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16 ans, grosse & moche!
23 avril 2015

JEUDI 23 AVRIL 2015 23H55 : NOUVELLE VICTIME

J'étais dans mon coin habituel au Rialto en train de « faire mes devoirs »... enfin de pondre un œuf à 10 centimes si vous préférez.

Quand j'ai entendu Alyssa piailler sur la terrasse avec ses copines.

Avant, le meilleur endroit pour écouter, c'était les toilettes du lycée. Maintenant, c'est la banquette du Rialto.

Comme d'habitude, je reste invisible puisque je suis à l'intérieur, derrière une affiche publicitaire pour les spectacles parisiens...

Et là j'entends une conversation troublante...
- PESTE N°1 : Partout ?
- ALYSSA : Partout, je te dis ! Elle en avait partout. Ça dégoulinait...
- PESTE N°2 : Mais comment elle a fait ?
- ALYSSA : Typique... elle peut pas s'en empêcher, cette gourde !
- PESTE N°3 : La pauvre fille...

C'est un discours qui me rappelle quelque chose... Je me demande qui elles ont dans leur collimateur ! Encore une pauvre victime qui ne sait pas se défendre... ou qui n'est pas là pour le faire. Moi qui croyais que ce temps-là était révolu. Mais non, Alyssa a réussi à trouver un nouveau bouc émissaire... Et pourtant à la fac c'est pas si facile puisqu'on est tous des étrangers et qu'on le reste toute l'année...

- PESTE N°1 : Mais c'était quoi ?
- ALYSSA : C'était marron..., je sais pas !
- PESTE N°2 !: C'était une crème anti-rides ?
- ALYSSA : Tu parles ! Avec toute sa graisse, elle a pas de ride. Elle est toute gonflée de partout !
- PESTE N°3 : Une crème minceur ?

Cette pauvre victime a dû avoir le malheur de mettre une crème auto-bronzante... c'est vrai que c'est moche. Ça ne pardonne pas. Mais bon, là voilà au centre de tous les quolibets. Je vois qu'Alyssa n'a pas changé ses habitudes. Et je me demande bien où elle s'est créé cette nouvelle cour. Je ne reconnais pas les nouveaux visages. Elles n'ont pas le look de la fac... Un nouveau club ? Une entité secrète ? J'aimerais bien savoir...

Pendant que mon cerveau se régalait à inventer la vie cachée d'Alyssa, le massacre allait bon train !

- ALYSSA : Elle se fait peut-être des bains de bouse de vache...
- PESTE N°1 : Tu crois que ça la rendrait plus belle ?
- ALYSSA : C'est un cas désespéré...
- PESTE N°2 : C'était peut-être des crottes d'oiseau...
- ALYSSA : Ah non là c'était étalé volontairement...
- PESTE N°3 : Elle s'en est peut-être pas rendu compte...

Oups !

Qui ne se rendrait pas compte qu'elle a étalé de la crotte d'oiseau sur son visage ? Hein ? Qui serait assez stupide ?

Ben oui, ça ne fait aucun doute... Alyssa m'a vue hier... Et elles parlaient de moi !!!

Dire que je me plaignais d'être devenue invisible...

Ouf !

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22 avril 2015

MERCREDI 22 AVRIL 2015 19H45 : LE PRINTEMPS

Je viens de réaliser que c'est le printemps. Il fait chaud et beau. Ça tombe bien, ça fait déjà un mois qu'on a passé l'équinoxe...

Ah le printemps... Ses longues journées ensoleillées, ses fleurs, ses odeurs, ses sourires de fin d'hibernation...

Je me suis dit qu'il fallait en profiter un peu... Je prends une grande décision : finir ma journée au parc. Maintenant que j'ai compris que les rédac chefs tout bronzés de Teenie étaient des wannabies et que moi je n'étais qu'une no-life de laboratoire, je me dis qu'un peu de bronzage pourrait me faire grimper l'échelle sociale...

Mais pour trouver un banc disponible au soleil par ce temps... C'est la croix et la bannière.

