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16 ans, grosse & moche!

21 octobre 2013

LUNDI 21 OCTOBRE 23h30 : RESOLUTIONS DE VACANCES

Je dois en apprendre plus sur la Mamie avant que sa mémoire ne s'efface. Sa vie semble avoir été pleine de rebondissements, dignes des Feux de l'Amour. Les vacances vont être une vraie occasion.

Je dois aller voir Mme Lawson pour découvrir enfin qui a élucidé son cambriolage. Comme ça part dans tous les sens je veux savoir la vérité une bonne fois pour toutes ! La petite fille, l'ado de 15 ans, l'habitant du quartier... ? Et je veux surtout être sûre que ce cambriolage n'a rien à voir avec celui de mon appart'.

Je me demande surtout si le cambriolage de mon appart' n'a pas quelque chose à voir avec la pièce secrète du Vieux. Ça se cambriole des animaux exotiques ? Enfin ça reste une hypothèse les animaux... C'est l'odeur de terre putride, celle qui arrive dans ma chambre par l'aération, qui m'a donné cette idée...

Bref. J'essaie de relier les points d'une toile d'araignée géante...

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21 octobre 2013

LUNDI 21 OCTOBRE 16h10 : MAMIE BLUES

Ce que j'apprécie par dessus tout pendant les vacances scolaires c'est d'opérer un petit rituel en début d'après-midi : mater les Feux de l'Amour comme une vraie ménagère et commenter l'épisode après vers 15h avec la Mamie.

C'est un petit rituel que je n'avais pu réaliser pendant l'été... dommage ! On ne se connaît pas bien, elle et moi, mais on se découvre l'une et l'autre en parlant de ce feuilleton.

On en avait des choses à se raconter, d'autant plus que l'Athletic Club (pour les fans) a explosé suite à une fuite de gaz, et que, depuis, tous les personnages ont vraiment la tête dans le gaz !!!

Comme on en était à chercher le coupable de l'explosion dans les Feux, on a glissé vers d'autres événements plus réels et tout aussi mystérieux :
- MOI : Et vous êtes au courant pour le cambriolage dans mon immeuble ???
- MAMIE : Euh non...
- MOI : Il aurait été élucidé par une petite fille ou une ado...
- MAMIE : Ah mais oui j'ai entendu parler de ça... les cambrioleurs auraient été pris en flagrant délit par un habitant du quartier ! Et il les aurait tout de suite empêchés de partir avant d'appeler la police. Grâce à ça, l'Anglaise a récupéré tous ses meubles...
Elle doit parler de Mme Lawson, l'Américaine car je l'ai vue réceptionner ses meubles samedi. Mais c'est encore une nouvelle version ! Maintenant c'est un habitant du quartier qui a barré la route des cambrioleurs ! Je vais devenir chèvre. C'est encore plus tordu que les Feux de l'Amour cette histoire.
- MOI : Et vous savez qui c'est ?
- MAMIE : Ouh la, déjà je ne sais plus comment je l'ai appris... la boulangère ? Mes copines de bridge ? Mon fils ? Ma belle-fille ? C'est dur de vieillir tu sais...

A ce moment-là, la patronne du bar, et aussi mère d'Alyssa, m'apporte la note de mon chocolat chaud, ce qui semble agacer la Mamie :
- MAMIE : C'est moi qui l'invite...
Sous-entendu, « Fous le camp tu nous déranges ! »
- MME RINALDI : Tu dois payer même si c'est toi qui invites, Gina...
Sous-entendu, « T'es pas chez toi vieille croûte ! »
- MAMIE, agressive : Mets ça sur ma note alors Francesca !
Sous-entendu, « je vais t'étriper ». Mme Rinaldi a vu rouge comme si elle venait de se faire insulter. Et elle n'a pas décoléré. Je l'ai observée quelques instants, c'est comme si de la vapeur allait sortir de ses oreilles. Elle a fini par appeler quelqu'un tout en fusillant la Mamie du regard et en pestant.
- MOI : Vous inquiétez pas, je vais payer mon chocolat...
- MAMIE : Non surtout pas, c'est entre moi et ELLE...

