Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
16 ans, grosse & moche!
27 mai 2015

MERCREDI 27 MAI 2015 19H50 : DU POIL DE LA BÊTE

Croyez-le ou pas, c'est ce papier journal incongru collé sur la fenêtre, qui m'a redonné des forces : l'envie de ressortir, de réécrire, de redevenir moi-même... après de longues semaines d'atermoiements, voire même d'hibernation volontaire.

Quelques jours après, je revenais sur mon blog avec de vraies explications quant à ma longue absence, et mes effets d'annonce sous forme de pétard mouillé. C'était fin février.

Je savais alors qu'une longue bataille m'attendait mais que je pouvais peut-être en sortir vainqueur... Ce type, là en face de chez moi était jusque là incroyablement fort... mais ce papier journal, c'était sa 1ère défaite.

Je ne me fais pas trop d'illusion... La fin risque d'être difficile, mais c'est peut-être le prix à payer pour s'en détacher pour toujours. Ce type rôde comme une ombre de mon passé, de mon mal-être historique... Me débarrasser de lui, ça serait comme me débarrasser de l'ancien moi.

Je le vois comme des chaînes, et il détient sur lui... ou en lui... les clés de ma libération. Je le sens au plus profond de moi.

En attendant une suite, je me suis re-concentrée sur ma vie normale... Lire, regarder la télé, rire, se goinfrer... tous les plaisirs de la vie sont revenus en quelques semaines. Même mon ennemi, le Nutella, a repris ses droits.

Le Chat (autrefois appelé Tito, mais ça c'est perdu ;-) ) s'est remis à s'intéresser à moi.

Et puis, il faut dire qu'il était temps de se remettre au travail après la catastrophe des partiels. Remettre un peu sa vie à l'endroit quoi...

J'ai fini par avoir des nouvelles de Yunso... de Milan ! Une vidéo envoyée par mail où elle me fait visiter la ville et elle finit par me dire... « Ma chérie... je pense à toi, mais mon petit doigt me dit que tu as de quoi t'occuper, et avec qui ! Big kiss from Milano »

Qu'est-ce que c'est encore que cette rumeur ???

Malgré la reprise de la vie, je n'en reste pas moins sur mes gardes...

Afin de fourbir mes armes, je me suis décidée à recontacter mon assistante sociale disparue... Je ne m'attendais pas à une telle tristesse à ce rendez-vous. C'était à la fin du mois de mars sous un beau soleil de printemps...

Publicité
Publicité
25 mai 2015

LUNDI 25 MAI 2015 11H45 : RÉMY STORY (4/4)

Le soir de son grand retour je me suis positionnée en guerrière face à ma fenêtre, face à son appartement, face à son regard espion...

Aucune lumière. Aucun mouvement. Comme s'il n'habitait plus là.

J'ai patienté , impassible, pendant deux heures face à mon ennemi invisible. Je me suis dit que ce serait le seul moyen de l'attaquer, lui montrer ma ténacité et ma détermination... tout en étant séparée de lui d'un distance suffisante pour avoir l'air de rester calme...

Mais je bouillonnais intérieurement...
Pourquoi le bracelet ?
Depuis quand s'y intéresse-t-il ?
Est-ce que ça a vraiment une signification ?
Est-ce qu'il est là pour me le voler ?
Est-ce que feue la Mamie aurait raison sur ce bracelet ? Un bracelet inestimable ?
Et si toutes les choses mystérieuses qui me sont arrivées étaient nées de ce bracelet ?
Et si j'avais simplement une imagination galopante, incontrôlable et destructrice ?
Et si tout ceci n'était que le fruit du hasard ?

Rien ne bougeait face à moi, c'est dans mes pensées qu'une tornade était en train de tout ravager.

Je n'ai pas vu le temps passer.

Je me souviens m'être absentée quelques minutes pour aller aux toilettes... Quand je suis revenue, quelque chose avait changé à sa fenêtre...

J'ai froncé les sourcils face à cette mutation radicale de décor... et ceci en quelques instants.

Alors que je venais d'assister à un long silence tout noir... voilà que tout devenait tout gris, voire tout blanc...

