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16 ans, grosse & moche!
21 août 2015

VENDREDI 21 AOÛT 2015 17H50 : DÉPART À 18H19 QUAI 12

Me voilà un jour plus tard à la Gare de Lyon, 30 minutes avant le départ du train...

Il y a une heure environ David a trouvé des billets d'occasion sur Internet, des Prem's pas chers du tout alors que chaque aller est à plus de 100€ en ce moment.
- DAVID : On part ce soir !!! J'ai trouvé des billets...
- MOI : C'est génial... Ça va nous rappeler des souvenirs...
- DAVID : Oui presque...
- MOI : Presque ? Pourquoi ? On va au même endroit !
- DAVID : Ben on sera 3...

Et voilà la mauvaise nouvelle, je vais tenir la chandelle. Car ce n'est pas Ash qui nous accompagne... C'est sa nouvelle copine ! Et elle a un prénom insupportable... Cristal !

Mais ce voyage dans le Sud est avant tout un vrai pas vers mon destin... Car mon entrevue avec Rémy m'a offert un rebondissement inattendu. Sauf qu'avec lui on ne sait jamais si on mange du lard ou du cochon.

Cette entrevue a été empreinte d'émotion dans un cadre presque normal... Puisqu'on était dans le bureau du commandant de police. Pas de prison, pas de parloir.

Rémy avait l'air fatigué, son regard m'a tout de suite demandé pardon. Sans parasite. Cette sincérité brutale m'a un peu déstabilisée, je ne savais pas où mettre les yeux. Le Commandant est resté quelques instants pour tâter un peu l'ambiance... Et puis il s'est éloigné discrètement... Rémy a entamé la conversation avec de grands yeux rédempteurs...
- RÉMY : Le flic, il m'a dit que tu m'avais pas enfoncé... Il m'a dit que si j'évitais la prison, ça serait grâce à toi... Je suis désolé... J'ai jamais voulu que ça se finisse comme ça... Je savais que je devais brusquer les choses pour les dépasser... Tu comprends ?
- MOI : C'est fini maintenant...
- RÉMY : Non ça je veux pas... Promets-moi qu'on gardera contact.

Il me sort cette supplication avec les larmes aux yeux et me bouleverse...
- MOI : Ne me demande pas trop...
- RÉMY : On est comme un frère et une sœur... Et Madame Rondin c'était comme notre vieille tante... Nos parents nous ont lâchement abandonnés... J'ai plus que toi...

Heureusement que je n'ai pas que lui. Je casse le moment mélodramatique.
- MOI : Tu voulais me voir... ?
- RÉMY : Je voulais t'avouer quelque chose à ce moment-là... Et puis ça s'est mal terminé. J'étais à la pharmacie pour toi... Et voilà, la police était là pour moi. Tout ça à cause de ton pote là... Il a tout gâché ce con !
- MOI : C'est ça que tu voulais me dire ?
- RÉMY : Tu te souviens que tu m'as fait craquer à un moment...
- MOI : Quand on était ensemble ? Je sais plus... Faut dire que j'étais pas nette... à cause de toi.
- RÉMY : Tu parlais d'en finir...

Ça m'est alors brutalement revenu. C'était au début de mon incarcération... : cf post L'AFFRONTEMENT - CHAPITRE I

Je l'avais menacé de me suicider... et il avait fondu en larmes. Je ne sais pas pourquoi il revient là-dessus.
- RÉMY : Parfois je me dis que c'est mon destin...
- MOI : C'est pour ça que t'as pleuré alors, ce jour-là ?
- RÉMY : Je t'ai jamais dit comment mes parents sont disparus...
- MOI : Un accident... Je sais plus.
- RÉMY : Non... Je mens parce que j'ai honte de ce qu'ils ont fait... C'était volontaire.

Cette révélation me fait trembler et me coupe le souffle. Je crois comprendre que ses parents ont commis le pire. Oui, c'est le pire abandon qui soit. Comment survivre à ça ? Je suis choquée.

- RÉMY : Des gens de ma famille éloignée m'avaient plus ou moins lâché le morceau... Mais quand j'ai lu mon dossier à ma majorité, j'en ai eu le cœur net... Des années d'espoir qu'on m'ait menti pour que tout soit vrai à la fin... C'est dégoûtant de faire ça à un enfant, c'est criminel de faire des gosses pour se tirer une balle ensuite....