Au bout d'un quart d'heure de déambulation dans le parc avec mes livres intelligents de Littérature contemporaine (UV ratée aux partiels), je tombe enfin sur un banc abandonné de tous... Normal, il est tout sale...

Je m'assieds avec courage en me disant que les lessives sont faites pour ça et je me concentre sur mes 100 pages...

Au bout de cinquante pages, je sens une goutte d'eau. Sûrement une goutte de sueur d'un des beaux coureurs qui passent devant moi.

Je tente de m'essuyer...

Je repars pour 25 pages... Mais je suis déconcentrée... Par des rires. Je ne relève pas. Mais c'est intrigant : les coureurs rient. Et ça a l'air de commencer 20 mètres avant moi pour se prolonger 20 mètres après.

J'entame ma 99ème page (je lis très vite) et là...

Ma lecture s'arrête net ! Une tâche marron au beau milieu de ma page... Berk, c'est visqueux, ça vient de tomber. Ça ressemble à ce qu'il y a sur le banc... Des tâches séchées... Sauf que quand c'est pas sec, on comprend ce que c'est...

Je lève les yeux... je suis sous un arbre.

Cui-cui...ca-ca ! Et oui, des crottes d'oiseau... Et splash une autre sur mon jean !!!

Et là je découvre que j'en ai partout : ma basket droite, mon mollet gauche, ma cuisse droite...

Et si... les coureurs riaient à cause de moi ? Et si...

Je me précipite à la maison et là... devant le miroir du hall... je pousse un cri !!!

J'en ai dans le cheveux... et j'en ai étalé... sur mon visage !!! Dégueulasse !

C'est bien la preuve que rien ne me détourne de mes lectures. Heureusement que personne ne m'a vue rentrer dans le quartier.

Ah le printemps, ses pollens, ses allergies... et ses fientes d'oiseau !

Y'a plus de saison !

20 avril 2015

LUNDI 20 AVRIL 2015 13H45 : UN NOUVEL EMPLOI DU TEMPS (2/2)


- LE CYNIQUE : Tu vois, c'est l'équipe derrière. Toi t'es en renfort, à domicile. Tu ponds, je récolte les œufs et le pognon ! C'est pas beau la life ? Et je t'en redonne un peu. Tu piges ?
- MOI : C'est merveilleux !
- LE CYNIQUE : Je vois des dollars dans tes yeux !

Non pas des dollars, mais le sentiment incroyable d'être une future « trend setteuse » pour ado paumés comme moi. J'adore... Le début du pouvoir...

- LE CYNIQUE : Ben si t'écris des trucs bien racoleurs, ça te fera un bon pécule ! Il suffit que tu penses à des filles comme toi, qu'est-ce qu'elles ont envie de mater sur le net ? Tu vois le topo quoi...
- MOI : Et pourquoi vous avez besoin de renfort, vous avez l'air hyper nombreux...
- LE CYNIQUE : Tu les vois tous là ? Hyper bronzés de retour du ski, lookés, hyperactifs, ultra-parisiens...et puis pas très branchés télé-réalité... On m'a dit que tu touchais ta bille dans le genre... Notre cible, ils adorent ça. Toutes ces conneries de Marseillais, de Ch'tis, d'Anges de la télé-réalité... De la bonne merde pour ado frustrés quoi !

Véridique alors... il m'a recrutée pour cette spécialité... Et en plus parce que je suis ni bronzée, ni lookée, ni hyperactive... mais parce que je peux devenir le porte-drapeau des ados frustrés. Un honneur...

Lol et sans engagement. Si le Proviseur savait où j'ai fini grâce à son réseau... il aurait des regrets !

Mais moi non ! J'ai toujours conçu le « travail » comme une contrainte... avec des poulets trop frits et des clients trop gras et des collègues trop machos...

Et si le bonheur était dans la futilité et le divertissement ? En plus, c'est à domicile... il suffit d'une connexion Internet. Ça tombe bien, j'ai la fibre maintenant !

Résultat : je ponds un œuf le lundi, puis un le vendredi et depuis début mars j'ai récolté... 8,80€ TTC.