Un truc avait été plaqué contre la vitre juste pendant ma courte pause-pipi !!!

Difficile à voir... Je suis allée chercher une lampe de poche aperçue dans un des tiroirs des Vieux.

Alors ça... Du simple papier journal collé aux fenêtres ! Sur deux fenêtres.

En un instant de répit pour ma part, Rémy avait sorti un minuscule bouclier de papier improvisé afin de se protéger de mon œil inquisiteur.

Un aveu de faiblesse... Il a battu en retraite ce soir-là... J'en suis certaine.

Le début d'une longue lutte silencieuse. Le papier est toujours là 3 mois plus tard...

23 mai 2015

SAMEDI 23 MAI 2015 18H45 : RÉMY STORY (3/4)

Ma mâchoire a dû se décrocher ce jour-là. Et la boulangère d'en remettre une couche : « Je savais bien que vous vous connaissiez... Pourtant je vous imaginais pas vraiment ensemble. Enfin ça me regarde pas ! Suivant ! »

Ça aurait pu être Ash, ou David avec une familiarité pareille... Mais là, me parler comme ça, comme à une copine, comme à une ex...

Ben oui. C'était lui, c'était Rémy, dans une forme olympique.

J'ai serré les dents et levé les yeux au ciel d'exaspération. Il me narguait avec un sourire niais. Je suis sortie de la boutique avant de faire un esclandre. Mais je ne souhaitais pas en finir tout de suite.

Il pensait sûrement être débarrassé de moi pour la journée, le temps qu'il raconte sa vie à la boulangère qui lui avait réservé sa Tradi..., raté !

Je lui ai littéralement sauté dessus quand il est sorti de la boulangerie. Je me suis jetée sur lui comme un bulldozer enragé, mes bourrelets dans ses frêles côtes...
- RÉMY : Hé, du calme ! Pourquoi tu m'agresses ?
- MOI : Fais pas comme si rien s'était passé...
- RÉMY : Je vois pas de quoi tu parles...
- MOI : Le 31 décembre, ça te dit quelque chose ?
- RÉMY : Tu divagues...
- MOI : Tu me rends folle...
- RÉMY : Je confirme...
- MOI : T'avise plus jamais de me parler comme ça devant tout le monde ! D'ailleurs t'avise plus de me parler du tout.
- RÉMY : Si c'est ce que tu désires, Sarah...
- MOI : Mais qu'est-ce que tu veux à la fin ?
- RÉMY : Vivre ma vie... dans le calme.
- MOI : Qu'est-ce que tu fais dans ce quartier alors ?
- RÉMY : T'es pas propriétaire du coin non ?

Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir su à l'époque ce qu'il avait fait la nuit où il s'est envoyé en l'air avec ma copine... la nuit des ciseaux roses.

- MOI : Fiche-moi la paix pour toujours, fais comme si on se connaissait pas...
- RÉMY : Sinon quoi ?
- MOI : Tu sais de quoi je suis capable...

Il m'a alors montré sa main en souriant, il a déplié ses doigts, replié puis rouvert sa paume plusieurs fois... avec un sourire de vainqueur invulnérable. J'ai été hypnotisée tout de suite par cette main visiblement sans cicatrice..., paralysée par ce sombre souvenir de l'été 2012.
- RÉMY : T'es toute rouge ! Inspire, expire... Dis, c'est bizarre, je me souviens d'un truc...
- MOI : Laisse tomber, je me casse, pour cette fois...

Je commençais à battre en retraite quand il a sorti une arme fatale... : « T'avais l'habitude de porter un bracelet tout bizarre qui te serrait à mort le poignet... Et tu le portes plus du tout. Mais on voit encore la trace sur ta peau... »

Comment ne pas devenir folle avec un monstre aussi pervers vivant à côté de soi ?

Il a vu qu'il m'avait déstabilisée complètement... Il a souri avant de se pincer les lèvres et d'ouvrir son sac de la boulangerie...

« Tu veux un pain au chocolat ? »

Il s'en est collé un dans la bouche et s'est tiré comme si de rien n'était... sûrement satisfait de ce coup de grâce terrible.

