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16 ans, grosse & moche!

29 juin 2014

DIMANCHE 29 JUIN 2014 20H05 : DE NOTRE-DAME A STARMANIA...

« Oh mais on se connaît nous... mais je sais plus trop où... Du lycée ? Vous êtes une élève en musique ? »

Pfffff le camouflet... Je lui réponds poliment pourtant : « Bah je suis choriste sur votre comédie musicale... Starmania »

Ben oui, c'est le prof de la comédie musicale... il ne m'a même pas reconnue alors que je suis la seule à m'intéresser à son spectacle...
- PROF : Ah bon ? Oh oui... je suis désolé ! C'est la robe... Et puis il faut dire que t'es toujours derrière le rideau... Encore toutes mes excuses... Tu es une amie de...
- MOI : Paola avant tout ! Mais j'ai eu sa femme en arts plastoc... plastiques pardon, l'année dernière en 1ère... Et puis j'étais avec elle aux décors de Notre-Dame...
- PROF : Ah bon ? T'étais sur le spectacle l'année dernière ?
- MOI : Ben oui, les toits de Shanghaï, c'est moi...
- PROF : Ah oui, je me souviens maintenant, des toits en tout cas...
- MOI : Et puis j'ai chanté aussi...
- PROF : Où ça ?
- MOI : Ben sur Notre-Dame...
- PROF : Dans quel rôle ?
- MOI, levant les yeux au ciel : J'ai remplacé Fleur de Lys...
- PROF : Oh mon dieu c'était toi... au pied levé !

Est-ce qu'il sous-entend qu'il ne m'a pas reconnue en Fleur de Lys lors des auditions sur Starmania ???

Il était accompagné d'un autre homme lors du mariage... sûrement son copain... ou son mari !

La suite du mariage a été envoûtante... Du déjeuner au dîner... Les gens étaient gentils, bavards, respectueux, ouverts... Il y avait une vraie scène où tous les talents ont pu s'exprimer... Opéra, chants du Moyen-Âge, sketchs, instruments...

De quoi ne jamais voir le temps passer.

Vers 23h, la prof d'arts plastoc vient me parler... :
- Tu te souviens de la chanson de Fleur de Lys... ?
- Laquelle ?
- La Monture... Tu pourrais la chanter de nouveau ? Je t'ai imprimé les paroles... Ça va plaire à Paola...

Je deviens rouge pivoine... Je vais sur scène en tremblant, la musique commence, je fais tomber le texte... mais les paroles me reviennent... et c'est parti ! Je vais jusqu'au bout... En chantant les paroles, j'en comprends mieux le sens pour le couple du jour... L'une a dû sûrement « apprivoiser » l'autre très sauvage...

Quelques couacs durant ma prestation... mais bon les gens applaudissent... Des souvenirs de Notre-Dame me reviennent, le sentiment rare d'être au centre de l'attention et d'être écoutée notamment...

Des gens totalement inconnus sont venus me féliciter, puis ont fait la conversation...

Vers deux heures du matin, la fin de la fête s'approchait. J'ai commencé à sentir une boule dans mon cœur, ce sentiment de vide que je commence à reconnaître...

Ce mariage a été une ouverture sur un nouveau monde moins hostile, plus tolérant, plus ouvert... Personne ne m'a regardée de travers, personne ne m'a insultée, personne ne s'est moquée, j'avais l'impression d'être comme tout le monde, fondue dans une masse heureuse.

C'est peut-être ça le monde des adultes... Un monde de respect où même une grosse moche comme moi aurait sa place...

Juste avant de partir, le prof de musique est venu me dire au revoir :
- On se voit lundi hein ?
- Lundi ? C'est fini les cours...
- Starmania, tous les jours à 17h jusqu'à 20h !!
- Ah oui, mince...

Je ne sais pas ce que voulait dire mon « mince »... Un oubli... Ou une contrainte... Mais je repense à une conversation entendue dans les coulisses de Starmania qui prend tous son sens... Cf post du VENDREDI 30 MAI 2014 18H15 : MUETTE MAIS PAS SOURDE...

