« Alors ça marche comment qu'est-ce que tu vois ? Parce qu'ici ça bouffe de la bande et ça se voit...»

« Mince t'es repérée par tes voisins? »

« Non, et puis ça serait pas si grave... Alors dis moi !»

« Ça rame Sarah..., c'est sombre et c'est trouble. Heureusement que je la vois pas toute nue. Soit elle dort, soit elle tourne en rond dans la chambre. Elle parle, elle parle... »

« Elle se parle à elle-même ??? Ou à quelqu'un ? »

« Ben j'ai vu personne d'autre. Elle est vraiment spé, elle passe son temps à aller dans le placard... »

Y'a peut-être quelqu'un qui dort et vit dans le placard ??? Je m'attends au pire maintenant...

David enchaîne...
« Et mon mouchard n°2 ? Qu'est ce qu'il dit ? »

Je lui ai pas encore révélé qu'il avait été détruit en mille morceaux. Mais j'ai créé mon propre mouchard en papier... du papier toilette mis sous la porte de l'escalier de service ! Et au dernier rapport, celui-ci n'a pas bougé d'un iota...
« Que dalle... »

« Et mon premier mouchard, tu le suis bien ? »

S'il savait que je ne peux plus le suivre sur la tablette... Je viens faire mon checkup ici chez les voisins.
« A fond... je me demande si tout ça sert à quelque chose... »

Il m'a pas répondu... Ça a dû le vexer que je me décourage comme ça... C'est vrai que j'ai des moments de doute et des envies de foutre le camp pour toujours.

Du coup je l'ai relancé par SMS une fois rentrée chez moi et devant la télé. Entre le confort chez les jeunes mais où je ne peux pas regarder la télé tranquille, ou l'inconfort de mon appartement où je peux regarder la télé... mon choix est vite fait quand c'est l'heure des mes télé-réalités !

« Tu m'en veux ? », « Réponds... », « David... »

Rien... Pffff qu'est-ce que c'est compliqué l'amitié. Tiens, c'est marrant j'ai écrit plus tôt « Qu'est-ce que ça a l'air compliqué l'amitié !!! ». Et je me fais écho quelques heures plus tard. Est-ce que ça signifie que David est redevenu « mon ami » ? Un ami auquel on peut tout dire ? Il faut peut-être que je lui balance la vérité pour la tablette et le mouchard détruits par cette folle.

« David faut que je te dise quelque chose... »

Je passe de plus en plus de temps chez mes voisins de palier. D'abord pour fuir mon horrible chez moi et la sorcière qui hante les lieux. Ensuite parce que c'est chez eux que je mets en ligne mes posts depuis que je n'ai plus de tablette.

Ici, je suis acceptée de nouveau sans réserve. Je fais partie de la famille, ou bien des meubles.

Marco n'a plus de rancœur contre moi, ni Yunso.

Marco m'en a voulu pendant de longs mois suite à une conversation indiscrète que j'avais eue avec David sur son horrible sœur. Marco la prenait pour un ange ! J'étais persuadée que lors de son coming-out forcé dont j'étais plus ou moins la source lointaine, il me détesterait une bonne fois pour toutes. Mais c'est l'inverse qui s'est produit : il a compris que sa sœur était la sorcière que je décrivais.

Yunso, elle m'en a voulu de ne pas lui avoir dit ce que je savais sur la vie intime de Marco. Alors qu'elle nourrissait des sentiments bien plus qu'amicaux à son sujet. C'est vrai, je l'ai laissée espérer alors que je savais bien qu'il n'y avait pas d'issue... Le blizzard est passé par là. On n'est plus aussi proches qu'avant. Je repense à nos déjeuners du samedi qui n'existent plus... Elle a sûrement perdu confiance en moi. Elle m'a quand même invitée à passer Noël dans sa famille quand j'étais en pleine détresse.

Quant à Kamil, c'est celui avec lequel je communique le moins. Il est soit hystérique, soit déprimé à cause de sa famille et de son père malade. Quand nous avions discuté à propos de son père, il s'était vite refermé. C'est celui que je cerne le moins.

Bref. J'observe le trio avec attention. Ça me repose de l'enfer d'à côté. Et je distingue un vrai changement dans les humeurs et les rapports de force. Si l'ambiance reste bonne, elle cache pas mal de non-dits...

Quand je les ai connus, Yunso dominait le Trio avec une poigne de fer, et les garçons la suivaient. Aujourd'hui, c'est elle qui fait bande à part, pendant que les deux garçons dominent la maison ! Je me disais que Marco sortirait perdant de tout ça au profit du duo Yunso-Kamil qui se cherche depuis toujours. Mais Yunso et Kamil semblent avoir abandonné tout rapprochement... Vraiment ? Marco et Kamil sont quant à eux inséparables... Peut-être que Kamil ne voit plus Marco comme un rival... Mmmh j'aimerais être une petite souris... Qu'est-ce que ça a l'air compliqué l'amitié !!!

En tout cas ce sujet plutôt léger me distrait du volcan d'à côté...

« Ah mais c'est bizarre, y'a un truc qui me bouffe de la bande passante... faut vraiment qu'on passe à la fibre ! », s'exclame Marco.