Mais est-ce vraiment une bonne idée de dévoiler son jeu comme ça ? À partir de ce jour-là, j'ai compris qu'il était là pour mon bracelet, et peut-être pas pour moi.

Un début de soulagement ? Ou la fin définitive de l'insouciance...

20 mai 2015

MERCREDI 20 MAI 2015 22H10 : REMY STORY (2/4)

À la fin du mois de janvier, juste après mes partiels, j'étais essorée.

Mais l'épuisement venait d'ailleurs... Cette vigilance permanente m'avait grillé le cerveau. Et le fait d'affronter tout ça... toute seule.

Avant, quand j'étais lycéenne, toutes mes journées étaient remplies de cours, de devoirs, d'angoisses pré-bac. De quoi empêcher tout danger de trop réfléchir...

Maintenant c'est l'inverse. Cette université me laisse le temps de gamberger à m'en faire frire les neurones à l'huile rance.

Bizarrement, j'étais moins fatiguée avant. Cette fusion intellectuelle post-bac me ruine la santé !

Mon corps m'a donc honteusement lâché fin janvier en m'offrant généreusement une terrible grippe, qui m'a clouée au lit pendant une semaine. Je n'avais même plus l'énergie de surveiller l'appartement vide de mon terrible voisin.

J'ai rêvé plusieurs fois qu'on le retrouvait mort sur une plage. Les acteurs des Experts débarquaient pour décortiquer les indices au pied d'une falaise... Ah ben tiens, j'avais pas fait le rapprochement, c'est Broadchurch ! Les Experts sur la plage de Broadchurch... Étrange association !

J'ai commencé à me convaincre que ces rêves répétitifs étaient là pour me rassurer, m'envoyer un signe d'apaisement définitif. Je crois même qu'à cette période mon envie d'écrire est revenue (cf post du DIMANCHE 8 FÉVRIER 2015 23h55 : PATIENCE !).

Et comme vous le savez, mon instinct ne me trahit jamais, et mes prémonitions sont toujours prêtes à couper le souffle de mes lecteurs !

Bingo !

Quand j'ai ouvert mon volet après une semaine de fièvre, j'ai vu une lumière dans l'appartement de Rémy qui transperçait les rideaux. La première fois en 5 semaines depuis l'événement de la St-Sylvestre.

Comme j'étais persuadée qu'il était mort, ben je me suis dit que la boulangère avait trouvé un remplaçant ! Avec les oursins qu'elle a dans les poches, elle préférerait louer à 3 locataires différents le même appartement plutôt que de perdre une seule journée de loyer !!!

J'ai commencé à me détendre sur le sujet... Une fois la forme revenue, j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis lancée éperdument dans l'enquête... Direction le sanctuaire des informations et de toutes les vérités... La boulangerie, pardi !

Il y avait une foule pas possible ce jour-là... C'est bien ça le problème : la boulangère est aussi exécrable que son pain et ses viennoiseries sont succulents. Elle attire tout le quartier par l'odeur alléché...

20 minutes de file d'attente... J'arrive devant Elle, ma question vingt fois retournée dans ma bouche.

Juste avant de passer devant l'Oracle, le destin me pince brusquement le bourlet droit, puis le bourlet gauche... Je me retourne de chaque côté avec un temps de retard, prête à refiler une claque à n'importe qui, pourvu que cet infâme inconnu malaxe mes lipides sans mon autorisation...

« Coucou c'est moi ! Comment ça va ? Hyper longtemps que je t'ai pas vue... On se fait une bouffe ? »

Je suis restée coite en entendant cette phrase sortie de la mauvaise bouche. Un effet d'annonce tonitruant devant une vingtaine de clients à l'attention forcée.

Pendant ce temps, mon tour d'achat était passé...

« Tire pas la gueule, chérie ! »

J'ai cru que j'allais tomber dans les pommes.

18 mai 2015

LUNDI 18 MAI 2015 16H45 : REMY STORY (¼)

Après son agression de la nuit de la St-Sylvestre, je ne l'ai pas revu de sitôt. Pourtant, j'ai passé les premières journées à l'épier. Maintenant que j'avais la certitude qu'il habitait en face de chez moi, à un étage au dessus avec une vue plongeante sur mon chez moi et mon intimité, c'était à mon tour de l'espionner sans relâche.