Alors oui, mon emploi du temps a changé et je me sens utile... mais pour le moment je suis loin d'être une « poule aux œufs d'or » !

Et voilà, vous savez tout mes blogués... je suis pigiste pour « Teenie » un genre de portail pour ados grosses et moches comme moi. Enfin comme tout le monde quoi !

Ne cherchez pas « Teenie » sur Internet... c'est comme le « Mondaro ». Un surnom pour être plus libre de parler.

Oh non, ne le faites surtout pas, je viens de le faire et je tombe sur un site porno !

Mais maintenant c'est dit. « Teenie », je serai... sinon rien !

19 avril 2015

DIMANCHE 19 AVRIL 2015 17H45 : UN NOUVEL EMPLOI DU TEMPS (1/2)

J'ai commencé à revenir sur mon blog tout début mars. Je me suis demandé pourquoi, plusieurs fois.

Mais un événement m'a fait reprendre confiance...

Mon emploi du temps n'a guère évolué depuis ma rentrée à la fac. J'ai cours du mardi au jeudi, avec quelques petites exceptions. Et jusqu'à maintenant, je végétais du vendredi au lundi !

Mais le mail du rédacteur en chef du Mondaro a eu une suite...

Non, ne rêvez pas, il ne m'a jamais rappelée. Mais j'ai reçu un mail d'un type qui m'a dit qu'il m'écrivait de sa part, qu'il cherchait de la main d'œuvre à temps partiel, qu'il fallait aimer écrire vite et sans faute, et qu'il fallait aimer la télé un peu, et les potins, et le net...

Appâtée comme un mouche sur une bouse, je lui ai dit que j'étais « immédiatement disponible et prête à le rencontrer tout de suite ». Plus demandeuse, y'a pas !

Si ce mec était un psychopathe, je me serais naïvement jetée dans la gueule du loup !!!

Mais non, il avait un vrai bureau avec des vrais gens autour, tous plus jeunes les uns que les autres. L'adresse était quand même dans un quartier pourri de Paris, mais à l'intérieur c'était propre, il y avait une table de ping-pong et un babyfoot à l'entrée. Tout ce que je déteste : tout pour paraître cool sans l'être.

Le type était habillé en T-Shirt troué, en short jean et mâchouillait un chewing-gum, il devait avoir 35 ans, ou bien 25... ou bien 45... Ouais impossible de lui donner un âge.

« Salut Sarah ! Sarah... c'est pas commun comme prénom à ton âge... Elles s'appellent toutes Cindy, Jennifer ou Sandy ou Ashley... Bon je t'explique, t'es payée au nombre de clicks, et faut que t'intéresses ta cible par tous les moyens... photos trashs, photos d'animaux tout mignons, sur-potins de vrais potins... Que ça soit vrai ou faux, on s'en fout. Faut donc des titres super racoleurs même si dedans y'a rien, tu vois ? Tu fais comme une bimbo siliconée, tout dans les seins, rien dans le cerveau. »

Et il a continué comme ça pendant 20 minutes. Un show savoureux bourré de cynisme. J'étais hyper attentive, voire fascinée, je le trouvais amusant, totalement désinvolte et effronté.

Mais bon, le principe restait un peu fumeux...

- MOI : Et c'est qui la cible ?
- LE CYNIQUE : Ben, justement, je recrute des gens comme toi parce que notre cible c'est des gens comme toi...

J'ai froncé les sourcils... Son site s'adresse à des moches ? Des grosses ?

- LE CYNIQUE : Des jeunes comme tout le monde, quoi !

J'ai cru que j'allais pleurer... Il était en train de me dire que malgré ma mochitude et ma grossitude, j'étais une jeune comme tout le monde ? Le plus beau des compliments...

18 avril 2015

SAMEDI 18 AVRIL 2015 18H30 : UN NOUVEAU SILENCE

Bon vous avez vu, mes chers blogués, j'ai disparu dans la nature de nouveau pendant 12 jours en ce long mois d'avril.