Les premières secondes je ne relève pas, puis je comprends... Oups, c'est la vidéo de la webcam cachée de David qui trône en secret dans la chambre de la Vieille qui bouffe de la bande passante... Oui, il l'a branchée sur le wifi des jeunes qui s'étend jusque chez moi...

Je vais envoyer un mail à David.

David était aux petits soins avec moi ce soir lors de notre jogging hebdomadaire :
- DAVID : Tu m'appelles si tu as le moindre problème... Vraiment !
- MOI : Mais non ça n'arrivera pas ...
- DAVID : Imagine que la Vieille ressorte son marteau...
- MOI : Je préfère pas y penser...
- DAVID : Imagine que tu tombes nez à nez avec Émilie qui vient de sortir de prison...
- MOI : Mais pourquoi elle serait sortie de prison ? Ils ne sont pas tous en prison dans cette famille...
- DAVID : Si elle est en cavale par exemple, personne ne doit savoir qu'elle est là... absolument personne... sinon...
- MOI : C'est ce que je me disais, voir le fantôme c'est signer son propre arrêt de mort...
- DAVID : Hein ?
- MOI : Non rien...
- DAVID : Imagine qu'elle soit psychopathe comme sa mère, qu'elles soient deux serial killeuses inséparables qui agissent en duo... On a rarement vu ça, la mère et la fille, trucidant en chœur et en famille tous les empêcheurs de tourner en rond.
- MOI : Arrête...
- DAVID : Mais il faut imaginer le pire pour se préparer...
Et il a continué comme ça tout le long. Sans se rendre compte qu'il m'enfonçait dans la terreur. Ou bien pour m'enfoncer encore plus afin que je ne puisse plus me passer de lui ?

Une fois rentrée, j'étais totalement en panique.

Il a fallu que je lui envoie un SMS, puis deux...

Maintenant, je me redis que tout ça ne peut pas durer... C'est plus vivable.

Je me fais une promesse... Si à la fin des vacances, je n'ai pas libéré cette tension autour de moi, je m'impose d'aller chercher l'aide de Rondin mon assistante sociale. Ça sera comme un abandon, presque une fuite... mais peut-être salvatrice.

C'était trop beau pour durer... Je pensais que la nuit était le moment privilégié de toutes les apparitions du fantôme de l'appartement...

Samedi soir après mon dernier post, je me suis un peu mise au travail... ben oui je suis déjà à la moitié de mes vacances... et au deux tiers de mon année scolaire... et à trois mois du bac... il faut que je m'y mette.

Mais je peux pas oublier tout ce qui s'est passé ces derniers jours, et surtout mercredi après-midi. Je n'arrête pas de ressasser.

Je réalise le danger tentaculaire que la Vieille représente pour moi. Son marteau fait froid dans le dos. Ainsi que sa promptitude à envoyer valser les objets qui la dérangent... comme ma tablette. Mais il y a une découverte dont j'ai peu reparlé depuis... ce sont les tarots cachés dans son tiroir. Des cartes du Tarot de Marseille en tout point conformes avec ceux que j'ai reçus toute la saison dernière. Elle a donc cherché à me faire peur, mais pourquoi ? Quel est son mobile ? Avait-elle intérêt à ce que je parte ? Pourtant je représente pour le couple un vrai apport financier puisqu'ils touchent une belle indemnité mensuelle de l'Aide Sociale à l'Enfance. Et qu'à l'inverse je ne suis pas très nourrie, et pas très blanchie, je ne coûte au final pas grand chose. En gros je suis un bon investissement, quoi. Alors pourquoi ?

Mais je devrais simplement m'en tenir au fait qu'elle est folle et que les fous n'ont pas de mobile. S'est-elle fait plaisir à me terroriser? S'est-elle vengée du fait que la saison dernière je m'entendais bien avec le Vieux alors qu'elle ne s'entendait ni avec moi ni avec lui ? S'est-elle vengée indirectement sur son mari à travers moi ?

Et pourquoi a-t-elle arrêté ce jeu du chat et de la souris à mon retour ? C'est vrai qu'elle a changé de comportement radicalement entre mon retour de cavale en septembre et la visite des flics fin décembre... Pour retrouver le statut de ce qu'elle a toujours été, une sorcière. Ces derniers mois de l'année 2013 furent donc une parenthèse étrange pendant laquelle elle m'a gavée comme une oie et pris l'ancienne position du Vieux envers moi alors que lui s'est attribué sa position à elle... La chute dans l'escalier de début juillet est passée par là...

A la suite de cette réflexion, hier en fin d'après-midi, j'ai eu la curiosité de revoir les tarots que j'avais reçus tout au long de l'année 2012-2013. Je me souvenais parfaitement les avoir rangés sous ma pile de cours de l'année dernière dans le placard à côté du bureau.

Après avoir déplacé la pile, rien. Après avoir reconstruit la pile, rien. Après avoir détruit et éparpillé la pile, rien. Après avoir tourné chaque page de chaque cours de l'année dernière, rien. La vieille bique a sûrement récupéré sa correspondance anonyme douteuse... Elle est venue fouiller... sûrement cet été. J'ai alors eu la moutarde qui me montait au nez... J'ai essayé de me calmer, en ouvrant la fenêtre...