Mmmh il y a de l'électricité entre elle et sa belle-fille et c'est du 250 000 volts. Je me suis retrouvée au milieu ! Je me demande vraiment ce que la Mamie a pu dire pour que Mme Rinaldi voie rouge à ce point-là.

Cette tension a fini par faire dérailler la Mamie qui s'est mise à fouiller dans son sac comme je l'ai déjà vue faire auparavant (cf post du 20 avril 2013 12h15). J'ai l'impression que quand elle ne se sent pas bien elle cherche « quelque chose » dans son sac. Mais à l'époque où je l'avais déjà vue faire, elle cherchait le bracelet qu'elle voulait offrir à Alyssa. Un bracelet qu'elle avait déjà offert à Alyssa six mois avant, lors de son anniversaire... Oui elle perd la boule, c'est peut-être tout ce que ça veut dire. Ce qui me donne encore plus envie de profiter de toute sa lucidité et de continuer à la découvrir tant qu'il est temps.

Encore une preuve que je ne la connais pas bien, la Mamie. Je viens de découvrir son prénom, un an après l'avoir rencontrée. Elle s'appelle Gina. Pas sûre que ce prénom lui aille bien. Et la mère s'appelle Francesca. Dans cette famille, toutes les femmes ont un prénom qui se finit en A ?

En tout cas Alyssa a beaucoup de chance d'avoir une mamie comme ça, et elle n'a pas l'air de bien s'en rendre compte, je ne les vois jamais ensemble. La vie est injuste.

Avant qu'on se sépare, la Mamie m'a sorti une drôle de remarque : « Tu vois Sarah, Marco est comme mon fils... et Alyssa est comme sa mère... ». Ça en dit long...

21 octobre 2013

LUNDI 21 OCTOBRE 2013 4h25 : ZZZ...

Grosse insomnie.

Je stresse. C'est les vacances et pourtant... je suis une boule d'angoisse. Moi qui n'ai connu que la médiocrité scolaire, j'ai pu savourer l'insouciance. Mais le fait que quelqu'un attende quelque chose de moi... comme une performance... ça me paralyse.

Le jour du bac, surtout l'écrit, j'étais déjà très émotive (notamment ma vessie) et pourtant on n'attendait rien de moi... aujourd'hui c'est différent donc ça sera pire !

En tout cas je vais tenter d'oublier toute cette pression qu'on tente de me mettre au lycée, oublier les projets du Proviseur pour sa mention, oublier mes notes des épreuves anticipées, et ne plus penser à rien...

Le jour où j'ai chanté en direct devant 1000 personnes, ça ne m'a pas fait cet effet-là. Il faut dire qu'on m'a prévenue le jour même. J'ai pas eu le temps de stresser ! Là j'ai huit mois pour m'angoisser...

Et pour la comédie musicale, personne ne m'attendait ! Je m'étais même imaginée que personne me reconnaitrait, ou bien qu'on se dirait que je venais d'un autre lycée ! Aucun risque ! Et puis j'étais Fleur de Lys, pas moi...

Bref, je gamberge, je suis en boucle, j'espère que Morphée va m'offrir ses bras après m'avoir offert cette plume nocturne...

20 octobre 2013

DIMANCHE 20 OCTOBRE 22h10 : TERGIVERSATIONS

Je savais bien qu'il y avait quelque chose de louche quand j'ai reçu un SMS de Ashley en plein cours vendredi après-midi.

« A lundi ! Ash »

Je me suis vraiment demandé à quoi servait son SMS. On n'en est quand même pas à se faire des politesses. Entre nous, ni amitié, ni inimitié et surtout pas d'hypocrisie.

Puis j'ai oublié... Jusqu'à aujourd'hui. En effet j'ai regardé vers midi ce que j'avais à faire pour le lycée la semaine prochaine. Tiens... rien !

