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16 ans, grosse & moche!

5 septembre 2013

JEUDI 5 SEPTEMBRE 23h10 : LA TACHE...

Le tapis de l'escalier est rouge, c'est difficile de voir une tache de sang. En descendant je n'ai rien vu de particulier. Ça me rend encore plus bête... Je me suis dit quand même que le tapis aurait pu être changé. Mais pendant que le Chien remplissait le caniveau, je me suis dit qu'un changement de tapis se verrait.

En remontant j'ai insisté et inspecté le tapis d'escalier sous toutes les coutures. Le Chien se demandait bien ce que je fichais. Bingo, il y a une tache plus foncée au pied de l'escalier qui relie le palier du 1er à celui du 2ème. Je n'ai pas rêvé. Elle est difficile à voir selon l'angle de la lumière. Et elle semble se noyer dans une autre tache plus claire mais toujours plus foncée que le rouge du tapis.

J'ai pas rêvé. La Vieille a pissé le sang lors de sa chute. Alors qu'on dirait à la voir et à l'entendre qu'elle s'est fait une petite entorse. Je dois en savoir plus.

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5 septembre 2013

JEUDI 5 SEPTEMBRE 22h25 : UN MYSTERE EN CACHE UN AUTRE...

Le dîner était anormalement copieux. La Vieille tente désormais de me gaver comme une oie. Avant de me confire ??? Il y a quand même des stigmates de l'accident, elle boîte et utilise une béquille de temps à autre. Alors je prends mon courage à deux mains :
- Vous avez mal ?
- Un peu mais ça va passer.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Je suis tombée dans l'escalier, enfin je pense, mon mari m'a trouvée inanimée.
- Vous pensez ?
- Je me souviens de rien. Rien du tout. Je suis vivante, en un seul morceau, c'est ça qui compte.

Est-ce qu'elle ment ? Elle n'en a pas l'air. Pourquoi mentirait-elle ? Elle me déteste tellement qu'elle aurait pu m'accuser sans fondement. Mais non... comme si cette chute avait changé sa personnalité.

Après le dîner, je suis allée voir le Vieux qui ne m'a pas très bien reçue :
- J'ai pas le temps Sarah...
- Je voudrais savoir ce qui s'est passé après la chute dans l'escalier de votre femme...
- Moi je voudrais savoir ce qui s'est passé avant.
Il m'a jeté un regard troublant, plein de suspicion et s'est replongé sur son ordinateur.

Comment j'ai pu imaginer qu'elle était morte ? Comment j'ai pu me planter à ce point ? En relisant il y a un instant mon blog, notamment le post du 5 juillet, je me suis rappelé un détail : il y avait une mare de sang à côté de sa tête. C'est ça qui a vraiment précipité mon imagination. Ai-je rêvé ? La panique m'aurait-elle fait avoir des hallucinations ?

C'est l'heure d'aller promener le Chien et je vais en avoir le cœur net.

5 septembre 2013

JEUDI 5 SEPTEMBRE 17h45 : UN ETERNEL RECOMMENCEMENT ???

Quand j'ouvre la porte de ma nouvelle classe, des gloussements jaillissent de toutes parts. Aucun visage n'a changé depuis l'année dernière, mais leur emplacement si ! Et j'en entends des vertes et des pas mûres en l'espace de quelques secondes : « Oh non pas elle... », « La morue is back », « Je croyais qu'on en était débarrassé », « Elle a grossi non ? », « Elle nous avait pas fait le coup l'année dernière de se pointer une semaine en retard »... etc... etc... Tout ce que j'ai pu voir dans l'affolement c'est que les quolibets naissaient en particulier d'un coin de la classe... là où deux visages familiers sont assis l'un à côté de l'autre : Alyssa... et Sonia ! Le nouveau duo de Pestes !

Le pire c'est que, comme l'année dernière, je ne vois pas de place disponible. Le prof de philo s'en mêle :
- Vous êtes nouvelle ?
- Euh oui... euh non.
Cette hésitation qui n'a aucun sens provoque l'hilarité générale, et même des applaudissements !!! Quelle honte, je rougis jusqu'aux doigts de pieds. Le prof tente de calmer le jeu :
- Ah bah mademoiselle, vous avez du succès en tout cas. Allez vous asseoir alors, tiens là-bas, y'a une place...

Un autre visage familier m'attend. Mais ce n'est pas mon voisin de l'année dernière. Mon cher David a quitté le navire pour la Terminale S, enfin s'il sort un jour de prison. Non ce visage est une fille... la 3ème Peste délaissée par son club ! Ashley !

Tout le monde la regarde en riant. Ashley lève les yeux au ciel et hausse les épaules. Je ne peux m'empêcher d'esquisser un rire méchant. La pauvre, c'est un camouflet pour elle et une vraie chute dans l'échelle sociale. Elle n'avait pas de voisine en classe et se récupère « la morue » que tout le monde conspue. La roue tourne lol ! Bon elle ne tourne pas trop pour moi, mais ce coup du destin m'amuse.

