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16 ans, grosse & moche!

18 mai 2014

DIMANCHE 18 MAI 2014 23H15 : LE DERNIER MESSAGE

Il restait une interrogation en suspens...

Qui vois-je derrière la porte ? Mme Phamvan, la maman de Yunso... tout sourire !!! C'est aussi mon ancienne kiné... elle m'a accueillie le jour de Noël dans sa famille, les bras grand ouverts... elle est même venue m'applaudir au spectacle de l'année dernière...
- MME PV : Tu ne t'attendais pas à moi...
- MOI : Non !!!
- MME PV : Ça me fait plaisir... Ma fille m'a parlé de tes ennuis... Je trouve que tu as bien du courage...

Je lui offre du coca frais, c'est tout ce qu'il y a.

En tout cas, sa visite bienveillante signifie donc que Yunso ne lui a pas dépeint le portrait d'une kidnappeuse de mémé... : « En fait tout ça te ressemble... Ça te surprend ? Tu sais bien qu'avec moi ta carapace est transparente... Ne t'inquiète pas, tu as de la ressource en toute situation... Je crois que la Nature t'a gâtée... Mais oui, ça te fait drôle qu'on te dise ça... Tu ne te vois pas encore telle que tu es... Mais c'est tant mieux... Un jour tu comprendras que ton chemin semé d'embûches est le plus beau du monde... »

Elle fait des monologues comme sa fille mais c'est le seul point commun ! Yunso parle d'elle-même pendant des heures, sa maman ne fait que de parler de moi... Je n'ai même pas besoin de répondre à ses questions oralement... Je me laisse bercer par son aura très maternelle...

« Mathilde... euh enfin Yun-so pffff, m'a parlé de ton Chien, je peux peut-être faire quelque chose pour lui... »

Là c'est soufflant de la part de Yunso qui avait l'air totalement indifférente à moi l'autre jour, tournant et retournant autour de ses problèmes avec l'air de rien écouter... Hé bien, je me suis trompée ! Elle a parfaitement entendu et m'a envoyé sa maman extralucide, sachant qu'elle-même ne pouvait rien faire pour moi... Un boomerang inattendu et assez touchant de la part de l'expéditrice...

« Ne sois pas surprise... Je sais que ma fille ne va pas bien en ce moment... C'est sa manière à elle de t'aider..., je vais voir ton chien ? »

Mon brave cabot se réveille à son approche, cligne des yeux, tourne sa truffe vers moi puis vers Mme Phamvan... Elle lui caresse la tête, le touche de partout, son regard s'assombrit...

- MME PHAMVAN : Il a bien vécu ce beau toutou... Il faut le laisser partir maintenant...
- MOI : Vous pensez que je dois le ramener...
- MME PV : Oh non, s'il résiste c'est qu'il a encore un message à délivrer, il faut en tenir compte...
- MOI : Lequel ?
- MME PV : Sarah, je ne lis pas dans la tête des animaux... ni des humains d'ailleurs !

En tout cas, elle lit dans mon cerveau et elle doit y voir plein de choses horribles, surtout en ce moment. Car ce qu'elle me dit à mi-mot me fend le cœur.
- MOI : Je n'ai jamais dit adieu...
- MME PHAMVAN : La mort d'un animal de compagnie est un moyen formidable d'appréhender la Mort en général... C'est un cadeau qu'il va te faire...

Je vais essayer de le prendre comme ça... Je dois profiter de nos derniers instants. Mais je redoute le moment...

Je sais, je dois avoir l'air tellement cucu avec mon histoire, je m'en rends bien compte... Mais comme d'habitude elle a conclu avec les mots qu'il faut : « Laisse le chagrin venir en toi, il te rendra plus forte »

Après son départ, je me suis assise sur le tapis du salon face au Chien, j'ai mis sa tête sur mes cuisses et je l'ai caressé toute la soirée... avec une seule idée en tête... Comment va-t-il me faire passer son dernier « message »???

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18 mai 2014

DIMANCHE 18 MAI 2014 20H20 : LES REPONSES

J'ai eu la réponse à toutes mes interrogations ou presque...

