Maintenant que je dois retourner en sport, enfin dans la piscine, le mardi après-midi, j'ai dû déplacer mon rendez-vous hebdo avec le CPE au lundi. Ce sera désormais tous les lundis à 17h. Ouah la chance que j'ai... Un moment de foudre d'intelligence m'attend. S'il savait ce que j'écris sur lui, ce blaireau...

Tiens, j'adore ce terme !

J'ai raconté mes malheurs à David par mail. Il me répond que Marco est un idiot manipulable sans intérêt. Mais il ne comprend pas bien. C'est pas facile de mettre aux oubliettes des gens comme ça surtout quand on sait qu'ils valent le coup.

Mais l'Injustice est le fondement du Monde et j'imagine que la Justice est une utopie. Soit on l'accepte, soit on est en guerre contre le Monde. J'ai pas fait mon choix...

Voilà une consolation : l'odeur ne vient pas de moi... Je suis passée sous mon lit (pas si grosse la Grosse!) et je me suis dit que j'allais faire comme dans les séries américaines... taper contre le mur pour savoir ce qu'il y a derrière.

Et effectivement quand on cogne la plaque qui scelle la trappe, ça sonne différemment. Peut-être « creux » ? Et j'ai commencé à taper un peu partout et j'ai suivi le son creux... sûrement une bouche d'aération, une gaine tel un labyrinthe ? A l'horizontale d'abord ce qui m'oblige à sortir de sous mon lit, avec difficulté (pas si mince la Guêpe!). Puis le son « creux » remonte à la verticale vers le plafond. Ça viendrait des voisins du dessus ?

Mmmh j'imagine bien un appartement « ravioli » à la crotte de souris. Mais ça devrait sentir bon non, pour une vorace comme moi ?

J'en ai pas fini avec cette odeur-trappe-gaine... et ça m' « aère » le cerveau !!! Et oui même cette odeur putride !!!

Pour être franche, cette confrontation, hier, m'a rendue malade. J'ai eu la nausée pendant une heure après ça. Puis une fois le barbouillage intestinal passé, j'ai été irrésistiblement attirée par la pâte à tartiner au spéculoos du placard (un reste du départ de Paola) avec un peu de brioche devant la télé.

J'avais plus faim pour le dîner-salade. Ça résume ma folle soirée.

Aujourd'hui je comate. Et je me sens coupable...de quelque chose que je n'ai pas fait, c'est terrible. Je le sais que j'ai pas attaqué la première, mais c'est tout comme... J'aurais dû ne pas réagir ? Me faire écraser comme une mouche pour rester « innocente » devant le tribunal familial ? Doit-on passer sa vie à tendre l'autre joue ?

Cette histoire pourrit tout. Et s'accommode bien avec l'odeur infâme qui est revenue dans ma chambre par intermittence. Pourtant le Vieux a bouché le trou sous mon lit.

Tiens je vais suivre l'odeur, peut-être que je vais découvrir qu'elle vient de moi ! Ben oui c'est moi la planche pourrie qui fouette...

Voilà un moment que je redoutais depuis longtemps, la confrontation. Dans le local poubelle en plus, sympa. Il fallait bien que ça arrive, statistiquement inévitable. D'autant que MA bourde commence à dater... (cf post du 17-18-19 février 2013) et que j'ai réussi à passer au travers de la confront' jusqu'à maintenant.

Je m'apprête à balancer le sac poubelle dans le réceptacle VERT, en bonne citoyenne du recyclage. Quelqu'un entre et je sursaute ! C'est Marco avec un sac d'emballages !

Il est aussi gêné que moi, mais son visage vire tout de suite au mépris alors que je rougis de honte. Les premières secondes il se dirige vers la poubelle jaune, et je tente de passer devant lui maladroitement pour m'enfuir.

Mais mes yeux me trahissent et se bloquent sur lui afin d'implorer son pardon sans parole. Il me fusille du regard. Et je n'arrive plus à quitter le local... Ma bouche s'ouvre sans aucun contrôle... :
- Je suis désolée...
- Pas la peine d'en parler.
- Je voulais pas que tu saches...
- Que je sache qui tu étais ?
- Que tu saches que ta sœur et moi c'est pas trop ça...
- Tous ces mois de flûte...
- Comment ça ?
- Tu t'es bien foutue de notre gueule...
- Pas du tout.
- Et quand je pense à ma pauvre sœur...
- Hein ?
- Et tout ce que tu as pu lui faire subir avec ta jalousie...
- Quoi ?
- Elle m'a tout raconté.
- Mais je lui ai rien fait à ta sœur.
- Non bien sûr, c'est elle qui est jalouse de toi !
Cette phrase est un coup très bas, et bien cruel. Qui en dit très long. Alyssa a bien savonné la planche à ce que je vois. Alors que je m'apprête à capituler, il enchaîne comme s'il avait besoin de vider son sac :
- Et dire qu'Alyssa faisait tout pour garder tout ça secret, par gentillesse pour moi et respect pour toi... Comment haïr quelqu'un à ce point ? Surtout elle, qui ferait pas de mal à une mouche...
- As-tu bien entendu ce que j'ai dit ce jour-là ?
- Kamil m'a tout raconté...
- C'est Alyssa qui m'en fait voir de toutes les couleurs...
- Tu vas pas continuer à t'enfoncer, et à lui chercher des poux. Et l'agression au cours de sport ? La convocation chez le Proviseur ? Je sais tout... Laisse-la tranquille et fiche-nous la paix maintenant.
- Tu sais seulement ce qu'elle a bien voulu te raconter...
- N'inverse pas les rôles. T'es pas crédible. Et tu lui fais peur...

