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16 ans, grosse & moche!

1 novembre 2013

VENDREDI 1er NOVEMBRE 16h55

Sur le chemin du KFC, j'ai rencontré Marco qui avait l'air tout excité au téléphone. J'ai fait profil bas car généralement on est capable de lire mon visage comme un livre, et il pourrait tout de suite comprendre qu'il a une fête surprise ce soir à 19 heures.

Il est de l'autre côté du trottoir, je lui fais un petit signe, il me répond discrètement mais se retourne comme s'il voulait masquer sa conversation.

De mon côté je rougis, message limpide de mon corps qui avoue que j'ai quelque chose à cacher. Et je préfère m'enfuir en vitesse avant de me faire prendre.

En plein job, Yunso est venu me voir pour que je mette 10 euros dans la cagnotte... meilleure idée de cadeau que j'ai eue !!!

Je finis à 18h mon job aujourd'hui et je n'ai qu'une heure pour me préparer. Yunso m'a dit qu'on devait se tenir prêts vers 19h et qu'il est censé rentrer vers 19h15-30 avec un pote qui est dans la combine. J'adore...

Mais est-ce que Alyssa sera là ce soir ?

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31 octobre 2013

JEUDI 31 OCTOBRE 22h55 : MES PREMIERES FOIS...

Les premières fois sont éternelles... n'est-ce pas ? Hé bien aujourd'hui j'ai vécu de nombreuses « premières fois » en une journée...

Oh non, rien de romantique...

J'ai reçu mon « premier » salaire... sous forme de chèque ! J'ai dû aller le chercher. Encore une fois le poulet ne m'a pas du tout fait envie. Mais en voyant le montant de mon chèque, j'ai fait les yeux ronds !!!

Jamais je n'ai eu une telle somme en une seule fois. Jamais on ne m'avait fait de chèque auparavant.

Et le manager du fast-food m'a incitée fortement à ouvrir un compte en banque, il n'a pas que ça à faire de rédiger des chèques. 17 ans et pas de compte bancaire... ça craint du boudin. Ce que j'ai fait... je suis allée dans une banque, n'importe laquelle, en fait celle qui est juste à côté de chez moi.

En agitant mon beau chèque à l'entrée ! Bon il y a quelques formalités que j'avais passées à la trappe. J'ai besoin de l'autorisation de mes parents ! D'où ce que je réponds à chaque fois et qui marche à tous les coups : « J'en ai pas ! »

Et là le banquier (ou plutôt la secrétaire de l'accueil) a limite les larmes aux yeux : « Oh mais vous êtes émancipée ? »

Je ne sais pas ce que ça veut dire... et la secrétaire me prend encore plus en pitié : « Et votre tuteur légal ? ». Ça doit être Rondin, mon assistante sociale. La secrétaire a tellement pitié de moi qu'elle prend mon chèque, ouvre mon compte immédiatement et me demande si je voudrais une carte de paiement ou une carte de retrait une fois l'autorisation complétée... Ça me fait rêver et j'acquiesce pour la carte de paiement...

En effet à mon âge je suis la seule à ne pas avoir de carte bancaire... ou alors je suis dans un lycée de bourges !

En tout cas je peux déjà toucher de l'argent du chèque... je lui demande 10 euros. Et à ce moment-là, elle fond totalement : « Vous êtes tellement raisonnable, c'est trop mignon... ma fille c'est tout l'inverse... »

Elle me donne mon petit billet, et là je craque. Moi qui me moquais de cette secrétaire d'accueil toute gnangnan, je suis la première à m'émouvoir pour un billet de banque. Je fonds en larmes et elle vient me consoler dans ses bras alors que 4 personnes attendent derrière moi.

Un client pressé casse ce moment d'émotion : « Bon, les effusions familiales... ». Il croit que c'est ma mère ?

La secrétaire me dit de revenir la voir très vite avec l'autorisation et qu'elle aura tout pour moi. J'ai l'impression d'avoir égayé sa journée... surtout si elle se tape des ronchons comme l'autre client pressé...

Ils sont tous aussi gentils les banquiers ?

