Entre deux programmes de télé-réalité, je faisais la comptabilité quotidienne du nombre de cuillères que contient un gros pot de Nutella. J'étais dans ma chambre, fenêtre ouverte, en pleine exhibition de gourmandise. Quand, malheureusement, Alyssa est passée juste en bas de mon immeuble en robe ultra moulante qui lui dessine une parfaite taille de guêpe. Elle a jeté un œil vers ma fenêtre et m'a surprise une cuillère dans la bouche. Duel de cowgirl à distance entre gazelle et hippopotamus. En me fixant elle a rempli ses joues d'air avant de rigoler comme une idiote et de s'enfuir vers sa soirée pleine de promesses...

« A taaaaaaaaaaaaaaaaaable !» On dirait Fabienne Lepic de Fais pas ci fais pas ça... Non c'est juste la Vieille qui sert le dîner... On mange quoi ce soir ???

Feuilleté au jambon et Hachis Parmentier sans salade. Hein ???? Mais qu'est-ce qui lui arrive à la Vieille ? Est-ce qu'en tombant elle n'aurait pas changé de personnalité ? Ou alors c'est Dr Jekyll et Mr Hyde... C'est le monde à l'envers... Mince avec le Nutella j'ai plus trop faim.

C'est peut-être sa nouvelle manière de s'attaquer à moi. Avant elle m'affamait, maintenant elle me gave comme une oie.

Alyssa a raison, je suis en train de me transformer en ballon de baudruche.

Je suis allée voir le CPE pour mon histoire de sport et quand il m'a vue à la porte, il a pris peur. Je crois me rappeler pourquoi : lors de notre dernier entretien il a cru que j'avais le béguin pour lui !!! (cf posts du 14 mai / 21 mai / 30 mai 2013 A LIRE ET RELIRE ABSOLUMENT c'est un régal).

J'ai fait mes plus beaux yeux, et il m'a autorisée à m'asseoir. Mais ses yeux n'osent pas me regarder en face :
- Qu'est-ce qui t'amène Sarah ? Hein ? Pas de bataille avec une fille ?
- J'ai une question monsieur..., lui dis-je avec un grand sourire niais.
- Bon Sarah, euh, tu sais que j'ai pas la réponse à toutes tes questions.
- C'est à propos du sport.
Il pousse un soupir de soulagement.
- J'ai pas choisi mes trois sports, j'ai pas reçu le courrier cet été et on m'a collée en basket d'office avec l'autre là... et elle m'a dit que vous sauriez parfaitement quoi faire avec moi ! J'en suis sûre...
J'avoue que les mots qui sortent de ma bouche sont un peu susurrés et je m'amuse comme une folle !
- Bon euh qu'est-ce que t'aimes pas en sport...
- J'aime pas les autres...
- C'est embêtant mais ça m'étonne pas. On n'est pas sortis de l'auberge. Qu'est-ce que t'aimes bien ?
- J'aime les nageurs, enfin je veux dire la natation.
- Ah bon ?????????????? Je t'imagine pas trop...
- Le bikini me va très bien.
Il commençait à me chercher, voilà le résultat, il est tout gêné de nouveau.
- Bon la natation... en vitesse ou en durée ?
- Hein ?
- Bon je te vois plus sur la durée... ça te fera du bien...
Qu'est-ce qu'il sous-entend là...
- Bon sinon je peux te proposer une activité toute nouvelle qui ne se pratique pas partout, c'est la course d'orientation.
Je comprends mieux ce qu'ils voulaient dire en cours d'EPS hier.
- C'est un sport ça ?
- Disons que c'est une forme de sport pour ceux qui sont pas très sportifs...
Sûrement le dépotoir des baleines comme moi.
- Je sais pas trop ce que c'est mais ça me va.
- Bon il reste à trouver un troisième sport... La gym, la danse... ? L'athlétisme ? La course de haies ?
Je fais la moue. Il sourit. Je sens qu'il est en train de m'imaginer en train de sauter par dessus les haies. Et moi ça ne me fait pas sourire du tout. J'ai tout de suite envie de me venger :
- Vous êtes célibataire M. le CPE ?
- Pfff... et si tu faisais 2 modules de natation ?
Je vais quand même pas passer mon année en maillot de bain !!!!
- Bon je dois y aller là, j'ai un rendez-vous galant. Alors je te donne la petite brochure, là, et tu reviens me voir lundi.
Va falloir que j'étudie ça. Chouette ça a l'air palpitant.