Le savoir dans le même quartier que moi avait titillé ma méfiance... mais là, cette dernière se transformait en crainte avérée. La coïncidence était trop forte pour que ma garde reste baissée...

Pendant ce temps, mes colocataires désertaient le navire qui voguait vers des eaux trop troubles pour eux. Me laissant ainsi l'occasion de me concentrer sur le danger extrême de l'autre côté de la rue.

Mais rien n'était à signaler. Aucune lumière, aucun rideau ouvert, aucune rencontre fortuite dans la rue.

Au bout de deux semaines je me suis décidée à cuisiner l'horrible boulangère mégère censée être son bailleur... Un énorme effort pour moi... Mais j'avais une petite idée derrière la tête. Quand il s'agit de la faire tourner en bourrique...
- BOULANGÈRE : C'est 8 euros !
- MOI : Pour 4 pains au chocolat ?
- BOULANGÈRE : Tu peux repartir si tu veux...
- MOI : Je veux bien participer à la hausse de vos revenus, mais j'aimerais que vous répondiez à une question...
- BOULANGÈRE : Tu crois que j'ai que ça à faire ?
- MOI : Hier vos pains au chocolat, ils étaient à 1,50 et aujourd'hui c'est 2 euros !
- BOULANGÈRE : C'est pas pour ça que je vais répondre à tes questions ! Suivante !!!
- MOI : Vous savez, je suis journaliste maintenant, et je suis très intéressée par la consommation et le pouvoir d'achat des Français, mais j'ai l'impression que vous, le pouvoir d'achat, vous vous asseyez dessus...
- BOULANGÈRE : Toi ? Journaliste ? Et moi je suis 1ère dame...
- MOI : + 30% d'augmentation sur le pain au chocolat dans une boulangerie du 17ème ! Arnaque ou vol organisé ?
- BOULANGÈRE : Humpf !
- MOI : Il est où votre locataire en ce moment ?
- BOULANGÈRE : J'en ai tellement... Qu'est-ce que tu crois ?

Elle étale sa richesse, c'est indécent.

- MOI : Je parle de votre locataire qui habite au-dessus, au 3ème...

- BOULANGÈRE : Ah lui ? Si tu crois que je le sais... Je les flique pas, mes locataires...

 

- MOI : Même quand ils paient pas leur loyer ?

 

- BOULANGÈRE : Il est à jour, c'est tout ce qui m'importe. Il paie rubis sur ongle. T'as des vues sur lui ou quoi ?

Elle m'a dit ça sur un ton tellement méprisant, je m'en souviens encore plusieurs mois plus tard... Pendant ce temps-là, la clientèle s'impatientait... Je n'ai pas su rebondir. Elle si !

- BOULANGÈRE : Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il ne prend plus la baguette Tradition que je lui réserve chaque jour... Il a failli me gâcher la marchandise ! Nom de nom...
- MOI : Depuis longtemps ?
- BOULANGÈRE : Comme si la vie des gens m'intéressait... Je suis pas une commère moi !

Au-delà de ses sempiternels jugements désagréables, j'ai quand même appris que Rémy payait sans difficulté un appartement qui ne me semble pas adapté à son âge... Il a un an de plus que moi, donc 20 ans quoi.

Je viens de réaliser le ridicule de ma phrase... Moi aussi je vis dans un appart' au-dessus de mes moyens, et je paie rien ! Ou presque...

5 minutes après le « scoop » de la boulangère, elle était en train de baver sur tout le quartier avec ses vieilles clientes. Finalement, je n'ai pas trop eu à la cuisiner... Elle a ça dans le sang.

En tout cas le prix du pain au chocolat n'a pas rebaissé depuis !

Publicité
Publicité
16 mai 2015

SAMEDI 16 MAI 2015 22H45 : RETOUR DES DEMONS

Je croyais que la révélation de Ash sur cette nuit d'août 2014, où elle a surpris Rémy en train de fouiller partout, me rassurerait sur ma santé mentale. Enfin une confirmation que je ne suis pas folle, que je ne suis pas seule... Que nenni !