Mon silence commence toujours de la même manière... Rémy. J'ai appris à intérioriser.

Maintenant que mes anciens amis m'ont clairement fait comprendre que je les gavais comme des oies avec mes états d'âme sur cet type malsain, je n'ose plus m'épancher. Encore moins ici.

Mais c'est difficile de se bâillonner... encore plus ici ! Moi qui ai toujours défendu la spontanéité et la liberté de parole sur mon blog, je suis désormais la première à me censurer.

Un peu comme si j'étais folle, que je m'en rendais compte et que j'essayais tant bien que mal de cacher la vérité à tout le monde.

Pourtant mon blog a toujours été mon défouloir préféré !

Je fais peut-être fausse route...

Mais je vis encore mal le rejet de mes amis. Ash m'a clairement fait comprendre que mon obsession était la raison n°1 de sa fuite.

Elle a peut-être raison en fait... et si j'avais sur-réagi sur l'histoire du faux couple orchestrée par David et Ash à cause de la tension extrême créée par Rémy ?

Mmmh... La preuve qu'écrire sa vie permet peut-être d'y voir plus clair. En un coup de crayon !

Mais je dois avouer que mon quotidien cette année est beaucoup moins palpitant que l'année dernière et même l'année précédente. Il y a moins de matière...

Au lycée, j'étais le vilain petit canard solitaire et tous les jours il m'arrivait une petite péripétie, bonne ou mauvaise. La fac isole clairement les gens. Je ne suis plus assez grosse ou assez moche pour qu'on me remarque...

Un comble d'écrire ça alors que j'ai toujours rêvé de me fondre dans la masse.

Je crois que la Terminale m'a changée... Goûter au succès m'a fait sortir de ma coquille, et maintenant ma carapace est trop étroite.

Ça tombe bien, je crois que l'histoire avec Rémy va mal finir... Au moins j'aurai un truc à raconter, bon ou mauvais.

Je crois surtout que je dois faire un point sur tout ce qui s'est passé avec lui ces 4 derniers mois, histoire de mettre un peu de lumière dans mes sombres pensées solitaires... Peut-être que mes blogués bienveillants pourront m'éclairer un peu.

D'autant plus que l'étau se resserre peu à peu. Sa posture a changé, vis-à-vis de moi... vis-à-vis des autres...

Cette nuit du 31 décembre a laissé des traces.

Je dois vous laisser, c'est l'heure de mon babysitting gratuit. Ben oui, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour rembourser Mrs Lawson qui m'a secrètement offert le voyage à New-York avec les miles de son mari. J'en ai encore pour une centaine d'années avant de solder mon compte...

Ah ben non, suis-je bête, un jour Jessica deviendra grande ! Mais comment je vais faire ??? Eurêka ! Solution : je garderai les enfants de Jessica. Ouf, mon honneur est sauf.

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17 avril 2015

VENDREDI 17 AVRIL 2015 23H20 : IM-PRÉVISIBLE !

Alors évidemment je vous vois déjà en train de penser tout haut... et vous dire à vous-mêmes que la petite grosse, comme d'habitude, va s'en sortir malgré elle !

Qu'elle va décrocher un job de journaliste au Mondaro au service « politique intérieure-extérieure » en n'y connaissant absolument rien !

Un peu comme mon bac littéraire avec mention en étant nulle en philo !!!

Bien sûr... et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Non vraiment il faut arrêter de croire au Père Noël... surtout après Noël.

Mais l'histoire continue... Le type du Mondaro m'a envoyé un mail quelques semaines plus tard, fin février...

« Bonjour Sarah. Votre profil un peu particulier pourrait correspondre à ce que recherche un ami. J'ai transmis vos coordonnées, peut-être vous contactera-t-il ? Je lui ai indiqué quelle était votre spécialité... A bientôt. »

Une spécialité ? Quelle spécialité ? Pourquoi rester aussi mystérieux ?

En tout cas, je ne regrette pas de ne pas travailler au Mondaro ! Avec tout ce qui se passe en France et dans le monde... j'aurais de quoi m'occuper... et me déprimer 24h/24.

