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16 ans, grosse & moche!

25 septembre 2014

JEUDI 25 SEPTEMBRE 2014 12H45 : RETOUR

Comment ne pas oublier cette expédition totalement inattendue, totalement pas méritée, dans la ville de mes rêves et de tous mes souvenirs télévisuels qui remontent à ma plus tendre enfance ?

Un destin culotté qui œuvre dans l'ombre a choisi de m'y conduire après une période d'euphorie totalement hallucinante... Conchita Wurst dans Starmania puis la révélation en public de ma mention très bien avec des notes lunaires, et puis enfin ce bal de fin d'année où j'ai commis ce baiser irrécupérable !

C'est comme si ce destin cherchait à me récompenser et à me donner des forces avant les futures batailles...

Je suis triste de quitter ce lieu magique mais irréel... Je dois affronter la réalité, ma réalité. Elle s'annonce pleine de promesses et d'épreuves...

« Je peux te les prêter les sous pour la taxe d'aéroport »

Voilà ce qui a déclenché mon envol retour, c'était le 9 septembre... la veille de mon retour quotidien sur mon blog.

Le présent n'est plus très loin, mes blogués.

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24 septembre 2014

MERCREDI 24 SEPTEMBRE 2014 20H45 : SOS AMITIÉ

Voici nos échanges de mail...

« T'es bien rentré ? »

« Tiens une revenante... Ouais je suis bien rentré. »

« J'ai raté ton avion, je suis venue te dire au revoir à l'aéroport... »

« C'est vrai ce mensonge ? Bon ça va bien pour toi ? »

« Ben j'ai quitté l'auberge de jeunesse pour un palace, et puis on m'a virée du job dans le resto français »

« Quoi ???????????????????????????????????????????????????????????????????? »

Il a mis trois plombes avant de me croire, il a surtout cru qu'on m'avait virée pour incompétence, ben non, je sais couper des oignons et pleurer en même temps !!!

Au détour d'une conversation (on s'est envoyé 25 messages dans la journée, faut dire que j'avais le wifi dans ma chambre...), j'apprends que son père a une nouvelle copine et qu'elle est insupportable...

« Je crois qu'elle veut me foutre dehors... »

C'était le signe qui me manquait... Sans parler de Ash qui a dû coucher alors qu'elle avait fait vœu de chasteté et en plus elle s'est s'est fait piquer son mec par son ex-meilleure amie... Ben c'est Alyssa la voleuse de mec !!!!!!!!!!!!!! (cf posts des 11, 12 et 13 septembre 2014) Il était temps que je remette de l'ordre là-dedans.

Et puis le suspense de la nouvelle couleur de mon salon était trop fort...

Sauf que j'ai découvert qu'un billet d'avion c'est 30% de taxes d'aéroports... et que même avec des « miles » ce n'est jamais gratuit... Damned !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Bloquée à New York dans un palace avec vue sur Central Park... Un cauchemar !!!

23 septembre 2014

MARDI 23 SEPTEMBRE 2014 22H55

Le lendemain j'ai pris mon courage à deux mains et je suis allée demander à la réceptionniste ce que c'était que ce « VIP room service »...

Elle m'a répondu que « It's what it's called, it's a priority number for the best customers »... Merci pour l'explication de texte, pas si évidente...

En résumé, c'est un numéro prioritaire pour les meilleurs clients ??? C'est moi la meilleure cliente ????

Bien sûr que non... et ce n'est sûrement pas David non plus.

De quoi prendre conscience une bonne fois pour toutes que la facilité dans toute cette histoire, ce n'est pas la solution.

L'identité de la personne qui m'a payé ce billet d'avion pour venir à New-York reste bien mystérieuse...

Et tout ce que j'en déduis c'est qu'elle descend régulièrement dans cet hôtel et qu'elle me connaît !!! Ce qui est bien improbable en fait... Je ne connais personne qui vient régulièrement à New York !

Nous étions alors tout début septembre... Et je me suis décidée à recontacter mon David...

22 septembre 2014

LUNDI 22 SEPTEMBRE 2014 15H25 : MEGA-SUSPENSE / CLIFFHANGER DE LA MORT QUI TUE

Ce mot, je me suis jetée dessus en arrivant avec mes affaires... avec l'espoir qu'il m'offre la clé de tout ce mystère...