L'avantage est qu'elle est au fond, cette place, ce qui me permet d'avoir une vue d'ensemble sur tous ces blaireaux. Et peut-être que les profs n'auront pas l'idée de nous faire changer de rang toutes les semaines.

Je m'assieds et ouf, la chaise ne se casse pas comme l'année dernière. Ashley continue à soupirer alors que la moitié de la classe nous observe en commentant. Alyssa et Sonia en particulier, sont pétées de rire, les garces ! J'en arrive même à avoir pitié pour Ashley : je ne voudrais pas être assise à côté... de moi-même si j'étais quelqu'un d'autre !!! Mais l'amusement reprend le dessus et je nargue du regard les deux Pestes assises sur ma gauche deux rangs devant ! Elles finissent par se reconcentrer sur le cours qui semble parler de la définition d'un « adulte ».

Ce qui est sûr c'est que je suis entourée d' « enfants » !

Avec le recul je me demande pourquoi, à chaque fois qu'on me demande si je suis « nouvelle » je réponds par l'affirmative... peut-être est-ce le cas dans ma tête ?

Je suis passée au secrétariat à l'heure du déjeuner et Cécile n'était pas là alors je me suis dit que je retenterais plus tard...ou pas.

Mais ce soir je dois savoir ce qui s'est réellement passé après l'accident de la Vieille dans l'escalier. Je dois provoquer une conversation. Tout le monde ici fait comme si rien ne s'était passé.

5 septembre 2013

JEUDI 5 SEPTEMBRE 13h45 : UN ETERNEL RECOMMENCEMENT !!!

Vous avez vu l'heure, là ? C'est mon heure d'écriture, celle de l'année dernière. C'est fou comme j'apprécie la « prison » désormais, sûrement parce qu'elle non plus n'en est pas une... Tout me paraît moins noir, moins blanc. Mince je mûris ?????? Pas trop vite quand même...

Oh y'a du chemin à faire encore...

Mon arrivée en cours ce matin n'a pas été très discrète... et me rappelle douloureusement mon arrivée de l'année dernière. (cf post du 10 septembre 2012 « The big day »). Il faut dire que j'ai deux jours de retard cette année... et en plus je devais passer au bureau du Proviseur juste avant les cours, message transmis par Rondin après son appel au lycée.

Résultat je débarque 5 minutes avant la sonnerie au secrétariat du Proviseur, la secrétaire, qui n'a pas l'air de s'être remise de ses vacances : « J'ai aucune trace de ce rendez-vous, vous êtes qui déjà ? », « Ça me dit vraiment rien, repassez à l'heure du déjeuner »

Je quitte son bureau et je réalise que je ne sais pas où aller !!!! Où est ma nouvelle classe ? Et quel cours j'ai ? Du coup je retourne voir la secrétaire, perplexe autant qu'elle :
- Mais vous êtes nouvelle ? Je vous ai jamais vue l'année dernière...
- Oui c'est ça !
Incroyable, moi je me souviens d'elle pourtant, elle n'a pas changé. Aurais-je changé à ce point ??? Peut-être que la cavale m'a rendue belle et mince ? Pourtant j'ai vérifié sur la balance hier et les fritures de calamars de cet été ne m'ont pas aidée à devenir Miss France... Bref, cette secrétaire est vraiment lunaire. Même mon nom ne lui dit rien, je ne suis pas sur les listings... Elle cherche, appelle une de ses collègues, traîne les pieds, passe un coup de fil perso qui me permet de découvrir son prénom -Cécile-, puis elle soupire, se plaint de ses collègues et fait tomber un dossier de 500 pages par terre. Elle marmonne qu'on fait comme si elle était pas là dans ce lycée, « aucune considération ! ». Encore une malheureuse...

Quinze minutes s'écoulent avant qu'elle ait une illumination : « Mais oui vous êtes la fille qui a annulé son inscription avant de revenir sur sa décision lundi ». Je ne suis pas au courant des coulisses estivales de ma disparition, ça a dû créer quelques cafouillages. Elle me donne un emploi du temps et une classe, je la remercie, mais dans le couloir je réalise qu'il y a de la physique-chimie, des maths... rien à voir avec moi ! Je retourne la voir et elle m'engueule : « Bah il faut me le dire que vous êtes pas en Terminale S, comment je peux le savoir moi ? Bon vous voulez quoi comme classe ?». On vient de passer de la Lune à Mars...

Quand elle récupère l'emploi du temps de S, elle a un sursaut de mémoire :
- Ah oui c'est pour le garçon ça, on n'est pas près de le revoir pour le moment.

Ce n'est que sur le chemin de ma classe que mon cerveau se connecte : et si elle parlait de David ? Aïe...

Du coup je suis arrivée 30 minutes en retard en classe avec un pincement au ventre et au cœur. Sur mon emploi du temps il y a écrit « Philosophie ». Je frappe, j'entends un type qui hurle « entrez », et j'ouvre la boîte de Pandore...

Oups ça sonne, j'y vais, la suite ce soir.