Affronter un monde aussi brutal, ce n'est sûrement pas pour moi.

Je crois que j'ai besoin d'un bouclier de protection... une bulle protectrice... pour le moment !

Et avant d'affronter l'acidité du monde, je dois m'atteler à l'amertume du mien.

16 avril 2015

JEUDI 16 AVRIL 2015 11H25 : THÈSE – SYNTHÈSE !!!

Retour sur la fin de cet entretien vaseux avec un journaliste, rédac chef au Mondaro, contact de mon ancien Proviseur bienveillant.

Le malheureux a osé mettre les pieds dans le plat de la télé-réalité... « Débile et décérébrante » ? Humpf ! Le camouflet pour une fille comme moi qui passe deux heures chaque jour devant ça...

Le politiquement correct aurait dû me conduire à abonder dans son sens... Mais mon naturel revient toujours trop vite au galop !

« Vous parlez de Nabilla ? C'est un simple contre-exemple étendard qui fait sortir la télé-réalité de sa niche et qui expose au grand jour des idées fausses sur ce genre télévisuel. Si les candidats de télé-réalité ne sont pas toujours très cultivés, ni même intelligents, ils ne sont pas tous des bimbos au poignard acéré. J'ai entendu une fois que la télé-réalité détournait les jeunes des vrais problèmes et que ça les empêchait de s'intéresser à la politique et même de voter. N'importe quoi. Télé-réalité mère de tous les maux ? Pervertissant la jeunesse ? N'est-ce pas ce qu'on disait du rock il y a 50 ans ? De la musique il y a plusieurs siècles ? Je crois qu'on ne peut pas reprocher à la jeunesse de préférer le divertissement... C'est un passage naturel... Parfois ça dure même très longtemps... »

Je me suis retrouvée toute coite, réalisant que j'avais complètement dérapé. Le gars était éberlué par mon soudain réveil. Je voyais dans son regard qu'il me méprisait.

Alors plutôt que de battre en retraite, je me suis engouffrée dans la brèche déjà bien élargie...

« Panem et circenses... du pain et des jeux ! C'est pas nouveau. Et ça ne rend pas le peuple plus idiot ! Il n' y a pas de message dans la télé-réalité, il faut pas lui accorder plus d'importance qu'elle ne le mérite. Alors évidemment parfois, il y a des porte-drapeaux trompeurs comme Nabilla. Mais les jeunes ne sont pas dupes. Faire de la télé-réalité, ce n'est pas synonyme de succès, de richesse, de gloire. Tout est éphémère. En revanche on est tout à fait conscient que ces candidats cherchent la lumière à tout prix. C'est pas triste, c'est drôle et ridicule. C'est le spectacle réjouissant du narcissisme exacerbé. C'est comme Le Dîner de Cons sauf qu'ils ne sont pas toujours aussi touchants.»

Le journaliste se gratte la tête. Il me prend pour une folle.

- JOURNALISTE : Vous défendez à fond votre génération...
- MOI : Je me sens pas toujours en phase pourtant...
- JOURNALISTE : Ah bon, j'aurais dit l'inverse... Laissez-moi réfléchir, hein ? Graviter dans ce milieu tout en ayant des tâches ingrates, est-ce que ça vous intéresserait ?
- MOI : Il faut bien commencer au bas de l'échelle... ça me fait pas peur.

Menteuse !

Ça s'est fini comme ça. Le type a dû se désespérer de mon inculture et de mon manque de conviction sur les vrais sujets de société. Ben oui je suis totalement immature...

De toute façon, je n'ai pas envie de travailler au Mondaro. Je me sens trop décalée.

En rentrant chez moi, en enlevant le chemisier, j'ai remarqué qu'il était déchiré dans le dos !!! Et de manière bien visible. Et sûrement depuis longtemps. Une vraie pouilleuse... Peut-être bien la raison pour laquelle l'hôtesse d'accueil et le vigile m'ont prise pour une clocharde...