Qu'il est dur de revenir à ce rythme scolaire après mon escapade trépidante de l'été. Alors oui je suis heureuse d'avoir retrouvé la sécurité de mon quartier, mais pas l'ennui de mon lycée.

Je dois me réveiller, trouver ce que je veux, secouer mon popotin obèse, découvrir ce qui va me faire vibrer cette année. Pour l'instant je me sens écrasée par les contraintes, la pression du Proviseur et de sa mention...

Il y a tellement de choses à découvrir dehors... à côté de chez moi... et même chez moi. Tant de mystères demandent à être résolus alors que je me morfonds dans ma classe à côté de cette idiote d'Ashley et tous ces prétentieux.

Je dois trouver ce qui va me réveiller au lycée. Je ne me souviens pas avoir été autant découragée l'année dernière.

Qu'est-ce que j'avais de plus ? Un ami... un ami assis à côté de moi... un ami intrigant à découvrir. J'avais aussi Paola à la cantine, fascinante chaque jour et toujours surprenante. J'avais ma guerre incessante avec les Pestes, une guerre obsolète maintenant qu'elles se font la guerre entre elles deux. J'avais mes cours d'arts plastoc avec ma prof préférée qui a quitté le lycée. J'avais mon atelier décors et les toits de Shanghaï de Notre-Dame qui abritaient la rivalité entre Esmeralda et Fleur de Lys. J'avais les cours de sport imposés qui n'existent plus cette année et j'avais mes rendez-vous avec le CPE... non là je divague, ça me manque pas du tout.

Oui je dois trouver ce qui va me faire vibrer cette année. Quitte peut-être à avaler un peu ma fierté...

Ashley ma voisine de classe se demande bien ce que j'écris quand il n'y a rien à écrire. Ça l'énerve de ne pas savoir... Alors elle insiste, encore et encore...

LA CURIOSITE EST UN VILAIN DEFAUT

Voilà ce que je viens de dessiner en caractères gras... J'ai dégagé mon bras pour qu'elle voie bien...

Mais pas de réaction... elle n'a peut-être pas voulu se faire remarquer comme hier ou bien alors elle n'a pas compris le message.

Quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai jeté un œil furtif sur sa feuille... elle a recopié mon proverbe sans se poser de question !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Soit elle n'est pas réveillée, soit complètement idiote à un point que je n'attendais pas...

Ah elle est en train de se relire, elle ne doit pas comprendre ce que ce proverbe vient faire au milieu du cours... Ah ben non, elle se met à me recopier.

A un moment le prof de philo pose une question à la classe qui sèche ce qui l'exaspère. Il se met alors à chercher un bouc émissaire :
- Vous, là-bas, mademoiselle, qui êtes dans la lune ! Oui vous ! Qu'est-ce que vous en pensez ? Qu'est ce qui le caractérise le plus quand on pense à lui ?
Il regarde dans ma direction, je rougis je commence à paniquer... mais une voix s'élève à côté de moi :
- Euh ben je sais pas...
Ashley a cru que c'était pour elle la flèche, c'était peut-être d'ailleurs le cas !!! Trop drôle...
- Alors mademoiselle, on vient juste d'en parler...
- La curiosité est un vilain défaut ! s'exclame-t-elle.

Pendant un quart de seconde, la classe s'arrête de respirer puis éclate de rire. Elle est tombée complètement à côté de la plaque visiblement !!! Et moi je m'étouffe à nouveau de rire car je sais d'où vient sa réponse. Je réalise l'abîme de sa bêtise et ça donne le vertige.

En attendant je ne connaissais ni la réponse, ni la question du prof !!! Mais cette sombre gourde a été mon parachute !!! Merci Ashley.