Suis-je bête... J'ai quinze jours de vacances. C'est de plus en plus long chaque année ces vacances de la Toussaint. Je vais pas me plaindre... j'ai 5 livres à lire. Et pas des moindres. Autant je consomme un roman aussi vite qu'un pot de Nutella, autant un « essai philosophique » passe aussi mal qu'une visite, maintes fois repoussée, chez le dentiste.

Du coup, réalisant que j'avais 15 jours à tuer, je n'ai rien fait aujourd'hui... Bouhhh. Même pas nourrir mon petit blog. Mon cerveau était inerte.

A part me demander, quand même, si le texto d'Ashley était sérieux ou non. Soit c'est de l'humour vu et revu, périmé au possible (je crois qu'on m'a déjà fait le coup l'année dernière), soit elle était sérieuse et alors, elle est encore plus bête que ce qu'elle croit.

Enfin, je ne vais pas lui jeter la pierre, car l'année dernière je m'étais déjà fait prendre, et cette année son sms ne m'a même pas fait percuter. Elle est peut-être idiote, mais moi tout autant... même encore plus !

Je ne voudrais pas me retrouver avec elle comme bouche-trou amical à échanger des textos vides en plein cours... Non je voudrais avoir un ou une amie qui me tire vers le haut ! Quelqu'un qui m'apprenne des trucs, qui me fasse découvrir des univers inconnus, des contrées inexplorées et qui me surprenne chaque jour...

Mmmmh... ce portrait me dit quelque chose. C'était David... sans aucun doute.

J'ai alors relu ce qui s'est passé hier... cette conversation en 2 dimensions et je me suis trouvée bien vache ! Alors je me suis décidée à lui envoyer un petit « Coucou » par texto en ravalant ma fierté.

R.A.S. à cette heure avancée de la journée. No answer.

Mais je me demande s'il ressemble toujours à ce fameux « portrait » aujourd'hui, il a peut-être changé définitivement. Je n'ai pas aimé son comportement d'hier et son comportement en troupeau de la semaine dernière...

Dois-je vraiment courir après quelqu'un qui ne me convient plus comme David ? Dois-je me rabattre par défaut vers quelqu'un qui ne me conviendra sûrement pas comme Ashley... mais qui ne me décevra pas ? La dernière alternative c'est de rester exigeante... donc seule ?

Finalement tout réside dans une seule et même question : vaut-il mieux être seule que mal accompagnée ou l'inverse ?

Je cherche encore... et pendant ce temps-là, mes 5 livres n'avancent pas.

19 octobre 2013

SAMEDI 19 OCTOBRE 2013 21h15

Et si le vol des caves dans l'immeuble de David avait un lien avec le cambriolage de Mme Lawson ? La coïncidence est forte : le butin revient à son propriétaire respectif le même jour...

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19 octobre 2013

SAMEDI 19 OCTOBRE 2013 18h45 : RETROUVAILLES ?

Dire que je pensais qu'il s'en voulait d'avoir harcelé la tête de Turc l'autre jour sur le parvis du lycée et qu'il venait me dire qu'il regrettait...

- DAVID : Salut Sarah...
- MOI : Salut...
- DAVID : Tu vas bien ?
- MOI : Ben oui...
- DAVID : Moi pas vraiment...
- MOI : Je vois ça...
- DAVID : Vraiment ? Ça se voit tant que ça ? Ou alors c'est toi qui lis tellement bien en moi...
- MOI : Pfff... Ben raconte...
- DAVID, impatient : C'est mon père. Il est sobre depuis 15 jours. Mais c'est un comble, son vin est revenu aujourd'hui !
- MOI : Hein ? Je comprends pas...
- DAVID : Sa cave à vin est revenue, elle a été retrouvée, presque intacte ! Il va pouvoir s'en mettre plein la tronche...
- MOI : Mais les voleurs ne l'ont pas vendu le vin ?
- DAVID : Non, et les policiers nous ont dit qu'ils avaient retrouvé plein d'autres trucs... Mais bon c'est pas ça l'important...
- MOI : Et pourquoi que maintenant ?
- DAVID : On s'en fout non ? Je crois qu'ils ont eu un tuyau. Mais mon père, il va reboire, là... c'est sûr... Mais t'as l'air de t'en foutre en fait...

