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16 ans, grosse & moche!

28 février 2014

VENDREDI 28 FEVRIER 2014 10H10

J'ai été réveillée ce matin par un appel sur mon portable. C'était l'infirmière de l'hôpital : elle m'annonce que la Vieille veut me voir absolument cet après-midi avant son départ.

Qu'est-ce qu'elle va tenter de faire ? De m'amadouer ? Ou de me mettre dehors ? Elle devrait aller chez les fous pour ce qu'elle a fait et surtout ce qu'elle a tenté de faire... ou bien la prison ? Ben non, elle va rentrer tranquillement chez elle... Mais j'imagine que tout le monde a cru que j'avais exagéré... Pourtant j'ai dit aux pompiers et aux médecins qu'elle avait couru vers moi avec un marteau... Ils ne m'ont pas crue, ou alors j'ai pas été assez explicite...

Je ne crois pas que je vais y aller. Je vais partir dans le silence, un point c'est tout. Mais j'ai besoin, avant, de retrouver la Mamie. C'est elle qui me raccroche encore réellement à cet univers et à ce quartier...

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27 février 2014

JEUDI 27 FEVRIER 2014 22H05 : LE DEPART

Je suis allée à l'hôpital à reculons. Je suis en train de prendre conscience de tout ce qui s'est passé, de la gravité des faits, du danger... J'ai l'impression de porter mon poids en double sur mes épaules, c'est dire...

Je crois que mon instinct de survie est en train de m'asséner des messages que je ne peux plus ignorer...

Si c'est la famille d'accueil qui aura « duré » le plus longtemps... c'est aussi la pire !
En arrivant à l'hôpital vers 17h, j'ai interrogé une infirmière : « oh ça va beaucoup mieux, tous les effets des médicaments ont disparu, elle a retrouvé ses esprits, et elle peut sortir demain... »

Elle m'a dit ça avec un grand sourire plein de bonnes intentions, mais elle a dû être bien surprise par la décomposition avancée de mon visage à son annonce...

Mon corps a été traversé par un frisson électrique qui m'a immédiatement donné la nausée. Je me suis retrouvée aux toilettes à vomir ma barre de Snickers mangée sur le trajet.

Avant cette annonce, je voulais aller lui parler, lui demander des explications... Mais là... Finalement je me suis débinée. Moi qui croyais que cette apothéose signerait la fin de ce chapitre, de son chapitre à elle... Je suis servie, c'est reparti pour un tour... et c'est sans fin.

Non c'est plus vivable. Je ne veux plus la revoir. Je ne veux plus subir ce que j'ai vécu ces dernières semaines.

J'ai décidé que je passerais ma dernière nuit ici. J'ai fait ma valise. J'ai rangé ma chambre. Pour effacer toute trace de mon passage... Demain j'irai « me rendre » au foyer... et j'attendrai le retour de Rondin.

Je préfère ne pas imaginer la suite...

27 février 2014

JEUDI 27 FEVRIER 13H25 : EPANCHEMENT INTERDIT...

Alors que je traînais des sacs poubelles de gravats sur le palier, je suis tombée nez à nez avec Yunso et Marco. Je me suis mise à rêver que j'allais tout leur raconter pendant des heures pour trouver un soutien adulte...
- MOI : Je suis trop contente de vous voir... J'ai tellement de choses à vous dire...
Ils tirent la gueule, et ne sont pas réceptifs :
- MOI : Y'a quelque chose qui va pas ?
- YUNSO : Kamil vient de perdre son papa...
- MOI : Je croyais qu'il allait mieux...
- MARCO : C'est souvent comme ça, le dernier sursaut...
Ben voilà ça m'a cloué le bec. Je me suis dit qu'un malheur en chassait un autre. Et que mon histoire, aussi rocambolesque qu'elle soit, allait finir aux oubliettes très vite... Seul David sait... et mes blogués.

J'ai envie d'en parler, de raconter ça à tout le monde... Ben à qui ? J'ai fait le tour. C'est réglé ? On passe à autre chose ? Mais comment je vais surmonter ça moi ?

L'enterrement a lieu samedi après-midi.