Le sport est désormais le mercredi après-midi. Je me demande si je ne préférais pas que ce soit le mardi, histoire de s'en débarrasser le plus vite possible dans la semaine. C'est vraiment l'angoisse hebdomadaire qui revient.

Pendant les cours « normaux » je me réfugie soit dans la prise de notes quand c'est intéressant, soit dans l'écriture de quelques posts quand c'est barbant. Sinon il y a toujours la fenêtre, le comptage du nombre de nuages, la mesure de l'ensoleillement, les prévisions météo et la vérification des prévisions, le vent, la pluie... Bref un havre douillet de solitude et de contemplation.
Mais là je suis exposée à l'excitation rageuse de mes congénères... Et l'activité ne va rien arranger : l'année dernière j'avais souffert du sport collectif qui était le volley, mais je pouvais rester au même endroit.

Cette année ça va swinguer sur le terrain, c'est du basket, beeeeeeerk. En plus il faut être grand pour atteindre le panier, être dynamique pour attraper le ballon, avoir l'œil vif pour le balancer au bon coéquipier. Ce qui n'est pas mon cas... A la rigueur j'aurais pu être le ballon !!!!

Première remarque : l'agressivité est plus marquée que l'année dernière, sûrement parce que cette matière compte pour le bac et en contrôle continu en plus ! Ce qui signifie qu'on passe le bac toutes les semaines.

Je suis bousculée, insultée, poussée, une fille me tire les cheveux, un type me balance le ballon sur la figure... Je me transforme en tourniquet... non j'ai encore mieux... une girouette en haut du clocher par grand vent !!!

« Mais qu'est-ce qu'elle fait là celle-là ? »
« A quoi elle sert ? »
« Je croyais qu'on s'en était débarrassé ! »
« Mais pourquoi elle fait pas la course d'orientation ? »
« Même ça elle arrivera pas ! »
« C'est un boulet de la vie, une bonne à rien ! »

Tiens je me demande ce que ça veut dire cette histoire d'orientation...

A un moment j'ai pris ma tête dans mes mains et je suis restée plantée là en plein milieu du terrain. Saturée, dépassée, dégoûtée... avec l'impression de ne pas du tout avoir ma place !!!

Bon il faut que je me dise que si on a une mauvaise note ça ne compte pas. Hé oui, il faut avoir plus que 10/20 pour que ça compte au bac. Bon bah autant avoir ZERO et ne plus jamais revenir. C'est mon projet...

Mais en fin de cours la prof est venue me voir, la pataude que j'avais l'année dernière :
- Je pensais pas te revoir là, ma fille...
- Est-ce que j'ai le choix...
- Ben oui...
- Ah ?
- Enfin d'où tu sors ? T'as le choix de trois sports au bac !!!
- Ben je savais pas...
- T'as pas reçu cet été la liste des CP et des sports dans chaque CP ???
Mais qu'est-ce qu'elle raconte ???
- Ben j'étais pas trop là cet été...
- Ouais bah t'as dû être mise là d'office, mais je veux plus te voir en basket.
- Chouette...
- Va voir le CPE de ma part, il va t'aider dans le choix de tes trois sports... enfin si trois c'est déjà pas trop pour toi. Moi je fais tous les sports co, évite, hein, évite...
J'aime pas trop son ironie cassante mais c'est bien dans son genre à cette camionneuse hargneuse.
- Avec plaisir, madame !
Elle n'a pas trop apprécié mon ton. Mais elle l'avait bien cherché.

La bonne nouvelle c'est que je la reverrai peut-être jamais. Youpi !!!!!!!!!!!!!!!

La mauvaise c'est que je dois aller voir le CPE alors que je croyais en avoir fini avec lui... bouhhhhh

David m'a vue à la cantine aujourd'hui pendant que je mangeais seule. J'ai fait semblant de ne pas le voir. Il a repassé ses yeux plusieurs fois sur moi. Mais tout ce qu'il a récolté c'est mon mépris.

Au fond de moi je souhaiterais surtout savoir, comprendre. Et puis il y a plein de zones d'ombre qu'une curieuse comme moi aimerait éclaircir.