Il a raison. Je ne m'intéressais qu'au retour du vin et lui à son père. On n'était pas du tout sur la même longueur d'onde. A croire qu'on ne se comprend plus lui et moi.

Et de tout ça je ne retiens qu'un sentiment... mon agacement. Il est venu me voir parce qu'il n'allait pas bien. Non je devrais plutôt dire il ne vient me voir que quand ça ne va pas. Le reste du temps, quand ça va, il préfère faire joujou avec ses potes sur des boucs émissaires. Bref, je ne suis que la bonne poire du désespoir pour lui et que ça. Je suis que la bouée qu'on utilise le jour où le bateau coule.

Et c'est pas très valorisant.

Après quelques minutes de silence, d'incompréhension et de déception de part et d'autre, David m'a envoyé un glacial « salut » et un sourire forcé avant de disparaître dans la foule.

Je comprends désormais que notre séparation amicale est consommée...

19 octobre 2013

SAMEDI 19 OCTOBRE 2013 16h15 : OBSERVATOIRE

Je suis à mon poste préféré aujourd'hui : ma fenêtre. J'observe la vie foisonnante du quartier tout en avançant péniblement sur toutes mes lectures obligatoires.

Il y a un gros camion qui s'approche de mon immeuble : des livreurs semblent apporter de nouveaux meubles... non c'est un emménagement ! Ah bah non plus... y'a Mme Lawson qui réceptionne en bas. Elle refait sa déco ? Non plus again, les meubles qui passent, je les connais déjà... Je reconnais un canapé sur lequel Jessica a fait tomber une tartine de confiture à la framboise.

Ça me fait penser qu'effectivement quand je suis allée la voir l'autre jour, son appartement semblait très vide. Et les meubles qui étaient présents était très sobres et inconnus au bataillon. Pas en accord avec le style un peu baroque de son appart' à la base...

Sacrebleu ! J'ai compris... Son appart' a été vidé lors du cambriolage... Et elle récupère ses meubles aujourd'hui ! Elle doit être ravie.

Elle vient de me voir à la fenêtre, elle me fait des signes étranges ! Je comprends rien, même quand elle parle pas. Je lui fais coucou, mais je reste studieuse...

En fait, je suis épuisée par le KFC d'hier... j'irais bien faire une sieste... Mais qui vois-je sur le banc, mon banc... non, c'est pas vrai... c'est mon David !

Je le scrute sans en perdre une miette, il a l'air triste. Puis il se retourne vers ma fenêtre. Nos regards se croisent, je ne peux pas résister à son air de chien battu, je ne peux m'empêcher de descendre le retrouver.

18 octobre 2013

VENDREDI 18 OCTOBRE 2013 23h05 : PANIQUE A LA CAISSE...

Alors que je continue à observer la caisse entre deux micro-panures échouées çà et là, un des caissiers avec T-shirt « FORMATEUR » met les voiles, et il ne reste plus qu'une caisse ouverte ! Alors qu'il y a de plus en plus de clients qui soupirent d'impatience...

Le type qui reste seul en caisse a un T-shirt « EN FORMATION » comme moi ! En cuisine ils ont l'air assez nombreux par contre, du coup le caissier demande de l'aide derrière mais tout le monde a l'air de s'en foutre. Il y en a même qui jouent avec de la farine et qui rigolent... Et j'entends au loin le manager grogner. C'est pas le même traitement pour tout le monde ici.