Et là, au pied de mon immeuble, j'ai entraperçu dans la nuit qui tombait une fille portant un pull rose et tapant le code de l'immeuble pour finir par s'engouffrer à l'intérieur.

Il m'était impossible de la reconnaître, il pleuvait et un parapluie masquait sa tête. Mais son corps mince était bien féminin et ses manches bien roses. Je me suis postée dans le couloir de l'appartement afin d' avoir les deux entrées sous les yeux.

Mais j'ai immédiatement fait marche arrière... Celui qui voit le fantôme se fait tuer immédiatement au début de l'histoire, non ? Ça se passe comme ça dans tous les films d'horreur... Alors que celui qui ne le voit jamais ou à la fin seulement est le survivant.

Mieux vaut l'entendre..., me suis-je dit. Je me suis postée juste derrière la porte de ma chambre. Afin d'entendre une clé, une arrivée... 5 minutes plus tard, aucun bruit douteux. Sûrement une coïncidence...

Je me suis alors résignée à sortir, et là je suis tombée nez à nez avec la Vieille que je n'avais absolument pas entendue de la journée. Elle m'a fait sursauter et je suis retournée immédiatement dans ma chambre.

Partant sur de nouvelles conjectures encore plus hasardeuses... J'ai eu la présence d'esprit de vérifier mon mouchard... et d'y voir un passage à 17h50 puis un autre à 18h45...

Samedi à 17h50, j'étais en train d'écrire le post d'hier dans mon cahier pré-blog ressuscité suite à l'assassinat de ma tablette, avec des écouteurs dans les oreilles !

Samedi à 18h45... c'était quelques minutes après avoir vu le pull rose sous un parapluie à l'entrée de l'immeuble...

Je me suis alors dit que la Vieille entrait et sortait en même temps que l'intruse... Ou qu'elle ramenait l'intruse ici de temps en temps.

En écrivant ce post, je pense de nouveau que l'intruse est sa fille... Et si elle osait la ramener ici seulement depuis le départ du Vieux ? Et si Émilie et le Vieux étaient brouillés, mais pas Émilie et la Vieille ? Oh la la, je vais bientôt la rencontrer... ou je vais me prendre un mur avec mon hypothèse foireuse, au choix.

David m'a répondu le lendemain, donc hier...

« T'inquiète, t'es pas toute seule... et oublie pas que je la surveille en permanence »

J'avais oublié la webcam cachée dans sa chambre...

« Ca marche bien ? »

« Non, ça saute bcp, ça freeze, je sais pas combien de tps va durer la batterie... mais je vois la pièce... »

« Qu'est-ce qu'elle fait ? »

« Elle dort tout le temps ».

« Pas d'intruse ? »

« Non que la Vieille. Et mon mouchard ? »

Comment lui dire que le mouchard est mort de sa plus belle mort comme la tablette, réduit en purée par une psychopathe en puissance ?

Je suis restée évasive : « Marche pas sais pas pourquoi... »

Je veux pas qu'il s'inquiète inutilement, il serait capable de débarquer...

Mais c'est vrai que mon angoisse ne fait que monter en grade... j'ai peur de la Vieille, j'ai peur de l'intruse...

A défaut de mouchard, je suis allée coincer du papier toilette sous la porte de l'escalier de service, celle qui était censée être filtrée par le mouchard. On se débrouille comme on peut. Si quelqu'un ouvre cette porte, le papier toilette rose aura bougé.

Vendredi soir je suis allée au KFC, où Ursule avait disparu. Pour de bon ? Cosmos m'en a bien donné l'air, il n'a jamais été aussi autoritaire et fainéant. Là non plus ça ne va pas durer encore très longtemps je le crains. Je ne supporte pas que Cosmos soit mon boss...

Cette nuit, aucun bruit douteux dans l'appartement, aucune douche nocturne, non rien... l'intruse semble avoir disparu... Le calme avant la tempête ?

J'ai un retard de deux jours sur ma vie dans ce blog, j'ai trop de choses à raconter en fait...

Jeudi j'ai retrouvé la Mamie dans son mouroir comme je lui avais promis. Elle était dans sa chambre au calme et sa porte était ouverte, ce qui m'a rassurée immédiatement. La petite mésaventure de la dernière fois qui m'a emprisonnée avec la Mamie a peut-être servi à quelque chose...

Celle-ci observait la fenêtre avec envie et tristesse à la fois... Elle m'a accueillie sans entrain...
- MOI : La porte est ouverte...
- MAMIE : J'ai de la chance...
- MOI : Non c'est normal...
- MAMIE : Depuis ta visite, elles n'osent plus.
- MOI : Pourtant, je vous sens toute triste...
- MAMIE : C'est facile de remplacer une chaîne par une autre...
J'ai tout de suite percuté et imaginé ce qu'elle voulait dire. Les infirmières ont d'autres moyens de rétorsion... En tout cas, ce n'est pas une phrase que pourrait dire quelqu'un qui perd la boule. Une phrase subtile, légère et lourde de sens.
- MOI : Vous n'avez pas envie de sortir ? Allez je vous emmène...
- MAMIE : Non surtout pas...
Je n'ai pas osé lui demander pourquoi. Là encore je peux tout imaginer... Je l'ai interrogée du regard... Et elle m'a répondu de manière encore plus énigmatique...
- MAMIE : Ne t'inquiète pas ma chère Sarah... c'est le prix de ma liberté surveillée... Parle-moi de toi s'il te plaît... de tout... je veux tout savoir...
- MOI : Vraiment ?
- MAMIE : Oh oui, je vois dans tes yeux que tu en as, des histoires à raconter...