En fin de compte rien n'a changé en un an. Puisque ma petite table de « paria » est revenue -celle qui est à côté du tapis à plateaux de repas avant la vaisselle et la poubelle- et que c'est le seul endroit qui m'est réservé, j'y reprends mes quartiers.

Quand Paola s'est effondrée sur moi avec la macédoine il y a presque un an, cette table avait été enlevée (cf posts des 15 et 16 novembre 2012). Puis elle avait été remise fin février (cf post du 28 février 2013) avant de disparaître par intermittence. Je n'en avais plus vraiment besoin, entre mes déjeuners avec les Geeks et ceux avec David...

Mais certains des Geeks ont passé leur bac, et David... ben David... Et puis crotte !

Ce matin quand je suis arrivée en classe quelques minutes avant les cours, Ashley était en train de discuter à sa place avec une autre fille qui avait pris ma place. Quand je me suis mise dans leur champ de vision, elles ont continué comme si de rien n'était. J'ai quand même le droit de m'asseoir non ?

Pendant quelques secondes je me suis dit qu'elles allaient réagir.

Mais au bout de deux minutes d'attente à bouillir, il ne se passait toujours rien malgré mes soupirs, et mes grognements. Il a fallu que j'attende la sonnerie pour récupérer ma place sans l'ombre d'un regard ni d'Ashley, ni de sa nouvelle copine.

Alors quand elle m'a demandé quinze minutes plus tard si elle pouvait copier mes notes, je ne lui ai rien répondu. Et ça ne lui a pas plu du tout. Elle a même tenté de bouger mon bras pour mieux voir mais en vain. Elle m'a gratifié d'un « sale garce ! ».

Sauf que tout le monde l'a entendue, s'est retourné en s'esclaffant. J'étais impassible, elle était en pleine furie. Bien fait !

De toute façon elle n'aurait pas eu grand chose à copier puisque j'étais en train d'écrire ce post !!!!

Bureau toujours aussi austère qui me rappelle de très mauvais souvenirs (cf post du 30 novembre 2012 13h50 et post du 3 décembre 2012 19h20). Je n'avais pas remarqué l'année dernière ses vieux diplômes tout jaunis qu'il a dû obtenir dans l'entre-deux-guerres.

No comment, j'entre dans la vif de cette conversation surprenante... :
- Sarah... je n'avais plus en tête qu'on s'était déjà rencontrés... en d'autres circonstances...
Il aurait pu dire, des circonstances aussi « sombres » !!! J'ai alors perdu les pédales...
- Je suis désolée...
- Désolée de quoi ?
- Désolée de tout.
- Ce n'est pas l'état d'esprit que j'attends de vous cette année.
- J'ai rien fait.
- Ah si... et vous avez particulièrement brillé.
- C'est pas de ma faute...
- Ah si c'est de votre faute et je vous en félicite...
Et en plus il joue dans l'ironie...
- Vous savez, c'est assez rare... suffisamment en tout cas pour qu'on se rencontre...
- Non non ça peut arriver à tout le monde...
- A ce point-là, non. Et j'ai de la bouteille...
Ah là là... Et il m'enfonce :
- En quarante ans de carrière j'ai rarement vu ça...
- Je peux vous expliquer...
- Ça oui, j'aimerais bien... je veux votre secret...
- J'ai cru que j'avais fait quelque chose que j'ai en fait pas fait... et puis je me suis laissée entraîner...
- Je ne suis pas sûr de tout suivre mais je compte sur vous pour maintenir le cap cette dernière année de lycée sur la même lignée.
C'est bizarre, c'est de l'ironie mais il a l'air très sérieux. Et il continue sur sa lancée :
- Je fonde beaucoup d'espoir sur vous !
- Même après tout ça...
- Surtout après tout ça. J'ai cru cet été qu'on avait perdu notre seul espoir... Votre inscription en Terminale L a été annulée puis reconfirmée à la dernière minute. J'étais ravi.
- Ben je suis désolée...
- Vous m'avez fait peur. Je croyais avoir perdu notre seul espoir de mention TRES BIEN au bac littéraire...