Le prof de musique parlait au téléphone... : « Tu me manques, c'est atroce cette année, je sais pas si j'ai fait le bon choix... Tu verrais leur comportement... Ils font tout ce que la pièce dénonce... Ah si t'avais pas ton mariage, je t'aurais bien demandé un coup de main... Ben oui je sais bien... Je serai là, évidemment !»

Il parlait sans doute à ma prof d'arts plastoc de l'année dernière, celle qui vient de se marier avec Paola. Il a vraiment besoin de soutien. Alors même s'il oublie que j'existe, je ne vais pas l'oublier lui, j'ai envie de lui donner un coup de main...

De quoi donner un sens à cette future semaine de désorientation jusqu'aux résultats...

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29 juin 2014

DIMANCHE 29 JUIN 2014 16H45 : LE MARIAGE...

Je me réveille sur une chaise, quasiment au premier rang. Paola la mariée m'évente... pendant que l'autre mariée me rapporte un verre d'eau...

« Tout va bien Sarah ? Tu te souviens de moi ?», me demande la mariée de Paola.

Sûrement la première ou la deuxième fois qu'elle m'appelle Sarah... Car sinon j'ai eu droit à tous les prénoms féminins du calendrier...

Incroyable destin : Cupidon a réuni Paola avec ma prof préférée... ma prof d'arts plastoc de Terminale !!! Mais aussi ma prof de décors pour Notre-Dame de Paris l'année dernière.

J'acquiesce bêtement. Les deux mariées me sourient... Paola est superbe, je ne l'ai jamais vue aussi féminine... Une révolution !

« On peut continuer ? », s'impatiente le Maire. « C'est une longue cérémonie... ».

Le Maire commence par parler de « l'égalité des droits » à laquelle il est fier d'avoir contribué... Le ton est donné, l'ambiance est solennelle...

Évidemment, je me mets à renifler... L'émotion est trop forte. Deux personnes que j'adore sont réunies aujourd'hui pour se marier...

Les témoins lisent des petits mots d'amitié qui m'achèvent... Cette communion fraternelle passe trop vite. Je me dis que j'aimerais un jour avoir des vrais amis comme elles...

Au moment des consentements, c'en est trop, je craque totalement. Mais à en croire mes oreilles et les reniflements ainsi que les nez mouchés derrière moi, je ne suis pas la seule...

« Je vous déclare mariées ! » crie le Maire enthousiaste après quarante cinq minutes de mots et même de chants.

L'assemblée applaudit longuement, de quoi me laisser un moment de répit pour chialer discrètement !

La mairie est tellement bondée qu'il faut de nouveau trente minutes pour sortir...

En pleurant, je glisse plusieurs mercis à l'oreille de Paola alors que je ferme la marche nuptiale comme si j'étais une demoiselle d'honneur dans les séries américaines.

Dehors des petits enfants lancent des grains de riz sur les mariées... Comme je suis juste derrière, je me prends tout sur le visage... Et comme j'ai les joues tout humides, les grains de riz collent...

Direction le vin d'honneur où j'ai pu accéder aux mariées quelques minutes...
- PAOLA : Ma chère Sarah... Je ne te lis pas souvent... Mais hier soir j'ai jeté un œil... Et j'ai compris que t'avais jamais reçu notre carton d'invitation... Alors ce matin, ma femme et moi, on a tout organisé pour que tu puisses venir...
- MOI : Mais la robe... les chaussures ?
- PAOLA : On a de la ressource...
- LA PROF D'ARTS PLASTOC : Je suis contente de te revoir Sarah, surtout aujourd'hui...
- MOI : Mais le chauffeur...
- PAOLA : Taxi uber... On voulait absolument que tu sois là... C'est en parlant de toi un jour qu'on s'est rapprochées, ça nous a fait un sujet de conversation...
- LA PROF : Puis de fil en aiguille... la vie est formidable...
- PAOLA : Il faut absolument que tu enlèves tous ces grains de riz...