Ben j'ai tout balancé, elle était attentive, puis excitée puis passionnée... Elle commentait, elle rebondissait, elle se glaçait de frayeur... Une palette d'émotions que je n'avais plus vue dans ses yeux depuis si longtemps. M'épancher à une oreille d'une telle qualité et la voir ainsi renaître m'ont procuré un tel bonheur... Je crois que je peux dire que c'est avec la Mamie que je me sens le moins seule sur cette planète... ou plus positivement c'est peut-être d'elle dont je suis la plus proche... C'est étrange de sentir une telle proximité avec une personne qui a soixante-cinq ans de plus que moi...
Égoïstement je veux qu'elle reste en vie le plus longtemps possible, pour qu'elle reste le plus longtemps possible à côté de moi.

Je suis restée près de trois heures avec elle... je redoutais le départ... la quitter... et me retrouver seule dans mon enfer urbain. Je sentais bien qu'elle aussi ne voulait pas que ça s'arrête...

Tous les souvenirs de cette semaine de Noël passée toutes les deux me sont revenus en mémoire, toute la douceur de ce cocon protecteur...

C'était l'heure de son dîner... les visites étaient terminées : « J'aimerais tellement que tu restes, mais il faut que j'y aille, je n'ai pas le choix. » Je sentais de la peur dans son phrasé.

On s'est serrées dans les bras... Je n'ai pu m'empêcher d'essuyer une larme en m'éloignant de la grande maison... puis dans le RER. Quel cœur d'artichaut !

J'ai fait une chose étrange en arrivant dans mon quartier : je suis allée me réfugier dans l'église du coin. Je n'y crois pas du tout à ces balivernes religieuses et pourtant j'avais besoin de me retrouver dans un lieu paisible, de croiser des regards gentils.

Vers 21h, ce jeudi, je me suis décidée à rentrer dans mon appart' en espérant que la Vieille serait couchée... Ben non, elle était assise sur le canapé à observer sous toutes les coutures le mouchard trouvé la veille...

Je me suis dirigée vers le frigo sans la regarder... un frigo rempli de deux yaourts nature...

« Si c'est pas à toi cet engin de malheur je peux le tailler en pièce » m'a-t-elle lancé avec agressivité.

Regard de duel, digne d'un western. Manquait plus que la musique.

« M'en fous vous faites ce que vous voulez, c'est pas à moi votre truc... »

Elle s'est levée, à ouvert un tiroir de son vieux buffet en bois, et en a sorti un petit marteau. Elle a posé le mouchard sur la table à un mètre de moi et de mon yaourt, et l'a explosé d'un coup sec avec son marteau diabolique. Le plastique a volé partout... Elle m'a fixée, victorieuse, le marteau à la main... Qu'est-ce qu'elle veut dire ? Qu'elle est prête à me démonter le cerveau avec son marteau.

Ça m'a fait froid dans le dos, je suis immédiatement partie me réfugier dans ma chambre et j'ai de nouveau barricadé ma porte.

Je crois que cette situation ne peut plus durer. Le dénouement est proche. Je vis avec une folle furieuse dans un appartement de narco-trafiquants.

J'ai tout de suite envoyé un SMS à David pour rechercher n'importe quel soutien... en vain.

Mercredi soir, vers 20h, enfin des nouvelles de mon compagnon d'espionnage :

« T'es trop forte Sarah... »

« Mais non c'est toi la lumière du duo... »

« Trop fort ta diversion »

« Trop fort ta fermeture de porte pendant ma diversion »

« J'allais pas te laisser en difficulté, merci youtube !! »

Bref une cinquantaine d'échanges où on s'est flatté toute la soirée. De quoi me faire oublier un peu la réalité... Mais l'excitation folle de cette journée a fini par retomber quand j'ai contemplé ma tablette morte dans un coin de la chambre. Avec la question la plus terrible qui soit ? Comment vais-je taper et mettre en ligne mon blog maintenant... ?

Dès jeudi matin, comme je savais que j'étais plus ou moins revenue en odeur de sainteté, j'ai squatté chez les jeunes. Et hop début de la mise en ligne sur leur ordi ultra-puissant... Une solution provisoire...

Comment annoncer à David que sa tablette qu'il m'a cédée pour l'éternité est en mille morceaux ? Je réalise que depuis bien longtemps, je suis une habituée du sponsoring... mes chaussures, mon blouson, mon téléphone, ma tablette... Tout m'a été donné. Une vraie miséreuse...

L'histoire est loin d'être finie... et reprend demain !