C'est tout l'inverse finalement. Sa réaction face aux ciseaux roses nocturnes de Ash est un indice dévastateur... IL a surréagi, voire dérapé.

IL n'a donc pas digéré mon acte de survie défensif d'il y a près de 3 ans. CQFD ! Ça me saute aux yeux. Et pourtant les ciseaux de Ash était aussi roses qu'inoffensifs.

Au fond de moi j'ai toujours su qu'IL était là pour moi... rôdant afin de me persécuter.

Et puis qu'est-ce qu'IL cherchait dans mon appartement cette nuit-là pendant une heure ?

Poussée dans mes pires retranchements, j'ai sorti une revenante du placard aujourd'hui. Elle n'a pas vu la lumière du jour depuis New-York. Elle a des choses à dire depuis le temps...
- LA VALISE : Tiens, te revoilà toi, t'as besoin de moi ?
- MOI : Je sais pas trop... Ça me rassure de t'avoir sous la main... On sait jamais...
- LA VALISE : On va où cette fois ? J'ai adoré le voyage de la dernière fois...
- MOI : Rêve pas trop, j'ai pas les moyens de t'emmener à New-York, encore moins en First.
- LA VALISE : Pfff... on va pas au camping, j'espère !!! Je mérite mieux... C'était horrible...
- MOI : Ben, j'ai pas un rond...
- LA VALISE : Dans quel guet-apens tu vas encore te fourrer... C'est bien nécessaire ? Tu sais, je suis pas si mal dans mon placard...
- MOI : Je refais des cauchemars toutes les nuits, j'ai peur tout le temps, je sursaute au moindre bruit... C'est pas une vie ça.
- LA VALISE : T'es parano. Qui voudrait s'intéresser à toi ? Euh, je veux dire t'égorger ?
- MOI : Ben tu sais très bien...
- LA VALISE : Tu vas pas recommencer avec LUI... Tu lui as donné assez de temps et d'énergie à ce minable !
- MOI : Tout converge pourtant...
- LA VALISE : Te prends pas pour une star des Feux de l'Amour. Les psychopathes, ça existe que dans les séries !!!
- MOI : Et la Vieille alors, qui se prenait pour sa fille ?
- LA VALISE : Elle avait pris trop de médocs, et puis elle avait de la peine pour sa fille légume...
- MOI : Et Alyssa alors, qui me harcèle dès que je la vois ?
- LA VALISE : T'as un an de retard ma fille, elle s'en fout de toi, royalement !
- MOI : Ouais, bon... mais lui c'est pas pareil.
- LA VALISE : Le hasard ça existe, tu sais...
- MOI : Mmmh, t'es trop naïve ! Ça te perdra... Tu vas finir aux objets trouvés !
- LA VALISE : Toi tu l'es pas assez, naïve !
- MOI : Il cherchait un truc sur moi la nuit où Ash l'a pris sur le fait.
- LA VALISE : Il cherchait à piquer un truc de valeur surtout ! Et il est reparti avec le seul truc qui vaut quelque chose dans cette baraque... les cigares du Vieux ! C'est une petite frappe, comme tous les orphelins.
- MOI : Hé ho, moi aussi je suis orpheline, et je suis pas une délinquante...
- LA VALISE : Tu veux que je dresse une liste ?
- MOI : T'as toujours réponse à tout.
- LA VALISE : Normal, je suis une valise...

Quelle garce, celle-là ! Mais elle est parfois de bon conseil.

N'empêche que je vais pas la ranger tout de suite...

Mes démons sont de plus en plus bruyants, enfin les démons... que dis-je, LE Démon !

7 mai 2015

JEUDI 7 MAI 2015 20H05 : LA BOMBE HUMAINE...

- MOI : Mais pourquoi tu m'as pas dit tout ça avant... ?
- ASH : Pour te faire refouler du ciboulot ? T'es grave avec ce type... Alors j'allais pas t'encourager dans ta parano. Et puis j'avais pas trop envie de te raconter ma nuit blanche avec Rémy... Trop les jetons que tu me fasses un cake nerveux.
- MOI : Pourquoi maintenant ?
- ASH : Ben je sais pas, c'est sorti tout seul...
- MOI : C'est ta conscience qui a parlé quoi...
- ASH : Euh ouais... Quoi ça ?