Je vais aux toilettes... et je réalise l'état de mon visage. Tout gonflé par l'émotion. Heureusement qu'on m'a pas maquillée...

Je me regarde dans la glace, c'est bien ma tête mais c'est pas mon corps dans cette robe... Et ces talons, ça me fait une paire de fesses, je ne vous dis pas...

En sortant des toilettes, je tombe nez à nez avec un autre visage bien connu ! Décidément, cette journée me réserve toutes les surprises...

29 juin 2014

DIMANCHE 29 JUIN 2014 15H25 : LE JOUR J

Le chauffeur, Charles m'a ramenée à 3h du matin... après une journée éblouissante... qui a regorgé de surprises.

Quand celui-ci m'a annoncé samedi que c'était « Mademoiselle Paola » qui lui avait donné mon numéro, j'ai tout de suite compris qu'il n'était pas trop tard... Et qu'on me donnait une dernière chance !!! J'ai suivi Charles les yeux fermés.

Je me suis changée avec difficulté à l'arrière de la voiture... Une robe m'attendait... La première de ma vie ! Une robe rose... Quelle horreur ! Moi ? Devenir un bonbon rose ? Il faut dire que mon pyjama était rose aussi...

La robe n'est pas à ma taille ! Elle est trop grande... Et toc ! J'ai une ceinture pour remédier à ça... Astucieuse Paola... Bizarre ! Je ne me souvenais pas d'elle aussi prévenante... surtout en matière de mode !!!

Mais le pire ce sont les chaussures à talons... La taille est un peu grande aussi, mais j'ai du papier kleenex dans la poche de mon pyjama... Ça fera l'affaire...

Nous franchissons le périphérique, puis nous retrouvons la Seine que nous traversons, pour finir sur une autoroute...

La ville devient forêt puis champs... Nous retrouvons une ville, Cergy-Pontoise... Puis à nouveau la campagne. Nous débarquons dans un petit village pittoresque... Il y a des dizaines de voitures avec des petits volants blancs accrochés aux essuie-glaces... Le chauffeur m'arrête devant la mairie...

« Vous êtes arrivée à destination, Mademoiselle Sarah ». J'ai l'impression d'être une princesse, celle dont on parlait l'autre jour !

Mon cœur bat très fort... Je mets un pied par terre, la première fois sur un talon... Aïe, l'équilibre est difficile pour un jambonneau comme moi. J'ai l'impression d'être sur des échasses ! Je me regarde dans la vitre de la voiture, et je me tire la langue...

Advienne que pourra !

J'entre dans la mairie... Un panneau indique « Salle des mariages » à l'étage... Une foule afflue d'ailleurs dans cette direction...

Cette montée d'escalier avec les talons est un calvaire... Dur dur d'être une femme !

J'arrive à l'étage... Une foule énorme barre le passage... Je veux voir, je veux savoir... Je saute sur mes talons... et j'écrase le pied de quelqu'un qui hurle. En se retournant, la foule me fraie un passage involontaire... Je me rapproche de la salle...

Le maire annonce dans un micro qu'il va commencer...

Les mariés se lèvent... Pardon les mariées... Elles se tournent l'une vers l'autre... Je reconnais alors ma Paola... à gauche... et à droite... un visage très familier...

Et là c'est le trou noir... la chaleur... et surtout la surprise !!! La plus grande et la plus émouvante de toutes !

28 juin 2014

SAMEDI 28 JUIN 2014 10H05 : L'ÉVÉNEMENT

Je suis dans une voiture... en train de me changer... Je suis encore en pyjama... Je roule vers une destination inconnue... Toute excitée.

Je me pince, ce n'est pas un rêve...

Je viens d'être réveillée il y a dix minutes par le bruit de mon téléphone, un numéro inconnu... J'ai répondu... : « Mademoiselle, je suis Charles votre chauffeur, je suis garé à l'angle de la rue, et je vous attends juste en bas de chez vous pour vous y conduire... »

C'est quoi cette histoire de dingue ??? Je me lève, j'ouvre mon rideau, je regarde en bas... Un homme habillé d'un costume noir, d'une cravate noire, d'une chemise toute blanche et d'une casquette noire me fait signe en souriant... Je continue à lui parler au téléphone...
- MOI : Vous me prenez pour une idiote ?
- CHARLES : Non mademoiselle... Vous êtes attendue à un événement important...
- MOI : Mais comment vous avez eu mon numéro ?