J'essaie alors d'attirer l'attention du caissier : je nettoie les bornes automatiques de commande, puis le comptoir de vente, je finis même par tenter d'asperger sa caisse avec mon pschitt. Mais il ne se déconcentre pas et ne gobe rien de mon message subliminal.

« Psssssssssssssssssssssssttttt tu veux de l'aide ? »

Même mon changement d'approche ne suffit pas. Mais l'agent de sécurité, une armoire à glace black, me repère et fait signe au caissier.

« Ah du renfort ! Tiens prends la caisse... T'as ton badge ? Non ? Je te l'ouvre. Ah y'a plus de pièces de poulet Original, je vais fermer les bornes automatiques ».

Mais...mais...mais comment je vais faire ? Je sais pas faire... Ça doit pas être difficile, j'appuie sur des touches tactiles. J'appuie sur OK, next, OK... bon facile... Et le poulet tout chaud est à ma portée, dans mon dos...

1ère commande : le client sait ce qu'il veut et il me déroule tout en 3 secondes alors que j'ai même pas encore coché du doigt une case. Il s'impatiente. Mais j'arrive au bout. Ouf il paie en cash, c'est plus simple. Ah il veut un coca sans glaçon... et sa commande contient plein de choses qui n'ont pas l'air disponibles. Mince je lui ai vendu du poulet non épicé alors qu'il n'y en a plus... Ben oui j'aurais dû le savoir, mon collègue vient de me le dire... Mais comment j'aurais pu deviner que le poulet « original » c'est la même chose que « non épicé »... Et puis dans ma commande il y a des cobettes de maïs mais j'en vois plus...

Mmmmh je dois avoir l'air débile, je décolle pas mon regard de l'écran... Je finis par demander l'aide du collègue en caisse qui me répond de me débrouiller. Alors je fais appel à mes souvenirs de cliente : « Vous pouvez patienter et vous mettre sur le côté? Suivant !». Bingo !

Commande n°2 : deux filles asiatiques qui ne parlent par français mais un peu anglais. Mince ! Elles ne savent pas ce qu'elles veulent, me posent des questions sur les produits pour tenter de retrouver les recettes de KFC qu'elles connaissent dans leur pays. Pendant ce temps ma file d'attente se remplit et j'en vois qui changent de file pour aller dans celle de mon collègue qui dépote à côté de moi !

Commande n°3 : 2 blacks à lunettes qui ne savent pas ce qu'ils veulent, changent d'avis, et même après avoir payé une 1ère fois, rechangent d'avis, ils admirent les photos des produits sur le menu et commentent...
- On pourrait se prendre un Boss, y'a plein de bacon et de fromage dedans...
- Mais j'aime pas la sauce barbecue.
- On pourrait demander sans sauce barbecue. On peut ?
Je demande à mon collègue qui me répond non et je transfère l'info mais ça n'a pas l'air d'activer les deux clients :
- Ah bon vous êtes sûre qu'on peut pas ? Parce que dans un autre KFC on peut...
- Laisse tomber, moi j'ai envie de Hot Wings...
- Ouais rajoutez-nous deux Hot Wings !
- Mais on peut annuler le menu Boss ?
Et là c'est la panique, il faut que j'annule un truc qu'ils viennent de payer par carte bancaire. Heureusement mon collègue me donne un coup de main enfin. Il repart à sa caisse et là j'entends en cuisine : « Rupture hot wings ! ». Mon collègue se retourne agacé : « Combien de temps ? ». Une réponse constructive part alors de la cuisine : « On sait pas... Problème de stock... ». Le collègue râle et moi je me retrouve avec mes deux lascars qui ont changé d'avis 3 fois pour prendre des Hot Wings qui ne sont plus en stock. Ces lascars râlent à leur tour et décident d'annuler toute leur commande !!! Je demande à nouveau l'aide de mon collègue en vain : « Débrouille-toi, moi je dois annuler tous mes Hot Wings et négocier avec mes clients qui attendent depuis 15 minutes... ».