Toute réponse me paraît alors futile. Cette horrible vérité lui donne tous les droits et toutes les excuses... Et me renvoie à mes propres doutes et questions. J'imagine que c'est le lot de tout orphelin... Mais Rémy n'en a plus, il a la pire réponse qui soit. Et il doit vivre avec ça. Son existence est par défaut vouée au drame. Ses parents égoïstes en ont donné le ton.

Je n'ai pas pu m'empêcher de le prendre dans mes bras... Un geste de paix.

« Merci d'avoir partagé ça avec moi », lui ai-je soufflé à l'oreille.

Comment imaginer que notre duo fait originellement de menace, de peur et de risques finirait ainsi. C'était donc ça sa vérité... Elle le concernait... et pas moi.

Alors comment en suis-je arrivée dans une gare 24 heures plus tard ???

Au moment où le commandant s'apprêtait à mettre fin à notre entrevue, Rémy a réclamé une petite minute supplémentaire...

« Je sais peut-être quelque chose qui pourrait t'intéresser. Je pensais te donner cette info si notre voyage à deux se passait bien, dans mon appartement. Ça s'est pas fini comme je pensais... Mais aujourd'hui je crois que tu me comprends... Peut-être c'est rien du tout, peut-être tu sais déjà, peut-être tu t'en fous... J'ai entendu cette conversation quand j'étais avec Alyssa... »

Ça tenait en une phrase, en 3 mots... De quoi remettre en cause mon programme calme de ces prochaines semaines.

Avec une résolution tranchée à la clé : le seul moyen d'en avoir le cœur net, c'est de se rendre sur place... Là où j'ai eu des nouvelles pour la dernière fois... Des nouvelles qui m'ont toujours laissé un doute... Un doute partagé avec mes blogués. Trop d'indices...

Nous dormirons dans le camping où nous avons passé l'été 2013 avec David... Revival ! Ou nostalgie ?

Un pèlerinage... Une enquête... Avec j'espère des retrouvailles... là-bas ou ailleurs.

Si Rémy dit vrai, c'est le plus beau des cadeaux qu'il me fait.

Alors je vous laisse mes blogués pour un long moment, le cœur serré. J'aurais trop de mal à vous raconter la suite si tout ça tombe à l'eau à la fin. C'est un voyage pour moi seule même si je tiendrai de temps en temps la chandelle...

La mort de Mme Rondin nous a rendus si tristes, Rémy et moi... Peut-être de tout ça renaîtra la vie...

Ces 3 mots vont me hanter durant les prochaines heures... voire les prochains jours. Pourvu que cette attente ne dure pas trop longtemps. Il n'y a rien de pire que les espoirs déçus. Croisez les doigts mes petits blogués...

« Elle est vivante... »

« Elle est vivante... »

« Elle est vivante... »

...

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20 août 2015

JEUDI 20 AOÛT 2015 2H55

Hé oui... J'ai été recontactée en début de semaine...

Rémy voulait me parler avant d'être « transféré en préventive », enfin c'est ce que m'a dit le commandant de police. Il ne reste que quelques jours...

J'étais d'abord résolue à ne pas donner suite. Je me sens bien... voire très bien. Tout ça m'a soulagée d'un poids certes... Et donc justement, la page est tournée maintenant. Je n'ai pas envie de m'y replonger. Je n'ai plus de casseroles, plus de psychopathe qui rôde autour de moi à vouloir se venger du fait que la Terre est ronde et la Lune avec !

Mais Tatie B. la grande Pythie des rues et des bois a remué le doute en moi... à cela s'ajoute un commentaire très avisé d'il y a quelques semaines de ma fidèle Soso.

Alors j'ai accepté ce matin. Peut-être me donnera-t-il le secret qu'il voulait me révéler ?

En vérité, tout me paraît si clair, et il a déjà tellement parlé... que je ne vois pas ce qu'il pourrait m'apprendre d'autre... À part remuer la boue.

Allez courage. Allons lui dire adieu. Sans peur et sans reproche à la clé. Enfin j'espère...

PS : Bienvenue à Aquilon, le roi des mots et des maux... Je recommande son merveilleux blog...  http://fungnou.canalblog.comInterdit aux nuls en orthographe parce que sinon on comprend rien...

 

PS 2 : ça suffit les robots, parfois j'ai mille pages vues en une journée et que 3 visiteurs... Alors on arrête de spolier ma vie hein...