« Ma chère Sarah
Tu devines déjà mon point de vue. Ces gens-là ne sont pas de bonnes fréquentations... alors signer un bail avec eux m'inquiète au plus haut point.
Je comprends que cette idée soit confortable pour son propriétaire et pour toi aussi. Cet appartement réunit tout ce que tu recherches. Mais il faut quand même que tu vérifies le montant des charges mensuelles : charges de copropriété, charges non incluses dans les charges de copro comme l'électricité... C'est une donnée très importante.
Trouve cette info très vite et on en reparle.
Je suis avec toi de tout cœur dans tes révisions.
Mme Rondin »

Y'a des moments où je me dis déjà que la vie d'ado était plus facile... Charges de quoi pas incluses dans quoi ça ??? C'est du chinois pour moi... J'en ai pour la journée de recherche internet... C'est vrai que si ces « charges » sont égales à mon indemnité, ça sera pas possible. Et avec un appartement de cette taille, je m'attends au pire...

Oui c'était trop beau encore une fois. Je ne serai jamais tranquille. Mais au moins ça repousse mon départ...

J'ai retrouvé David pour aller courir comme désormais tous les dimanches...
- DAVID : J'ai l'impression que nos marathons hebdomadaires te font maigrir...
- MOI : Arrête...
- DAVID : C'est super pour l'appart', je vais pouvoir venir te voir quand je veux...
- MOI : Oui... avec la Mamie, j'avais peur... tu comprends...
- DAVID : On va pouvoir passer plus de moments ensemble, réviser ensemble...
- MOI : Je sais même pas si on a une épreuve en commun...
- DAVID : Bah histoire-géo... ou les langues non ?
- MOI : Les langues non, j'ai beaucoup plus que toi... Oral et écrit...
- DAVID : Ah ben pour une fois que les littéraires ont plus de boulot que les scientifiques...

Je me demande s'il plaisante ou s'il est sérieux. Avec lui je ne sais pas toujours. Et puis je lui ai demandé des infos pour mon blog piraté, il ma répondu en bon geek :
- MOI : Quand on a un blog par exemple, est-ce qu'on peut savoir qui vient nous lire ?
- DAVID : Ouais carrément, tu peux tout retrouver... Ma mère elle avait un blog de cuisine, et elle savait qui venait la lire, à peu près... T'as des onglets d'information, provenance, destination, adresse IP, pays, FAI... etc quoi ! Pourquoi tu veux savoir tout ça ?
- MOI : C'est pour Ashley, elle a un blog qui parle d'elle...
- DAVID : Un journal intime ? La honte ! Ça m'étonne pas d'elle, narcissique un max ! C'est vraiment un truc de pétasse...
- MOI : Ouais, ouais...

Sympa l'image qu'il a des blogs intimes...

Bref, j'ai rien compris à son blabla sur les FAI et les IP et je voulais pas devenir trop curieuse et lui mettre la puce à l'oreille... mais à force de creuser ce soir sur Canalblog, j'ai tout de même réussi à glaner quelques informations... mon Pirate utilise Safari comme navigateur, et est abonné à Numéricable comme fournisseur internet... Qui es-tu ? Dénonce-toi !

Je sursaute ! On sonne à ma porte... à cette heure-là ?

18 mai 2014

DIMANCHE 18 MAI 2014 12H45 : LES QUESTIONS

Cette journée s'est passée... sous le signe de l'inquiétude !

Rondin ne me répond pas... J'ai peur de son avis, j'ai peur qu'elle me dise non. Mais peut-elle me dire non ? Puis-je lui dire non ? Bref, depuis que je suis censée être majeure, je dois réécrire tous mes comportements...

Mais un autre événement vient aussi renforcer mon inquiétude... Je crains que mon blog ait été piraté... Mon nombre de visiteurs reste très modeste... mais pas mon nombre de pages vues... Mais que se passe-t-il ?

Il faudrait que je demande à David... sans lui dire que j'ai un blog... parce qu'il serait capable de le trouver !!! Et s'il y a bien une personne qui ne doit jamais connaître son existence c'est lui...

Je vais quand même pas lui offrir ma vie en pâture...

Et enfin, dernière inquiétude du jour : mon brave toutou fait vraiment des bruits bizarres, j'ai l'impression qu'il va cracher ses poumons et tous ses organes ! Ça me fait peur... Il pourrait pousser son dernier souffle à tout instant.

17 mai 2014

SAMEDI 17 MAI 2014 23H55

J'ai envoyé un mail à Rondin, je lui ai tout dit ! Plus question de cacher quoi que ce soit. Elle me dira ce qu'elle en pense.

J'ai envoyé un mail à David...