27 février 2014

JEUDI 27 FEVRIER 11H10 : POST-TRAUMA

En arrivant à l'hôpital vers 4h du matin, j'ai enfin pu appeler David :
- DAVID : Sarah c'est toi ? C'est bien toi ? J'ai appelé la police...
- MOI : Ah c'est toi qui les a appelés...
- DAVID : Elle avait l'air dingue, prête à tuer tout le monde, elle a tout massacré dans la chambre avant de massacrer la cam. C'était horrible. J'ai pas arrêté d'essayer de t'appeler...
- MOI : J'étais bloquée dans ma chambre, j'entendais la Vieille tout casser, j'entendais l'intruse dans la douche, j'entendais mon téléphone sonner...
- DAVID : En parlant d'intruse...
- MOI : J'ai compris quand j'ai vu la douche vide et ça s'est confirmé quand je ai vu la Vieille avec le pull rose... Je l'ai complètement imaginée, cette intruse...
- DAVID : La Vieille, je l'ai vue en train de changer de vêtements trois fois de suite, en train de se parler à elle-même... elle est timbrée, elle a deux personnalités ou quoi ?
- MOI : Elle se prend pour sa fille, je crois...
- DAVID : On se croirait dans Psychose...
- MOI : Connais pas...
- DAVID : Bon vaut mieux pas... de toute façon la fin n'est pas la même qu'aujourd'hui... C'est horrible, mais au moins tu vas pouvoir écrire un bouquin. Tu devrais écrire un blog peut-être, ça cartonnerait !
J'ai souri. Il n'a pas bien compris pourquoi... Mais vous si chers blogués...

Je suis retournée à l'appartement. J'ai pu voir tous les dégâts causés par la Vieille dans sa chambre... l'ancienne chambre de sa fille. Elle a tout ravagé. La salle de bains est une piscine.

Mais je suis seule, enfin seule. Et je me suis endormie après avoir fermé la porte d'entrée à double tour.

Pour me réveiller vers 15h... Mon téléphone sonnait. David m'attendait sur notre banc en bas dans la rue, je l'ai fait monter.

Il a pu constater en réel tout ce qu'il avait pu voir dans sa webcam...

Je lui ai avoué ce qui me restait de non-dit :
- MOI : Je le savais qu'elle était en train de devenir violente... Elle a cassé la tablette sous mes yeux, et ton deuxième mouchard qui était tombé et qu'elle a vu... Ça je le sais depuis la semaine dernière...
- DAVID : Et tu m'as rien dit ? Jamais je t'aurais encouragée à persister si j'avais su ça...Jamais je t'aurais laissée avec une psychopathe pareille...
- MOI : Elle était gavée de médicaments, elle aurait pas eu la force de me faire du mal...
- DAVID : Mais enfin ? Tu vois la chambre là ?

Il a raison, je suis peut-être passée à côté du pire...

Nous avons optimisé le reste de la journée à nettoyer et à jeter les débris.

Je suis retournée le mercredi soir à l'hôpital pour vérifier si elle était toujours vivante et lui poser toutes les questions que j'ai sur le cœur. Mais je n'ai pas eu le droit de la voir : « Elle dort, elle va dormir 24 heures sûrement. Tout s'est bien passé. Il n'y aura aucune séquelle physique pour votre maman... », m'annonce le médecin.

Qu'est-ce que je m'en fous... je me dis même que j'aurais préféré qu'elle y passe, cette vieille bique timbrée. Moi j'ai appelé les pompiers, j'ai fait ce que je pouvais. Pour une fois je n'ai rien à me reprocher. Je n'aurais pas pu faire moins sans le regretter toute ma vie... Mais quand même, ça m'aurait bien arrangée...

- DOCTEUR : Mais côté psychologique, on a vraiment besoin de l'évaluer...
- MOI : Son cerveau est grillé, elle se prend pour sa fille...
- DOCTEUR : Pour vous ?
- MOI : Euh... Non. Je suis pas de sa famille. Je suis là pour quelques temps, mais j'ai rien à voir avec elle. Et je veux plus rien avoir à faire avec elle. Je veux plus la voir...
Ça lui a cloué le bec... surtout avec ma dernière question :
- MOI : Quand est-ce que je pourrai lui parler ?
Il a dû me trouver totalement contradictoire...

Je dois y retourner aujourd'hui.

26 février 2014

MERCREDI 26 FEVRIER 23H55 : QUAND TOUT SE TERMINE... BIEN

La Vieille fonce vers moi avec de mauvaises intentions, je me précipite vers la porte d'entrée, le loquet est fermé, je suis fichue... J'ai pas le temps de l'ouvrir.