La réponse qu'il me donne est un sésame...
- MOI : Tout de suite là ? Maintenant ?
- CHARLES : Oui, nous devons y être pour 11h...
- MOI : Mais j'ai pas de vêtement...
- CHARLES : Madame a prévu une tenue pour vous qui vous attend dans la voiture, Mademoiselle...
- MOI : Je vais me changer dans la voiture ???
- CHARLES : Les vitres sont fumées, Mademoiselle Sarah...

Et voilà comment je me suis retrouvée en pyjama rose et en pantoufle dans la rue puis dans une voiture noire aux vitres teintées conduite par un inconnu... Et tout ça sans aucune méfiance...

Je pars vers le moment le plus émouvant de ma vie... !

28 juin 2014

SAMEDI 28 JUIN 2014 1H45 : ALERTE ENLEVEMENT !!!

Pendant quarante minutes, j'ai parcouru tout l'immeuble, tous les étages, tous les recoins... J'ai fait un tour dans les caves en totale panique... Je me suis retrouvée dans la rue en train de l'imaginer écrasée par une voiture...

Au bout de cette quête usante et vaine, je retourne dans l'appartement en larmes... En me répétant que je vais devoir appeler la Police... Que ça va se finir en Alerte Enlèvement à la télé... Et là j'entends un bruit... Qui vient de sa chambre... Un bruit de draps...

La mini-Peste est là, sous sa couette, bien au chaud, bien tranquille... Elle n'est pas revenue après mon départ puisque j'ai fermé la porte en prenant la clé avec moi... Non, elle était là tout ce temps... Elle a dû ouvrir la porte pour me faire mariner, mais elle était couchée depuis le début de sa vilaine blague ! Un cache-cache pervers ! Et moi j'ai marché à fond, comme une idiote !

A ce moment-là de pur soulagement, Mme Lawson et son mari reviennent de soirée... Je fais la connaissance de Mr Lawson, un homme aux cheveux blancs, bien plus âgé que Mrs Lawson...
- MRS LAWSON : Tout s'est bien passé Sarah ? Tu as l'air toute bizarre...
- MOI : Euh non du tout...
- MRS LAWSON : Ca s'est mal passé ???
- MOI : Oh non euh, ça s'est très bien passé ! Jessica dort tranquillement dans sa chambre...
- MRS LAWSON : Ah je suis rassurée... Mon chéri, voici la jeune fille que tu as beaucoup entendu parler... You know ? It's the teenage-girl who found the burglars... She's so clever...
- MR LAWSON : Nice to meet you Sarah...

Il m'a serré la main. Je suis rentrée chez moi immédiatement après. Encore toute retournée par cette horrible angoisse créée par cette terrible Peste...

Impossible de me détendre... S'occuper d'une petite fille c'est vraiment une trop grosse responsabilité pour moi.

Je vais faire des cauchemars toute la nuit !!!

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28 juin 2014

SAMEDI 28 JUIN 2014 1H05 : LES JUMELLES DE JESSICA...

Arrivée à 20h pile chez les Lawson au 5ème étage de mon immeuble...

Jessica est en train de regarder une chaîne télé pour les enfants dans un calme étonnant.

La maman Lawson me donne ses dernières consignes : « No open door vers l'extérieur ok ? No food for Jessica, elle a déjà assez mangé et puis bed dans 30 minutes... Well I don't bet on that... but do your best ! »

Jessica est hypnotisée par la télé et ne me dit même pas un mot de bonjour. Bon si elle est aussi sage, ça va être un jeu d'enfant... Des souvenirs me reviennent... Lors de mes babysittings, j'avais dans le passé un assistant de choix qui attirait l'attention de Jessica sans peine... Mon Toutou ! Désormais je suis seule pour affronter la « chose »...

