LE CALVAIRE - CHAPITRE I
À partir de là, ma notion du temps devient très vague. Il n'y a plus d'heure repère, plus de lumière, plus de son, plus de repas...
Je me réveille endolorie avec une migraine insupportable.
Je suis seule dans le noir, un noir étouffant sans trace qui pourrait me guider.
Je me sens tellement mal, que je me rendors.
Jusqu'à ce réveil où j'entends une porte claquer. Je réalise alors que mes mains sont attachées.
Je ne sais plus, je me mets à pleurer, je crois.
Je cherche du regard un mouvement, j'aiguise mes oreilles, mon nez... Rien, absolument rien. Je suis dans un monde aveugle, sourd et sans odeur.
Je crois que je me parle... « C'est la mort ? Je suis morte ? C'est fini ? ». Je répète ça plusieurs fois...
Puis l'instinct de survie prend le dessus... Il y a bien une odeur... la mienne ! Je transpire de partout. Et ma vessie commence à crier aux abois...
« Y'a quelqu'un ? S'il vous plaît ? Y'a quelqu'un ? »
Combien de fois l'ai-je dit ?
Bizarrement, je ne crie pas. J'ai trop peur du résultat. Quel étrange comportement...
Il n'y a pas de doute, je suis dans mon pire cauchemar, et le pire des cauchemars, c'est un cauchemar bien réel.