19 août 2015

MERCREDI 19 AOÛT 2015 22H55 : LA SAGESSE DES RUES

La « dame des rues » m'a recommandé de passer aujourd'hui pour trouver Josette... Enfin Tatie Balboa... Elle m'a aussi recommandé de passer plutôt en début d'après-midi et d'éviter les « sorties de bureau »... C'est le pic de visite ???

Je suis arrivée vers 14h30 avec une petite appréhension...

Tatie B. m'a sauté au cou. Visiblement sans rancune !

« Viens, ma petite belette, on va aller chez l'asiatique juste à côté, j'ai un petit creux... Il est en train de fermer mais pour moi il fait toujours une exception...»

Toujours ? Est-elle dans le quartier depuis longtemps ?

De quoi déjeuner une seconde fois pour moi...
- MOI : Je suis désolée pour l'autre jour... Je vois que vous m'en voulez pas trop...
- TATIE B. : Quand ça ??? Il faut dire que j'ai un peu changé de look... Il faut s'adapter...
- MOI : C'est fini le Bois de Boulogne ?
- TATIE B. : Mes filles sont entre de bonnes mains. Et puis il faut savoir se renouveler... C'est tranquille ici et adapté à mon âge. Il restait une petite place.

Je n'ose pas trop pousser les questions et elle n'ose pas trop s'étendre. Son univers est quand même un peu tabou...

Elle m'a ensuite demandé ce que je devenais... J'ai commencé à lui raconter mon année universitaire végétative... Puis après le riz cantonais offert par le patron visiblement très complice avec la Tatie, arriva le saké... Moi qui ne bois jamais, le sujet « Rémy » est alors sorti tout seul de ma bouche et comme une lettre à la Poste...

Et voilà ce qu'elle m'a dit spontanément : « C'est extraordinaire, mon petit chaton, on dirait un roman ! Il faut que tu écrives tout ça... Pour partager ! Je suis sûre que tu es douée avec les mots, tu t'exprimes tellement bien... »

Si elle savait... Mais elle n'était pas satisfaite du tout par la fin... « Y'a que le dénouement qui va pas... tout ça a un petit goût de queue de poisson ! Il faudrait l'inventer...»

Cette remarque m'a immédiatement fait penser à un petit post d'une de mes plus fidèles bloguées qui se reconnaîtra. Malheureusement, la réalité ne se finit pas comme on le voudrait... Parfois, ça ne se finit ni bien, ni mal, ça ne se finit pas...

Voyant que tout ça me perturbait (l'alcool avec !!!), Tatie B. s'est alors permis quelques questions innocentes... : « Je me souviens, ma petite belette, que tu m'avais présentée à ta copine délurée l'année dernière juste avant ton bal de promo, elle était tellement drôle et tellement bête ! Un vrai bonheur ! Comment va-t-elle ? Et ce jeune homme avec qui tu courais l'autre jour... qui est-ce ?... »

Pas si innocentes que ça, les questions... Avec un drôle de questionnement sous-jacent...

C'est vrai ça... J'ai eu aucun mal à mélanger Ash avec Tatie B il y a un an lors d'un relooking express pré « queen prom »... Mais avec David, j'ai pas réussi...

Restons-en là sur ce sujet marécageux.

Je n'ai toujours pas osé lui demander si finalement Tatie B. s'appelait vraiment Josette...

Mais surtout le sentiment de « fin inachevée » me travaille... D'autant plus que cette « fin » est récemment venue à moi... Elle a peut-être un sixième sens, la Tatie... ou alors c'est la sagesse légendaire des rues !

18 août 2015

MARDI 18 AOÛT 2015 11H50 : DAME DES RUES

Cette rencontre avec le vieux monsieur m'a donné des ailes... Et l'envie de rattraper les choses avec Tatie B., croisée rue de B. il y a quelques jours... B. B. B.....

Alors j'y suis allée lundi midi... Personne.

Puis lundi vers 16h... Ses collègues étaient là : trois dames mûres, élégantes qui font le piquet sur le pas de porte en lisant des magazines... J'ai pas osé leur parler.