J'ai alors compris qu'on ne parlait pas du tout... mais alors PAS DU TOUT de la même chose.
- Ah... le sujet c'est le bac ?
- Oui quoi d'autre ?
En effet quoi d'autre ? Il n'a pas associé mon nom avec notre rencontre de l'année dernière. Il a dû totalement oublier qu'il m'avait forcée à aller dans la section « Décors » du spectacle de fin d'année. Il ne doit pas être au courant que j'étais la compagne de cavale de David.
- Et pourquoi le bac ?
- Mais enfin, avec de telles notes nous pouvons espérer le meilleur !
C'est à ce moment là que j'ai repensé au message pirate de Paola sur mon blog cet été (cf post du 22 juillet 2013) où elle parle de mes notes du bac. Je suis revenue à la vie réelle depuis plus d'une semaine et je m'en suis même pas préoccupée... c'est bien la preuve que je m'en fous royalement.

- Sarah pour arriver à notre objectif, il va falloir cravacher dur, ce genre de mention en littéraire est dure à obtenir. Tout le pour le bac et rien d'autre !
- Oui... je vais faire ce que je peux...
- C'est pas ça que je veux entendre, vous allez faire votre maximum et même plus pour nous obtenir enfin notre mention que nous désirons tant.
Il parle pour moi, pour lui et moi ou que pour lui ? Il enchaîne avec le même enthousiasme :
- Sarah je vais vous suivre de très près.
J'ai de la chance !

Et voilà comment s'est terminé cet entretien hallucinant qui m'a permis de découvrir une nouvelle sensation... la « pression ».

En quittant le bureau du Proviseur, j'ai vu Cécile qui rangeait ses affaires. Je suis allée lui demander de me donner mes notes de français par curiosité... mais elle m'a envoyée paître.

« Je m'en vais là...Repassez plus tard... ». Ou jamais.

En rentrant j'ai vérifié le site internet qui donne les résultats en juillet, et il ne marchait plus. De toute façon je retrouve pas mon numéro de matricule... C'est un signe. La « pression » c'est pas pour moi...

Premier contact avec mon nouveau prof d'arts plastoc... Rien ne pourra remplacer ma prof préférée de l'année dernière. Il n'est pas très fun. Pas très beau. Pas très jeune. Pas très intéressant. Et surtout très maigre... Et il pue la clope. J'ai l'impression qu'il est beaucoup plus « académique » que mon ancienne prof...

Là je suis en train de trembler devant la porte du Proviseur. Et Cécile la secrétaire ne sait toujours pas les raisons de cette convocation : « Si je savais tout ce qui lui passe par la tête à celui-là... »

A mon avis il n'en faudrait pas beaucoup plus pour qu'elle balance sur lui sans retenue !

Brrrrrr sa porte s'ouvre, il a un regard sombre, mais ne me voit pas et va s'adresser à Cécile :
- Elle est toujours pas arrivée Sarah Nicolas ?
- Ben si...
- Je vois personne.
- Ben là... sur les chaises, là, on peut pas la rater..., dit-elle très impatiente.
- Ah... tiens j'avais pas fait le rapprochement...

Hein ? Quoi ? Il ne sait pas qui je suis ??? Je suis pourtant déjà venue dans son bureau !!! Décidément c'est le rôle de ma vie, l'invisibilité.

Amorce d'une discussion ce matin avec Ashley et initiée par elle :
- Je peux copier sur toi ? J'arrive pas à suivre...
- Ouais ! Si tu veux...

Mais à ce moment-là quelqu'un s'est retourné... quelqu'un qui a entendu qu'on discutait.

En fin de cours, Ashley a continué notre profonde conversation : « Fais moins de bruit quand tu parles en cours, on n'entend que toi ». Puis elle a filé avec mépris.

A la cantine, j'étais seule comme à mon habitude... Mais j'ai vu un revenant, David !!!!! Accompagné de tous ses potes de Terminale S... Il ne m'a pas vue. Mais moi je l'ai observé, il avait l'air normal, heureux.

Ça m'a d'abord rassurée... puis ça m'a vexée. M'avoir utilisée ne semble pas vraiment le perturber...