J'ai tapé maladie et cannabis sur Internet, et je suis tombée sur un article concernant un médicament à base de cannabis qui vient d'être autorisé sur le marché français... La France étant le dernier pays européen à l'autoriser...

Et je me suis souvenue d'un épisode récent de Plus Belle la Vie où Mirta faisait semblant de fumer pour lutter contre ses douleurs de dos... puis m'est revenu le cancer de Wanda qui fumait pour atténuer les effets de la chimiothérapie...

C'est peut-être une vraie piste ça, je dois en reparler au Vieux quand j'irai là-bas de nouveau.

Grosse motivation à la piscine... la prof n'est pas là, c'est Grégoire qui fait cours... et mon club se pâme devant le Bellâtre... L'occasion de cuisiner mes Cailleras :
- MOI : Vous voulez pas me dire ce que vous avez fait pour récupérer mon blouson ? Parce qu'elle était absente pendant 2 jours la fille...
- TINA : C'est pas de notre faute !
- FATIMA : Si peut-être...
- TINA : La ferme !
C'est peut-être mon club mais les membres sont incontrôlables... Le mystère reste entier.

Il y a quelque chose en revanche qui sort de l'ombre du mystère... Après être sortie de la piscine, au détour d'une rue, j'ai vu Grégoire assis sur un scooter qui mettait un casque et derrière lui une fille aux cheveux longs bruns masquée par son casque. Elle s'accroche à lui amoureusement... il a l'air casé ! Il n'est pas gay, mais il n'est pas libre...

Bouh ça me rend triste... Au moins Alyssa ne l'aura pas et ça me console...

Tiens tiens tiens... Sonia est de retour en cours... et elle n'a pas d'œil au beurre noir. Ouf, mes copines les Cailleras (Tina et Fatima) ne lui ont pas cassé la gueule pour récupérer mon blouson... Mais Sonia s'est retournée à plusieurs reprises vers moi pendant le cours, tout en discutant avec Alyssa. Bref, je suis dans la ligne de mire...

Ash textote :
« ta vu ? Sonia, elle arret pa de te maté... Amoureuse ??? »

« N'importe quoi, elle m'a dans le pif... »

« Mmmh kan tu ve pour la recadré la pétass»

J'ai comme l'impression que mon club est en pleine croissance... sauf que Ash n'a vraiment pas le profil. C'est un club de grosses et moches !!!

La conversation avec le Vieux est allée beaucoup plus loin samedi dernier... Comme promis voici la suite...
- VIEUX : Comment es-tu au courant pour le cannabis ? Ma femme t'a dit ?
- MOI : Je n'ai pas eu besoin d'elle pour comprendre... J'ai réussi à rentrer...
- VIEUX : Il n'y a plus grand chose dans la pièce...
- MOI : Il y a toujours les néons au plafond... Et puis il y a encore ce reste d'odeur humide et végétale dans la pièce... Une odeur qui arrive directement dans ma chambre par le conduit d'aération... Cette odeur, j'ai passé un an et demi à tenter de comprendre... Il y avait aussi ce compteur électrique qui tournait comme un fou la nuit jusqu'au passage de la police...
- VIEUX : Pas mal... Tu as du nez et de la ressource à ce que je vois ...
- MOI : Et vous aucune conscience...
- VIEUX : Cherche dans mes papiers, tu comprendras si tu es si perspicace, j'ai un dossier quelque part qui s'appelle « Diane »... Tout a commencé comme ça...

Il n'a plus eu envie de s'étendre sur le sujet. A moi d'élucider tout ça...

J'ai cherché partout dans son bureau ce fameux dossier et j'ai même mis à contribution la Mamie, qui s'est amusée comme une folle : « J'adore, j'ai l'impression d'enquêter sur la disparition de Victor Newman enlevé par son propre fils... »

Ah, je ne l'ai pas encore vu cet épisode-là des Feux de l'Amour. Bref, elle a fini par trouver le dossier quinze minutes après avoir commencé à chercher alors que je fouinais depuis une heure... On est toujours plus fort à deux.