Il est temps que je boucle cette histoire... Ça fait presque deux jours. Comme vous voyez j'ai survécu et je suis là pour raconter ça. Mais dans quelles conditions... ?

Je me dis avec le recul que c'est vraiment pas de bol que la Vieille rentre au mauvais moment... c'est comme la dernière fois où elle a failli tomber sur David (cf posts du 25 janvier 2014 0h45 et 11h10).

Mais on peut se consoler en se disant que je commence à prendre le pli...

Mon cerveau a mis la 5ème cette fois, je me suis décidée à laisser David dans cette pièce lugubre et à fermer la porte derrière moi... mais pas à double tour, afin de lui laisser l'occasion de sortir à tout moment.

Autre enjeu : la chambre de la Vieille... Pas le temps de replacer parfaitement tout ce qu'on a bougé : des vêtements, des petits objets... Mais j'ai au moins eu la présence d'esprit de refermer le fameux tiroir aux tarots et à la clé sophistiquée avant de quitter la pièce, ouf ! Et puis dans son état, c'est bien possible que la Vieille ne remarque rien...

Voilà qu'elle est en train de se faire un thé, sûrement le repas unique de sa journée. J'ai donc l'occasion de refermer discrètement la porte de sa chambre. Aïe, y'a un bug ! Je peux pas la refermer à double tour, puisque je n'ai pas la clé et que David a adroitement crocheté la serrure tout à l'heure ! Une action que je ne peux absolument pas reproduire. Mince... Allez on va dire qu'elle ne va pas s'en rendre compte, bourrée de tranquillisants... Il faut positiver, hein : la Vieille aurait pu tomber sur David pendant qu'il partait... On va dire que le pire est passé... Maintenant, il faut faire sortir David, je ne vais pas le laisser croupir dans son Jardiland à cannabis trop longtemps...

Ben oui... Il n'y a plus de doute à mon avis... je pense que mes blogués avaient compris depuis mon dernier post. Ma famille d'accueil trafique de l'herbe ! Pourtant je ne vois pas la Vieille tomber là-dedans... Le Vieux, oui, plus... Il va falloir que je relise une partie de ma vie depuis que je suis ici, tout va s'éclaircir...

Mais qui va croire à ça ? Je suis sûre qu'aucun de mes lecteurs ne me croit...

Bon c'est pas tout ça, mais faut que je trouve une solution pour faire sortir David... je vais pas le garder avec moi toute la nuit. Pourtant des souvenirs doux me reviennent de cette fameuse nuit partielle passée ensemble, collés dans mon lit, en attendant que la Vieille dégage du canapé du salon. Mais la suite n'est pas aussi positive, son départ m'a donné le bourdon pendant 2 jours. Alors je ne veux pas reproduire ce moment paisible trop dur à laisser partir et à oublier... Mieux vaut rien que les montagnes russes...

La première inspiration qui me vient c'est un morceau de musique que j'aime beaucoup, je vais la faire tourner en bourrique, la vieille bique : je pousse le volume à fond sur ma tablette, vraiment au maximum. Même moi je me casse les oreilles, ça sature. Puis je me mets à danser toute seule comme une folle dans ma chambre... La Vieille débarque hystérique, ça marche :
- VIEILLE : Mais t'es complètement folle, ma parole ?
- MOI : Pas autant que vous...
Et je me mets à hurler sur les paroles de la chanson en tournant sur moi-même : les paroles de la chanson sont à-propos ! « Tourner dans le vide, vide, tourner dans le vide, tourner... » (un morceau d'Indila, http://www.youtube.com/watch?v=F3wpq-i150c)
- VIEILLE : Mais tu vas t'arrêter !!!
- MOI : Tourner dans le vide... tourner...
Je ne tiens plus debout à force de virevolter... La Vieille me regarde impuissante, elle finit par crier, un hurlement à faire péter toutes les vitres... Je ne la vois plus, je ne focalise plus, je ferme les yeux tout en continuant à essayer d'attirer toute son attention à tout prix...

J'entends un bruit de plastique qui tombe, puis le son se stoppe net... J'ouvre les yeux, chancelante... Elle m'attrape et me secoue, je tombe sur mon lit sans difficulté, achevée par les vertiges de circonstance. Je cherche du coin de l'œil ma tablette, elle n'est plus sur mon bureau. Je scrute à 180 degrés autour de moi... L'engin high-tech qui représente tout ma vie est mort, pété en mille morceau dans un coin de ma chambre. Afin de stopper cette fanfare, la Vieille s'en est emparée et l'a jetée...

Je suis en colère, mais j'imagine que c'est bien mérité. De toute façon, je ne pense qu'à une seule chose : David a-t-il pu mettre les voiles pendant ma diversion de cinglée ? A ce moment-là on entend un truc tomber dans le couloir, un petit objet... suffisant pour faire penser que David vient de faire une bêtise.