Bon ça me fait 3 « première fois » déjà : premier salaire, premier chèque reçu, premier compte bancaire...

Ouh j'en oubliais une quatrième : ma première fête d'anniversaire !! Enfin la 1ère où je suis officiellement invitée. Et c'est demain... C'est la fête surprise pour Marco. Ce qui est encore plus drôle c'est que Yunso et Kamil lui font croire qu'ils sont partis en week-end et qu'il est tout seul pour ces 3 jours... J'ai hâte de voir son visage lors de la surprise...

Malheureusement ça va me faire une 5ème « première fois » : l'achat d'un cadeau d'anniversaire, c'est la première fois de ma vie. Et pour un garçon de 22 ans... avec 10€... mais qu'est-ce que je vais trouver ? Et demain c'est férié, tout va être fermé !!! Y'aura peut-être pas de 5ème « première fois »...

4 c'est déjà pas mal...

30 octobre 2013

MERCREDI 30 OCTOBRE 20h40 : MURMURER A L'OREILLE DES CHIENS

S'il y a bien quelqu'un d'important dans ma vie et dont je n'ai pratiquement pas parlé depuis mon retour début septembre, c'est le Chien, mon Chien.

Il ne semble plus avoir mal, ça signifie que plus personne ne le bat. Ça va avec le changement de personnalité de l'horrible Vieille, j'imagine. Tant mieux, c'est un souci en moins.

Ce vieux cabot m'accompagne beaucoup : dans l'appart' il me suit à la trace et vient toujours s'allonger à un mètre de moi. Quand je sors les poubelles, j'en profite toujours pour l'emmener visiter le caniveau ou la ruelle derrière l'immeuble. Quand je vais au café retrouver la Mamie, il vient discrètement avec moi et se cache sous la table car il doit sentir qu'il n'est pas tout à fait le bienvenu. Mais avec la Mamie aux commandes, tout est permis pour moi dans ce bar. Quand je vais me balader, il me suit, mais difficilement, il s'essouffle vite. Quand je pars le matin à l'école, il ne comprend pas que je ne le laisse pas me suivre. Même déchirement quand je vais au cinéma.

Il soupire beaucoup comme si la vie lui pesait un peu. Il a le regard un peu vide. Et parfois il a quelques tremblements, notamment quand il se met debout après un long sommeil. La dernière fois que je l'ai vu vif et sautillant, c'est quand je suis revenue de ma cavale. C'était début septembre. Depuis il se laisse un peu vivre...

Tiens il vient de lâcher une grosse caisse... quand je vous disais qu'il se laisse aller.

Je le vois décliner un peu. Et pourtant c'est mon ami le plus fidèle depuis mon arrivée il y 14 mois. Il ne m'a jamais déçue. Et pourtant moi j'ai dû le décevoir en ne voyant pas sa détresse à mon arrivée, en l'abandonnant aux Vieux cet été.

C'est absolument cucu, mais j'aimerais qu'il me parle, qu'il me raconte tous les mystères de cet appartement. Et je dois avouer que je lui parle de temps en temps. Parfois même à l'oreille afin que les Vieux ne m'entendent pas.

Et pourtant je n'ai jamais eu le coup de foudre avec les animaux de mes précédents foyers. Ni avec les chats indifférents et nonchalants des familles d'accueil, des félins au poil touffu et au corps tout gras. Ni avec les chien-chiens à leur mémère, au poil brillant et lustré et à la silhouette microscopique.

Mais celui-là m'a tapé dans l'œil par sa mocheté naturelle, puis a fini par me taper dans le cœur.

Alors mon Toutou, que penses-tu au fond de toi ? Quels secrets caches-tu ? Que souhaiterais-tu me dire avant qu'il ne soit trop tard ?

Je me mets alors à lui murmurer à l'oreille :

« Qu'est-ce qu'ils cachent les Vieux dans la pièce du fond ? Hein ?»

« Est-ce que tu as connu la fille des Vieux, Émilie ? Hein ?»

Lui qui vit ici depuis si longtemps doit tout savoir...

Mais il soupire... et se rendort contre mon pied.