Quand j'entends un soupir étrange... Je me retourne... La Vieille est en train de tomber dans les pommes, elle s'effondre sur la table basse et la casse.

Pendant quelques secondes je n'ose pas bouger... Puis je me dis que je vais pas la laisser crever... Ses yeux se révulsent, on voit le fond tout blanc... Elle ne simule pas...

Avec tout ce qu'elle m'a fait subir, mon cœur balance... Mérite-t-elle que je fasse quelque chose pour elle ? Ce qui me démange c'est de partir sans me retourner pour ne jamais revenir...

Malgré moi, je lui enlève le marteau des mains, je la secoue. Rien. Je n'entends plus sa respiration. Je retrouve mon téléphone, et je fais le 18...

Il est 3h30 quand les pompiers débarquent à trois et tentent de la ranimer. L'un me demande si elle a pris quelque chose... : « Y'a plein de boîtes de médoc sur le chiffonnier dans le couloir... Je crois qu'elle en prend beaucoup... le seul nom que je connaisse c'est Bromazépam... »

Un des pompiers va vérifier et s'exclame : « Oh le mélange... pfff... on l'emmène, lavage d'estomac ! Allez ! »

Au moment de partir, le même pompier me propose d'accompagner ma « mère » à l'hôpital... Départ en pyjama et en basket, plutôt à contrecœur... pendant que la police débarque au même moment... sûrement appelée par un voisin ?

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26 février 2014

MERCREDI 26 FEVRIER 22H10 : QUAND TOUT BASCULE...

Je suis là toujours vivante... mais à l'hôpital aux soins intensifs. 20 heures ont passé depuis le drame...

David est venu me voir : « C'est horrible, mais au moins tu vas pouvoir écrire un bouquin. Tu devrais écrire un blog peut-être, ça cartonnerait ! ». Hummm...

Retour dans la nuit de mardi à mercredi...

Mon courage prend le dessus... J'ouvre ma porte vers l'enfer... Dans le couloir j'entends bien les trois sources...
- Quelqu'un est en train de donner des coups dans la chambre de la Vieille : peut-être est-elle en train de tout casser... Sa porte reste fermée et m'empêche de la voir, mais me permet aussi de ne pas être vue.
- Quelqu'un est en train de prendre une douche... Est-ce vraiment le bon moment ?
- Quelqu'un est en train de m'appeler sur mon téléphone portable, en vain.

Je ne sais pas où commencer... J'ai plutôt tendance à éviter la violence, je ne vais sûrement aller dans la chambre de la Vieille, ni frapper à sa porte, ni amorcer une discussion... J'ai plutôt tendance à vouloir répondre à mon téléphone qui insiste désespérément, d'autant plus qu'on ne m'appelle jamais, encore moins à cette heure... Mais je suis curieuse... Et je ne sais pas si j'aurai d'autres occasions... Mon corps a décidé pour moi... Je vais vers la salle de bains...

La porte est close, je tente d'ouvrir la poignée, elle n'est pas verrouillée... dévoilant une marée de vapeur d'eau qui rend la salle de bains à peine visible. Qu'est-ce que je fais maintenant ? Je vais ouvrir le rideau de douche et découvrir l'intruse toute nue ? Non c'est n'importe quoi...

Avec l'air du couloir, le brouillard s'évacue... dévoilant la douche... sans rideau... Il n'y a personne dans cette douche qui coule dans le vide depuis quinze minutes... Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

Comme il n'y a pas de rideau, l'eau est en train d'inonder toute la salle de bain... Je coupe le mitigeur. Je jette une serviette de bains par terre pour absorber. Je ressors de la salle de bains, je jette un coup d'œil au chiffonnier à droite, il est garni de boites de pilules vides... il est loin le temps où elle se contentait d'un tube de Bromazépam...

J'ai un très mauvais pressentiment. Je me dirige vers mon téléphone qui ne sonne plus. Il y a un message vocal... C'est David..., il a le souffle coupé...

« Sarah... c'est horrible... »

Les coups furieux venant de la chambre s'arrêtent...

« Sarah sors de là... »

J'entends un bruit de porte s'ouvrir...