4 septembre 2013

MERCREDI 4 SEPTEMBRE 23h20

Je redescends doucement sur Terre, j'apprécie tout ce que je vois, tout ce que je touche, tout ce que je sens, même cette horrible odeur de pourri quand j'ouvre la fenêtre... C'est une sensation incroyable de vie.

Cette escapade estivale avait le goût de la liberté, mais le goût seulement. C'était une liberté light, 0%... Une vague impression. Mais ce n'est pas ça... Je ne sais pas ce qu'est la liberté pure, mais ce n'était sûrement pas ça...

Je m'inquiète désormais pour David... et aussi pour mon retour décalé au lycée demain. Malgré cela, je vais passer la meilleure nuit de ma vie.

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4 septembre 2013

MERCREDI 4 SEPTEMBRE 19h35 : HOME LAND

Qu'il est bon de retrouver ma chambre, mes affaires, mon PC tablette convertible...et aussi ma télé, mes séries, mes télé-réalité de 18h à 20h...

Tout d'abord les retrouvailles au Rialto m'ont fait chaud au cœur même si tout me paraissait irréel. La Mamie est venue me parler et avait la voix toute chevrotante :
- Ma Sarah... je suis tellement heureuse de te revoir... Dis moi que tu reviens parmi nous une bonne fois pour toutes...
- Oui je vous promets...
- Ah ça me fait tellement plaisir... Mais où étais-tu ?
- J'ai fait une erreur... mais tout me manquait ici... vous me manquiez...
Elle m'a prise dans ses bras, les larmes sont venues, mais je les ai vite essuyées afin qu'elle ne voie rien. La première chose qui m'est venue à l'esprit dans la conversation était le Chien qui avait couru vers elle à J+1 lors de mon retour secret, et que j'avais lâchement abandonné...
- Avez-vous des nouvelles de mon Chien ?
- Oui... il est venu vers moi un jour il y a environ deux mois maintenant. Ça coïncide avec ta disparition...
- Et ?
- Est-ce lié à ta disparition ?
- Est-ce qu'il vit avec vous ?
- Non pourquoi ? Je l'ai ramené à ses propriétaires.
Je suis alors prise d'angoisse, je réalise à quel point ma fuite était débile. Si le Chien est mort, c'est de ma faute...
- Vous l'avez revu ?
- Non ça fait longtemps...

Je n'attends plus qu'une chose, c'est de revenir dans l'appartement !!! La mère Rondin me fait patienter jusqu'à 12h30, « un cas difficile à gérer » comme excuse. Et je ne peux m'empêcher de lui faire une réponse un peu insolente... « Pire que moi ? ». Elle hausse les épaules et sourit...

Mmmh ça sent le pardon dans l'air et ça me fait du bien.

A quelques minutes de retrouver mon immeuble, mon cœur palpite entre l'excitation et la peur... Nous prenons l'ascenseur... Je me revois il y a un an (cf posts du 8 et 9 septembre 2012). Rondin frappe, le Vieux ouvre et se met à râler : « Vous êtes en retard... ». Il n'est pas comme je l'ai connu, il est très froid, il me fait une bise, glaciale.

Je regarde partout, je cherche mon Chien... Mais la surprise vient d'ailleurs, la Vieille se jette sur moi et m'embrasse comme du bon pain : « Oh Sarah, comme tu nous as manqué, on était tellement triste de te perdre aussi brutalement. On s'est inquiétés jour et nuit, ça fait tellement plaisir que tu reviennes... tu ne recommenceras pas hein ? »

Heu ???????????????????????????????????????????? Elle non plus n'est pas comme avant. Je l'ai jamais vue aussi chaleureuse, même devant Rondin. Ah, elle doit jouer la comédie et son courroux va s'épanouir à la première seconde où Rondin aura déguerpi !

Toujours pas de Chien, je ne parle à personne... je m'attends au pire.

J'entends un miaulement familier... le vieux cabot hirsute sort enfin de ma chambre et se précipite sur moi. Il met directement sa truffe entre mes cuisses et je renais... Il a l'air en bon état, il ne boîte pas, son miaulement indiquait surtout de la joie. Hé oui comme Florine dans Secret Story « je communique avec les animaux ». Lol. Un nouveau poids s'envole et je me mets à lui parler devant tout le monde alors que je n'avais pas décroché ni un mot ni un sourire depuis mon arrivée : « Mon toutou à moi, mon Chien, je t'abandonnerai plus jamais, jamais tu entends ? »

Cette phrase rassure visiblement Rondin émerveillée par ma réaction. La Vieille a l'air aussi enchantée... mais pas le Vieux ! Bizarre...

Rondin a conclu son départ par une phrase pleine de sens : « Sarah fais-moi plaisir jusqu'à tes 18 ans ».

Une fois envolée, la Vieille continue alors son show :
- Tu veux quoi à manger ma petite chérie ?
- Elle est partie là, vous pouvez arrêter...
- J'ai du Nutella pour toi en dessert, j'ai du steak haché et des frites surgelées...
Ça me laisse un peu sans voix, je me retourne vers le Vieux qui me lance un regard noir et s'enfuit dans son bureau.