Je suis pas aidée... J'aimerais lire dans ses pensées et au fond de son cœur, mais rien ne me vient.

J'ai au moins la confirmation que je n'ai pas le même secret que Florine de Secret Story qui « parle avec les animaux ». Ouf je suis normale... ou presque. Je suis seulement un peu gâteuse... avec le Chien, mon Chien.

Hé c'est l'heure... Je vais voir Fais pas ci Fais pas ça la nouvelle saison sur F2. Ça n'intéresse visiblement personne ici...

« C'est quoi cette bêtise que tu veux nous faire regarder ? » , balance le Vieux.

« Ouh j'ai envie d'aller me coucher, c'est trop bête pour moi cette série », grogne la Vieille.

C'est sûrement plus drôle, et plus fin que ces deux balourds ternes.

Ah si, quelqu'un s'intéresse à la série... quelqu'un vient me rejoindre sur le canapé... c'est le Chien qui vient se coller à moi en boule ! C'est tout ce que je désirais.

29 octobre 2013

MARDI 29 OCTOBRE 19h55 : ORIGINES

De fil en aiguille, je me suis posée des questions sur mon prénom. Qui l'a choisi ? Mes vrais parents ? Mme Rondin mon assistante sociale ? Je ne connais pas l'histoire de mon prénom. Je sais simplement que mon nom de famille vient de nulle part et que les orphelins sans origine récupèrent un prénom comme nom de famille.

Je me demande de quelle origine est mon prénom et si ça a une quelconque valeur.

Mme Rondin m'a promis que je saurai tout ce qu'il y a à savoir le jour de mes 18 ans. Mais elle m'a déjà prévenue qu'il n'y avait pas grand-chose à savoir. J'ai quand même hâte...

Ce dont je suis sûre c'est que je viens d'un pays où les femmes sont grosses et moches. Ça me dit rien...

29 octobre 2013

MARDI 29 OCTOBRE 16h45 : FEUX DE LA NULLITE

S'il y a bien une chose qui me déçoit profondément en ce moment, un truc qui me décourage et qui remet en cause toutes mes valeurs...

... c'est la nullité des histoires des Feux de l'Amour !

Impossible de faire l'impasse... Débrief à 15h11 au Rialto avec la Mamie, tout aussi impatiente de déverser son dégoût :

- MOI : Non mais vous vous rendez compte ! La fausse Lauren et la fausse Emily se retrouvent pour comploter...

- MAMIE : Et là je perds le fil...

- MOI : La fausse Lauren est en fait l'ancienne infirmière de la fausse Emily.

- MAMIE : Mais pourquoi ? Elle est malade ?

- MOI : Mais non ! Quand Patty s'est fait transformer le visage par un chirurgien esthétique, elle avait une infirmière, Sarah Smith. Sarah s'est fait transformer le visage par le même chirurgien...

- MAMIE : C'est le Dr Montoya !

Hein ? Je viens de vérifier, elle a raison. Il faut dire que parfois sa mémoire a des accès de fulgurance. Comment a-t-elle retenu ce détail insignifiant ?

- MOI : Le pire c'est que Sarah, la fausse Lauren, est la sœur de Sheila qui s'était déjà fait transformer le visage pour ressembler à Phyllis...

- MAMIE : Elles se sont toutes fait refaire par le Dr Montoya ! J'aimerais bien le rencontrer...

Hum... la réalité est parfois aussi étrange que la fiction. La Mamie veut rencontrer quelqu'un... qui n'existe pas.

Et comme l'histoire se répète, la mère d'Alyssa et Marco, patronne du bar, vient rôder autour de nous quand la salle commence à se remplir. En gros on prend de la place et on ne rapporte rien ! Un peu comme la semaine dernière quand elle a demandé à sa belle-mère de payer mon addition si elle souhaitait m'inviter. Mais à la rigueur je peux comprendre sa belle-fille, car la Mamie m'invite tout le temps et j'imagine qu'elle ne paie rien... C'est un manque à gagner... et je dois dire que depuis que je travaille au KFC, je prends conscience de l'argent !