Dans ce dossier, une pièce d'identité au nom de Diane... Un nom de jeune fille qui est le même que le nom de famille du Vieux et un âge proche de celui du Vieux. Serait-ce sa sœur ? Mais aussi un certificat de décès... Des factures médicales très élevées... Aurait-il eu besoin de commencer son trafic afin de financer un traitement pour sa sœur ???

Mais dans ce cas, pourquoi a-t-il prolongé l'expérience ??? Par appât du gain ? Était-ce ça la preuve qui lui permet de se dédouaner... Non c'est trop simple, trop basique... Et puis en France, les soins pour les maladies graves sont tous remboursés... Je sèche... Perspicace moi ?

La Mamie est inquiète de mon rendez-vous avec le Vieux. Elle n'ose pas poser la question, mais je la sens en attente. J'ai préféré ne rien lui dire après mon retour samedi, elle m'a demandé si tout s'était bien passé, et j'ai acquiescé sans développer.

Mais ce soir j'ai décidé d'aborder le sujet :
- MOI : Vous inquiétez pas, tout va bien se passer...
- MAMIE : Je veux pas te mettre dans une situation difficile...
- MOI : Mais c'est tout le contraire, vous embellissez mon quotidien.
- MAMIE : Bon bon bon...
Je ne suis pas douée pour la rassurer.

Mais c'est fou tout ce qu'elle m'apporte : elle cuisine pour moi, elle fait le ménage... Oui c'est superficiel et matériel... mais ça cache plein de belles choses, de belles attentions et de l'affection... A travers sa présence physique, elle m'apporte à chaque instant de la sécurité... un mot que je n'ai pas beaucoup connu dans mon enfance. Cette sécurité je la ressens dans chaque parcelle de mon corps et de mon cœur grâce à elle.

Par opposition, le monde extérieur, lui, me paraît encore plus hostile qu'avant.

Comment ne pas se battre pour préserver ces instants doux qui font du bien ? Je sais que certains de mes blogués désapprouvent ce qui est en train de se passer, notamment les plus fidèles... Mais je ne peux pas aller contre mon instinct de ce qui est juste, de ce qui fait le Bien...

Ce qui m'inquiète un peu c'est que Sonia est absente aujourd'hui et que les Cailleras ont sûrement récupéré le blouson auprès d'elle... Aïe

La surenchère des problèmes continue.

Les Cailleras n'ont pas voulu me révéler tout ce qu'elles avaient fait pour récupérer le blouson...
- MOI : J'espère que vous avez rien fait de répréhensible ??
- FATIMA : Occupe-toi d'tes fesses !
- TINA : On a la blouson, c'est ce qui compte, wesh cousine...
- MOI : Vous êtes trop fortes...
- TINA : On est un club oui ou fuck ? Un « beclu » !
- FATIMA : T'as trop le bagout meuf !

Et si ce club idyllique prenait forme réellement sous mes yeux... A suivre...

Je leur ai proposé de les inviter à manger où qu'elles veuillent : proposition dangereuse... Elles m'ont répondu... le KFC ! J'ai quand même évité celui où je travaille... Elles se sont gavées d'un bucket de hot wings à elles seules, sans oublier, frites coca, mayo... beurk !

Je suis rentrée vers 20 heures, et là j'ai vu que David m'avait laissé un SMS : « Je suis en bas, je t'attends pour courir »... Mince ! La boulette, un lapin !

Ironie du sort, mon absence forcée était liée au blouson que je souhaitais récupérer pour lui... Décidément on ne peut pas tout avoir en même temps.

Un miracle s'est produit.

Vers 17 heures, j'étais en train de comater devant la télé avec la Mamie qui veillait sur mon mi-sommeil et sur le Chien. Quand j'ai été réveillée par un SMS... de Tina !