Et surtout un signe... que cet univers n'est pas à ma taille... comme ce chemisier !

4 avril 2015

SAMEDI 4 AVRIL 2015 19H55 : L'ENTRETIEN D'EMBAUCHE (2/2)

Je me souviens plus des questions de mon interlocuteur que de mes réponses ! Sûrement parce que la mémoire est sélective, dit-on. Et que les pires moments de cet entretien, ben c'est moi, quand j'ai ouvert la bouche.

Je crois qu'il se demandait autant que moi ce que je faisais là.

Le type était au courant pour ma mention « très bien » au bac littéraire. Mais il a vite annoncé la couleur : « c'est maintenant que commence le plus difficile. Et puis, moi j'ai pas eu de mention au bac. Les compteurs sont remis à zéro. »

Pas besoin de me décourager, je l'étais déjà.

Ensuite, il m'a un peu fait sentir que c'était grâce au Proviseur que j'étais là. Genre, c'est un honneur.

Il a jeté un coup d'œil à mon CV et a été étrangement indulgent : « Pfff faire un CV à votre âge, c'est pas évident. Moi à 18 ans j'avais jamais travaillé ! Vous, vous avez au moins une petite expérience chez KFC... et en babysitting. »

Ben oui j'ai osé le mettre ce babysitting. Fallait bien remplir la page blanche.

Je me demande encore s'il n'était pas ironique.

Et puis le mitraillage a commencé...
« C'est quoi pour vous le journalisme ? »
« Est-ce que vous croyez qu'éthique et journalisme c'est compatible ? »
« Où s'arrête le journalisme et commence le publi-rédactionnel ? »
« Doit-on dire la vérité à tout prix ? »
« Où doit s'arrêter le droit à l'information en période de guerre ? »

Ben oui, on dirait un entretien d'embauche, plein de pièges. Alors que le Proviseur ne m'avait jamais présenté ça comme ça. Il s'agissait plutôt d'un entretien d'orientation... Enfin c'est à moitié vrai... Le Proviseur m'avait dit que le journaliste cherchait de la main d'œuvre... (cf post du MERCREDI 11 MARS 2015 21H15 : MON CV (½)).

Mais par main d'œuvre j'entends « stagiaire préposé au café et aux photocopies », genre de travail qui ne nécessite pas de cerveau. Pas apprenti-journaliste avec des idées sur tout.

Mais mon calvaire ne s'est pas arrêté là... Il a ensuite dévié sur l'actualité.
« Que pensez-vous des remontrances du CSA envers les chaînes d'info pendant la période des attentats ? »
« Boko Haram... »
« Mali... »
« L'austérité en Europe »
« La dette grecque »
« La chute de l'Euro »
« La baisse des prix du pétrole »

Il m'a perdue. Si parfois je connais vaguement le sujet, c'est pas pour ça que j'ai un avis !

Je suffoquais à la fin. Et il ne s'intéressait plus trop à moi finalement en faisant plusieurs autres tâches en même temps : téléphone, ordinateur, lectures sur son bureau. À se demander si le résultat n'aurait pas été le même avec un cador du journalisme et de l'actu en face de lui.

Il a fini par aborder un sujet qui m'a sortie de mon silence... et qui m'a irrémédiablement grillée !!!

« Et vous en tant que jeune vous pensez quoi de toute cette télé-réalité débile et décérébrante ? Tout ce buzz sur cette fille-là, comment elle s'appelle déjà ? »

Un mépris à faire bondir une accro comme moi ! Dont acte...

3 avril 2015

VENDREDI 3 AVRIL 2015 16H30 : L'ENTRETIEN D'EMBAUCHE (1/2)

C'était il y a deux mois... Je transpirais à grosses gouttes... En me demandant ce que je faisais là.

Le Proviseur continuait à me mettre une pression d'enfer afin que je rencontre son ami dans un prestigieux journal que je préfère ne pas citer et qui s'appellera ici le Mondaro.