Pendant ce temps le Chien me tourne autour, me lèche la main, passe sa truffe dans un sens puis dans l'autre, baille, pète, et recommence. Il est dans une forme olympique ce vieux cabot. S'il pouvait encore, il me sauterait au cou.

L'après-midi s'est passée calmement. Mais j'ai toujours ce sentiment d'irréel... c'est comme un songe de retrouver tout ça. Je réalise que mon année de 1ère a été sûrement la plus riche et la plus intéressante de ma vie et je ne voudrais lâcher ça pour rien au monde.

Cette cavale m'aura appris ça : j'appartiens désormais un tout petit peu à un endroit sur Terre et ça n'a pas de prix.

4 septembre 2013

MERCREDI 4 SEPTEMBRE 11h25 : GROSSE, MOCHE ET TOTALEMENT CONNE...

Ah la la la... cette fin de soirée m'a offert son lot de rebondissements. Et je me sens complètement stupide. J'ai vraiment perdu le sens des réalités. Est-ce que toutes les émotions du spectacle de début juillet ne m'auraient pas rendue à fleur de peau ? C'est une cascade de surprises qui m'est tombée dessus et pas très délicatement.

Voici l'épilogue -tant attendu- de cette cavale commencée le 5 juillet.

Cette personne familière qui est rentrée dans la pièce hier, c'était la mère Rondin, mon assistante sociale. Visiblement désespérée par mon cas qui l'est tout autant :
- Sarah... Sarah...Sarah, dans quel guet-apens tu t'es encore fourrée ?
- Oui c'est ça c'est un guet-apens. Moi j'ai rien fait.
- Je te connais depuis si longtemps et tu ne peux pas t'empêcher de t'attirer les pires problèmes.
- Oui je suis d'accord mais je les attire sans rien faire...
- Si je dois énumérer tes faits d'armes... on aurait pu s'attendre à ça ! La petite-fille que tu as giflée...
- Vous savez bien qu'elle a fait semblant pour me piéger...
- Puis il y a eu cet incendie avec la cigarette...
- C'était les jumeaux ! Et le père me faisait trop peur...
- Et puis il y a eu toute cette histoire avec Rémy... et la paire de ciseaux ! Quelle horreur...
- Vous n'avez jamais douté de moi sur cette histoire...
- Et enfin il y a cette dispute violente dans la boue à ton lycée avec cette pauvre jeune fille...
- Elle a balancé à tout le monde que j'étais orpheline...
Je crois qu'elle était en train de m'achever une bonne fois pour toutes. Toute cette prétendue violence crescendo m'amenait irrémédiablement à commettre un acte contre la personne que je déteste le plus...
- Je sais pas comment me défendre cette fois-ci. J'ai aucune preuve. Mais croyez moi, j'ai rien fait.
- Tu veux dire que tu étais là par hasard au mauvais moment ?
- Mais oui...
- Encore une fois ?
- Je suis pas folle, je suis pas violente...
- Tu l'as suivi pourtant...
- Ben non, je suis tombée sur elle...
- Sur lui tu veux dire ?
- Sur elle ! Et lui il était en haut de l'escalier...
Elle me regarde un peu hagarde, décontenancée :
- Tu l'as suivi dans le sud...
A mon tour d'être perdue. Encore plus en entendant ce qui suit...
- C'est un délinquant. Il va falloir mieux choisir tes fréquentations.
- Qui ça... David ? Mais c'est mon meilleur ami...
- C'est bien ce que je dis...
- Il m'a aidée après... après... l'événement.
- C'est plutôt toi qui l'a aidé et soutenu dans sa cavale...
- Mais non c'est moi... mais qu'est-ce qu'il a fait ?
Elle ne me répond pas et prend une stature très solennelle. Comme si un autre événement grave s'était produit. Elle continue à se murer dans le silence et je ne peux m'empêcher de la pousser dans ses retranchements, quitte à me mettre en danger :
- C'est moi qui devrais être accusée de meurtre...
- Qu'est-ce que tu racontes ? Mon Dieu, tu me caches des choses horribles...
- Elle était là, pleine de sang au pied de l'escalier...
- Quelle horreur !!!! Mais qui ça ? Qui ça ?
- La Vieille...
- Hein ?
- Mme B.
- De qui tu me parles... Elle va très bien et son mari aussi. Ils sont très inquiets pour toi. Ils ne comprennent pas pourquoi tu t'es enfuie alors que tout se passait si bien depuis quelques mois. Je commençais à penser que je serais tranquille jusqu'à la fin de ma mission avec toi, je me suis trompée, tu as suivi ce garçon toxique...