A ce moment-là entre dans la pièce... Alyssa ! La boucle est bouclée. Cherry on ze cake ! En plus je ne l'ai pas entendue arriver... Je suis sûre qu'elle écoutait depuis plusieurs minutes la conversation, tapie derrière la porte :
- Je te cherchais Marco, et Kamil m'a dit que tu étais là... Ah t'es pas seul... je vous laisse...
- T'inquiète, j'en ai fini avec elle.
- Tant mieux !

Je le vois bien, elle jubile, c'est sa victoire. Marco part en m'ignorant, et Alyssa sourit, me nargue comme un poignard invisible dans le ventre.

Il a raison, ma minable défense de ce jour m'a enfoncée lamentablement.

Dans mon dos, Alyssa n'a fait qu'une bouchée de moi. C'est terrible quand on sait où est la vérité et où sont les bobards. Que faire ? Suis-je en droit de monter un frère contre sa sœur ? Et comment lutter contre une sœur et une « sainte » par dessus le marché ?

C'est surtout Marco qui se fait complètement avoir dans cette histoire et ça me rend bien triste car c'est un garçon sympa, généreux, sincère et qui a toujours été super cool avec moi. Quel gâchis...

Évidemment la mère est rentrée plus tôt et a vu que sa fille n'était pas au lit. Elle a d'abord été assez mécontente.

Mais la petite fille a inversé la vapeur : « I love the doggy, I love Fat Girl Sarah ». La mère était alors toute gênée et a rougi. Moi je m'en fous. Se sentant un peu coupable, et voyant sa fille si heureuse, la mère s'est adoucie et a sorti son portefeuille pour me rémunérer 10 euros de l'heure.

Résultat de l'enquête nulle.
Résultat financier banco !

Je me disais que l'histoire allait s'arrêter là pour aujourd'hui. Mais non...

Car une fois les euros empochées, la mère a laissé son portefeuille ouvert sur la table du salon et avant de partir j'ai pu voir une carte American Express nominative au nom de Amanda Lawson...

Aïe pas de Sarah... mais entre le « Amanda » et le « Lawson » vient s'intercaler un « S. ». Ce qui laisse un espoir... c'est son deuxième prénom... mmmh tout ceci est bien mystérieux et de bon augure.

Ce que je trouve bizarre c'est l'absence du père...

Au lit ! J'ai bien travaillé non ?

Nouveau babysitting et chasse au prénom ! Le Vieux n'a pas bronché quand je lui ai dit que je rentrerais vers 22h30 et qu'il a vu que j'emmenais le Chien avec moi !!!

Je pars en chasse à l'info et l'euro !
Mais ça fait maintenant 2 heures que je suis là-haut, au 4ème étage et je suis bredouille.

Voilà un extrait en anglais de ma conversation avec Jessica qui est toujours fascinée par mon Chien qui se laisse faire mollement avec indifférence :
- What's your name ?
- Jessica !
- What's my name ?
- Euh, Fat Girl !
- No my name is Sarah.
- Fat Girl Sarah !
- Ok that's right ! What's your mum's name ?
- Fat Girl Sarah, Fat Girl Sarah...
On ne peut pas dire que je n'aie pas tenté une approche fine. Par contre elle ne joue pas dans la finesse, la petite. Mais il n'y a pas de malice, mon gras semble lui évoquer de la tendresse. Je pense surtout qu'elle me met dans le même sac que le Chien.

Puis j'ai demandé si elle avait une photo d'elle et de sa famille quelque part, sous-entendu quelle est la tronche de son père ! Puis j'ai tenté de lui parler de son père mais elle n'est pas très bavarde à ce sujet : « He works a lot, I don't see him a lot... »

Je pourrais fouiller un peu, mais... ça ne se fait pas. Et rien ne traîne dans cet appart' parfaitement bien rangé.

Jessica est en train de créer un feuilleton avec Barbie, Ken et le Chien. J'ai l'impression que, dans l'histoire, le Chien est un monstre qui vient dévorer Barbie, tandis que Ken tente de la sauver en bon prince charmant. Mais le Chien n'est pas très crédible en méchant. Et il n'arrête pas de lécher Ken... ???