La Vieille se précipite dans le couloir, suivie de moi :
- MOI : C'est sûrement le Chien...
- VIEILLE : Qu'est-ce que c'est que ce machin tout noir au pied de la porte là au fond...
- MOI : Je vois rien...
- VIEILLE : Mais qu'est-ce que tu manigances...
Elle se jette sur l'élément perturbateur... le deuxième mouchard de David qu'il a fixé à la porte de sortie du fond, celle qui mène à l'escalier de service. Encore trop gourmande, Sarah...
- VIEILLE : Mais c'est quoi ça ? Qu'est-ce que tu complotes, sale petite garce ?
- MOI : Je sais pas ce que c'est...
Je réalise alors que mon ton n'est pas approprié, elle vient de casser ma tablette... et j'ai le comportement d'une coupable. Je reprends mes esprits et je pense à mon rôle...
- MOI : Je vous déteste, vous méritez de crever, je vous hais...
Ai-je eu l'air naturel ? En tout cas ça l'a calmée, et elle est partie vers sa chambre. Avec le mouchard dans sa main. Il ne manquait plus que ça...

Mais c'est incroyable !!! Sa porte est parfaitement fermée à clé et elle s'en plaint, youpi ! : « Ah c'est vrai... où je l'ai mise cette putain de clé... ?». Ce n'est pas moi qui ai fait ça... C'est peut-être mon David, pendant que je faisais diversion : il a re-crocheté la serrure à l'endroit ! Il est merveilleux ! Mais a-t-il vraiment eu le temps de partir ? Surtout après avoir accompli cet acte de bravoure rien que pour me sauver la mise ?

Je suis restée pendant deux heures sur le qui-vive. J'écoutais à toutes les portes : celle de la Vieille, celle de Jardiland... Rien ! Impossible de pénétrer dans la pièce Jardiland sans attirer l'attention perfide de la Vieille.
J'ai envoyé des SMS à David restés sans réponse, aïe... Et la Vieille, que faisait-elle avec le mouchard de David ?

18h45, j'entends enfin un ronflement, puis deux... La Vieille roupille, elle vient de commencer sa nuit. Je me décide à ouvrir la porte Jardiland en toute précaution... Hourra, David est vraiment parti. Il a bien compris mon petit manège... et s'en est sorti comme un chef en faisant d'une pierre deux coups.

C'est un soulagement....

J'ai ensuite passé ma soirée à gamberger, à me demander si on ne s'était pas trompé d'hypothèse, si au final, je n'aurais pas mieux fait de ne rien chercher. A force de fouiller les poubelles, on finit peut-être par devenir une ordure...

J'ai tenté de mettre cette petite clé étrange dans le trou très discret qui surplombe la serrure principale de la grande porte du fond...

Elle rentre parfaitement... et tourne parfaitement... CLIC... la porte que j'ai tellement fantasmée s'ouvre vers un nouveau monde...

Cette grosse serrure simpliste n'était donc qu'un leurre pour qu'on oublie cette petite serrure presque cachée et qui ressemble même à une décoration, plutôt qu'à une serrure.

Cette serrure si discrète, cette fausse serrure inutile, cette clé assez adroitement cachée au fond de ce petit tiroir... tout est fait pour qu'on ne rentre pas dans cette pièce...

Et là mes souvenirs me reviennent... ceux du jour où j'ai entraperçu la pièce... le jour du cambriolage où j'ai découvert cette porte forcée et la pièce totalement vide...

J'ai retrouvé un extrait de mon post du 18 février 2013 18h20 :

C'est une pièce vide ! Et spacieuse ! Mais pourquoi c'est pas une chambre ? Ma chambre ? Pourquoi j'ai un cagibi-dortoir moi ? La peinture blanche est jaunie. Il y a des traces carrées sur le parquet. Cette pièce n'est visiblement pas bien entretenue. Mon nez frétille, il y a une odeur familière... celle que je sens dans ma chambre de temps en temps. Un truc un peu fétide, humide, pourri mais dur à décrire, quelque chose de totalement inconnu. Je n'ose pas y pénétrer, mais j'observe attentivement : aucun meuble, des traces de... paille jonchent le sol. Que dire de plus ? La fenêtre qui donne sur un puits de lumière est condamnée. On dirait que cette pièce mystérieuse est un petit coffre-fort.

Rien n'a changé un an plus tard, quasiment jour pour jour... Sauf que la fenêtre n'est plus condamnée et amène un peu de lumière dans cette pièce sombre... Tout y est... La peinture jaunie qui souligne bien le manque d'entretien... Ce n'est pas une pièce où on vit... Le parquet est décoloré mais sous forme de carrés bien délimités qui occupent les 2/3 de la pièce. Entre les blocs dessinés au sol par la décoloration on devine des couloirs de passage... Étrange !

L'odeur... elle est encore là... mais elle me paraît s'estomper... Ce qui était ici a disparu depuis assez longtemps pour que l'odeur s'évapore, mais ce qui était ici est resté assez longtemps pour imprégner durablement toute la pièce d'odeur...

Ah si... la paille a disparu ! C'est elle qui m'avait fait imaginer que cette salle regorgeait d'animaux exotiques... Quelqu'un a passé un coup de balai ! Peut-être la police ? Ou bien la Vieille après leur passage ?

« Hé Sarah regarde au plafond... » David m'a rejointe sur la pointe des pieds sans que je le remarque... Je lève la tête et je découvre tout l'attirail pour la première fois... Des rangées de néons traversent toute la pièce et quadrillent le plafond, il y a même des réflecteurs pour intensifier la lumière !!!!!!!!!!!!

