DIMANCHE 2 MARS 2014 0H45: L'EFFONDREMENT DU CHATEAU DE CARTES
Oui je suis effondrée. Ça fait tellement longtemps que je voulais sortir la Mamie de là. C'était mon « idée derrière la tête » depuis deux mois. C'est pour ça que je ne disais à personne que j'allais la voir dans son « mouroir » et que j'ai toujours fait en sorte de ne jamais tomber sur sa famille là-bas. Cette idée a germé, mais elle n'a trouvé que récemment les moyens de s'exprimer.
Je ne pouvais pas la sortir de là-bas et la ramener bêtement chez elle... Sa famille l'aurait retrouvée tout de suite.
Quand j'ai su que j'allais pouvoir vivre seule ici... Quand j'ai découvert qu'elle sortait aujourd'hui pour l'enterrement de son ami... TOUT s'est mis en place. TOUT ! Elle m'a sauvée entre Noël et le jour de l'An, elle m'a hébergée, consolée, choyée... J'ai sûrement passé la plus belle semaine de ma vie. Je lui dois de lui rendre ce qu'elle m'a donné.
Je pleure et je re-pleure...
Mais il y a sûrement de l'égoïsme dans tout ça... c'est moi qui ai envie de l'avoir rien que pour moi... J'ai tellement envie de construire un cocon à moi... Et ça me navre qu'elle se soit laissée faire par David aussi facilement. Elle n'a pas cru à mon projet, à mon rêve de partager un petit bout de vie avec elle... Je me sens presque rejetée.
Je re-pleure, c'est la Fontaine de mars !
J'ai vraiment eu tort de faire confiance à David. Ce n'est qu'un collègue d'espionnage en quelque sorte. Rien de plus. Il me déçoit encore... C'était une mauvaise idée de l'impliquer. Même la cave était une mauvaise idée : je comptais éviter de la faire entrer dans mon immeuble en début de soirée, je voulais la faire patienter jusqu'à minuit, afin d'être le plus discret possible. Mauvais plan... Tout est de ma faute !
Je renifle et me mouche, à en user un paquet entier de Kleenex.
Mais un bruit me sort de ma torpeur... on gratte à ma porte. Puis on frappe. Sûrement David qui vient tenter de rattraper le coup. Je vais bien le recevoir... Avec une gifle !