Peut-être parce que je l'aide sans rien demander en retour... Elle ne s'en rend pas compte, mais elle se sent probablement redevable...

Et il faut dire que cet échange nocturne, qu'elle a fini par retrouver à peu près au fin fond de son pois chiche, vaut son pesant de cacahuètes noires...

- ASH : Il avait les yeux révulsés...
- MOI : À ce point-là ???
- ASH : Il m'a attrapé le poignet et a jeté le ciseau rose derrière lui... Et en plus il serrait les dents. Il était dans une colère... Il m'a fait peur un peu quand même.

Et voilà ce que ça a donné en gros...

- RÉMY : Tu crois que tu vas me planter salope ?
- ASH : Hé ho on se calme... Je croyais que t'étais un voleur...
- RÉMY : Qui veux-tu que ce soit, idiote ! C'est toi qui va te calmer avec ta paire de ciseaux. Tu crois que tu vas me planter connasse ?

- MOI : Tu te laisses marcher dessus comme ça ? Ça m'étonne de toi.
- ASH : Je venais de me taper une heure de stress, j'avais la vessie en feu, et le cerveau tout chamboulé. Mais bon attends la suite... Je me suis pas laissé démonter.

- ASH : Tu peux rester poli mec ? Je suis désolée... mais je t'ai entendu fouiner partout. Qu'est-ce que tu foutais au fait?
- RÉMY : Tu m'espionnes !!! J'ai horreur de ça !
- ASH : Ben non... mais tu faisais du bruit partout et ça a duré des plombes...
- RÉMY :Tu parles ! Tu ronflais !
- ASH : Non je faisais semblant...
- RÉMY : T'essaies de me piéger ou quoi ??? Si tu crois que je vais me laisser berner...
- ASH : T'es grave ! T'es parano...
- REMY : Et toi t'es pas parano avec tes ciseaux ?
- ASH : Qu'est-ce que tu cherchais dans l'appart'...hein ?
- REMY : Je refuse de répondre à ton interrogatoire de fliquette, t'es folle !
- ASH : T'as trouvé ce que tu cherchais ?
- REMY : Ta gueule !

- MOI : Ah ben dis-moi l'ambiance était bonne...
- ASH : Il s'est cassé, je l'ai relancé, deux jours plus tard il se tapait Alyssa.
- MOI : Je comprends mieux pourquoi j'ai pas retrouvé l'appart' tout rose... Il a pas eu le temps.
- ASH : Lol !!!

Je plaisantais... mais c'était un acte un peu désespéré pour conjurer le sort. Avec le recul, je n'en mène pas large. J'en ai rêvé cette nuit, ou plutôt cauchemardé.

Il faut bien tenter de désamorcer la bombe humaine qui vit à 100 mètres de moi. Même si je sais qu'elle finira par exploser. C'est certain. Et vous en serez les témoins. Sauf s'il me zigouille avant !

Je sais pas pourquoi mon état d'esprit a changé vis-à-vis de lui. J'essaie de rire du drame qui se noue en face de chez moi et contre moi...

Cette bombe n'est pas si humaine que ça : c'est un sauvage en devenir.

Je le sens.

6 mai 2015

MERCREDI 6 MAI 2015 19H10 : L'AVEU (2/2)