Puis j'ai envoyé un SMS à mon club (Tina, Fatima et Ash) : « Savez-vous qui vit dans 150 m² officiellement en plein Paris ? » 

Bon j'exagère un peu la surface...

Je peux pas m'empêcher... C'est plus fort que moi. J'ai besoin de partager.

Je regarde ma valise, pour voir si elle me parle ce soir... Rien. Pas de mise en garde inquiétante, pas de suggestion déstabilisante... Silence ! Un silence rassurant...

17 mai 2014

SAMEDI 17 MAI 2014 19H45 : L'ADIEU COMPROMIS

Pendant que j'écris ce post, les battants de la fenêtre de ma chambre claquent avec les courants d'air. Je la ferme et pile à ce moment-là, je vois le photographe-espion revu il y a quelques jours (cf post du JEUDI 8 MAI 2014 17H25 : OEIL VS OEIL).

Il est en train de ranger son appareil dans sa sacoche. Il est à moitié caché par une colonne Morris... Encore lui !!! Qu'est-ce qu'il shootait aujourd'hui ?

Peut-être le temps me donnera la réponse. Car du temps, je vais en avoir...

Quand j'ai retrouvé le Vieux au parloir de la prison, en début d'après-midi, il avait les traits tirés et l'œil triste...
- MOI : Est-ce que ça va ?
- LE VIEUX : C'est difficile, je fais le bilan de ma vie...
- MOI : Déjà ?
- LE VIEUX : Il faut dire que j'ai le temps... J'ai beaucoup de regrets... Passons ! Je suis content de te voir... J'étais pas sûr de te revoir après ta dernière visite...
- MOI : Oui, il y a eu un petit imprévu...
- LE VIEUX : Dis Sarah, je profite de ta venue... Tu pourrais me rendre un petit service ? Tu m'avais apporté une photo de ma fille la dernière fois... Est-ce que tu pourrais m'en apporter d'autres ? J'ai besoin de les regarder...
- MOI : C'est que justement...
- LE VIEUX : Y'a un problème ?
- MOI : Je suis venue vous dire adieu une bonne fois pour toutes cette fois, je dois partir, je vais quitter l'appartement.
- LE VIEUX : Mais pourquoi ?
- MOI : J'ai rien à faire là, c'est pas ma place...
- LE VIEUX : Tu as trouvé un autre endroit pour vivre ?
- MOI : Ben non, pas tout à fait...
- LE VIEUX : Tu te souviens de notre dernière conversation ?
- MOI : Oui un peu...

Je m'en souviens très bien en fait, voilà ce qu'il m'avait dit : « Sarah, si tu ne retournes pas au foyer, si tu peux rester dans le quartier... reviens me voir... j'ai une solution qui pourrait peut-être nous satisfaire... »
- LE VIEUX : Qu'est-ce qui te pousse à partir aujourd'hui ? Ta situation a changé ?
- MOI : Mon assistante sociale m'a émancipée...
- LE VIEUX : Mais c'est une bonne nouvelle ça ! Non ?
- MOI : Je suis pas sûre...
- LE VIEUX : Mais si Sarah... C'est toi qui a l'indemnité de l'Aide Sociale maintenant ?
- MOI : Oui pour l'instant...
- LE VIEUX : Je vais te louer l'appartement, tu peux signer un bail maintenant que t'es majeure...
- MOI : J'ai pas les moyens de me payer plus de 20m², alors 130...
- LE VIEUX : Est-ce que tu crois vraiment que je vais le louer à n'importe qui ? J'ai besoin que quelqu'un me le garde jusqu'à mon retour... ou celui de ma femme...
- MOI : Si elle revient demain... De toute façon ça règle pas le problème...
- LE VIEUX : Je peux t'assurer que ma femme, elle est pas près de revenir... Vraiment pas. Et on peut faire les choses dans les règles... Si tu signes un bail, je peux pas te mettre dehors comme ça... C'est une sécurité pour toi...
- MOI : Oui... mais bon, j'ai pas les sous, faut pas insister !!!
- LE VIEUX : Je veux pas te voler ! J'ai besoin d'un petit pécule que tu continuerais à m'envoyer ici... Si tu signes un bail, tu vas avoir une allocation logement... Je te fais un loyer du montant de l'allocation et je te laisse les charges à payer...
- MOI : C'est une arnaque ou quoi ?
- LE VIEUX : Rien de plus légal, un bail, un loyer, tu gardes mon appartement tel quel, tu gardes le Chien, tu vis dans une grande surface, tu paies les charges... C'est un bon compromis pour nous deux. Et pas de magouille comme dans notre précédent deal...
- MOI : Euh... Vous me laissez réfléchir ?