Ben voilà le contenu les amis... et vous allez pas être déçus du voyage !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

« Greetings for our best clients. The VIP room service (digit 1212) is at your disposal. »

Une impression d'ordinateur... avec le logo de l'hôtel... Pffffffffffffffffffffffffffffffffffff

Moi qui m'attendais à un petit mot personnalisé, à un indice...

Ben non, c'était un mot standardisé de l'hôtel.

Dire que je viens de vous faire mariner pour ça... Votre déception doit être à la hauteur de la mienne à ce moment-là.

Mais la vue ce soir-là était la plus belle des consolations... J'étais dans mes séries télé, dans le dernier épisode, quand le héros a enfin gravi les marches de la gloire...

Le jour suivant mon cerveau bouillonnant s'est remis en marche, en me disant que ce petit mot n'était pas si inutile que ça...

21 septembre 2014

DIMANCHE 21 SEPTEMBRE 2014 17H25 : DOUBLE DELUXE

Je sentais le vent tourner, alors je me suis pointée à l'hôtel en question avec mon voucher... Comme je ne savais pas trop ce qui m'attendait, j'avais laissé mon balluchon à mon auberge de jeunesse.

J'ai découvert que l'hôtel était une immense tour... avec un immense hall d'entrée et un très grand cash desk ! Tout est démesuré aux US de toute façon.

Et dans ce monde chic qui m'ouvrait de nouveau ses portes après la First de Air France, je dénotais clairement ! Une vraie pouilleuse égarée ! D'ailleurs les réceptionnistes me regardaient d'un œil très suspicieux.

J'ai présenté mon « voucher » à une hôtesse d'accueil assez glaciale qui a scanné le code-barre de mon bout de papier... Elle s'est alors métamorphosée, avec le sourire le plus hypocrite de la Terre ! Une spécialité américaine soit-dit en passant où on sourit sur commande avec des dents blanches en plastique !

« Welcome Miss Nickles ! »

L'hôtesse a alors fait un signe de la main à un porteur de valises.

« Have you got any luggage ? »
Des valises ? Ben la grosse Américaine devait être en train de marcher sur mes affaires ou bien de manger mes vêtements...

« Mike, your luggage assistant will lead you to your Double Deluxe room ! »
Hein quoi ? Ma chambre ? Déjà

« How long will you stay with us ? »
Impossible de savoir combien de temps j'allais rester, puisque j'étais déjà pas venue pour m'installer... Et que mon esprit était déjà un peu au dessus de l'Atlantique...

Je me suis alors risquée à poser une question tout à fait secondaire, à savoir qui paie !!! Et elle m'a répondu très innocemment : « Not you ! Don't worry !»

Pas moi, ok... et qui ça alors ? Je baragouine...

« It's a gift Miss Nickles ! The only information I have is a credit card number for an unlimited number of nights. I wish you a very pleasant time in our hotel »

Bref, elle en avait marre de mes questions, et m'a laissée en plan. J'ai suivi Mike dans un ascenseur, et le voyage a duré anormalement longtemps... puisqu'on s'est retrouvés au 37ème étage !!!!

Quand il a ouvert la porte de ma chambre, j'ai cru tomber à la renverse... La chambre était superbe, petite mais décorée à la perfection, avec une vue... à couper le souffle... sur Central Park et un bout de Manhattan...

Mike attendait sans rien dire... Mais qu'attendait-il ??? Heureusement que je suis une spécialiste des séries américaines... Tout se paie aux États-Unis, même un sourire... Il attendait son tip, son pourboire ! Je lui ai donné toute ma fortune, 1 dollar ! En pièces...

C'est à ce moment, justement, qu'il a perdu son sourire et s'est volatilisé.

Incroyable ! J'étais de nouveau transportée dans un univers de luxe sans comprendre pourquoi et surtout grâce à qui...

Bon bah, quitte à finir NY, je me suis dit qu'il fallait en profiter...

Je suis retournée dans mon horrible dortoir où comme un nouveau signe du destin, je retrouvais toutes mes affaires étalées par terre et fouillées... Un genre de guerre froide entre la France et les USA probablement !

De quoi foutre le camp sans regret ! Heureusement, rien n'avait disparu, enfin en tout cas le principal était là... mon vieux passeport et ma carte de fidélité Air France !

Oui je m'en rends compte aujourd'hui, ces deux éléments, c'est ce qui m'inquiétait le plus... Mon envie était déjà ficelée...

Quand je suis arrivée dans ma nouvelle chambre « Double Deluxe » -non ce n'est pas un hamburger, c'est bien ma chambre!!!!-, un mot avait été déposé sur mon lit...