Vous pouvez imaginer ma réaction... l'incompréhension, la méfiance, l'incrédulité puis l'acceptation d'une monumentale bourde et un supplice inutile que je me suis infligé. J'ai fondu en larmes... et Mme Rondin m'a prise dans ses bras. De longues minutes ont passé pendant lesquelles je rêvais d'avoir une vraie maman qui me consolerait de tous les petits bobos de la vie.
- Quoi qu'il ait fait, David, c'est pour moi qu'il l'a fait...
- Faire ça à son père, c'est honteux.
Mais qu'est-ce qu'il lui a fait...? Elle ne me répondra pas. Alors je repars sur l'événement...
- Et vous n'êtes pas au courant de l'accident de Mme B?
- Non... je ne sais pas... elle a eu un accident ?
Cette vieille pie est tombée dans l'escalier et malgré la mare de sang qu'elle a laissée, elle est toujours vivante. Même sans rien faire, elle a continué à me pourrir la vie.
- Est-ce que c'est tout ce qu'on me reproche ? D'avoir suivi David ?
- C'est déjà bien trop Sarah. De partir comme ça pour un garçon sans rien dire à personne en nous laissant dans l'angoisse. Mais cette famille d'accueil est prête à te pardonner. Tu as de la chance Sarah. Et tu vas vite remettre les pieds au lycée c'est moi qui te le dis...

Mais cette histoire de volets fermés alors ? De police scientifique dans l'immeuble ? Me serais-je fait un film intégral ? Et le regard inquisiteur et plein de frayeur du Vieux en me trouvant au pied de la Vieille ? Je croyais qu'Interpol me cherchait, mais c'est David qui était traqué ??? Je comprends mieux pourquoi personne n'est venu me parler en 24 heures au commissariat.

Pour que la police vienne le chercher aussi loin, il a dû commettre un acte dont je ne sais rien. Je me demande aussi comment la police nous a trouvés...

Tant de questions et si peu de réponses...

Cette conversation détonante avec la mère Rondin a eu lieu hier soir. J'ai dormi au foyer. Ce matin j'écris tout ça d'un lieu que je connais bien, du Rialto. J'attends la mère Rondin qui doit me ramener « officiellement » chez les Vieux. Je suis partagée...

Soulagée d'un côté quand même d'un énorme poids. Mais je me ronge les sangs pour mon David. Et je ne suis pas tranquille sur les Vieux, il y a anguille sous roche.

Je sens une main douce sur mon épaule. Des retrouvailles pleines d'émotion...

3 septembre 2013

MARDI 3 SEPTEMBRE 19h55 : ASSECHER LES FLOTS BLEUS...

Ce lundi 2 septembre, David et moi avons été cueillis par les gendarmes... et ils nous cherchaient ! Ils avaient déjà attrapé David à la buanderie et ils sont venus m'attraper alors que je faisais l'inventaire des frites en mousse pour la piscine.
- Mademoiselle Nicolas ?
- Euh oui... qu'est-ce qui se passe ? en me disant au même instant que je savais très bien ce qui se passait
- Vous êtes en état d'arrestation !

Le choc et la culpabilité. Surtout celle d'avoir douté de David, et de notre avenir. Il aurait sûrement été plus rose en cavale que maintenant. Mes doutes nous ont porté la poisse. Et j'en suis la seule responsable.

On nous a mis dans le train de retour avec deux agents de police, un chacun accroché à notre bras. En TGV cette fois et sans frauder ! On était même en 1ère classe !!! Mais on n'a pas eu droit à une petite collation... David et moi étions séparés mais on pouvait se regarder d'un bout à l'autre du wagon. Je n'arrêtais pas de vouloir m'excuser avec les yeux. J'en ai posé des questions à l'agent : « Qu'est-ce qu'on va devenir ? », « Il a rien fait, qu'est-ce qu'il a fait hein ? », « Moi non plus j'ai rien fait, qu'est-ce que vous croyez que j'ai fait ?»

Je me doutais bien qu'on nous ramenait sur les lieux du délit, l'endroit où la Vieille est morte, là où tout le monde croit que je l'ai poussée.

Il est 20 heures et nous sommes dans ce commissariat depuis hier soir donc depuis 24 heures. Personne ne vient me voir, personne ne vient m'interroger. Tout le monde s'en fout. Tout ce que j'ai obtenu c'est des feuilles de papier et un stylo : « Tu vas tout avouer ? » m'a-t-on balancé en m'apportant le papier que j'avais demandé en échange d'un repas que je ne voulais pas.

Écrire est la seule chose qui me fait du bien et m'occupe dans ce cauchemar. J'essaie de me remémorer toutes ces dernières semaines qui m'apparaissent aujourd'hui comme un lointain rêve...

Il est 20h07 et mon bras fatigue. Tiens un visage familier rentre dans cette pièce où je suis prisonnière... MAIS QU'EST-CE QU'ELLE FAIT LA ???

3 septembre 2013

MARDI 3 SEPTEMBRE 18h25 : VOGUER SUR LES FLOTS BLEUS

David n'était pas aussi cinglé qu'il en avait l'air dans cette cavale ! Cette idée du camping, il l'avait avant de partir... Sachant que l'idée n'était pas de glander au camping, mais d'y travailler !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Voilà un « projet professionnel » comme on dit, qui ne me serait pas venu à l'esprit. On a fait deux campings avant de tomber sur celui-là... Les deux premiers n'avaient pas de place... mais pour ce troisième ça tombait parfaitement.