La Mamie reprend la parole, quand elle sent le regard inquisiteur de sa belle-fille peser sur nous :

- MAMIE : Tiens tu vois, je la sens dans mon dos cette harpie.

- MOI : Elle s'en va là...

- MAMIE : Mmmh elle va revenir... Francesca est partout. Et elle a toujours ce qu'elle veut.

On dirait une réplique des Feux de l'Amour.

Le père de famille débarque et appelle sa femme, ce qui la détourne de son petit manège. Bizarre, il la surnomme Livia. C'est un surnom ? Son deuxième prénom ? En tout cas, ça me fait penser à une candidate du Bachelor qui va jouer dans Hollywood Girls. Et elle est belge !

Maintenant je sais comment s'appelle la Mamie, c'est Gina. Et sa belle-fille c'est Francesca ou Livia ou les deux. Tiens encore un prénom en A. On ne renie pas ses origines dans cette famille. Mais lesquelles ?

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28 octobre 2013

LUNDI 28 OCTOBRE 22h35 : UN SMS VOUS MANQUE ET TOUT EST DEPEUPLE

Pendant les pubs, David retrouve un semblant d'attrait pour moi :

- DAVID : Tu fais quoi pendant ces vacances ?

- MOI : Je travaille comme une dingue, j'ai 5 livres à lire...

- DAVID : Moi j'ai rien à faire c'est top !

- MOI : Et puis j'ai un nouveau travail... au KFC.

- DAVID : Ah berk j'aime pas le poulet frit ! Mais comment tu vas faire avec le bac tout ça...

- MOI : J'avais besoin d'argent, c'était vital...

Là il me regarde et je retrouve pendant quelques secondes l'œil tendre de l'ami que j'ai connu jusqu'en septembre de cette année.

- DAVID : Si tu as besoin...

- MOI : Je me débrouille toute seule comme toujours, t'inquiète pas.

- DAVID : Moi j'ai quand même un peu de boulot, pour rattraper mes notes pourries en Français. Mais bon ça me paraît tellement facile cette année, et sans avoir fait une 1ère S... T'as eu combien au bac de français justement ?

- MOI : Oh pas terrible...

- DAVID : Moi j'ai eu 8 à l'oral et 10 à l'écrit. Heureusement que j'ai eu 18 en Sciences.

- MOI : Oh en Français, pas mieux et en Sciences divise par deux !

DAVID : Tu peux te rattraper en philo non ?

- MOI : Le prof est nullos...

Ce retour de conversation presque naturel me fait plaisir. Même si j'arrive plus à être moi-même avec lui. La preuve sur les notes de Français, qui intriguent tant mes fidèles lectrices -que j'embrasse :-)-.

Le malaise s'estompant peu à peu, je me sens prête à aborder le dernier sujet qui fâche :

- MOI : T'as pas répondu à mon dernier coucou...

- DAVID : Quel coucou ?

- MOI : Mon dernier SMS...

- DAVID : C'était quand ?

- MOI : Je sais plus, y'a une semaine ?

- DAVID : Après l'autre jour... sur le banc ?

- MOI : Ouais tu vois tu t'en souviens...

- DAVID : Non Sarah, je l'ai jamais reçu...

- MOI : Ça s'égare plus des textos...

- DAVID : T'es chez Free Sarah et ça arrive chez eux...

Ça remet tout en cause... Je l'ai attendu pendant quelques jours puis j'ai abandonné. Et voilà qu'il me dit qu'il n'a rien reçu. Il doit se dire la même chose que moi : quel gâchis...

Mais le film commence et il va durer longtemps, très longtemps...

Malheureusement je n'ai pas pu l'apprécier à sa juste valeur... J'arrêtais pas de me dire qu'on s'enfonçait dans la fin de notre amitié à cause d'une histoire de texto pas arrivé. Je me suis reprise à rêver de retrouver David comme mon meilleur ami.

A la fin du film, on se regarde, on échange un peu sur le film puis David commet la faute de la journée : « Tu veux venir avec nous ? On va boire une bière au pub puis on va manger au Quick. »

D'abord je ne supporte plus les fast-foods. Ensuite je n'ai jamais bien supporté l'alcool. Enfin je n'aime pas trop ses potes de S.