La mère Lawson claque la porte... Jessica sort de sa torpeur, tourne la tête vers la porte puis vers moi, et se met à hurler : « hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii je veux un chien, ou un chat, je veux les deux !».

Elle se précipite dans sa chambre, en sort avec un coffre de jouets qu'elle tire jusque dans le salon et qu'elle déballe sans vergogne sur la table du salon. Elle finit même par m'envoyer des jouets à la figure et commence tout de suite à me donner des ordres... : « Toi tu vas être mon chien et tu vas aller chercher les jouets, va chercher ! Assis... Assis ! Tu vas obéir ? »

Je réalise en un instant qu'elle a bien changé en un an... Elle parle très bien le français... Elle parle très bien tout court...

« Aboie, va manger ton miam ! » m'ordonne t-elle !

Si elle croit que je vais rentrer dans son jeu, elle rêve...

- JESSICA : Dis, pourquoi tu veux pas jouer ?
- MOI : C'est pas gentil ton jeu...
- JESSICA : Oui mais t'es ma babysitter, t'es à moi et puis c'est tout !
- MOI : Non je suis pas à toi, et c'est moi la grande ici, c'est toi qui dois obéir sinon je vais me fâcher !

Jessica me jette une poupée de La Reine des Neiges à la figure... Je ne sais pas comment réagir...
- JESSICA : Pourquoi t'es vilaine ?
- MOI : C'est toi la vilaine...
- JESSICA : C'est toi la vilaine !
- MOI : Ah non tu vas pas commencer ce petit jeu-là...
- JESSICA : Ah non tu vas pas commencer ce jeu-là...
- MOI : Tu t'es trompée...
- JESSICA : Tu t'es trompée...
- MOI : Pffff
- JESSICA : Pffff...

Je finis pas me taire, ce qui l'exaspère au plus haut point. Et là elle devient méchante...
- JESSICA : Dis pourquoi t'es grosse ?
- MOI : Et toi pourquoi t'es bête ?
- JESSICA : J'ai demandé à ma mère, elle me dit que tu manges trop... Et pourquoi t'es pas belle ?
- MOI : Et pourquoi t'es méchante ?
- JESSICA : Hein pourquoi t'es pas belle ?
- MOI : Pourquoi je suis pas belle ?
- JESSICA : Je sais pas, je te trouve pas belle...
- MOI : Et toi t'es belle ?
- JESSICA : Moi je suis très belle...
- MOI : Pourquoi t'es belle ?
- JESSICA : Je sais pas... J'ai des jolis cheveux longs, pas toi... Et je suis bien habillée, pas toi... Et je mange pas beaucoup, pas comme toi...

C'est horrible... A son âge, de dire et de penser tout ça... Elle est déjà formatée... Elle me laisse sans voix. Je reste horrifiée pendant un quart d'heure par cette conversation... Jessica est en train de devenir une Alyssa en puissance... une mini-Peste !

Puis je finis par reprendre mes esprits. Je suis ici pour espionner l'appart' du photographe d'un autre angle... Au boulot ! Je me rends dans la pièce qui équivaut à ma chambre, mais au 5ème... C'est une buanderie ici, c'est tout dire !

Je ne vois pas grand chose en fait... Je vois le sol de l'appartement du 3ème étage en question... Je vois des pieds passer... Puis la lumière s'éteint... Et là je ne distingue plus rien...

Je suis prête à abandonner et je reviens dans le salon. J'observe Jessica jouer pendant un instant. Et je la vois avec une paire de jumelles pour enfant...

Hop, ni vu ni connu... Je lui pique en détournant son attention et me voilà en train d'espionner avec mes jumelles rouges...

Le temps passe, je ne vois rien, mais je reste à l'affût et je ne me lasse pas... Je pose, je dépose, je repose les jumelles, tenue en haleine par le moindre mouvement de lumière... Chaque détail titille mon imagination... Mais rien ne bouge... Le photographe a dû sortir... On est vendredi soir !!!