Le patron, un type d'une cinquantaine d'années calqué sur Patrick Chirac du film camping, avec tous ses défauts et son incroyable moule-b..., nous ouvre ses portes :
- Ah les petits gars, vous êtes ensemble ?
- Non non non pas du tout ! (je m'empresse ainsi de répondre...)
- Ah pas grave, mais j'aime bien les couples ! Bon vous tombez bien, j'ai été planté par deux jeunes qui ont trouvé mieux à faire. Ils préféraient taffer dans un 5 étoiles. Mais ici on préfère l'authenticité du camping, un vrai trois étoiles, bien rustique ! Pas trop de confort, mais plus de convivialité.
Tout pour me faire rêver.
- Alors j'ai besoin d'un pool boy et d'une vendeuse au bar les petits gars ! Ça vous va ? Nourris blanchis jusqu'à fin août. Quoi demander de mieux ???
- On va dormir où ? (inquiète, la guêpe pendant que David s'émerveille de tout)
- Sous une tente ! Je vous la fournis bien sûr !
- Génial, trop génial (ça c'est pas moi non plus qui dirais ça...)

Emballé c'est pesé. Je me suis quand même dit que c'était étrange d'embaucher les gens sans leur demander leurs papiers, leur numéro de sécurité sociale et en les payant uniquement en nature. Mais bon, c'est très utile pour se planquer... Tout le monde trouve son compte... dans l'illégalité !!!

La tente était un peu rustique comme le camping quoi ! Avec une sale odeur de sueur... Obligés de dormir l'un contre l'autre en plus! Un vrai petit nid... pourri.

Le premier contact avec le boulot ne fut pas idyllique : David devait ramasser des coussins de plage et des serviettes toute la journée en faisant des sourires tout en nettoyant la piscine le matin et moi je devais vendre des glaces infectes et périmées par dessus le marché en faisant risette.
Au bout de 2 jours, bilan du patron : « Vous manquez de chaleur mes petits gars ! Toi, David, tu devrais dire bonjour aux gens surtout quand tu leur prends 5 euros pour le coussin. Évite aussi de verser le chlore quand ils sont encore en train de nager, ça va les brûler ! Et toi, Sarah, tu devrais éviter de leur dire que les « miko cornetto mini » c'est une arnaque et qu'il y a rien à manger ! C'est le but ! Qu'ils raquent un max en mangeant rien ! Il faut aussi que t'évites de leur dire que le tube à sucer c'est trop chimique pour eux ! T'es pas là pour sauver les gosses de l'obésité, c'est trop tard ! »

Résultat après une semaine, David a fini au « placement de caravanes » sur un ordinateur car il a sauvé tout le système informatique d'un virus ou d'un bug -j'ai rien compris- et moi comme animatrice du club « Mini Kids » sous prétexte que j'ai un bon contact avec les enfants. Moi, vraiment ? Tout ça parce que je leur offrais des glaces en douce ? Ou parce que je jetais les stocks périmés qui avaient l'air bien givrés ?

Après ce petit ré-aiguillage de fin juillet, nous avons coulé des jours heureux en août. Le patron étant assez content de nous, il nous a mis dans un mobil-home en réparation à la place de la tente ! Ouah quel upgrade !

Jusqu'à mi-août nous avons vécu dans l'insouciance. Puis les jours plus courts, le rafraîchissement des températures, la baisse de fréquentation ont commencé à me ramener à la réalité. Plein de questions sont venues m'assaillir... :
- Est-ce que je veux faire animatrice « Mini Kids » jusqu'à la fin de mes jours ?
- Qu'est-ce qu'on va devenir quand le patron n'aura plus besoin de nous en septembre ?
- Est-ce que ma vie va devenir une grande cavale jusqu'à ma mort ?
- Que deviennent Yunso, la Mamie, mon Chien ?
- Est-ce que je ne suis pas curieuse de savoir à quoi ressemblerait une Terminale, le bac, la fac... ? Non ça j'ai vite eu la réponse. Non je suis pas curieuse !

David a commencé à sentir mon malaise et, quand je lui ai exposé mes doutes, il a mal réagi :
- T'as vraiment envie de retourner dans toute cette merde ? Et ta Vieille qui est morte dans l'escalier ? Et moi mon père alcoolo qui devient violent ? Tu crois vraiment que c'est ça notre futur ? Tu crois que j'ai envie qu'on replonge dans ce bourbier ?
- Mais c'est quoi l'autre option ?
- Je comprends pas Sarah que tu me balances ça après tout ce que j'ai organisé pour nous...

Que répondre à ça ? Ce type que j'adore m'a sauvée du cauchemar, m'a nourrie et logée dans sa cave pendant deux semaines, nous a trouvé ce « pas si mauvais » plan de job d'été...