Puis lundi vers 19h... Ses collègues pliaient bagage. L'une d'elle m'a fait signe de venir vers elle... : « Tu cherches quelqu'un ? Je t'ai vue 3 fois aujourd'hui... Il y en a d'autres qu'on voit passer 10 fois dans la demi-heure... ça c'est sûr, mais t'as pas le profil ma petite chérie ! Chuuuutttt, c'est plutôt des hommes... »

La dame des rues m'a fait sourire. Et elle avait l'air si gentille...

- MOI : Je cherche une dame qui s'appelle Tatie Balboa...
- LA DAME DES RUES : Quel joli surnom... Mais ça me dit rien.
- MOI : Je suis passée l'autre jour, mais je l'ai pas vue... enfin pas comme j'aurais voulu...
- LA DAME DES RUES : Mais peut-être que tu cherches Josette ?
- MOI : Josette ?
- LA DAME DES RUES : Josette m'a raconté l'autre jour qu'une jeune fille qu'elle aimait bien avait fait semblant de pas la voir...
- MOI : Oh mon Dieu ! C'est Josette...
- LA DAME DES RUES : Je lui dirai que t'es passée... Elle est de repos aujourd'hui. T'inquiète pas ma chérie... Elle comprendra. On a toutes connu ça... On fait pas un métier de prestige... même s'il est nécessaire...

C'est horrible. Tatie Balboa s'appelle Josette...

17 août 2015

LUNDI 17 AOÛT 2015 20H45

Le volcan l'autre jour... C'est tellement pas moi.

Et en même temps, mon discours, c'est tellement moi.

Je ne me ressemble plus en ce moment. C'est peut-être pour le meilleur...

En effet, aujourd'hui, je suis tombée sur quelqu'un qui m'a reconnue... mais pas moi...

Un vieux monsieur est venu me parler... J'ai d'abord cru que c'était un vieux pervers qui venait draguer... Mais non pas du tout.

« Excusez-moi, je veux pas vous déranger... Je veux simplement vous dire que vous avez été formidable l'autre jour dans la boulangerie... Tout le monde pense comme vous. C'est une emmerdeuse... Je le dis tout le temps à ma femme... On fait la queue à deux, parce qu'on sait que ça va durer des heures, alors au moins en couple, c'est plus sympa. Enfin bref... On a raconté à tout le monde ce qui s'est passé... Et vous savez quoi, les langues se délient, tout le monde la déteste ! Ma femme et moi, on vous souhaite plein de courage...»

J'ai pas arrêté de le remercier. C'était le monsieur qui était devant moi dans la file samedi.

Depuis dimanche, la boulangerie est fermée... Elle a battu en retraite !!!

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16 août 2015

DIMANCHE 16 AOÛT 2015 18H10 : VOLCANO (2/2)

Trois années à supporter ses insinuations... son mépris... ses cancans malsains... sa lenteur en caisse... son racisme latent... son esprit étriqué dans son petit quartier inamovible... sa radinerie... son inflation permanente des prix... et surtout sa capacité à réécrire en permanence la vérité pour montrer à ses sujets qu'elle est la seule à la connaître.

Je n'en pouvais plus.

Je suis alors sortie du rang, bouillonnante de haine. Et visiblement, ça a eu son effet... La file s'est retournée vers moi, la boulangère s'est tue avec un regard noir dans ma direction et un soupir... Tout le monde attendait la suite... Il ne fallait pas les décevoir...

Lave, cendre, scories, fumée... Splash !

« Je vais pas me taire cette fois-ci. C'est une fois de trop. Et vous osez gloser devant moi comme ça ? Mais qu'est-ce que vous savez de moi ? Hein ? D'où vous tenez tout ça ? Et puis après vous vous permettez de répandre la bonne parole comme ça dans tout le quartier ? Mais vous passez votre temps à fabriquer des histoires débiles sur tout le monde... Alors quand c'est pas moi dont vous parlez, je peux rien dire... Mais là quand vous commencez à blablater sur moi... sur votre locataire, Rémy... Vous inventez tellement de conneries à la minute... Je crois qu'il y a que des conneries qui sortent de votre bouche... Et tout le quartier se passionne pour vos élucubrations. Vous êtes pi-toy-able, vous êtes toxique. Vous le savez ça ? »

Je réalise que l'assemblée suit assidûment mon discours, les bouches sont toutes bées. Cette fraction de silence redonne l'occasion à la pie de l'ouvrir en grand : « Je vais vous demander de partir et de jamais revenir mettre les pieds ici. Vous êtes pas la bienvenue, ni dans cette boulangerie, ni dans ce quartier. »

Et toc, le volcan manque de s'éteindre suite à un fort coup de vent à l'odeur de levure boulangère... Ses mots ont l'air solides... Mais elle ne l'est pas. Elle tremble... Le volcan reprend le pouvoir dans un silence religieux... Le public a conscience que le dernier acte du sermon se joue maintenant...