Et je l'entends marmonner dans sa barbe : « Mais pourquoi on me colle toujours des débutants... ». Le comble quand on voit qu'il a un T-shirt « EN FORMATION »... Ça doit déjà être un grade très élevé, celui de « en formation » dans ce KFC... Je suis bien passée par le stade T-shirt « nombril » avant...

J'apprends quand même à négocier des ruptures de stock avec les clients, quelques appellations étranges qui ne correspondent pas aux noms officiels des produits, j'apprends à utiliser une machine à CB, à annuler un débit... Mais bon pendant ce temps-là j'en suis à ma 5ème commande en 45 minutes...

Je transpire de partout, mon front dégouline et mes 6èmes clients me regardent dégoûtés. Surtout quand une goutte de sueur tombe sur leur plateau. Même moi j'aurais fui à ce moment-là...

Finalement la quantité de monde diminue un peu, mon collègue absorbe 90% des clients, et nous respirons un peu :
- MOI : C'est toujours aussi difficile ?
- COLLEGUE : Hein difficile ? Là ce soir c'est calme tu veux dire. Dis donc toi t'as moins de 6 mois d'expérience ici non ?
- MOI : Euh c'est surtout une question de semaines... ou même de jours je dirais !
- COLLEGUE : Mince... mais qu'est-ce que tu fais en caisse ? On a fait une boulette là... T'as fait que de la salle pour l'instant alors ?
- MOI : Ben oui...
- COLLEGUE : Vite dégage et retourne en salle... et dis rien. Je veux pas me faire engueuler. Chuuut le manager revient !

Je reprends mon pschitt et mon chiffon et là je vois l'état de la salle... déplorable ! Les poubelles débordent, les plateaux s'amoncellent sur les tables, la panure recouvre les chaises, et le sol luit de toutes parts... de gras épais.

« Mais c'est Beyrouth ! » s'exclame le manager en me fusillant du regard. Je n'ose pas répondre, je veux pas me mettre en difficulté, ni le collègue qui m'a permis de « goûter » à la caisse.
« C'est pas aussi nickel que la semaine dernière... t'es vite lassée toi ! » Mmmmh ça c'est pas de bon augure pour la suite.

Je suis rentrée lessivée et puante de friture. Avec une question existentielle : est-ce que c'est comme ça dans tous les KFC ? Et puis une autre question plus profonde : est-ce que ce sont les employés ou les clients qui dysfonctionnent le plus ?

Mais une pensée brutale est venue interrompre cette lumineuse réflexion : putain, j'ai oublié d'enlever l'affiche bidon sur la porte des toilettes, ainsi que le seau et le balai en travers de l'autre porte ! Aïe... Grillée !

18 octobre 2013

VENDREDI 18 OCTOBRE 2013 20h10 : KFC N°3

Le manager du KFC, mon nouveau lieu de travail, me redonne le même T-Shirt que la semaine dernière, mais il remarque cette fois-ci la petite anomalie : « Mais on voit ton nombril ! C'est pas très beau pour les clients ça ! T'as grossi depuis la semaine dernière ? »

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à me parler de mon poids alors que moi je n'y pense pas ? Et non j'ai pas grossi en une semaine !!! Il avait qu'à ouvrir les yeux la semaine dernière !!! Mais j'ai rongé mon frein et fermé ma bouche.

On passera donc sur sa finesse d'esprit. L'avantage est qu'il m'a trouvé, une bonne fois pour toutes, un T-Shirt « EN FORMATION ». Modèle féminin selon lui... Le T-Shirt est tellement large et long que je pourrais m'en faire une robe ! Mmmmh sympa avec une petite ceinture. Le manager me regarde, dubitatif, et m'annonce que c'est ce qu'il a de plus petit ! Je vous laisse imaginer à quoi ressemblent les employés polyvalents de KFC...

Le manager est d'extrêmement mauvaise humeur car il vient encore d'être planté par un de ses employés : « Ça me saoule, ça me saoule... », répète-t-il inlassablement. Il finit par aller s'enfermer dans les micro-bureaux du restaurant.