Mais j'avais déjà réfléchi avant de quitter la prison... Montant du loyer = montant de l'allocation, je dois payer les charges... Avec mon indemnité ça devrait aller, non ? Il m'a dit de m'adresser à son avocat pour le bail...

J'avais un petit espoir suite à son annonce de la dernière fois qui était rangée dans un coin de ma mémoire, mais je ne savais pas qu'il me proposerait ça... C'est inespéré !!!

A croire que je ne suis pas qu'une malchanceuse... 18m² pour Alyssa... 130m² pour moi... ?

C'est trop beau pour être vrai... non ?

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17 mai 2014

SAMEDI 17 MAI 2014 17H55 : LE MESSAGE ET SA MESSAGERE

Je profite du soleil dont j'ai été privée en début d'après-midi entre quatre murs !

La fenêtre de ma chambre est grande ouverte. Je suis debout, accoudée sur la rambarde, les bras au soleil. Je tire désespérément sur mon bracelet que je portais à mon poignet ces derniers jours.

C'était plutôt une bonne cachette, j'ai un peu grossi, il est impossible à enlever !!! Si quelqu'un voulait me le voler, il devrait me couper le bras ! On ne va pas tenter le diable... Et puis je ne me sens plus propriétaire de ce bijou... Il a été à Paola pendant quelque temps. Mais je crois que c'était comme un coffre-fort avant de rejoindre son vrai propriétaire...

Pour qui ce bracelet aura plus de valeur ? La réponse ne fait aucun doute... Mes blogués les plus fidèles savent bien de qui je parle.

Je suis obligée de mettre du savon pour retirer le bracelet, et hop il passe enfin. Je le rince, je le serre contre mon cœur quelques secondes.

Je mets le bracelet et une lettre manuscrite dans une enveloppe vierge à bulles que je cachette scrupuleusement. Mon message est prêt...

J'envoie un SMS, Yunso me répond : « Sur le palier »...

Je la retrouve quelques instants plus tard, je lui remets l'enveloppe... Nous chuchotons :
- YUNSO : Qu'est-ce que tu caches là-dedans ?
- MOI : C'est un souvenir pour elle...
- YUNSO : Je la posterai lundi sans faute...
- MOI : Je sais pas comment te remercier...
- YUNSO : C'est rien Sarah, tu nous quittes quand ?
- MOI : Je ne pars plus...

C'est avec un grand sourire que je lui annonce la nouvelle. J'ai l'impression que ça ne lui déplaît pas non plus... Elle veut en savoir plus ! Elle n'est peut-être pas la seule...

16 mai 2014

VENDREDI 16 MAI 2014 23H20 : ESPOIR DU SOIR ?

Yunso me retrouve dans un bar à quelques centaines de mètres du quartier, à la vue de tous. Elle me fait la bise, mais ne me semble pas très joviale à mon égard. La tempête « Mamie kidnappée » est passée par là et a fait de gros dégâts...

Je prends mon courage à deux mains :
- MOI : Je suis désolée pour tout le tort que j'ai causé, vraiment... Tu pourras le dire à Marco ?
- YUNSO : S'il veut bien m'écouter... Parce qu'en ce moment, lui et Kamil sont devenus inséparables et moi je suis la 8ème roue du carrosse...
- MOI : Sa grand-mère, elle est formidable, je crois qu'on s'est un peu trouvées toutes les deux...
- YUNSO : Ouais ben eux aussi ils se sont trouvés, et surtout sans moi ! Mais ce qui me dégoûte c'est leur changement de comportement envers moi, je les gêne...
- MOI : Je voulais vraiment faire de mal à personne, surtout pas à la Mamie, je voulais lui faire faire plaisir... et ça me faisait du bien...
- YUNSO : Eux, ils ont en plus rien à faire de moi...

C'est un dialogue de sourds... enfin de sourdes ! Je me suis décidée à l'écouter se plaindre un peu...Mes excuses lui passaient au-dessus de la tête... alors à quoi bon ? Soit son petit problème est plus important, soit elle ne m'en veut pas du tout finalement, soit les deux. Oui c'est ça, les deux !