« Elle est en train de tout casser »

La Vieille apparaît dans le couloir, elle voit la salle de bains vide...

« C'est elle, il n'y a qu'elle... il n'y a personne d'autre, je l'ai vue... »

La Vieille est affublée d'un ridicule pull rose trop petit pour elle... Le pull rose...

« Elle vient de massacrer la webcam avec un marteau, elle sait, sors de là... s'il te plaît sors de là... »

J'ai laissé tomber mon téléphone de terreur quand j'ai croisé son regard fou, son regard vengeur. Le marteau dans sa main droite, le reste de la webcam toute déglinguée dans sa main gauche... Elle serre les dents, elle lève son marteau et court vers moi...

26 février 2014

MERCREDI 26 FEVRIER 3H05 : LA FIN

Mais pourquoi ai-je re-signé... ???

Je commence tout juste à m'endormir. Et l'agitation nocturne reprend... : « Maman, c'est pas moi c'est elle... »... puis « Je te crois, ma fille... », répond la Vieille. Mais il y a un truc étrange... il y a des blancs entre les deux réponses... je sais pas... c'est comme si c'était joué, comme une comédie...

Je reprends mon cahier pré-blog, caché sous mon matelas, pour écrire chaque seconde de ce rêve ou plutôt de ce cauchemar qui a l'air si réel.

J'entends ensuite la douche qui se met en marche...

J'ai peur... mais je veux pas revivre la même nuit que la dernière... Il faut que j'agisse. Mais comment ?

Je n'ai même pas le temps de réfléchir que j'entends des coups... et des choses qui se cassent.

Est-ce que je dois sortir de la chambre ? De l'appartement ? Je repense à David qui m'encourage, à mes hésitations entre l'abandon et le courage acharné...

J'entends alors un téléphone sonner qui me fait sursauter... Mince, je reconnais la sonnerie, c'est le mien... Mais où est-ce que je l'ai mis ? Il a l'air loin, très loin... Mon dieu, je l'ai oublié dans le salon alors que je suis barricadée dans ma chambre !

La symphonie continue : le téléphone se remet à chanter quelques coups, puis encore et encore. La personne qui m'appelle insiste visiblement... On est en pleine nuit, ça doit être grave, cette personne veut me parler en direct, mais pas à un répondeur. Oh la la...

Mon sang se glace... Et si c'était David... Et s'il avait vu quelque chose grâce à la webcam ?

A force de sonner, ce téléphone va attirer l'attention de la Vieille et de son intruse...

Mais la douche continue à couler, et j'entends les coups furieux qui continuent au loin à tout casser. Peut-être que c'est suffisant pour me couvrir... et mon téléphone avec... ?

Oh j'ai envie de tenter... J'ai envie d'aller récupérer ce fichu téléphone... S'il y a du danger, je sortirai immédiatement de l'appartement... En pleine angoisse, je me surprends à prier un dieu auquel je ne crois pas...

Tous ces bruits autour de moi bourdonnent dans ma tête, mon sang bout...

J'ai ma main sur la poignée... Je vais l'ouvrir... Je vais savoir ce qui se passe... Je vais en finir... Je vais affronter la vérité quoi qu'il en coûte... Je vais sauver mon esprit sans me sauver..................

25 février 2014

MARDI 25 FEVRIER 2014 18H : LE SIGNE

Un numéro inconnu sonne et insiste sur mon portable. Même ça, ça me fait sursauter.

Au bout du 3ème appel, je me suis pincée pour répondre... : « Bonjour Sarah, Mme Rondin est en vacances cette semaine, elle est au ski. C'est un repos bien mérité... Est-ce que ça peut attendre son retour ? »

J'ai eu un moment d'hésitation. C'est une vraie urgence non ? Mais qui va me croire ? Avec mon passif au foyer et dans mes familles d'accueil... Qui, à part Mme Rondin ?

Est-ce que David n'aurait pas raison ? N'est-ce pas stupide et lâche de ma part d'abandonner alors que je suis près du but ?

Mais quel but ?

Et si l'absence de Rondin était un signe ? Un message qui m'ordonne de tenir bon ?

Je pense à David, à la Mamie, aux Cailleras Tina et Fatima, à Marco, à Yunso, à Ash, même au Proviseur. Ai-je le droit de prendre la fuite ? Ai-je envie de prendre la fuite ?