Mais surtout j'aurais voulu qu'il me propose qu'on se retrouve rien que tous les deux. J'ai poliment décliné.

Et je suis rentrée chez moi, les larmes aux yeux, seule.

28 octobre 2013

LUNDI 28 OCTOBRE 21h10 : LE CHOIX DE SARAH...

En fin d'après-midi (enfin avec le changement d'heure, c'était déjà la nuit), je me suis décidée à aller au ciné voir mon film qui a sauté pour cause de friture brûlante ce samedi ! Je me suis dit qu'il y aurait moins de monde...

Perdu ! Heureusement que j'achète ma place sur Internet... ce qui n'a pas l'air d'être le cas de tout le monde...

Quand j'arrive au ciné, la file d'attente court bien sur cinquante mètres sur le trottoir. Je suis bien contente de passer devant la cohue...

Mais c'était trop beau !

« Sarah-Sarah ! » m'alpague au loin une voix familière.

C'est cette gourde d'Ashley, qui n'en est vraiment qu'au début de la file :

- MOI : Bah qu'est-ce que tu fais là ?

- ASH : Ça se voit non ? Je vais au ciné...

- MOI : Et t'as besoin d'aller aussi loin pour aller au ciné ?

- ASH, vexée : C'est pas parce que j'habite la banlieue que je peux pas aller au ciné dans mon ancien quartier...

- MOI : Tu vas voir quoi ?

- ASH : Gravity... et toi ?

- MOI : Idem...

- ASH : Super tu me gardes une place ?

- MOI : T'as pas peur qu'on nous voie ?

- ASH : Il fait sombre dans les salles de ciné... alors tu me promets de me garder une place ???

- MOI : Ouais... je vais voir ce que je peux faire.

- ASH : Je compte sur toi...

Bon elle est un peu intéressée... mais généralement « on peut compter sur moi ».

Je me remets en route vers l'entrée, et une autre voix m'appelle... c'est une voix masculine cette fois... David accompagné de sa lourde bande de potes.

- DAVID : Hé Sarah... je suis content de te voir... tu vas bien ? Tu vas au ciné ?

- MOI : Ben oui... je vais voir Gravity...

- DAVID : Hé moi aussi, tu nous gardes des places si tu rentres avant nous ?

- MOI : Mais vous êtes quatre...

- DAVID : Oui tu peux nous garder quatre places ?

- MOI : Je vais voir ce que je peux faire...

- DAVID : Je compte sur toi...

D'habitude on peut compter sur moi mais là... Quand je repense à ces deux-là, je me dis que ça aurait pu être moi ou un autre ou une autre... Ils ne m'ont parlé que parce qu'ils avaient besoin de moi !

Ça résume un peu cette rentrée d'ailleurs. Avant j'étais transparente, maintenant on me déteste ou on m'utilise. J'adore cette progression sociale.

Suite des événements : quand j'arrive devant la salle de ciné, il y a une foule énorme devant la porte, en attente. Visiblement c'est le hit des vacances de la Toussaint et on lui attribue les plus grandes salles parisiennes.

Je prends ma place dans la foule, j'attends quelques instants puis la porte s'ouvre, et c'est la ruée !!! J'entends David qui m'appelle au loin... mais je n'ai pas le temps... si je veux trouver 6 places bien placées pour tout le monde.

Une fois arrivée dans la salle, c'est la jungle, tout le monde court pour récupérer les meilleures places. Si je prends 6 places devant « la tête au plafond », au fond « les yeux plissés » ou sur les côtés « façon torticolis », ça ne va pas le faire.

Je repère quatre places encore bien centrales et je me précipite, quitte à enjamber un rang avec mes jambons. Quatre c'est moins bien que six mais c'est mieux que rien. Malédiction, des greluches de quatorze ans beaucoup plus rapides que moi ont mis le grappin sur deux des quatre places et me rient au nez.

J'hésite un instant, puis je me dis que je vais pas me sacrifier pour tous ces courtisans d'un jour. Alors je pose mes grosses fesses sur une des deux places. Un ado boutonneux me demande rapidement s'il y a quelqu'un à côté de moi et sans réfléchir je réponds oui...