Jusqu'à ce qu'un élément attire mon attention : il y a un point rouge lumineux contre la vitre... Je me recule un peu... Je fais le focus avec les jumelles, pas si nulles que ça pour un jouet de gamine ! Mais oui... on dirait un laser rouge qui part de l'appartement... Le faisceau a l'air de se prolonger à l'extérieur mais je ne vois pas trop dans quelle direction... Puis il bouge un peu...

Si j'exclus mon appart', je dirais que ce laser pourrait s'orienter vers l'appartement du 1er étage ou bien celui du 3ème étage... A mon avis c'est de ce côté que je dois creuser... Mais comment ? Est-ce que je dois aller chez mes voisins ? Avec quelle excuse ???

Tiens, Jessica ne fait plus un bruit... Je vais voir... Catastrophe !!!!! La mini-peste a disparu !!! Et dans ma ligne de mire, je vois la porte d'entrée... ouverte...

HORREUR !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Ça recommence... Jessica s'est enfuie... Elle a débloqué le verrou... Une vraie peste débrouillarde et maline !!! Dire que je m'étais promis de ne plus recommencer les mêmes erreurs...

27 juin 2014

VENDREDI 27 JUIN 2014 19H45

David s'est excusé à son réveil... tout penaud : « Mais comment je suis arrivé là ? Je suis désolé Sarah... Mais... on a fait la fête avec mes potes de S... Ils m'ont fait boire, j'en avais pas très envie... Mais bon je voulais pas me dégonfler... »

Je l'ai mitraillé avec un regard sévère sans parler et je l'ai snobé !

« Je vais me faire pardonner hein ? Je sais que t'aimes pas... quand... »

Voyant mon indifférence, il est parti. Tant mieux !

Ce soir a lieu mon premier babysitting depuis longtemps... Je vais en profiter pour espionner un peu...

27 juin 2014

VENDREDI 27 JUIN 2014 11H55 : LA SMALA EST DE RETOUR...

9h10, en plein rêve...

On sonne à ma porte ! Un cauchemar ? Non la réalité...

Tina et Fatima...
- MOI : Des revenantes...
- TINA : Je te ramène Fatima, j'en veux plus...
- FATIMA : Et moi, c'est mon daron qui veut plus de moi...
- TINA : Elle croit qu'elle s'est plantée...
- FATIMA : J'ai rien pigé à la philo, j'ai fait un hors-sujet... Et puis l'histoire-géo, c'est tombé sur mes impasses... huhhhhhhhhhhhhhh
- TINA : Son père lui a dit qu'il la foutait dehors si elle ratait son bac... Elle chiale depuis hier, je craque meuf... Je te la donne...
- FATIMA : Mais comment je vais faire quand je serai une clo, une cloche... une clocharde ? Huuuuuuuuuuhhhhhhhhh

Je sors alors la grosse artillerie du Club des Grosses... Rien n'y fait, ni Nutella à la cuillère, ni bonbon au caramel, ni Snickers... Elle ne s'arrête pas de pleurer.

« Bon bah j'y vais moi... à bientôt » me lance Tina !

« Tu vas pas me la laisser quand même ??? » Trop tard Sarah...

Hop Tina est déjà partie... Et l'autre est en train de mouiller tous mes coussins sur le canapé. Je me suis rappelé que la Vieille avait des tisanes qui s'appelaient « Nuit tranquille ». Et re-hop, en un coup de baguette, je me fais une petite infusion avec plein de sucre...

« Tu m'en donnes ? » réclame Fatima en plein milieu d'un sanglot. Dans ma grande bonté, je lui ai tout donné ! J'ai décidé d'aller me recoucher dans la foulée.

Pas le temps de retomber dans les bras de Morphée... On frappe à ma porte cette fois-ci... ou plutôt on tente de la défoncer ! Tina-Bazooka ? Déjà de retour ?

Quelle horreur... C'est David, complètement bourré ! Il sourit en me voyant et sort une phrase incompréhensible. Il pue l'alcool et titube à tout-va.