Voyant que je commençais à avoir un accès de panique, Ash a froncé les sourcils et a tenté de me rassurer en me touchant l'épaule. J'ai sursauté.
- ASH : Hé, ho, t'inquiète, Sarah... No soucy ! C'était une paire de ciseaux rose trouvée dans le tiroir de la table de chevet de la fille des Vieux... Un ciseau de gamine quoi ! Je suis sortie des draps comme une furie, j'ai brandi les ciseaux et il a bondi en me voyant.
- MOI : Tu veux pas me donner un verre d'eau ?
- ASH : Non j'ai pas fini... Laisse-moi finir...
- MOI : Du coca ? Même Light...
- ASH : Il a pété les plombs, le mec...
- MOI : Comment ça ? Qu'est-ce qu'il a dit ?
- ASH : Ben que j'étais complètement folle avec mon ciseau rose... J'étais surtout ridicule ! De croire que c'était quelqu'un d'autre... On aurait dû en rire... Mais sa réaction hyper agressive, ben ça a fait dégénérer la conversation, et l'ambiance...
- MOI : Mais qu'est-ce qu'il a dit exactement... ? Qu'est-ce qu'il a fait ?
- ASH : Oh mais je sais plus moi...
- MOI : Rappelle-toi s'il te plaît...
- ASH : J'aurais pas dû te dire ça... Toute façon ça change rien.
- MOI : Mais si c'est hyper important...
- ASH : Laisse-moi réfléchir...

On peut appeler ça « remuer le couteau dans la plaie »... Mais c'est un début de preuve aux yeux des autres que c'est lui le fou et pas moi...

Ash m'a dit qu'elle tenterait de se rappeler, de se concentrer... Et elle a fini par écrire et décrire ce court instant. Et à dévoiler le passage qui manquait. De quoi faire froid dans le dos...

5 mai 2015

MARDI 5 MAI 2015 21H : L'AVEU (1/2)

Hier, Ash au détour d'une conversation m'a avoué quelque chose d'assez grave.
- MOI : Donc revenons au culte de l'Être Suprême de Robespierre...
- ASH : C'est pas un révolutionnaire guillotiné celui-là ?
- MOI : Si si... Dis donc...
- ASH : Tu me prends pour une cruche ou quoi ? La Bastille, 1889 !
- MOI : Mmmh... ça va tu me rassures.
- ASH : Dis, comment il va Rémy ?
- MOI : Ça t'intéresse ?
- ASH : Non pas vraiment...
- MOI : Alors pourquoi tu poses la question ?
- ASH : Pour savoir comment tu vas... T'as l'air d'aller bien, t'es normale.
- MOI : J'étais aussi normale il y a 5 mois...
- ASH : Non pas vraiment...
- MOI : J'étais soucieuse, tu peux comprendre ça !
- ASH : Non. T'as jamais vraiment expliqué pourquoi...
- MOI : Pfff, c'est du passé tout ça...

Parfois j'hésite à lui raconter. Mais ça ne vient pas. C'est pas un truc qu'on sort comme ça pour se soulager ou se confier. Parfois je me sens responsable... d'avoir encouragé Rémy, peut-être sans m'en rendre compte... de m'être défendue si violemment. Je crois que lui ne s'en veut pas du tout, c'est le monde à l'envers ! Mais il m'en veut... et ça renforce mes doutes sur les responsabilités de chacun et la répartition des culpabilités.

Raconter, c'est affronter la vérité qu'on pourrait me renvoyer en pleine figure. Pas prête... À défaut d'avouer moi, elle a fini par avouer, elle...

- ASH : Comme t'as l'air pas trop chelou en ce moment, il faut que je te dise un truc sur ton mec...
- MOI : Rémy c'est pas mon mec, ni mon ex...
- ASH : Ouais j'ai compris. Bon ! Ben quand j'en ai fait mon 4 heures...
- MOI : C'est joliment dit.
- ASH : C'était la nuit...
- MOI : Ah non, je veux pas de détails...
- ASH : C'était pas terrible, rassure-toi.
- MOI : M'en fous. Retour à Robespierre !
- ASH : On était dans la chambre de la fille des Vieux, ça puait la peinture dans ta chambre. Je dormais après... Et quand je me suis réveillée vers 5 h du mat', il était plus là. J'ai cru qu'il s'était barré comme tous les mecs après ça... Mais j'ai entendu du bruit qui venait de la chambre de tes Vieux. J'avais peur. J'ai pas bougé de mon lit et j'ai fait semblant de ronfler. Puis le bruit s'est déplacé dans une autre pièce...
- MOI : Mais tu m'as déjà raconté tout ça il y a quelques mois... (cf post du MERCREDI 31 DÉCEMBRE 2014 19H45 : LE MONSTRE DE LA SAINT  SYLVESTRE (2/3)) On en a déduit qu'il avait piqué les cigares du Vieux.
- ASH : Oui oui... mais j'ai un peu... comment dire... ?
- MOI : Embelli la vérité ? Exagéré ?
- ASH : Non pas tout à fait... j'ai plutôt tronqué l'histoire... ou atténué...
- MOI : Y'en a encore plus ?
- ASH : Ben oui... J'aurais pas réagi comme ça si je l'avais pris sur le fait en train de piquer un cigare...
- MOI : Il a tout pris, mais bon...
- ASH : J'étais pas sûre que ce soit lui alors j'ai continué à faire la morte...
- MOI : Non tu ronflais...
- ASH : Bref... Et l'intrus fouinait partout... J'entendais des mouvements de papier, de tiroir, des pas... J'ai regardé le réveil plusieurs fois et le petit manège a duré une heure. Jusqu'à ce qu'il revienne dans ma chambre. Et là j'ai cru qu'il allait me tuer !
- MOI : Il t'a menacée ???
- ASH : Mais non, mais je croyais que c'était un intrus ! Alors j'ai brandi une paire de ciseaux...
- MOI : Oh mon dieu !