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20 septembre 2014

SAMEDI 20 SEPTEMBRE 2014 22H20 : CLANDESTINE !

Un matin vers 11h, j'étais au restaurant français, en larmes...

Des larmes inconsolables malgré ma bonne humeur : en effet j'étais au service du coupage des oignons, rôle que personne ne veut tenir...

Quand un associé du patron est venu voir certains d'entre nous et a chuchoté à l'oreille quelques mots qui ont font déguerpir au compte-goutte certains de mes collègues immédiatement...

J'ai commencé à m'inquiéter jusqu'à ce que vienne mon tour...

« Sarah, y'a les services de contrôle de l'immigration qui viennent de débarquer et comme t'as pas de visa pour travailler aux US, il faut que tu t'en ailles là. On te paiera la journée. Et tu pourras revenir dans quelques jours quand ça se sera calmé, ok ? »

Une claque ? Non, un signe... une réponse !

Moi ? Une clandestine ? Tout avait l'air si simple dans ce pays... Peut-être simple de ne pas respecter la loi. Mais pas sur la durée. En bonne idiote, je ne m'étais même pas posé la question. J'avais la naïveté de croire que tout les patrons respectent les règles !

Mais je ne peux pas lui en vouloir, ce Français du sud nous a bien accueillis, et ce job nous a donné quelques semaines de bonus...

Non, cette péripétie m'amène à cette conclusion évidente : une nouvelle vie ne s'improvise pas. En tout cas, pas pour moi. New York c'est des vacances, pas une nouvelle vie.

La grosse Américaine anti-France à l'auberge de jeunesse, puis cette fuite un peu humiliante dans l'arrière-cuisine comme si j'étais une criminelle recherchée... j'ai compris que mon avenir n'était pas là. Pour le moment.

Mais avant de partir d'ici, il me restait un mystère à élucider... ce « voucher » qui accompagnait mon billet d'avion et ma carte flying blue avec ces deux cent milles miles ( cf post du MARDI 29 JUILLET 2014 21H15 : LES MILES)

Un voucher pour un hôtel... qui pourrait bien m'éviter de retrouver la grosse Américaine ! Ce voucher que j'avais totalement occulté dès mes retrouvailles avec David...

Et à la clé une surprise et une confirmation !

19 septembre 2014

VENDREDI 19 SEPTEMBRE 2014 19H45 : FATTY GIRL !

Au restaurant, je me suis fait quelques contacts, français ou francophones... Des sourires, des salutations, des « tu viens d'où ? »... mais passé les banalités d'usage... plus rien ! New York est la ville de l'activité, mais peut-être pas de l'amitié...

Pas le temps, pas envie, trop de différence, pas de patience, trop de gens, trop de fugacité dans les rapports humains... le soir on finit par se sentir très seul... et par se recroqueviller ! Surtout quand on est un peu timide comme moi...

Et on supporte beaucoup moins la vie en communauté...

Un jour, une grosse américaine pas très bien élevée a débarqué dans la chambre commune... Pour ne jamais en repartir !!! Bruyante, omniprésente, omnisciente, le comble ! J'en ai déjà vu des modèles comme ça, des grosses dondons agressives et dominantes pour éviter de se regarder dans la glace !

Sévère moi ? Je peux me permettre puisque je joue dans la même cour du sur-poids (enfin à un degré moindre quand même, youpi !)... Un soir vers 23h alors que je m'apprêtais à offrir ma conscience au marchand de sable, la grosse était en train de ricaner avec une de ses copines, histoire de toutes nous faire bien savoir qu'elle n'avait jamais entendu quelque chose d'aussi drôle et surtout que nous n'avions jamais entendu non plus quelque chose d'aussi drôle de toute notre vie...
- MOI : Could you shut up ?
- FATTY GIRL : Hey ? Who's talking ?
- MOI : It's me talking, I am tired, I need to sleep...
- FATTY : What a shitty accent, where do you come from ? Puh !!!
- MOI : I am french !
- FATTY : I hate the French, I hate your food, I hate your country, I hate your stupid accent, go home !
- MOI : Are you drunk ?
- FATTY : You want it bitch ?

Conclut-elle en me montrant son poing ! Je me suis alors cachée sous mon drap... Cet incident a tout de suite terni mes souvenirs new-yorkais de confort et de bien-être aux côtés de David et d'accueil bienveillant envers les étrangers ressenti jusque-là...