« Vous croyez vraiment qu'on vient vous écouter déblatérer ? On vient parce que votre mari fait du bon pain, des bonnes pâtisseries et des bonnes viennoiseries. Mais vous, vous faites quoi hein ? Vous servez à quoi ? Vous savez rien... Tellement rien... Vous croyez que j'ai manipulé votre pauvre petit locataire chéri que vous aviez si bien sélectionné ??? Ouvrez grand vos oreilles, la mégère ! Il y a 3 ans le gentil Rémy a failli me violer. J'ai réussi à me défendre. Il y a 6 mois il a recommencé. Il y a un mois, il m'a kidnappée pendant 4 longs jours où je ne savais pas si j'allais m'en sortir. Il m'a droguée. Il m'a avoué qu'il me surveillait depuis presque 3 ans... 3 ans où vos putains d'yeux de fouine n'ont rien vu. Vous avez rien vu. Et ce type-là, que vous avez fait rentrer dans la bergerie... Il a poussé la femme de ma famille d'accueil... Vous vous souvenez de ça hein ? »

La lave est en fusion et dévaste tout le paysage...

« Ah oui, ça vous en bouche un coin... hein ! Il l'a poussée dans l'escalier... mais j'imagine que vous avez raconté à tout le monde que c'était moi ? Vous étiez là dans l'escalier hein ? Vous vous emmerdez tellement dans votre vie de boulangère étriquée que vous êtes prête à inventer tout et n'importe quoi pour vous donner des frissons... J'espère que tous vos clients m'écoutent et vont répéter ce que je viens de dire à tout le quartier. »

Elle n'ose même plus me regarder... : « Sortez maintenant ! »

Non, il me reste une dernière estocade...

« Et moi j'aurais séquestré cette pauvre Mme Rinaldi ? Vous croyez sa famille qui a affirmé qu'elle avait Alzheimer ? Et bien c'est faux ! Demandez à la police, demandez tout à la police ! Elle n'a jamais eu Alzheimer, tout ce qu'elle disait était vrai. J'aimerais qu'elle soit encore vivante pour vous remettre à votre place. Pour de bon devant tous vos clients. Parce que votre vie, c'est que ça... c'est vos clients. »

Je suis partie, calme et sereine. Soulagée d'avoir enfin lâché les vannes du volcan après tant d'années de grondement sourd. Un soulagement qui tranchait avec l'émotion et la rage qui m'a animée durant tout ce monologue.

C'est décidé, j'arrête les pains au chocolat. De toute façon, ils ne seront jamais aussi bons ailleurs...

15 août 2015

SAMEDI 15 AOÛT 2015 17H45 : VOLCANO (1/2)

Je ne comprends pas, mon voisinage devrait être en vacances et ma boulangère avec...

Mais non : elle est désespérément ouverte, et le tout Paris s'y presse encore. En plein milieu de l'après-midi, une file d'attente improbable sort de la boulangerie.

J'ai faim et je ne me décourage pas. Je me positionne courageusement dans la file. J'entends même une discussion impatiente devant moi... Un couple de personnes âgées...
- LUI : Elle est indécrottable...
- ELLE : Pourvu qu'elle m'en garde un peu...
- LUI : Tu parles, elle est soûlante... Toute cette file... C'est de sa faute !
- ELLE : Ben oui, son bon pain ça se mérite...
- LUI : Tu parles plutôt de ses ragots qui se méritent.

Difficile de ne pas comprendre de qui ils parlent. Toujours la même pie... Si elle ne racontait pas sa vie à tout le monde, elle ferait deux fois plus de chiffre d'affaires.

Une dizaine de minutes plus tard j'entrevois enfin l'intérieur de la boutique... Et la pie est effectivement en train de piailler... Et malheureusement, j'entends tout...