Quelle horreur... bis repetita. Comme si le destin me riait au nez. J'ai commencé à défaillir...

4 mai 2015

LUNDI 4 MAI 2015 12H35 : L'APAISEMENT

J'étais sur le retour de courses chez Franprix, les bras chargés... Je baissais la tête avec le poids du monde sur mes épaules. Quand j'ai entendu une voix se rapprocher de moi... : « Sarah tu veux que je t'aide ? »

Quand j'ai relevé la tête, je n'ai pas pu m'empêcher de faire tomber mes sacs de courses face à la surprise... M. Rinaldi ! Le père de Marco et Alyssa... Le fils de la Mamie.
- M. RINALDI : Laisse-moi t'aider...
- MOI : Vraiment ?
- M. RINALDI : Donne-moi au moins un sac... Celui-là... Avec les pots de Nutella au-dessus...

J'ai accepté de bon cœur. Je croyais qu'il allait me les déposer au pied de l'immeuble.
- MOI : Merci Monsieur...
- M. RINALDI : Attends je vais t'aider à les monter...
- MOI : Vous inquiétez pas, je prends l'ascenseur jusqu'au 3ème puis je redescends.
- M. RINALDI : Tu nous en veux toujours, hein...
- MOI : Euh, c'est pas vous plutôt ?
- M. RINALDI : Moi ? T'en vouloir ? Elle t'adorait, ma mère... Je sais tout le bien que tu lui as fait. Tu restes gravée dans sa mémoire.
- MOI : Elle aussi, elle reste gravée...
- M. RINALDI : Il y a des rencontres comme ça qui ne s'expliquent pas. Elle a retrouvé quelque chose en toi. Je sais pas...

Gênée, j'ai commencé à prendre le sac de pots de Nutella de ses mains, mais il n'a pas voulu et a poursuivi dans l'ascenseur avec moi.
- M. RINALDI : Alors... tu nous en veux pas ?
- MOI : Je sais pas quoi vous dire. J'aurais voulu aller à son enterrement.
- M. RINALDI : Je crois qu'on a sous-estimé l'affection que vous avez l'une pour l'autre.
- MOI : Elle me manque beaucoup. J'arrive pas à accepter son départ de ce monde.
- M. RINALDI : Moi non plus, je ne l'accepte pas... et je m'en veux chaque jour que Dieu fait.

Une étrange conversation inattendue.

Il m'a clairement déstabilisée. J'avais déjà cette sensation que Marco ne m'en voulait plus. Mais de là à faire face aux excuses à peine voilées du patriarche...

Une fois la porte refermée, je me suis assise sur mon sac de pots de Nutella. Et plutôt que de me ruer sur la pâte à tartiner, j'ai versé une larme. Sans aucune envie d'huile de palme au sucre.

Le début de l'apaisement. Un an après la tête de cerf dans le four.

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Archives
Publicité
16 ans, grosse & moche!
Visiteurs
Depuis la création 26 166
16 ans, grosse & moche!
Catégories
Publicité