Je l'assieds sur le canapé, à l'autre bout de la Fatima qui s'est finalement endormie... Je les installe bien, coussins, couverture... dans l'espoir qu'ils me fichent la paix encore deux bonnes heures.

Et je retourne dans mon lit... Le sommeil me rattrape jusqu'à une nouvelle sonnerie, très longue, très insistante. On dirait que l'auteur est en train de créer un tube avec la sonnette ! Je me lève d'extrême mauvaise humeur...

C'est Ash, parée de mille feux !
- MOI : Vous vous êtes donné le mot ou quoi ?
- ASH : Bonjour ma chériiiiiiiiiiiiiiiiiie. Qui est mag-ni-faïque aujourd'hui ?

Effectivement, elle s'est relookée de la tête aux pieds, elle est très distinguée...
- MOI : T'as volé les Galeries Lafayette ?
- ASH : Je suis pas une voleuse moi... C'était mon argent...
- MOI : Tu l'as gagné comment ?
- ASH : Je t'en pose des questions ! Alors comment tu me trouves ?
- MOI : Ça te vieillit...
- ASH : Tout à fait, femme fatale... Pouh... Ça pue ici...

Effectivement, il y a une drôle d'odeur...
- FATIMA : Au secours... Au secours... Quelqu'un m'a vomi dessus !!!
- DAVID : Tais-toi et dors...

Je viens voir le tableau... David s'est collé à Fatima et a vomi sur sa couverture avant d'écraser son visage dedans...

« Sor- moi de là Sarah, je te promets d'arrêter de pleurer... mais s'il te plait fais quelque chose... j'ai la phobie du vomi, meuf... »

Et voilà j'écris ce post pendant que les deux filles sont en train de se débriefer sur le bac, pendant que David ronfle sur le canapé la tête dans une bassine et pendant que la machine à laver efface les catastrophes de ce même David sur la couverture qui n'avait rien demandé.

Après deux semaines de silence, la smala revient en force...

Le plus étrange c'est de voir Fatima sans Tina... sûrement une première.

J'écoute la conversation...
- FATIMA : Je croise les doigts, les meufs, toute ma famille a prié, et Allah il voudrait pas faire du mal à ma famille... Allah il kiffe faire le bonheur... Non ?
- MOI : Enfin, du positif !
- ASH : Moi je suis sûre de l'avoir les doigts dans le nez, j'ai toujours fini avant la fin...
- MOI : Encore mieux !
- DAVID, en plein réveil : Et moi, si j'ai une mention... Et ben mon père ben il m'emmènera à New-York...

Il replonge.
- ASH : Mais qu'est-ce qu'il raconte celui-là ?
- FATIMA : Complètement paf !
- ASH : Et toi Sarah alors ?
- MOI : Moi ?
- ASH : Le bac... quoi d'autre ? Qu'est-ce que tu pourrais raconter d'autre hein ?
- MOI : Rien à dire !
- ASH : Tu parles... Elle cache bien son jeu...

C'est vrai que j'ai rien à dire. Comment se comparer ? Comment se juger ? Tout ce que je peux dire c'est que je n'ai pas cédé à la panique. Et que mon toutou, mon brave cabot a veillé sur moi du Paradis des Chiens.

Cette smala, je l'aime... mais qu'est-ce qu'elle est envahissante ! Si je pouvais contrôler le volume et la quantité de temps en temps...

26 juin 2014

JEUDI 26 JUIN 2014 23H45 : LE MARATHON...

Après un marathon record... je suis HS. J'ai l'impression d'avoir tout donné, mon corps et mon âme ! Je me sens rincée, éprouvée... J'ai ri, j'ai pleuré.

J'ai dépassé toutes mes limites, les plus improbables, je ne pensais pas pouvoir tenir aussi longtemps ! Au début c'est facile, on se dit même qu'on pourra durer autant qu'une pile Duracell...

Et puis viennent les doutes... la douleur, la lassitude, l'envie d'abandonner... et d'aller se coucher !