Horreur, que n'ai-je pas fait là... il va falloir faire un choix crucial. Et ça me rappelle un film bouleversant avec Meryl Streep. Il n'y a pas de vie ou de mort pour une pauvre place de ciné... mais il y a la mort assurée d'une amitié.

C'est un peu un choix entre le passé et le futur... mais le « passé » je sais tout ce qu'il renferme de bon alors que le « futur » je n'en ai pas la moindre idée.

De toute façon la chronologie d'arrivée choisit pour moi... David et ses potes me voient... les potes râlent et ne cachent pas leur déception. Ils doivent me maudire... David soupire et hésite entre lâcher ses potes ou venir se coller à côté de moi.

Et cette hésitation me déçoit encore plus... Mais ses potes l'encouragent à prendre la place et je lis sur leurs lèvres : « Bon vas-y allez, c'est ta copine, la grosse, pas la nôtre... ». De quoi me mettre dans le meilleur des états d'esprit.

Il s'assied à côté de moi puis n'arrête pas de regarder ses potes qui se retrouvent devant. Ils communiquent par gestes et je me demande au passage s'ils ne se foutent pas de moi. David engage la conversation :

- DAVID : Pas cool pour mes potes... T'aurais pu mieux défendre les places...

- MOI : Tu peux aller t'asseoir avec eux si tu veux il reste une place là dans le coin en bas à gauche à côté des toilettes...

- DAVID : Ben non... je suis quand même content d'être assis à côté de toi, mais ça aurait été sympa d'être tous ensemble...

- MOI : Trop sympa ! Mais bon on fait pas ce qu'on veut dans la vie...

- DAVID : Ouais... Tiens c'est les premières vacances qu'on passe pas ensemble...

- MOI : Y'en a eu d'autres au début...

- DAVID : Attends, chut, c'est les bandes-annonces...

Voilà un magnifique vent.

Évidemment, Ash arrive à son tour et dans les derniers. Elle me repère, sourit puis déchante en voyant David à côté de moi. Elle comprend que j'ai dû faire un choix... Elle soupire, prend un air triste... Et finit par se récupérer la dernière place... Celle qui est en bas à gauche à côté des toilettes !!!

Elle se retourne plusieurs fois vers moi, déçue. Ça me fend le cœur. Pendant qu'un ingrat savoure une bonne place pas méritée à côté de moi...

Il ne semble pas avoir envie de parler, il commente les bandes-annonces. Il voudrait être à cette place, avec ses potes et sans moi. Ça ne fait pas un pli.

Ben voilà, mauvais choix Sarah...

27 octobre 2013

DIMANCHE 27 OCTOBRE 18h15 : CHICKEN RUN !!!

 

Voici ce qui s'est passé hier, tout au long de la journée dans ce satané fast-food.

Quelqu'un m'avait piqué mon T-shirt-jupe xxl !!! Du coup on m'a donné une chemise blanche que portent habituellement les managers ! Et ça m'a écrasé les seins toute la journée... Bilan : ça ne me va pas du tout... je ne suis pas sûre de vouloir faire une réduction mammaire dans le futur... Je garde ma grosse poitrine !

Bon le manager n'était pas là au démarrage. Mais il avait noté ma mission du jour sur le tableau des employés : « Netoyage des poubelle, des tables, des chèses et des toilette » (sic avec l'orthographe d'origine)

Original... Euh il m'avait pas promis de faire de la caisse ? Mmmh je découvre le sens du mot « appât »...

3h à astiquer ! Si j'avais voulu, je serais devenue femme de ménage... Mais je me souviens pas d'avoir signé pour ça. Il ne faut pas se tromper, j'admire les femmes de ménage... mais c'est pas pour moi, c'est trop dur !

J'ai quand même pris mon mal en patience en imaginant que c'était un moyen pour le manager de tester ma motivation.