Une fois qu'elle s'est épuisée en complainte et monologue barbant où elle fait les questions et les réponses, je reprends la main :
 -MOI : Je crois que mon départ est imminent...
- YUNSO : Tu pars où ?
- MOI : Ça je sais pas... Mais je sais que je dois partir. J'ai cherché un appart' dans le coin, mais on m'a soufflé le meilleur plan...
- YUNSO : Pas facile de trouver un truc correct à Paris, encore moins quand tu cherches dans un endroit précis... Pourquoi tu restes pas dans l'appart', là où t'es ?
- MOI : Je peux pas...

C'est ma seule explication. C'est vrai que je ne sais pas trop quoi répondre à cette remarque assez pertinente...

Je vais enfin sur les deux sujets qui me tiennent à cœur...
- MOI : J'aurais besoin de transmettre un message à la grand-mère de Marco...
- YUNSO : Tu veux sa nouvelle adresse ?
- MOI : Non...
- YUNSO : Ah je te suis pas...
- MOI : Je veux pas avoir sa nouvelle adresse, je veux pas de problème. Mais je voudrais que tu envoies le message pour moi. Si un jour, y a un nouveau couac, tu pourras témoigner que tu m'as rien donné, aucune info. Et moi ça me va comme ça... Je veux juste communiquer avec elle sans avoir de problème...
- YUNSO : Je l'ai pas son adresse... mais je peux chercher. J'imagine que Marco serait pas content que tu renoues avec sa grand-mère... Ça me fait donc plaisir de t'aider ! De toute façon, tu lui as pas fait de mal à cette vieille dame. Je te tiens au courant...
- MOI : Dès que tu l'as, je te donne l'enveloppe vierge avec mon message dedans. Dis, j'ai une autre question... Qu'est-ce que je peux faire du vieux toutou qui est encore avec moi ?
- YUNSO : Il est toujours vivant lui ? Je croyais que tu avais ramené son cadavre dans une brouette chez le Vétérinaire...
- MOI : Euh non, ça c'est deux histoires mélangées... Et il était bien vivant quand je l'ai ramené chez lui dans la brouette...
- YUNSO : Encore cette boulangère qui raconte n'importe quoi...
- MOI : T'as une idée ?
- YUNSO : Pour le clebs ? Compte pas sur moi pour m'en occuper, j'ai horreur des chiens, et encore moins des animaux malades... Faut peut-être le faire piquer non ?

Ce petit pot faussement amical mais constructif ne se finit pas très positivement. Je pense tout de même qu'elle tiendra sa promesse pour le courrier à destination de la Mamie sans que je prenne de risques. C'est déjà ça...

Je l'aime bien Yunso, mais elle est de plus en plus centrée sur elle-même... Elle a plusieurs facettes, c'est un peu dur à supporter.

En rentrant chez moi, je n'ai pas pu m'empêcher de me jeter sur mon Chien et de le caresser... Qu'est-ce qu'on va faire de toi mon vieux cabot ?

Je regarde ma valise, à moitié faite, à moitié défaite, ça dépend de l'humeur... Je cherche à lui parler, mais ce soir elle reste silencieuse...

Je m'endors malgré tout avec un petit espoir... Une petite idée qui s'agite très loin dans ma tête.

16 mai 2014

VENDREDI 16 MAI 2014 12H25 : RADIO CHASSE-D'EAU

Entendu ce matin, aux toilettes des filles, une conversation surprenante :
- SONIA : D'une pierre deux coups !
- ALYSSA : C'est fabuleux ça, tout me réussit en ce moment...
- SONIA : Mais comment t'as su ?
- ALYSSA : Ben c'est la boulangère qui l'a dit à mes parents...
- SONIA : Elle manque pas de toupet celle-là...
- ALYSSA : Y'a une justice dans ce monde !
- SONIA : Ouais, t'as bien vengé ta grand-mère comme ça...
- ALYSSA : Vivement qu'elle se casse définitivement cette cinglée... Et tout sera parfait !

Pas besoin de traducteur... On parle encore de moi ! Mais quel succès ! Bon, si vous voulez, je peux vous réécrire le dialogue avec toutes les explications et les non-dits...