Enfin arrive, quand on s'y attend le moins, un second souffle inattendu, l'envie de finir, de savoir ce qu'il y a après... Et les derniers mètres deviennent galvanisants avec un suspense à son comble !

Hé oui je l'ai fait... un marathon... un vrai... sauf qu'il dure depuis 15 bonnes heures celui-là !!! Et que je suis enfermée chez moi...

C'est un marathon... de séries TV !!! Commencé ce matin et que je suis en train de finir ce soir !

De quoi se venger après toutes ces privations et ces révisions !

Pire j'ai mangé une pizza... la même du midi jusqu'au soir... Une part par heure ! On dit bien qu'il faut manger lentement pour ne pas grossir...

Un vrai laisser-aller... Un marathon de l'inertie en quelque sorte !

26 juin 2014

JEUDI 26 JUIN 2014 13H45 : LE DERNIER ORAL

La pression redescend... Encore une nuit de 12 heures... J'ai un peu perdu le sens de l'orientation... Mon cerveau s'est éteint et j'arrive pas à retrouver le bouton... A moins qu'il n'y en ait jamais eu...

Mais la mémoire me revient et je dois vous raconter mon dernier oral..., celui d'hier..., en arts plastoc.

Je remets mon dossier de chefs d'œuvre de Terminale, un carton à dessin... L'examinateur tourne les pages, dubitatif et lassé :
- EXAMINATEUR : Vous êtes née dans un verger ?
- MOI : J'ai horreur des pommes... Elles me font peur...
- EXAMINATEUR : C'est pour conjurer cette phobie ?
- MOI : Il y a des bananes aussi...
- EXAMINATEUR, ironique : C'est intéressant...
- MOI : Regardez surtout le dernier dessin...
- EXAMINATEUR : Ah, les fruits sont pourris...
- MOI : Ils ont résisté tout l'hiver mais ils ont fini par rendre les armes... Je croyais qu'ils étaient en plastique depuis tout ce temps...
- EXAMINATEUR : Mmh original comme vision... On dirait que vous avez tenté de vous libérer de vos chaînes...
- MOI : J'ai appris de la technique surtout, cette année...
- EXAMINATEUR : Vous venez de quel lycée ?

Je réponds mais je me demande pourquoi il me pose la question...
- EXAMINATEUR : Ahhhhhhhhhh... je vois !
- MOI : Je vous ai aussi ramené d'autres œuvres en photo...

En fait je lui montre des trucs réalisés en 1ère et dont je suis beaucoup plus fière...
- EXAMINATEUR : On change d'univers...
- MOI : C'est le magma de mon intérieur...
- EXAMINATEUR : C'est moins contrôlé techniquement...
- MOI : J'ai fait les choses dans le désordre...
- EXAMINATEUR : C'est à dire ?
- MOI : J'ai exploré la liberté avant qu'on me force à rentrer dans le rang... J'aurais plus profité d'une chronologie inverse...
- EXAMINATEUR : C'est tout l'intérêt de l'enseignement. Avant de laisser l'oiseau voler de ses propres ailes...
- MOI : Tenez, là, ici dans cette sculpture, on dirait un ange qui s'envole... Puis qui s'écrase parce qu'on ne lui a pas appris à voler...

L'examinateur était circonspect. Il remplissait une feuille en soupirant et en se grattant la tête. Puis il m'a regardé...
- EXAMINATEUR : Vous avez quelque chose à rajouter ?
- MOI : Bah... L'artiste c'est comme un émetteur... Mais il a besoin d'un amplificateur... C'est comme un réseau de téléphone portable... Et parfois le réseau marche pas bien...
- EXAMINATEUR : Hummmmmmm

Il m'a alors transpercée de son regard comme s'il tentait de voir ce qu'il y avait au fond de mon âme... Il m'a dit merci avec un air triste, presque désolé... Désolant !

J'ai fait ce que je pouvais pour rattraper cette année de Terminale nullissime et pathétique. J'espère que j'aurai une meilleure note que la Gothique qui m'a mis des bâtons dans les roues toute cette année...

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16 ans, grosse & moche!
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