« Non ça attendra son retour... », ai-je répondu pleine d'hésitation. Mon destin est scellé jusqu'à lundi...

PS : mes posts sont décalés car je n'ai plus de tablette pour mettre en ligne, je dois patienter d'aller chez mes voisins à chaque fois !!

25 février 2014

MARDI 25 FEVRIER 2014 16H : HESITATION

Bon tout d'abord, je suis vivante.

Ensuite, la nuit dernière, les bruits se sont calmés. Je me suis endormie vers 5h du matin.

Je me suis réveillée vers midi. Ravagée.

La première chose que j'ai faite c'est d'appeler Rondin sur son portable. J'ai été envoyée sur la messagerie. Je n'ai pas laissé de message.

Une heure plus tard, j'ai retenté. Même mur. J'ai alors envoyé un mail d'urgence : « Mme Rondin, besoin de votre aide. Sarah ».

Il était déjà 15 heures. Et là je reçois un appel de David :
- DAVID : Comment ça va Sarah aujourd'hui ?
- SARAH : Je jette l'éponge...
- DAVID : Ah non tu vas pas broyer du noir comme hier... Tu vas pas lâcher après tout ce qu'on a fait... Je serais trop dèg'...
- SARAH : C'est pas toi qui vis ici... Si tu savais...
- DAVID : Qu'est-ce que tu voulais me dire hier soir Sarah ?
- SARAH : Euh... ah oui. La tablette... comment te dire...
- DAVID : Ah non, ne me dis pas que tu l'as fait tomber... C'est trop dur à réparer, même si je suis un cador... Ah je voulais te dire, moi sur la vidéo, je vois qu'elle dort comme un bébé la nuit ta Vieille.
- SARAH : Ah bon, même la nuit dernière... ?
- DAVID : Ben ouais, en tout cas c'est ce que je vois...
- SARAH : Même entre 2h et 3h... ?
- DAVID : Attends je recherche... Ben ouais... Enfin c'est tellement le souk sur son lit, ça pourrait être des oreillers... Faut dire que j'ai des trous dans le film...
- SARAH : Imagine qu'elle ait trouvé la webcam... Non je veux plus continuer.
- DAVID : Mais non elle est toujours en marche là... Et mes mouchards ?
- SARAH : Parlons-en de ton mouchard...
- DAVID : Attends Sarah... Y'a mon père qu'est en train de mettre le feu à la cuisine...
Et il a raccroché.

Je ne comprends plus rien. Si la vidéo ne ment pas, ça voudrait dire que j'ai rêvé de tout ça cette nuit ? Et si c'était moi la plus folle des deux ?

25 février 2014

MARDI 25 FEVRIER 2014 2H45 : LA GRANDE FAUCHEUSE

« Maman...Maman... MAMAN ! »

Je viens d'être réveillée par cette voix. Comme si elle venait de ma chambre. J'ai tout de suite repensé à cette sensation que j'avais vécue une nuit... : celle que quelqu'un était entré dans ma chambre ! (cf posts du 13 décembre 2013).

Et si c'était l'intruse qui était rentrée dans ma chambre cette nuit-là de décembre ? Et si c'était elle qui venait de parler à mon chevet à l'instant ?

Mon dieu, la douche vient de se déclencher... C'est un cauchemar...

Je me bouche les oreilles pour ne pas entendre... Je chante à tue-tête ma chanson du moment... J'entends mon cœur battre dans mes oreilles.

Ça y est, j'ai envie de faire pipi furieusement... Et telle que je me connais je vais me retenir pendant deux heures jusqu'à ce que je sois sûre qu'il n'y ait plus personne à errer dans les couloirs...

Je débouche mes oreilles... La Vieille parle à quelqu'un, elle lui donne des ordres... et l'autre lui répond !!!!!!!!!!! C'est une voix d'ado... Sortez-moi de là !

Horreur ! On frappe à ma porte, j'ai l'impression qu'on frappe même à quatre mains. Je me rebouche les oreilles, je me cache sous la couette, sous l'oreiller... Je n'ose plus respirer... Elles vont entrer, elles vont me réduire en bouillie comme la tablette et comme le mouchard n°2.

Avant de mourir j'écris ces derniers mots... et je me promets que si je survis, j'appelle Rondin pour qu'elle vienne me chercher. Je pars. C'est fini...

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