Les journalistes de ces journaux intelligents ont tous la tête bien pleine, ce sont des cracks de l'actu, de la politique, de la géopolitique, de la société, des lois, de l'Histoire... Bref c'est que des lumières qui gagneraient tous à Questions Pour un Champion. Moi je ne serais bonne qu'à applaudir bêtement dans le public avec le 3ème âge.

Qu'est-ce que je peux faire là-dedans ?

C'est donc paralysée, sans aucune idée de mon futur et des mes envies que je me suis pointée avec mon accoutrement un peu maladroit. (cf post du JEUDI 12 MARS 2015 18H15 : MON CV (2/2))

Je suis arrivée avec 30 minutes d'avance. Et une hôtesse m'a accueillie chaleureusement : « C'est pas l'Armée du Salut ici ! »

Bon ça commence bien ! Encore une preuve de plus que je suis en train de composer mon avenir en total hors-sujet. J'ai failli prendre la poudre d'escampette !

- L'HÔTESSE : Vous désirez voir quelqu'un ? Je peux vous aider ? Sinon je peux aussi appeler la sécurité.
- MOI : Oui, tout à fait... Euh non c'est pas ce que je veux dire, pas la sécurité. Non. J'ai un vrai rendez-vous avec une vraie personne. J'ai rendez-vous avec ... euh... avec...

Elle commence alors à composer un numéro avec un sourire carnassier qui en dit long...
- L'HÔTESSE, au combiné : Dis Giorgio, tu veux pas venir un instant là, on a un petit problème.
- MOI : Ah ça y est je me souviens... C'est jgbjkgfjqshfjljqljs.
- L'HÔTESSE : Hein ? Vous êtes sûre ?
- MOI : Oui oui j'ai rendez-vous avec lui dans trente minutes. Mon nom est Sarah Nicolas.
- L'HÔTESSE : Trente minutes ? Vous voulez pas aller faire un tour en attendant ?
- MOI : Non je vais attendre ici.

Je me trouve un fauteuil à 5 mètres. En m'asseyant, je remarque qu'elle ne raccroche pas avec « Giorgio » et qu'elle lui dit de passer une tête.

Son regard ne me quitte pas. Elle me surveille, me soupçonne, m'épie. Elle a peur que je sorte une bombe ou quoi ?

Elle compose enfin un nouveau numéro, je n'entends pas la conversation.

C'est alors que je sens une main qui m'attrape par le col du chemisier et qui me tire vers le haut. Puis une voix grave très calme : « Vous pouvez pas rester là mademoiselle. Vous avez profité de mon absence pour rentrer... et... »

C'est alors que l'hôtesse hurle dans tout le hall... : « Stoooooop, vous êtes bien Sarah Nicolas ? »

J'acquiesce.

« Oh la boulette » s'exclame-t-elle.

Giorgio comprend tout de suite. En un instant, les deux compères-vipères se transforment en serviteurs-esclaves :
« Si vous avez besoin d'aller aux toilettes c'est par là, Mademoiselle. »
« Vous voulez l'édition de ce matin ? Vous pouvez repartir avec plusieurs exemplaires.»
« Café chocolat thé ? Soupe carotte ? Soupe tomate ? Tout est possible. »
« Avec ou sans sucre ? »
« Il nous reste des viennoiseries des réunions matinales, servez-vous. »

Ben j'ai tout pris. Tout ce qu'on m'a proposé. Et il en restait des viennoiseries... mais bon c'est des mini, alors 12 ça veut dire 6 ou même 4 en taille normale... Non ? C'est quand même pas grand chose.

Et puis il fallait bien m'occuper, j'ai pas attendu 30 minutes mais 1 heure 30 !

C'est donc avec une heure de retard qu'une secrétaire est venue me chercher. Dans le miroir de l'ascenseur, j'ai alors remarqué que j'avais des miettes partout sur le visage et sur moi ainsi qu'une belle moustache au chocolat chaud.

Je suis pas sortable. Et la suite va enfoncer le clou !

2 avril 2015

JEUDI 2 AVRIL 2015 19H : RETOUR AU BERCAIL !

Hé oui, David avait raison...