Pendant que je m'ennuyais copieusement à vérifier la brillance des tables et l'absolu vide des poubelles, la file d'attente s'amoncelait dans un désordre le plus total. 2 personnes en caisse seulement s'échevelaient à satisfaire les exigences de tous ces clients indécis, longs à la détente... à croire qu'ils souhaitent passer à chaque fois un maximum de temps en caisse, sûrement un manque de communication et de relation humaine à combler.

Mais les deux caissiers dépassés par les événements ne sont pas en mesure de donner une once d'humanité à ces clients en manque de chaleur humaine...

Le manager débarque enfin et ne salue personne. Je n'ose pas aller le déranger dans son micro-bureau pour réclamer de travailler à la caisse... mais vu la queue, il pourrait peut-être y penser tout seul...non ?

Trente minutes passent, la file atteint la porte d'entrée du restaurant. Le manager va plaisanter avec les deux gars qui sont en cuisine, deux cuistots différents de vendredi. Il vient jeter un œil à la file... puis soupire et retourne en arrière-salle.

J'assiste à un fossé d'ambiance entre le devant et l'arrière scène : une vitrine en ébullition et des coulisses au ralenti ! Et au milieu, une spectatrice qui ne sert à rien, moi !

Ce qui est drôle ce sont les deux types distingués de l'autre jour et qui avait abandonné suite à une rupture de tous les produits !!! Hé bien ils reviennent tenter leur chance et repartent bredouille en voyant le monde qui s'accumule. Et hop un manque à gagner ! J'entends même l'un dire à l'autre : « On va renvoyer un mail ! »

Face à un client agressif qui lui parle mal, la fille de la caisse craque, va voir le manager et se fait engueuler ! Elle va chercher ses affaires dans un placard et claque la porte... au sens propre et au sens figuré... laissant un seul type à la caisse pour une trentaine de clients !

Le manager la voit faire et voit rouge ! Il daigne enfin me regarder et vient m'adresser la parole : « Bon j'ai vérifié la salle de fond en comble, c'est pas mal, donc je vais te récompenser et je vais te former sur la caisse. »

Je vais pas me plaindre de l'occasion. Mais bon je suis pas dupe : il n'a pas du tout vérifié la qualité de mon nettoyage et la brillance de la cuvette des toilettes... non...il a besoin de moi un point c'est tout.

Et il se lance dans une tirade : « Tu vois chez nous la formation des jeunes c'est très important, on passe du temps avec eux, on évalue leur progrès. Tu vois sur le nettoyage t'as été bien formée et t'appliques les bonnes méthodes. »

Hein, moi formée sur le nettoyage ? Il m'a refourgué une vieille serpillère, un produit d'entretien et hop, débrouille-toi !

« Donc la caisse c'est assez compliqué, donc écoute bien, concentre-toi ! Alors t'appuies sur le produit puis sur la touche là... tu suis là ?»

Et il se met à me raconter plein de trucs que je maîtrise déjà, puisque j'ai déjà travaillé en caisse il y a une semaine sans qu'il le sache...

Il me met alors en situation et admire mon savoir-faire « immédiat » pendant quelques minutes avant de commenter mon exploit: « Tu vois quand on est bien formé tout roule, dans mon restaurant, tout est dans la qualité de la formation ! ».

Bravo, c'est moi qui assure, c'est lui-même qui se complimente...

Et il se barre... La qualité de sa formation ? En tout cas, il m'aura formée 2 minutes à tout casser sur des trucs que je connaissais déjà. Bravo pour la durée de la formation.

Et me voilà officiellement dans le grand bain ! La dernière fois ça avait duré une heure... Hé bien là le supplice dure quatre heures... de folie et de solitude.

Quelques bons moments viennent ponctuer ce marathon infernal :

  • Je transpire comme jamais dans ma chemise blanche et des ados sans aucune éducation raillent mes auréoles sous les bras.

  • Je me fais traiter d'incompétente par la Cuisine parce que je vends des produits qui sont en rupture.

  • Mon collègue en caisse change deux fois de tête en 4 heures. Les échanges se limitent à « j'ai pas le temps », « je pars bientôt », « bon courage dans cet enfer »

  • Le manager vient demander si tout va bien sans nous laisser le temps de répondre et sans regarder la catastrophe qui nous entoure... Poser la question lui donne déjà le sentiment d'avoir accompli son travail !