- DAVID : On les avait vus les néons avec ma Nightcam...
- MOI : Oui c'est vrai j'avais presque oublié... (cf post du 25 janvier 2014) Je pensais pas que c'était un détail important...
- DAVID : C'est clair qu'on était loin d'imaginer ça... C'est du néon professionnel ça... C'est ça qui tirait sur le compteur électrique la nuit...
- MOI : Mais qu'est-ce qu'ils trafiquent avec ça les Vieux... ?
- DAVID : C'est marrant cette odeur... ça sent la forêt...
- MOI : Ah bon ?
- DAVID : Bah la forêt Sarah...
- MOI : Je sais pas, j'y suis jamais allée... Ça sent le moisi non ?
- DAVID : Hein ? Bon faut pas se déconcentrer... Ça me rappelle ma dernière visite chez Truffaut...
- MOI : Truffaut ?
- DAVID : Le magasin de jardinage... J'ai l'impression d'être dans la serre d'hiver...
- MOI : Mais ils vendent pas des animaux exotiques dans ce genre de truc ?
- DAVID : Si pourquoi ? T'es encore là-dessus ?
- MOI : Y'a peut-être des animaux qui ont besoin de lumière forte pour survivre...
- DAVID : Oui des lézards.. dans un terrarium... c'est pas con.
- MOI : Mais pourquoi les néons ne marchaient que la nuit ?
- DAVID : Aux heures creuses d'EDF... Je sais pas si un animal pourrait supporter que 8 heures de lumière par jour. Et si c'était pas un animal...
- MOI : Qu'est-ce qui sentirait la terre comme ça ? Et qui aurait besoin de lumière comme ça? Du végétal... ? Oui du végétal !

On s'est regardés à cet instant précis, on s'est compris. J'ai mis ma main devant ma bouche, prise de court par cet éclaircissement soudain.
- DAVID : Ouais Sarah...
- MOI : Non...
- DAVID : Si, ça concorde... Si c'était des animaux, la lumière serait posée sous le couvercle du terrarium, là ça couvre toute la pièce.
- MOI : C'est pas possible...
- DAVID : Je crois qu'on vient d'élucider le mystère Sarah...
- MOI : C'est une raison suffisante pour aller croupir en prison ?
- DAVID : Carrément... Plus que pour des animaux à mon avis... Cherche plus...

A ce moment-là, j'entends un bruit de porte... La Vieille vient de rentrer !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Oh non pas encore...

Il était 16h40 mercredi... On l'attendait naïvement à 17h... La Vieille a coupé la poire en deux.

On a joué avec le feu et l'horaire, on a perdu !

Je me suis réveillée après une nuit de 12 heures. En me demandant si tout ce qui s'était passé hier après-midi était bien réel...

David est arrivé vers 15h20, hier, avec un sac à dos chargé de matériel.
- DAVID : On a combien de temps ?
- MOI : Les deux autres fois selon ton mouchard, elle est partie 2 heures... mais là elle est partie avec une heure de retard...
- DAVID : Oh shit, ça veut dire qu'elle peut revenir à 16h ou à 17h ?
- MOI : Aucune idée...
- DAVID : Bon on va pas traîner... On commence par quoi ?
- MOI : La pièce du fond...
La pièce que je n'ai jamais vue, la pièce qui cache un lourd secret, la pièce qui consommait énormément d'électricité la nuit et rien le jour jusqu'au passage de la police fin décembre. La pièce qui ronronnait comme un frigo la nuit. La pièce qui a peut-être envoyé le Vieux en prison...

David sort un attirail métallique totalement mystérieux...
- MOI : C'est quoi tes petites pinces ?
- DAVID : C'est pas des pinces Sarah, c'est pour crocheter des serrures...
- MOI : Tu sais faire ça toi ?
- DAVID : Ben j'ai vu des vidéos sur Youtube...
- MOI : Y'a aussi ça sur Youtube ?
- DAVID : Y'a tout sur Youtube...

Il met ses petites pinces dans le trou de serrure. Quinze minutes plus, il y est toujours... :
- DAVID : P... de M... je vais pas y arriver...
- MOI : Le temps passe...
- DAVID : Mais je sais...
- MOI : Et si t'essayais la porte de la Vieille... j'ai peut-être été trop gourmande.
- DAVID : Je vois pas pourquoi ça marcherait mieux ailleurs...
- MOI : Essaie la porte là-bas...

Trente secondes plus tard, la porte de la chambre de la Vieille ouvre ses trésors... David se calme : « Ouf, je croyais que j'allais jamais y arriver... je suis trop fort en fait ».

La porte du fond est sûrement bien plus difficile que la pauvre chambre de la Vieille... Il y a d'ailleurs un trou discret au-dessus de la grande serrure... Une autre serrure ? La vraie ?