- LA CLIENTE : Non... Ça c'est vraiment pas de chance...
- LA BOULANGÈRE : On connaît jamais les gens... C'est une bonne leçon... Je dois refaire tout l'appartement partout...
- LA CLIENTE : Ah bon ? Mais pourquoi donc ?
- LA BOULANGÈRE : Il a mis son truc partout-partout... Il l'a cloué... Le mur est défiguré. Ça a fait des trous comme du gruyère... Ça va me coûter un bras, tout ça... Ça vous fera 18 euros et 80 centimes... Merci bien...

Mmmhhh... Je me demande de qui la pie est en train de parler...

La cliente en cours laisse sa place à une autre... Ben oui, faut quand même servir un client par demi-heure, hein... Sinon on s'en sort plus. Vive la productivité !

- LA CLIENTE SUIVANTE : Ben dites donc, vous êtes bien à plaindre...
- LA BOULANGÈRE : À qui le dites-vous ! Ma brave dame.
- LA CLIENTE SUIVANTE : Et pourtant, vous sélectionnez bien vos locataires...
- LA BOULANGÈRE : Ah ben ça... Mais c'est l'autre qui lui a fait tourner la tête...
- LA CLIENTE : L'autre ? Ils étaient deux ?
- LA BOULANGÈRE : Bien sûr... Mais ça on me l'avait pas dit. Elle lui collait au cul. Une vraie sangsue... C'est elle qui l'a fait tourner au vinaigre...
- LA CLIENTE : Ah bon ? Elle a pas l'air comme ça...
- LA BOULANGÈRE : Détrompez-vous... Un vrai calvaire cette fille. Vous connaissez les Rinaldi, les propriétaires du bar ?
- LA CLIENTE : Ah oui des gens bien comme il faut...
- LA BOULANGÈRE : Ils pourraient vous en raconter sur elle... Elle leur en a fait baver.
- LA CLIENTE : Mais quoi par exemple ?
- LA BOULANGÈRE : Leur pauvre mère qui avait Alzheimer... Cette fille-là, elle l'a séquestrée pendant des mois ! Alors après étonnez-vous qu'elle emprisonne mon locataire chez lui pendant 2 semaines...
- LA CLIENTE : 2 semaines ? J'avais entendu moins...
- LA BOULANGÈRE : Elle le harcelait depuis des mois... Il était un peu faible... Et elle le manipulait...
- LA CLIENTE : Elle cache bien son jeu !
- LA BOULANGÈRE : Pas tant que ça... Je l'ai jamais sentie... J'ai le nez pour les nids à emmerdes...

Évidemment... Elle ne m'a pas vue derrière l'interminable file... En temps normal j'aurais laissé couler...

Mais le volcan est rentré en éruption. Et il a tout détruit sur son passage...

13 août 2015

JEUDI 13 AOÛT 2015 20H05 : IMPÉNÉTRABLE

Je ne sais pas trop ce que j'ai fait pour mériter ça...

Avait-il besoin d'en parler alors que je m'en souvenais même pas ?

J'imagine que c'était une excuse pour me dévoiler le reste...

On sortait du cinéma avec Ash et David...

- ASH : Je vous laisse mes petits tourtereaux...
- DAVID : Tu peux rester...
- MOI : Tu peux aussi partir...

Ça tombait bien, j'avais envie de relancer David sur le sujet qui me turlupine... Tout en marchant tranquillement sur le chemin du retour...
- MOI : Alors t'as réfléchi ?
- DAVID : À quoi ?
- MOI : Ben à revenir dans la coloc'... Ça serait tellement bien de se serrer tous les coudes maintenant que le big bang est passé... Alors t'en penses quoi... ? Qu'est-ce qui te gêne ?
- DAVID : Ben... C'est compliqué... J'ai une vraie copine maintenant...
- MOI : Ben c'est pas grave, ça change rien...
- DAVID : Ouais... C'est mieux que je garde ma chambre de bonne... pour nous deux.
- MOI : On te laissera tranquilles, Ash et moi...
- DAVID : Non... J'ai dû raconter à ma copine ce qui s'est passé entre nous...
- MOI : Bah, il s'est pas passé grand chose... Et puis ça date maintenant !
- DAVID : Ben pas tant que ça... C'était il y a un mois quand même...
- MOI : Euh... Tu as dormi à côté de moi c'est tout.
- DAVID : C'était pas là...
- MOI : Ben quand ? Je deviens folle ou quoi ?
- DAVID : Peut-être que t'as oublié... Ça serait normal...
- MOI : Faut que t'accouches là... Tu me fais peur.
- DAVID : Quand je t'ai récupérée à la sortie... Et que tu es venue dans mes bras...

Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait... Je ne me souviens de rien.

- DAVID : Quand tu t'es jetée dans mes bras...
- MOI : Ben tu m'as prise dans tes bras...
- DAVID : Oui si tu veux...
- MOI : C'est tout ? Parce que si c'est que ça...
- DAVID : Tu m'as embrassé...
- MOI : Ah bon où ça ?
- DAVID : Dans le cou... puis sur la joue... puis sur les lèvres...

Hein ? Quoi ? Malheureusement David n'inventerait jamais une histoire pareille... J'ai plus confiance en lui qu'en ma mémoire...

Je suis devenue rouge pivoine. Complètement atterrée par moi-même...

Je n'ai plus été capable de lui dire un mot jusqu'à notre bise d'au revoir il y a une heure.

Je suis dans ma chambre, dans une colère sombre. Mais je ne sais pas bien pourquoi... et à qui j'en veux.

Mon cerveau est définitivement impénétrable.

11 août 2015

MARDI 11 AOÛT 2015 17H45 : PLOUF REPETITA

Je viens de penser que c'est la première fois qu'il se passe quelque chose en août sur mon blog ! Vous en avez de la chance mes petits blogués...

Enfin c'est vite dit... vu ce qui se passe !

Je rêverais d'avoir des vacances, mais j'ai décrété que j'avais assez glandé comme ça toute l'année et qu'il fallait que je me ressaisisse...

J'ai donc mis en ligne quelques photos du Chat sur Teenie en espérant avoir plus de succès... Nada. Je crois que la mode des Grumpy Cats est passée...

Ensuite, je me suis résolue à réviser cette dernière épreuve de 1ère année que je n'ai pas eue et que je devais rattraper en juillet mais j'ai eu un petit empêchement de dernière minute... Lol.

- ASH : Tu viens à la piscine avec moi ? J'ai trop chaud...
- MOI : J'aimais déjà pas ça au lycée...
- ASH : Y'aura peut-être des beaux maitres-nageurs...
- MOI : Y'en a qu'un qui m'intéresse...
- ASH : Mais c'est déjà pas mal...
- MOI : Enfin plutôt qui m'intéressait... Je vais rester ici je pense.
- ASH : Ah non, tu enfles à vue d'oeil !

Voilà un argument de poids...;) Depuis la sortie « du Loft » ou « de la Maison des Secrets » ou du « Château » (les fans comprendront), j'ai faim tout le temps.

Donc...

Trente minutes plus tard, me voilà à la piscine de Champerret, avec mon maillot rose... alors que je m'étais promis de me débarrasser de cette couleur maudite... J'aurais dû me douter qu'elle allait me porter malheur...

Il y avait du monde pour un 11 août déserté par tous les Parisiens... sauf les pauvres !

Du coup j'ai cherché la ligne qui était la moins encombrée... Mais c'était au milieu de la piscine. Je ne pouvais pas me faufiler discrètement dans la ligne en m'asseyant sur le rebord... Pas très flatteur pour les bourrelets.

J'ai vérifié qu'il y avait personne à un mètre et j'ai sauté... Et plouf.

Bien mal m'en a pris...

Quand je me suis relevée, enfin quand j'ai sorti la tête de l'eau toute ébouriffée (oh la vilaine qui a oublié volontairement de mettre son bonnet rose), j'ai vu que l'assemblée s'était retournée vers moi...

Ai-je provoqué un tsunami ? En tout cas, Ash était pétée de rire au loin...

C'est là que j'ai compris...

« T'as pas maigri toi ! T'es aveugle ou quoi ? Tu pourrais faire gaffe, j'étais juste en dessous. »