SONIA, la sorcière maléfique: D'une pierre deux coups ! Un appart' pour toi toute seule et la grosse moche à la rue !
ALYSSA, la morue fermentée : C'est fabuleux ça, tout me réussit en ce moment... Un endroit trop déclassé pour vivre indépendante sans les relous de parents, un endroit pour profiter en toute intimité de mon chéri, le beau maître nageur qui fait baver toutes les filles de jalousie et qui est que pour moi... et puis une ennemie en moins sur ma route et dans mon quartier qui est qu'à moi! Et toc !
SONIA : Mais comment tu as su que la grosse-moche était aussi sur le coup de l'appart' ?
ALYSSA : Ben c'est la boulangère qui l'a dit à mes parents... Ils sont cul-et-chemise ! L'autre grosse, elle avait aucune chance...Hé hé hé...
SONIA : Elle manque pas de toupet celle-là... après tout ce qu'elle a fait subir à ta famille... et en plus elle ose se mesurer à toi ! On mélange pas les torchons et les serviettes.
ALYSSA : Y'a une justice dans ce monde ! C'est bien connu c'est moi la gentille !!! Et la grosse est très-très méchante...
SONIA : Ouais t'as bien vengé ta grand-mère comme ça... du joug de la grosse-moche qui l'a kidnappée et torturée pendant tant d'années... La vilaine psychopathe méméphile !
ALYSSA : Vivement qu'elle se casse définitivement cette cinglée... Et tout sera parfait ! De toute façon elle a plus le choix, elle a plus de toit ! Hors de ma vue ! Les crottes de chien au caniveau !

Ben voilà, comme ça, c'est plus clair. Comme ça tout est dit, pas de pincettes.

Alyssa jubile de m'avoir piqué l'appart' visiblement. Ça ne fait aucun doute.

Ben vous voyez, le fait de découvrir qu'elle savait qu'elle m'évinçait et qu'elle œuvrait pour, ça me fait du bien ! J'encaisse mieux les coups directs ! Vu comme ça, ça me soulage. C'est bizarre non ?

Qu'elle puisse m'écraser comme une crotte de chien sans lever le petit doigt me désolait... Mais qu'elle y mette du cœur à l'ouvrage me redonne du baume au cœur. Le pire c'est l'indifférence ! Et je sens que l'indifférence est de moins en moins ce qui caractérise mes relations avec les autres. Ben oui, je préfère qu'on me déteste et qu'on s'acharne... Ça me donne plus envie de me battre !

Décidément, ces toilettes, c'est l'endroit du lycée qui me manquera le plus à la fin de l'année. Plus que des urgences de vessie ou autres, j'y ai surtout entendu les dialogues les plus instructifs. Et j'y ai aussi battu mon record de Candy Crush...

Comme je l'avais déjà écrit, this is the place to be...

16 mai 2014

VENDREDI 16 MAI 2014 8H05 : MATIN CHAGRIN

« Oui je veux bien, j'ai des choses à te dire. Ce soir 18h ? »

C'est la réponse de Yunso. On ne peut pas dire qu'elle soit très joviale... Mais bon, qu'est-ce que je pouvais espérer de plus ? C'est déjà un pas l'une vers l'autre.

Il faut que je me prépare un peu... Ça va être dur, mais je le lui dois, je me le dois.

Un rêve est venu me rappeler à l'esprit un autre très gros souci à gérer : dans ce rêve où je me trouvais en pleine épreuve de bac, j'avais l'impression désagréable d'avoir oublié quelque chose depuis mon départ du quartier.

Une obsession qui m'empêchait de me concentrer alors que l'horloge tournait. Et quand je me suis mise enfin à écrire l'introduction d'une matière non définie, je me suis brutalement souvenue de ce que j'avais oublié un mois auparavant dans l'appartement...

Le Chien !!! J'ai alors quitté l'épreuve en plein milieu et je me suis précipitée dans l'appart'... Je ne me souviens plus de la fin... heureusement !!! Sinon ça aurait été sordide.

Ce matin, je me suis jetée sur mon pauvre Chien alors qu'il dormait, ronflait, pétait dans sa litière. Quelle solution pour mon bougre de compagnon ?

15 mai 2014

JEUDI 15 MAI 2014 23H55

J'ai envoyé un petit SMS à Yunso. Comme une bouteille à la mer.

« Yunso, je vais bientôt partir. Et je souhaiterais te parler, c'est important pour moi. S'il te plaît, accepte. »

C'est la personne qui compte le plus pour moi dans ce quartier proche et que j'ai pourtant fatalement déçue. Si je dois m'en aller, ce n'est qu'à elle que je dois dire adieu. Elle transmettra.

Mais j'ai aussi une autre mission pour elle. J'ai un message important à lui faire passer. Un message dont j'ai déjà parlé lundi et qui nécessite un postier très particulier...

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