Ça fait longtemps que je ne suis pas entrée dans la chambre de la Vieille, ça sent le fauve...
- DAVID : Ça pue... et c'est le bordel...
- MOI : Comme dans sa tête...
Ses vêtements sont éparpillés pas terre au pied du placard vide. Ses draps ne sont plus même bordés au lit. On voit même le protège-matelas en dessous. Un champ de foire !
- DAVID : Je la mets où ?
- MOI : Je veux pas la voir toute nue !
- DAVID : Je vais la mettre dans l'étagère à côté de la fenêtre, comme ça on verra quand elle est couchée et quand elle sort de la pièce... mais pas quand elle s'habille...
Oui je sais... c'est radical... c'est glauque... mais c'est l'idée de David, pas la mienne... (cf post du 12 janvier 2014 22h50). Oui on va poser une webcam dans sa chambre pour la surveiller de près !!!
- MOI : On pourrait en poser une deuxième...
- DAVID : Oui ok, j'en ai une deuxième, y'avait une promo en ligne... mais faudrait trouver un autre endroit discret... Je vais déjà finir celle-là hein !
Mon cœur commence à battre, il est 16 heures... la Vieille pourrait rentrer dès maintenant. Je ne sais pas quoi faire...

Je ne dis rien à David pour ne pas le déconcentrer. Sa tâche a l'air compliquée... :
- DAVID : Il faut que je me connecte sur le wifi de tes voisins... je sais pas s'il sera assez puissant ici...
- MOI : Pour moi ça passe super bien dans ma chambre !
- DAVID : Ouais bah là c'est pas terrible... et puis c'est un flux vidéo constant... c'est dur à porter pour un petit signal wifi... Je te le mets sur ta tablette ?
- MOI : C'est ta tablette...
- DAVID : On s'en fout ça...
- MOI : J'ai peur de voir un truc horrible et d'être à deux mètres de l'horreur...
- DAVID : Tu préfères que je prenne le flux ?
- MOI : Tu me feras une petite sélection ?
- DAVID : Moi, je veux pas la voir nue non plus !
Je me mets à fouiller partout , dans le placard, dans les tiroirs de la table de chevet... puis du bureau. Tous les éléments qui composent cette chambre.

J'ouvre un tiroir très plat, juste sous le dessus du bureau : c'est le plus petit, le plus discret. Tiens un jeu de cartes... non plutôt des tarots... mais pas comme d'habitude... ce sont plutôt des tarots de Marseille... il y a du feutre sur les tarots... des traits qui rayent... des croix qui barrent les cartes...

Argh !

J'ai un vertige... tout me revient en tête... LES TAROTS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

- DAVID : Ça va Sarah ? T'as l'air bizarre...
- MOI : Laisse moi réfléchir...

Les tarots anonymes sont une longue histoire, ils m'ont bien fait gamberger l'année dernière. Je les ai reçus aux vacances scolaires entre Noël 2012 et Pâques 2013 :
- cf post du 31/12/12 13h22
- cf post du 4/03/13 14h05
- cf post 11/03/13 13h05
- cf post du 30/04/13 11h25
J'ai longtemps cru que les coupables étaient Alyssa et Ashley. Mais j'ai réalisé finalement que ça ne pouvait pas concorder, notamment sur les derniers envois.

J'ai ensuite soupçonné ces tarots de ne pas m'être destinés. J'ai cherché une autre Sarah dans l'immeuble... J'ai même imaginé que le S. sur le diplôme de Mme Lawson, la maman américaine du 5ème, était l'acronyme de Sarah. Bingo foireux, c'était Sophia. Finalement c'était peut-être vraiment pour moi ?

J'en ai plus reçu depuis ce 30 avril 2013... Et cette histoire m'est presque sortie du cerveau. Je me disais que j'arriverais jamais à élucider ce mystère et que de toute façon ce n'était pas un mystère bien important puisqu'il s'était tari...

Et là ça me revient en pleine face. Coïncidence ? Il y a ce feutre, ces rayures, ces croix. Non, c'est un message. Ça ne fait plus aucun doute... Et le messager habite ici... J'ai envie de vomir. C'est elle qui cherchait à me faire peur... avec des menaces ésotériques bidon ! Je vais lui faire payer !

David me sort de ma torpeur : « Ça y est, j'ai fini, Sarah... au suivant... ». Je lui demande d'installer un 2ème mouchard, à la porte du fond du couloir, celle qui donne sur l'escalier de service. J'espère pouvoir choper des mouvements douteux, ceux de « l'intruse » !

Il est 16h15, ouf, je pense que la Vieille rentrera à 17h : 2 heures d'absence comme sur le 1er mouchard. Allez on y croit !

J'essaie de rassembler mes idées après ce premier choc. Je me décide à continuer de fouiller le bureau... Des tarots, encore des tarots... dans ce tiroir : il y en a une dizaine. Est-ce que je les prends ? Non, elle risquerait de le voir... je vais tout laisser, j'essaie de mémoriser ceux qui restent. Ça représente peut-être un jeu complet avec ceux que j'ai déjà...

J'enfonce ma main tout au fond du petit tiroir, profond et plat. Je touche le rebord supérieur arrière par hasard...

Tiens, tout au fond de ce petit tiroir est scotchée une clé étrange, sophistiquée, avec des petits trous dedans. Je me demande ce que ça ouvre... Qu'est-ce qui est fermé ici ?

Mon sang ne fait qu'un tour... Il n'y a qu'un seul endroit possible.