La petite Arlésienne de ces derniers jours était bien recluse chez sa maman...

« Ah oui, elle est revenue le samedi... Ben c'était le lendemain de ton passage je crois. Je lui ai dit que tu la cherchais ! Elle t'a pas donné de nouvelles ? Quelle ingrate ! Elle est aussi ingrate envers sa mère tu sais... Par contre j'aimerais qu'elle soit plus ingrate envers son connard de père ! »

Mmmh ambiance. La mère de Ash qui s'est fait larguer il y a bien deux ans et demi par son mari ne semble toujours pas avoir digéré la rupture. Pas si facile à vivre pour ma petite Ash.

« Ash !!!!!!!!!!!!!! Sors de ta chambre ! Y'a Sarah... »

J'ai pris peur quand elle est sortie de sa tanière. D'habitude si apprêtée, si contrôlée, si féminine... Elle était en jogging, les cheveux en pétard, le visage blafard, le nez rouge, les yeux bouffis... Un cauchemar visuel.

- ASH : Arrête de me regarder comme ça. Je sais que je suis moche...
- MOI : Ben t'as pas l'air en forme.
- ASH : T'es plus belle que moi maintenant, qui l'aurait cru !
- MOI : T'inquiète, même en étant au plus bas, tu seras toujours la plus belle...
- ASH : T'es vraiment qu'une menteuse, mais bon, dit comme ça, ça va ...
- MOI : Pourquoi tu m'as pas rappelée... ?
- ASH : Ben ma mère m'a pas dit que c'était urgent... J'étais malade toute cette semaine...
- SA MÈRE : Mais elle retourne au lycée lundi et par la peau du cul.
- ASH : Maman...
- SA MÈRE : Si au moins elle avait l'intelligence de son père sans sa malhonnêteté...
- ASH : Mais oui maman, on sait, je suis bête et malhonnête...
- SA MÈRE : Mais non t'es pas malhonnête ma chérie... Bon Sarah, toi qui a eu 20/20 au bac, tu pourrais pas l'aider un peu ?
- ASH : Elle a pas le temps maman.
- MOI : Euh ben si j'ai le temps...
- SA MÈRE : Bon, je vous laisse, faut que j'aille nettoyer le vomi du petit garçon du 5ème étage...
- ASH : C'est quoi la vraie raison de ta visite ?
- MOI : Ben j'avais envie de te voir, et ça a pas été facile... Je suis allée vers le parc Monceau si tu vois ce que je veux dire... puis chez David... Ah si, je suis allée au lycée avant pour trouver ta nouvelle adresse... puis ici juste avant...
- ASH : Tout ça pour mes beaux yeux ? Mon œil !
- MOI : Dis donc, t'as la vanne qui progresse toi !
- ASH : Hein ? Accouche...
- MOI : Bon, oui j'avoue, j'ai aussi besoin que tu m'aides à transférer l'abonnement Internet à mon nom...
- ASH : Ah ben on y vient... Je préfère la vérité tu sais...
- MOI : J'ai l'impression que t'as envie de te dévaloriser...
- ASH : Tout ce que je fais ça merde... Bref, je vais te donner les codes...
- MOI : C'est bizarre y'a beaucoup de symboles monétaires dans ton mot de passe...

Sûrement un signe... je sais qu'elle aime bien l'argent et tout ce qui brille ma petite Ash. Je crois qu'elle m'a manqué.

- MOI : Tu vas supporter de revivre avec ta mère ?
- ASH : Tu crois que j'ai le choix ?
- MOI : Ben tu sais bien que t'as le choix !
- ASH : Hein ?
- MOI : Ben chez moi...
- ASH : Ah non !! Je reviens pas tant que t'as pas réglé le problème avec Rémy. Ça te rend complètement folle, t'es pire que ma mère...

Mon dieu ! Je ne savais pas que je pouvais être pire que sa mère... Mais elle a raison : c'est lui qui me déstabilise totalement.

C'est un constat ferme mais sans solution... Et le sujet a continué à s'alimenter les derniers mois...

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