Oh coquin de sort (oui je viens d'apprendre cette expression du Sud-Ouest... en regardant « L'Amour Est Dans le Pré »)... Le grand retour de la Reine des Pestes !!!
- ALYSSA : Il t'a crevé les yeux ou quoi Rémy ?
- MOI : De quoi tu parles ?
- ALYSSA : J'ai entendu des choses sur toi...
- MOI : Faut pas écouter les ragots.
- ALYSSA : T'inquiète que je les écoute pas ! J'imagine que c'est toi qui les as fait courir...
- MOI : Je vois pas où tu veux en venir...
- ALYSSA : Tu sais plus quoi inventer pour te faire mousser... Un enlèvement pendant 4 jours ? Dans un appartement calfeutré de mousse ? Par Rémy ? T'essaies de nous faire gober des couleuvres ? Ou des mouches...
- MOI : Libre à toi d'y croire ou pas, je m'en fous...
- ALYSSA : Toujours aussi pathétique hein... Et en plus tu viens bouffer mes restes...
- MOI : Rémy ? Tes restes ? C'est plutôt toi ses restes... Il m'a tout raconté, c'est pas glorieux.
- ALYSSA : Qu'est-ce qu'il est allé baver ce petit con ? Oh puis je m'en fous...
- MOI : Bah moi aussi je m'en fous, alors nage !
- ALYSSA : Ben c'est toi qui est venue t'écraser comme une baleine en fin de vie sur moi...

Je ne sais pas ce qui m'a pris... Je me suis mise à nager, et je lui ai volontairement donné un coup dans les jambes.

« Aïe ! Connasse !»

Un échange de haut vol... cette nana m'a toujours tirée vers le bas !
Un coup bas, pas digne de moi... J'ai l'impression de revenir au lycée... C'est un vrai Plouf Repetita.

9 août 2015

DIMANCHE 9 AOÛT 2015 23H45 : SNOBER

Les marathons dominicaux ont repris... David me traîne sans scrupule sur ses courses parisiennes... Et là où nous courrions 20 minutes il y a encore un an, désormais le jogging prend des allures d'expédition avec des durées de 45 minutes et un retour en métro !

Aurait-il à l'esprit de me faire perdre quelques kilos ???

Mais c'est aussi le signe que la disette amicale a pris fin avec l'événement de début juillet. Ash revit plus ou moins officiellement à la maison. Et David n'est jamais loin...

C'est un peu comme si la parenthèse du premier semestre 2015 n'avait jamais eu lieu.
Sauf que je suis bien plus courageuse désormais...
- MOI : Bon y'a toujours de la place si tu veux revenir...
- DAVID : Euh où ça ?
- MOI : Ben dans l'appart'... Le retour des colocs quoi !
- DAVID : Ah... ça... OK... je vais y réfléchir...

Étrange, il avait un « non » sur le bout de la langue.

Lors de notre jogging nous sommes passés dans une rue que je ne connaissais pas, on va l'appeler la rue de B...

B... comme le nom d'une ville d'Europe... B... comme Balboa !!!

Vous souvenez-vous de Tatie Balboa ??? Je l'ai rencontrée dans le Bois de Boulogne quand je passais mon bac de sport... Et grâce à son équipe de fines demoiselles exotiques, on s'est récupéré, moi et les deux Segros, un 16 en orientation ! La meilleure note... Un miracle !

Cf post du VENDREDI 29 NOVEMBRE 2013 16h35 : LA PANTHERE, SAMEDI 30 NOVEMBRE 12h30 2013 : DESORIENTATION SUITE & PRESQUE FIN... et enfin DIMANCHE 1ER DECEMBRE 2013 17h20 : EPILOGUE.

Tatie Balboa, je l'ai ensuite revue le soir juste avant ma soirée de fin d'année où elle est venue chez moi m'embellir un peu alors que j'ai toujours été un cas gravement désespéré...

Cf post du SAMEDI 12 JUILLET 2014 10H25 : LA BONNE FÉE puis SAMEDI 12 JUILLET 2014 20H : LES BONNES FÉES !!!

Et elle était là, ce soir, à l'encadrement d'une porte avec un livre en attendant... le chaland ? Et j'ai alors réalisé qu'elle n'était pas seule... À chaque porte, sa petite dame...

Mais avec David, je ne me sentais pas trop d'aller la voir... Une fois sa porte dépassée, j'ai entendu sa voix hurler dans mon dos...

« Ma petite belette... ? Sarah chérie ? Ouhhhhhh ? Elle est sourde ou quoi ? »

J'ai fait semblant de ne pas l'entendre...
- DAVID : Y'a pas une fille qui t'appelle ?
- MOI : Non, je crois pas... Bon on accélère ? Si t'en es capable...

Shame on me ! Oh quelle honte !!! Honte sur moi d'avoir snobé Tatie B... Est-ce que Cendrillon aurait snobé sa bonne fée ??? Elle serait restée simple souillon sans sa marraine...

Mais qu'est-ce qui m'a pris ?

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