Je suis toujours de corvée de nettoyage, mais maintenant j'ai la pratique : affiche « toilette boucher » sur une porte, balai et seau en travers de l'autre porte, et hop ! Avec mon pschitt à la main gauche et mon chiffon à la main droite, je fais peur aux clients ! Du coup la salle est nickel et je suis vite inoccupée...

Je contemple alors les caisses et les cuisines en espérant un jour avoir accès à ces lieux de haute responsabilité. Il y a trois files d'attente pour 2 caisses, étrange. Il y a des piliers qui cassent les files ce qui provoque de nombreuses tricheries de la part de certains clients qui n'arrêtent pas de passer d'une file à l'autre. J'ai chronométré, deux ados ont attendu plus de trente minutes en se faisant gruger dans la file sans s'en apercevoir. Ce qui est aussi étrange, c'est la durée passée par chaque client à la caisse : pour certains on atteint bien 5 minutes. J'ai en mémoire qu'au Quick ou au Mc Do on ne passe même pas 1mn à la caisse... Du coup pour servir une douzaine de clients, il faut une heure chez KFC... Bah ils ont peut-être pas besoin d'être rentables dans ce KFC, on choie peut-être le client ici ? L'agent de sécurité met aussi la main à la pâte en faisant le service des commandes aux bornes. Quelle solidarité, c'est beau à voir. Et sans ironie... pour le moment !

Ça n'empêche pas les clients de s'impatienter... Un vrai spectacle de la nature humaine. Pendant ce temps je note tout ça dans mon cahier pré-blog. Ah tiens une micro-panure traîne sur une table, j'y vais illico.

17 octobre 2013

JEUDI 17 OCTOBRE 16h25 : LA MODESTIE ET L'IGNORANCE...

Coup de coude d'Ashley en plein milieu du cours d'après-midi, je vais immédiatement chercher mon phone au fond de mon sac. Et c'est parti...

ASH : « ta u combi1 o bac ? »

MOI : « bof pas terrible... »

ASH : « jé u 12 oral 10 écri et toi ? »

MOI : « Encore moins ! »

ASH : « Pa la moyeN ? »

MOI : « Presque pas... »

ASH : « Pa 2 chance. Tu vois sui pa movèze. Pas si teubé »

MOI : « Ben oui t'es meilleure que moi finalement »

C'est mieux comme ça. Je ne dirai rien. Je garde ça pour moi. Trop de pression. Je comprends mieux la réaction du Proviseur.

En effet, juste avant la reprise des cours de l'après-midi, j'ai pris mon courage à deux mains et je suis allée voir Cécile, la secrétaire du Proviseur, qui m'avait promis de retrouver mes notes.

Quand je suis arrivée à son bureau, elle m'a tout de suite reconnue et m'a lancé un regard inquiet. Elle a tout de suite sorti une feuille.

J'ai fébrilement attrapé le bout de papier pendant que Cécile décortiquait les moindres sursauts de mon visage. J'ai d'abord été soulagée en voyant ma note de Sciences avec un beau 11 digne de moi. Mon soupir de soulagement a intrigué Cécile : « C'est tout l'effet que ça vous fait ? » dit-elle en souriant.

Mais c'est après que j'ai déchanté. L'oral puis l'écrit... Pouahhhh ! J'ai commencé à hyperventiler et j'ai dû filer aux toilettes m'asperger d'eau froide. Cécile n'a pas dû bien comprendre ce qui se passait. Effectivement elle ne devait pas s'attendre à ma réaction. Je n'ai même pas osé prendre la feuille de papier avec mes notes. Elle m'a échappé des mains. Cécile va me prendre pour une folle et elle n'a peut-être pas tort.

Il était hors de question que je donne mes notes à Ashley, elle serait capable de les donner à toute l'école. Et je ne suis pas prête à affronter ce regard-là.

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