J'ai commencé à m'interroger... Cette grosse pleine de soupe agressive et alcoolisée serait-elle le seul contact approfondi que je puisse avoir à New York ?

Mais c'est le lendemain que je me suis pris un signe évident en pleine figure...

18 septembre 2014

JEUDI 18 SEPTEMBRE 2014 15H45 : LONELY CITY

Le lendemain matin de son départ, j'ai repris le dessus. Grâce à l'expérience, à la reconnaissance de cette sensation de vide désormais familière et souvent liée à David, ou plutôt son absence après sa présence... Hé oui elle m'a déjà joué quelques tours cette vilaine sensation qu'il est difficile de nommer !

Difficile de se séparer d'un ami presque idéal... mais pas pour longtemps ! Mes batteries se sont reconnectées dès le matin en tirant les rideaux... Sûrement grâce à l'énergie tourbillonnante de New York qui me nourrissait et m'insufflait plein de nouvelle envies...

Nous étions alors dans la dernière semaine d'août...

Malgré ce rebond, mon positivisme inattendu s'est vite émoussé au fil des jours...

D'abord parce que la « touriste » s'est transformée en « travailleuse », dans ce cas la ville devient alors un peu moins magique.

Et puis la sensation n'est plus la même quand on s'émerveille seule... Rien ne vaut le partage, je crois ! Un partage qui rythme finalement mon quotidien depuis deux ans : mes blogués, vous en êtes les premiers témoins !

Je ne suis peut-être pas faite pour me caser, mais je sais depuis toujours que je suis avide d'amitié profonde et sincère... Sans elle, la vie perd de sa saveur ! Petit à petit j'ai eu l'impression de stagner, presque d'étouffer...

Et le pire a été la fin de la chambre individuelle pour le dortoir des filles, tout de suite beaucoup plus oppressant pour une misanthrope comme moi !!! D'autant plus que je me sens parfois encore moins proche des filles que des garçons ! N'ont-elles pas été mes pires ennemies durant toute ma scolarité... ? Même si cette dernière année a tendance à remettre en cause cette règle jusque là immuable...

Je me suis alors mise à repenser à la chance incroyable de pouvoir vivre seule dans un appartement aussi grand à Paris pour pas grand chose, mais aussi à l'envie de raconter mon expédition américaine à quelques copines du Club des Segros !!!

Pourtant à ce moment-là, la peur de retrouver l'horrible Rémy était plus forte... encore plus au regard des révélations « entre les lignes » de Ash... Pouah... le bourbier qu'elle était en train de me cuisiner me donnait envie de changer de nationalité... et de devenir Sara Nickles ! ;) pour Soso qui a rebondi dessus la dernière fois !

C'est dans cet état d'esprit, mi figue-mi raisin, que le mois d'août s'apprêtait à se conclure dans la ville pourtant réputée pour être la plus excitante et la plus inépuisable du monde...

17 septembre 2014

MERCREDI 17 SEPTEMBRE 2014 21H25 : FRENCH CUISINE

Le soir de cette conversation un peu brutale - enfin c'est relatif !!! - tous mes soucis me sont revenus en tête. Comme une claque !

Résultat des effets secondaires...
« T'es toute silencieuse, t'as l'esprit ailleurs on dirait... tu boudes ? »

J'ai haussé les épaules. Mais non je ne boudais pas ! En tout cas pas contre lui.

Le lendemain matin, au réveil, mon David avait disparu !!! Pour de bon ??? Grosse inquiétude alors qu'on s'était réveillés ensemble chaque matin depuis deux semaines. J'ai englouti mon petit-déjeuner toute seule et son petit-déjeuner avec ! Puis l'absent s'est pointé comme une fleur vers 11h alors que je me morfondais !
- DAVID : J'ai eu une super idée...
- MOI : Du genre ?
- DAVID : Je t'emmène déjeuner dans un resto français...
- MOI : On a les moyens ?
- DAVID : C'est moi qui t'invite...

Il m'a emmenée dans un resto de l'Upper West Side qu'on avait déjà repéré en passant devant ! On avait bavé sur la carte !