Le dimanche 25 août, le patron nous a annoncé qu'il pouvait nous garder jusqu'au 8 septembre à partir des réservations actuelles. J'ai commencé à être prise d'angoisse. Je ne veux pas devenir SDF ! Mais David a tenté de me rassurer : « Tu m'as dit que j'avais un peu de jugeotte alors laisse-moi trouver la suite... »

Certes. Mais la réserve d'argent de David commençait alors à fondre comme neige au soleil : les petits plaisirs inconscients pèsent lourd quand on ne gagne pas grand chose ! Un ticket de bus pour aller à Fréjus, puis un autre pour aller à Saint-Raphaël, une petite sortie au McDo, un ciné, et surtout ma garde-robe !!!! Car voilà un sujet que je n'ai pas abordé... je me suis enfuie avec mes vêtements du 5 juillet, il a fallu tout racheter.

Car comme tout le monde le sait, je suis aussi grosse que David est maigre. Il est aussi bien plus grand que moi. Pas question qu'il me prête des vêtements. Alors il m'a rhabillée de la tête aux pieds ! Et sans compter.

Voilà le résultat, fin août, j'ai réalisé que le bas de laine ne serait pas éternel... et puis le destin a choisi pour nous et plus tôt que prévu.

3 septembre 2013

MARDI 3 SEPTEMBRE 17h10 : VOGUER VERS LES FLOTS BLEUS...

Maintenant que je suis bonne pour la prison, il y a prescription. Je peux raconter tout ce qui s'est passé depuis mon dernier post, celui du 1er août.

David et moi, on s'est transformés en fugitifs mineurs, synonyme de fugueurs ! Traqués par... rien !

On a pris le train, un corail couchettes sans payer !!! La 1ère fois que je fraudais ! Et sûrement la dernière, vu où je suis... Je n'avais pas un rond et David ne voulait pas entamer son petit magot. Je n'avais pas envie du tout de prendre ce risque-là mais lui si !

On arrive à la Gare d'Austerlitz vers 21 heures, surexcités. David sait que c'est la seule gare avec des trains de nuit. Aucune destination en tête. Mon ami prend les choses en main, regarde le panneau des départs et pointe du doigt un train qui part dans 23 minutes, son visage s'illumine :
- T'es déjà allée là-bas ?
- Non... j'ai pas trop quitté la région dans ma vie
Pour ne pas dire jamais !
- Tu vas adorer... On y va ?
- Je vais voir si y reste des places sur un distributeur...
- Ça sert à rien...

J'ai haussé les épaules. N'en faisant qu'à ma tête, j'ai vérifié à un distributeur et blanchi à la vue du prix : 130 euros par personne pour un aller simple...

David m'a alors prise par le bras, et poussée dans le wagon juste avant le sifflement du départ. Quand le train a démarré nous avons été pris par l'émotion. On s'est regardés puis on s'est retournés vers la fenêtre et la gare qui s'éloignait. La cavale pouvait commencer ! J'étais émue, partagée entre plein de sentiments. Excitée par la liberté, navrée par ma fuite, et choquée par ma fraude ! David avait l'air uniquement porté par le bonheur ! Un tourbillon de joie que je ne pouvais plus m'empêcher de suivre, happée, hypnotisée, conquise !

Durant le trajet, nous avons joué à cache à cache avec le contrôleur. Il souhaitait visiblement se débarrasser des contrôles au plus tôt, sûrement l'envie de dormir très vite ? On est d'abord allés se cacher aux toilettes alors qu'on l'entendait venir. Puis pas un bruit. Je mets alors un pied dehors et bingo juste à la sortie du pipi-room : « Contrôle des billets ! Vous avez un billet ? »

Comme je ne suis pas douée pour mentir, j'allais dire toute la vérité quand David est sorti de sa planque :
- Oui oui monsieur on a nos billets, ils sont à notre place en bout de train.
- Mais vous êtes à l'avant là ! objecte-t-il avec un fort accent du sud, comme le ferait une caricature de gendarme !
- Ben oui on se balade un peu, on visite...
- Bon je vous retrouverai là-bas alors, mais je vous oublierai pas !

David a ricané alors que le contrôleur n'était pas bien loin, comme s'il voulait jouer avec le feu ! J'ai alors vu le contrôleur lui lancer un regard noir...

On a fini par le retrouver sans le vouloir à la voiture-bar, David a fait mine d'aller s'acheter un mars au distributeur et je me suis retrouvée seule face à lui comme une idiote :
- Je vous ai contrôlée mademoiselle déjà ?
- Ah ben oui...
- Vous êtes sûre... ? dit-il tout en observant le dos de David avec méfiance.
Puis il s'est laissé déconcentrer par un voyageur qui avait l'air très malade et qui a fini par dégobiller sur ses chaussures. J'ai pris la poudre d'escampette avec David qui ricanait encore une fois :
- T'as pris de la bouteille !!!
- C'est pas drôle, j'ai honte.
- On est tranquilles, il va devoir faire partir le vomi.

J'en ai encore tellement honte que j'ai besoin de tout raconter. Puis on l'a recroisé dans un couloir au loin, ce fichu contrôleur, on est alors rentrés dans un compartiment occupé, au hasard ! Il y avait une mamie avec deux enfants très turbulents : « Calmez-vous ou je vous abandonne dans la prochaine ville ! » leur hurle-t-elle à tue-tête pendant qu'on referme discrètement la porte derrière nous. Les deux gamins se fichent royalement de l'autorité de leur grand-mère...