Au bout de trois heures, comme mes oreilles traînent partout, j'entends le manager demander aux cuistots si je travaille bien... je n'entends pas leur réponse, mais j'entends le manager : « Elle débute, un peu de patience les gars !».

Sympa, il se fait une opinion avec des gens qui ne travaillent pas à côté de moi... j'adore. A se demander si c'est pas la Cuisine qui gère ce KFC.

Dernière heure, sortie de cinéma et invasion au KFC, les jeunes commentent le film Gravity que j'avais prévu d'aller voir si j'avais pas été convoquée aujourd'hui. Frustrant !

Un des caissiers me demande depuis combien de temps je suis là à écumer les clients et sursaute en entendant ma réponse : « 4 heures ? Mais t'es folle ? C'est pas légal, t'as droit à des pauses, j'espère que t'es majeure ? ». J'ai pas répondu. Mais je ne suis pas majeure... Qu'est-ce qu'il sous-entend ? Qu'il y a des règles encore plus strictes ? Mmmmh ça ne m'étonne pas que le manager ait oublié de me mentionner ça.

Je commence à avoir un vertige, puis un autre... je décide alors d'arrêter. Ça fait 8 heures que je suis dans ce resto et je ne me sens pas bien... Je vais voir le manager qui feint la surprise : « Mais t'es pas partie toi ? Ça fait trente minutes que tu dois être partie !! »

Il aurait pas pu me le dire ! Et ça va être de ma faute maintenant...

« Bon aujourd'hui c'est perfectible mais tu feras mieux la prochaine fois non ? »

Sur quel critère ? J'ai rien répondu. J'avais trop envie de lui donner une gifle.

Bienvenue dans le monde du travail Sarah...

Aujourd'hui dimanche, jour post-KFC, j'ai dû digérer ce samedi noir. Je n'ai rien fait, aucun devoir, aucun livre, aucun ciné, j'ai dormi, mangé, fait la sieste, comaté, ruminé...

Et là j'ai envie de vomir... la Vieille est en train de nous cuisiner du poulet, le comble !!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

26 octobre 2013

SAMEDI 26 OCTOBRE 23h10 : APOCALYPSE POST-KFC...

J'ai l'impression d'être passée dans un bain de friture à 190° puis dans un four vapeur à 250°. C'est un peu comme si on m'avait confondue avec le poulet, comme si j'avais subi son sort... Pour finir dans une machine à laver à 1400 tours / minute.

Qu'est-ce que ce sera quand j'aurai un vrai travail ? Parce que là j'ai encore le statut d'une potiche qui vient quand il y a un trou dans l'organisation.

A se demander si je suis faite pour le travail...

Je me demande combien de temps je vais tenir dans cet enfer du Poulet... Si ça devient une angoisse à chaque fois, et même le pire moment de la semaine, alors je ne vais pas résister du tout.

Mais abandonner aussi vite, ça serait navrant...

Bref j'ai un coup de blues. Je n'ai même pas envie de raconter ce qui s'est passé aujourd'hui. Ça ne m'amuse pas du tout.

Faut que je pense à autre chose pour le moment, donc que je ne pense plus à moi avant demain.

Je sens que je vais dormir jusqu'à 20h demain... Ah ben non on change d'heure, ça fera 19h !!!!

26 octobre 2013

SAMEDI 26 OCTOBRE 11h35 : SOS KFC

Je pensais que j'allais passer un samedi tranquille à travailler ! Mais non...

La manager du KFC m'a appelée il y a quelques minutes. Et il était plus mielleux qu'hier : « Tu pourrais venir nous aider... c'est les vacances... y'a beaucoup de monde...tu dois avoir du temps... on a besoin de toi... je te formerai un petit peu à la caisse si tu veux... »

Faux-cul ! Mais j'ai dit oui... Et pour une journée complète dès 14h...

Je vous retrouve donc très tard... ou demain !

Je me demande à quelle sauce je vais être mangée ? Curry ou ketchup ?

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