS de l'époque, devenue l'ASE.

Puis encore 6 semaines pour connaître les résultats du bac... enfin si je vais en rattrapage. Ce qui m'attend sûrement.

Justement, Ash était au Conseil de Classe il y a quelques jours et m'a fait une description infernale de mon cas : « Peut mieux faire... Peut mieux faire... Ils n'ont que ça à la bouche. Le Proviseur n'a pas arrêté de soupirer. Ils ont passé dix minutes sur ton cas... J'en pouvais plus... Ils ont utilisé des mots que je comprenais pas, des « fulgurations », et des « atermoiements »... Tu comprends toi ? En tout cas, sur moi ils ont passé 2 secondes, je dois pas trop les intéresser. Tu vois, toi, même si t'es nulle à chier, tu les laisses pas indifférents. Je devrais suivre ton exemple. »

J'ai pas pu m'empêcher de rire. Et j'ai soudainement réalisé que quand tout serait fini, dans 6 semaines après les vacances, cette idiote me manquerait. Ash est et restera vraiment mon idiote préférée.

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