Quel bonheur de retrouver (euh pardon, de découvrir !) la finesse culinaire française... après tant de fritures, et d'aliments sur-sucrés !!! Même s'il y a quelque trahison « Made in America » comme le beurre-margarine à volonté avec le pain... et les sodas à tout-va !!! A la fin du délicieux repas qui m'a semblé être le meilleur de toute ma vie, David a dévoilé son idée...
- DAVID : T'as vu l'affiche sur la porte ?
- MOI : Non à peine... y'a écrit « Help wanted », je vois d'ici... ça veut dire quoi ?
- DAVID : Ils cherchent de la main d'œuvre en extra...
- MOI : Nous ? Tu penses qu'on peut travailler ?
- DAVID : J'ai vu le patron ce matin, il est d'accord, il est toujours prêt à dépanner des Français... Je lui ai dit qu'on avait travaillé tout l'été dernier au camping près de Fréjus... Et tu sais quoi ? Ben il vient de Saint-Raphaël, le patron, le bled juste à côté ! C'est un signe...
- MOI : Mais on va faire quoi ?
- DAVID : T'inquiète, on fera du basique en salle ou en cuisine, et pour la durée ben c'est souple ! C'est comme ça les USA, t'as envie de bosser, tu bosses...
- MOI : Et on commence quand ???
- DAVID : Ben ce soir !!! T'es prête ?

Le patron venait effectivement du Sud avec un gros accent bien marqué ! Il nous a vraiment bien accueillis.

« Bon les jeunes Parisiens, pour être en salle faut un peu d'expérience, et puis faut un physique un peu glamour pour s'adapter à la clientèle... Mais en cuisine, à la plonge, je suis sûr que vous allez adorer ! »

Dis tout de suite qu'on est moches !!! Euh, comme moi-même je me considère déjà moche... y'a pas de problème !

Ça c'est sûr qu'on risque pas de nous voir en cuisine !

Et voilà comment j'ai commencé à travailler aux États Unis !!! Qui l'aurait cru ???

De quoi mettre un peu de beurre dans les épinards... De quoi aider David à payer la nuit à la Youth Hostel (même si sa maman avait TOUT prévu, elle avait tout calculé pour une personne, pas pour deux !)...

Et pour la bouffe... Miracle !!! Au resto, on était nourris avant ou après le service !!! Un bonheur de se régaler au moins une fois par jour... Peut-être le début d'un éveil culinaire ??? Le comble, ça : apprendre à apprécier la cuisine « made in France » à New-York !

Lors des premiers jours, on faisait un seul service. Puis comme ça se passait bien, le patron a fini par nous proposer les deux services...

J'ai cru à un moment que le rêve américain allait se prolonger éternellement ! Patatras...

Après un service particulièrement agité, David est venu me parler, tout penaud...
- DAVID : Tu vas pas aimer ce que j'ai à t'annoncer...
- MOI : Crache le morceau, tu me fais peur...
- DAVID : Je vais partir Sarah, je dois rentrer, mon avion est pas modifiable, et puis je dois retrouver mon père...
- MOI : Pfffff... Tu pars quand ?
- DAVID : Ben...
- MOI : A la fin de la semaine ? Après-demain ? Demain ?
- DAVID : Je pars ce soir...

De quoi me faire tomber à la renverse...
- MOI : Tu te fous de ma gueule ? Tu me lâches ?
- DAVID : Je voulais pas gâcher nos derniers moments tu comprends... Toi tu peux rester, tu peux rentrer quand tu veux avec tes 200 000 miles... Et je t'ai jamais vue aussi épanouie qu'ici. Alors avant de partir, j'ai tout mis en place pour que tu restes...
- MOI : Le job ici par exemple ? Et pour dormir ?
- DAVID : J'ai réservé pour toi dans un dortoir de filles dans la même auberge de jeunesse... Tu paieras vraiment pas cher...
- MOI : Putain j'y crois pas... T'as tout fait dans mon dos... J'aurais pu rentrer avec toi, ben non tu décides pour moi... J'ai pas le choix ! C'est un coup bas...
- DAVID : Ça me rend triste que tu le prennes comme ça... Je voulais pas t'empêcher de poursuivre ton rêve...
- MOI : Bon bah casse-toi ! Allez hop ! Au revoir moi je vais me promener.

J'ai mis une heure à ravaler ma colère en arpentant les "streets" (rues horizontales sur la carte), puis je suis retournée à la Youth Hostel, et là ses affaires avaient disparu.

J'ai alors vérifié sur Internet les vols Air France qui partaient le soir... J'aurais presque pu faire mes affaires et déguerpir avec lui... Mais finalement, non. L'histoire new-yorkaise n'était pas encore bouclée...