Le chat de la famille américaine passe de temps à autre et finit par snober tout le monde. Le Chien ne le voit même pas, il doit être à moitié aveugle à son âge et sa truffe se dessèche.

En tout cas Jessica n'est toujours pas couchée... ça me laisse un espoir qu'elle lâche une info... mais elle devrait être couchée depuis longtemps et ça c'est risqué !

J'ai promis à David d'aller courir avec lui dimanche après-midi. Il m'a promis de ne pas m'emmener à Montmartre et de me raccompagner chez moi. C'est étrange, je m'éloigne finalement rarement seule de mon appart'. Il y a souvent David avec moi. Et c'est pile le moment où je me retrouve seule dans un quartier inconnu que je me fais agresser. C'est quand même pas de chance. J'ai la lose en moi.

Autre événement : la mère américaine me demande un nouveau babysitting de Jessica ce soir : 19h30-22h30. Serai-je aussi bien payée que la dernière fois ???

Je vais en profiter pour savoir si la mère s'appelle Sarah et si le père invisible est vraiment une star... Ma meilleure arme : Le Chien et Jessica !!!

Très longtemps que je n'ai pas parlé de l'atelier DECORS. Où je reconstitue les toits de Paris. Je suis pas très convaincue du résultat mais un Geek m'a rassurée : « T'inquiète pas, avec nos lumières de génie, on va transformer les toits de Shanghaï en toits du moyen-âge »

En gros, quoi que je fasse, ça sert à rien, la lumière transformera mes horreurs en décor crédible. Alors à quoi bon s'acharner comme je fais...

Alyssa est devenue la star du show, indéniablement. Et la Fleur de Lys, anciennement Esmeralda, qui s'est fait piquer la place par Alyssa, est en pleine dépression : elle pleurait derrière le rideau, de notre côté des Pouilleux, pendant que Alyssa chantait VIIIIIIIVRE... Et puis quand Fleur de Lys a été appelée sur la plateau, elle ne voulait pas y aller et a pris la poudre d'escampette par la sortie de secours des coulisses.

Trente minutes après, les geeks avaient besoin de Fleur de Lys pour faire des tests de lumière... et comme elle avait disparu pour de bon, je me suis retrouvée sur la scène, tirée par un Geek, un des deux asiat'. Terrible d'être en pleine lumière, décortiquée par les gens qui étaient dans les gradins. Il y avait des rires, des ricanements... ça ne faisait aucun doute que j'étais au centre des murmures, moi et ma grimace d'éblouissement. Un supplice de quelques minutes...

Certaines sont nées pour briller, d'autres pour rester dans l'ombre...

J'ai pris ce petit verre avec Yunso, en toute discrétion donc. Mais elle en était toute gênée et avait besoin de se justifier:
- Kamil n'est pas dupe, j'en ai parlé avec lui. Ce qui le trouble un peu c'est d'accorder sa confiance à quelqu'un qu'il connaît depuis 6 mois au détriment de quelqu'un qu'il connaît depuis toujours.
- Je comprends, t'en fais pas, j'accepte...
- Pour Marco, c'est terrible, il se sent trahi.
- Oui, laisse tomber, c'est foutu...
- Je veux pas lui faire de mal... alors je te vois ici...
- C'est mieux que rien.

Après quelques banalités pour détendre l'atmosphère, on arrive à MON sujet du jour, le prénom SARAH :
- Non ça me dit rien, en même temps je connais pas tout le monde dans cet immeuble.
- Et les Américains tu les connais ?
- Je les ai croisées, elle et sa fille, et elle était accompagnée d'un gorille avec des lunettes. On aurait dit un garde du corps.
- Et son prénom à la mère?
- Bah je peux mener ma petite enquête dans l'immeuble...

Me voilà pas plus avancée sur le prénom SARAH. Je m'accroche peut-être à une branche-mirage pour éviter d'avoir peur... Je ne lui ai pas parlé des tarots anonymes.

Puis on a parlé de mes études, de ses études en stylisme. Et je trouve sa vie fascinante ! Elle a peur de ne pas « réussir » : « Mes parents ne m'ont jamais encouragée dans cette voie, surtout ma mère. Elle aurait adoré que je reprenne l'herboristerie. Elle est insupportable, et on se comprend pas l'une l'autre. Heureusement que mon père me donne des petits coups de pouce financiers de temps en temps dans le dos de ma mère. J'aimerais vraiment réussir dans ce que j'aime, pour leur en boucher un coin ! »

C'est une motivation comme une autre. Cette fille est belle, intelligente, et à l'écoute. Elle est parfaite quoi. J'aimerais tellement avoir une sœur comme ça... Je pourrais me confier, elle pourrait me guider...

A ce rythme je me reconstitue une famille : la kiné en mère, Yunso en grande sœur, et David en frère jumeau. Non ça c'est débile, pas crédible : le boudin et la crevette issus du même ovule... non... alors en meilleur ami ?