L'AFFRONTEMENT – CHAPITRE VIII
Un bout de mousse se dérobe, Rémy est de retour...
- RÉMY : Ça sent bizarre ici... Qu'est-ce que t'as fait Sarah ? Mais t'as tout démoli... Mais qu'est-ce tu fais avec ce réchaud ? T'es barge !
- MOI : Si j'avais trouvé une allumette... Je peux t'assurer que ta petite piaule serait en feu...
- RÉMY : Ça sent le gaz... Donne-moi ça tout de suite !!! Jamais j'aurais dû te laisser libre... Je peux pas te faire confiance... Alors que je passe mon temps à t'accorder la mienne... Tu vas faire péter l'immeuble !!!
- MOI : Ah bon ? On est dans un immeuble ??? Dis-moi tout connard... Tu vois ce que j'ai au poignet ??? Tu le vois hein ? C'est ça qui t'intéresse depuis le début hein... C'est sa valeur qui t'intéresse ? Arrête avec ton air ahuri. Tu le reconnais hein ? Je l'ai essayé, il me va parfaitement, c'est bien le mien...
- RÉMY : Ben oui c'est ton bracelet, et je suis content que tu l'aies retrouvé...
- MOI : Comment ça ? Tu vas cracher le morceau !
- RÉMY : Éteins ce réchaud, Sarah... Et t'en sauras plus...
- MOI : Tu sais rien...
- RÉMY : J'en sais beaucoup plus sur ton bracelet que toi... Et je sais à quel point il compte pour toi... On le sait tous les deux. Moi mon passé est écrit, je peux rien y changer... Mais pour toi il reste un immense espoir... Et nous savons que le bracelet, c'est la clé. Un jour, ce bracelet va t'ouvrir la voie... J'en suis certain... C'est une chance énorme...
Ce qu'il est en train de me dire me fait trembler... Même si c'est quelque chose que j'ai toujours su au fond de moi. Le fait que quelqu'un pense aussi comme moi et me comprenne...
C'est bien ça, sa meilleure arme. Il me désarme... au sens figuré... puis au sens propre. Sans violence.
Je laisse tomber le réchaud qu'il s'empresse d'éteindre. Pendant que je m'effondre sur le lit. Il me prend dans ses bras.
Trou noir.
Je revois une grande lumière qui s'ouvre puis se referme... Comme s'il avait ouvert une fenêtre ou une porte qui donne sur un grand soleil... On doit être mardi matin. Je dois être avec lui depuis 15 heures. Sûrement pour aérer les odeurs de gaz. J'ai disjoncté. La violence ne résoudra rien. Il y a 3 ans, elle a été pourtant ma seule défense. Légitime.
Il me caresse le poignet avec ses doigts fins.
- RÉMY : Je ne pouvais pas te laisser sans...
- MOI : C'est toi qui l'a pris alors dans la trappe... Comment tu as su ?
- RÉMY : J'habite en face de chez toi...
- MOI : Tu as mis du papier journal partout...
- RÉMY : Je ne voulais plus subir ton regard...
- MOI : Tu as capitulé hein ?
- RÉMY : Je préfère te regarder et pas l'inverse...
- MOI : Taré... C'était prémédité hein...
- RÉMY : De te prendre à côté de moi... Oui. Mais je voulais que tu te sentes le mieux possible. Et qu'est-ce qui pouvait te manquer réellement ? Le bracelet...
- MOI : Pourquoi maintenant, hein ?
- RÉMY : Elle nous a laissés seuls, on n'a plus que l'un l'autre maintenant...
- MOI : C'est pour ça alors, c'est sa mort... Comment tu as pu voir ma cachette ? Tu as passé ton temps à m'épier hein !
- RÉMY : T'épier... ??? Te surveiller comme un ange gardien...
- MOI : T'as pas le profil d'un garde du corps.
- RÉMY : Et pourtant, t'en as bien besoin, Sarah... Ce sale type, Sarah, qui passait son temps à te photographier... Il te voulait pas du bien...
Bien sûr... Le photographe... Tout me revient... Tout. Et Rémy semble être mêlé à tout ça... de loin ou de près. Et si tout ça était une simple arnaque... pour mettre le grappin sur ce fichu bracelet ???
Je ne sais plus à quel saint me vouer... Je suis en train de me consumer, la vérité est trop brutale et me ronge inlassablement depuis qu'il me séquestre... Mes yeux ont bien du mal à s'accoutumer à cette lumière si brutale... Et pourtant mon corps reste dans l'obscurité.
- MOI : Le photographe... Oui... Mais comment tu le connais ? T'es de mèche avec lui ? Bien sûr puisque tu as récupéré son appart'...
- RÉMY : De mèche avec ce type chelou ? N'importe quoi. Sinon tu ne serais pas là pour en parler Sarah... Hé oui...Mais t'inquiète... à lui aussi je lui ai fait sa fête...
Il va sûrement finir par me faire la mienne...