- T'aimes les enfants non ? me lance David en chuchotant.
- Ben pas spécialement...
- T'as fait du babysitting non ?
- Ça s'est pas très bien terminé...
- C'est l'expérience qui compte... J'ai une idée...

La dame s'inquiète un peu de notre présence et les enfants se demandent qui on est :
- Vous cherchez quelque chose ?
- Oui Madame, on a un problème dans notre compartiment, un voyageur malade... il vomit partout.
- Ah quelle horreur ! Mes petits fils m'ont fait le coup une fois, dans le train et je savais plus où me mettre...
- Vous savez qu'on adore les enfants, Sarah fait beaucoup de babysitting...
- Ah bon ?
La dame semble soudainement très intéressée... Mais le contrôleur se rapproche ! Je commence à rougir, à transpirer, à me liquéfier, je ne peux plus rien faire ! C'est la fin ! On va se faire débarquer en rase campagne !!!
- Qui veut jouer à cache-cache ??? lance David dans la surprise générale.
- Moi moi moi !!! crient les enfants, fous de joie.
C'est Sarah qui nous cherche !
La grand-mère sourit. David va se cacher sous la couette avec les enfants... Hé oui, dans les trains couchettes, il y a des couettes !!! Et on n'est pas en 1ère pourtant... Le contrôleur ouvre la porte :
- Contrôle des billets madame ! Euh mesdames...
- C'est quoi cette odeur ? lance la dame méfiante...
- Ah c'est peut-être moi..., s'inquiète le contrôleur à l'accent chantant.
- Voilà nos billets ! Qu'est-ce que ça pue..., insiste la dame.
- Je vois que vous avez deux enfants sur vos billets...
- Oui ils jouent sous la couette là... mais d'où vient cette puanteur ? Ça sent fort le vomi non... ?
- Bon et vous mademoiselle... je sais plus... je vous ai déjà vue non ?
Je suis pétrifiée :
- Oui oui oui encore oui, vous n'arrêtez pas de me poser la question...
La grand-mère vient à ma rescousse sans le savoir :
- Je vais tourner de l'œil avec cette odeur...
Le contrôleur met alors les voiles, tout gêné et pousse un grognement d'impatience. OUF !!!

Il était 23h30... Le reste de la nuit fut plus calme. Nous sommes restés dans le compartiment de la dame, David est sorti de sa couette avant de s'endormir quelques minutes plus tard, épuisé. La dame tombait de aussi sommeil, elle imposa aux enfants d'aller au lit en vain. Elle a fini par s'assoupir alors je suis restée avec les petits en pyjama, en essayant de retrouver les notions élémentaires de ce que j'avais appris avec Jessica : détourner l'attention des petits monstres afin d'être tranquille... « Construction de cabane ! ». Cris de joie !

Je me suis assoupie sans dormir, il faisait déjà jour quand j'ai eu l'impression de pouvoir m'abandonner au sommeil dans la cabane construite par les enfants pour moi. Mais niet, à ce moment-là David se réveille, ouvre la porte et revient quelques minutes plus tard paniqué : « Sarah, le contrôleur m'est tombé dessus, il m'a dans le pif, il veut mes billets !!! »

Le train s'arrête alors en gare... « Fréjus Saint Raphaël », jamais entendu parler ! David toujours avec sa présence d'esprit au top rebondit : « Mais c'est là qu'on descend, merci Madame de nous avoir accueillis ». J'avais plutôt noté qu'on allait à Nice, mais non, ce sera Fréjus.

Dans le couloir, le contrôleur nous fait signe, puis nous voit en pleine fuite et court soudainement vers nous. David me tire vers l'autre côté puis la sortie, le quai, la gare, le trottoir...

Le train repart... et nous sommes arrivés à destination, une destination qui nous a choisis !!! Plus que l'inverse...

Je ne peux m'empêcher de faire un compliment à David à ce moment-là : « Qu'est-ce que t'es intelligent, tu m'épates ». Je le fais très sérieusement et il semble adorer ça. Mais c'est vrai !!! Le coup de la couette et du cache-cache, je ne m'en remets pas. C'est un cerveau, et moi une cruche, une potiche bonne à se faire choper !

Enfin... au final, nous avons arnaqué la SNCF en duo, mais bon c'est l'œuvre intégrale de David. En tout état de cause, il n'y a pas de quoi pavoiser...

J'ai continué à me laisser porter par son énergie inépuisable :
- On fait quoi David?
- La mer, allons vers la mer... !!!
- Il faut qu'on trouve de quoi survivre, je veux pas redormir dans la rue, tu comprends ?
- T'inquiète... j'ai de quoi...
A croire qu'il a vidé le compte en banque de son père...
- Et puis j'ai une idée ! annonce-t-il, serein.
Il a tout le temps des « idées »...

Et celle-là vaut son pesant d'or... un camping industriel à 5 km de la plage !!!! Il ne s'appelle pas LES FLOTS BLEUS, mais presque...

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