Je me suis décidée à aller lui dire au revoir à l'aéroport, déterminée à ce qu'on ne se sépare pas fâchés... Mais mon trajet en train a été semé d'embûches techniques et quand je suis arrivée à l'aéroport, j'avais laissé passer au moins 3 vols de la compagnie... Il était 19h... Je suis allée parler avec une hôtesse au sol au comptoir Air France, j'ai tenté de lui faire pitié, et elle a fini par m'avouer que mon David était sur le vol de 19h02.

Et voilà comment je me suis retrouvée seule à New-York sans dire adieu à mon fidèle ami. J'ai pleuré toute la soirée en arpentant les "avenues" (rue verticales sur la carte). Avec l'intime pressentiment que le « rêve » venait de prendre fin.

16 septembre 2014

MARDI 16 SEPTEMBRE 2014 18H45 : VILLE ÉPHÉMÈRE...

Durant cette quinzaine idyllique, j'ai décidé de profiter sans me poser de question... Une première pour une cérébrale comme moi...

Nous avons vécu au rythme de la ville bouillonnante, insouciants, au gré des heures de pointe, des rushs shopping du week-end, des embouteillages faramineux, des odeurs de nourriture à chaque coin de rue ! De quoi nous étourdir toujours plus.

En plus, New-York c'est une vingtaine de quartiers très différents qui ont chacun une histoire, une architecture, une population : Harlem, Upper East side, Upper West Side, Lower East Side, Tribeca, Soho, Chelsea, Chinatown, Greenwich village, Little Italy, Midtown, Brooklyn... De quoi voyager en quelques stations de métro.

Je voulais tout faire ! Et je cochais mon guide à chaque mission-quartier remplie et bouclée de fond en comble.

Les moments les plus troublants pour une TV addict comme moi ont été les rues perpendiculaires à Central Park où j'ai retrouvé les décors naturels de la série Gossip Girl... Là où la ville côtoie la nature. Et puis Central Park l'été est un havre de paix bucolique surprenant au cœur de la ville frénétique qui ne s'endort jamais.

Ce périple hypnotique a aussi été l'occasion de faire l'autruche !!! Je croyais alors qu'il me faisait croire qu'il n'avait rien à voir avec ce billet d'avion offert... Et ça me suffisait. Un contentement naïf qui ne me ressemble pas. Et que je paie aujourd'hui.

Quant à notre amitié durant cette quinzaine synonyme de bonheur, elle a été au beau fixe. Comme si nous avions oublié tous les nuages passés, mais aussi toutes les autres pistes nous concernant, beaucoup plus complexes, pour lesquelles nous aurions pu opter... Pourtant, avec le recul, il y a eu pendant cette période beaucoup de contacts physiques qu'on n'osait pas faire avant. Des contacts anodins.

Collés dans le métro new-yorkais, visage contre visage...

Épaule contre épaule dans les files d'attente des musées...

Genou contre genou au cinéma et dans les spectacles de Broadway achetés à -75% à la dernière minute...

J'ai plusieurs fois posé ma tête sur son épaule, comme ça... et il mettait son bras sur la mienne, comme ça...

Sans gêne, sans se poser des milliards de questions existentielles...

Peut-être la définition de la vraie amitié. Celle où l'on s'aime sans besoin de plus. Je ne sais pas. J'ai l'impression qu'on n'a pas été conscients sur le moment de cette nouvelle proximité... Ce n'est qu'aujourd'hui que ces petits souvenirs chaleureux me reviennent.

Nous avons perdu la notion du temps et de la réalité. Les deux ont fini par nous rattraper... malheureusement.

Les comptes en banque à sec... Les mails inquiétants de Ash... Et l'irrémédiable jour où il faudrait rentrer...

Et c'est David qui a un jour cassé l'ambiance...
- DAVID : Sarah, tu sais, mon billet de retour est réservé... et je peux pas l'annuler...
- MOI : Dis-moi qu'il nous reste du temps...
- DAVID : Non plus beaucoup... Et on n'a plus vraiment d'argent...
- MOI : Rappelle-toi l'été dernier, on s'est débrouillés... On a bien vécu pendant deux mois, coupés du monde, avec nos jobs au camping...
- DAVID : On était nourris, blanchis, c'était pas pareil...
- MOI : T'es chiant...

Le bonheur est peut-être toujours éphémère... Au moins il existe !!! Et ça c'est nouveau pour une torturée comme moi.

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