« Sacapuce remu t poil et regar2 par la fenet »

Je remue mes poils et je traîne mes pattes lourdes jusqu'à la fenêtre. Et là je vois Tina et Fatima en train d'essayer de rentrer dans... MON BLOUSON !!!!

Mais comment ont-elles fait pour le récupérer !!!! Je descends avant qu'elles ne le déchirent... je les adore !!!

J'ai fait des cauchemars toute la nuit... Moi signant un contrat au sang, moi attirée par un démon dans une ruelle sombre, moi exilée en enfer, moi perdant tout en voulant tout...

Bref, je ne me sens pas blanche comme une oie... Je n'ai pas dit oui... Mais ça résoudrait bien des problèmes...

Samedi je suis arrivée trente minutes en avance au rendez-vous, tremblante et chancelante et ruisselante... Dévorée par la peur de cette confrontation.

Le ton était donné par l'immeuble ancien qui fait penser à un hôpital psychiatrique du siècle dernier... Un mélange de Shutter Island et du Silence des Agneaux en plein Paris... Ça fait froid dans le dos.

On m'a demandé à l'accueil avec qui j'avais rendez-vous puis on m'a réclamé une carte d'identité. Étape n°1 validée. Puis j'ai dû passer par un portique de sécurité et mettre toutes mes affaires sur un tapis roulant aux rayons X. Une première pour moi... Ça a dû se voir puisque l'agent de sécurité m'a fixée, éberlué, en m'indiquant que c'était comme dans un aéroport. Bien joli tout ça, mais je n'ai jamais pris l'avion. A la limite j'aurais bien pu jeter mon sac dans le portique et me jeter la tête la première sur le tapis roulant. Mais j'ai des souvenirs qui me reviennent des contrôles de sécurité à la Gare du Nord pour l'Eurostar... Etape n°2 validée.

Ensuite c'est fouille au corps et fouille de ce qu'on vient apporter au prisonnier. Ça tombe bien je n'apporte rien. Étape n°3 validée.

Puis on m'emmène dans une salle qu'ils appellent parloir, où il y a 5 tables dispersées. Des femmes, des hommes et même des familles entières attendent... A l'heure pile du rendez-vous, les prisonniers débarquent, dont le Vieux. Il a les traits tirés, le visage émacié, et porte un vieux sweat à capuche comme un jeune. Anachronique, ce sweat sur lui.

Il engage la conversation et lit en moi comme dans un livre ouvert :
- VIEUX : Merci d'être venue... Évite d'avoir l'air aussi terrifiée, tu vas attirer l'attention sur nous.
- MOI : Mais j'ai pas peur...
- VIEUX : Tu dois te demander pourquoi je veux te voir...
- MOI : J'ai une petite idée...
- VIEUX : Ça m'étonne pas, j'ai toujours été assez convaincu de ton intelligence... t'es même rusée comme un singe...
- MOI : Moi ?
- VIEUX : Toujours l'air de pas y toucher tout en retombant sur tes pattes, un vrai chat à 1000 vies...
- MOI : Bon je suis pas venue pour que vous tiriez mon portrait...
- VIEUX : Non tu es là pour ce que tu penses...
- MOI : Ok...
- VIEUX : Après le départ précipité de ma pauvre femme que tu as dû voir dépérir, ça ne fonctionne plus...
- MOI : Je suis d'accord.
- VIEUX : Tu es d'accord ?
- MOI : Je n'ai pas le choix de toute façon...
- VIEUX : Si, tu l'as...
- MOI : Ah bon j'ai le choix ?
- VIEUX : Tu peux aussi partir...

Et là j'ai compris la méprise... J'ai cru que j'étais là pour qu'il me jette dehors, mais visiblement, il a une autre alternative en tête...

- MOI : Oui c'est vrai, y'a cette possibilité... aussi... Mais vous pouvez m'en dire plus quand même ?
- VIEUX : Sur les tenants et aboutissants ? Oui, j'ai besoin d'argent pour cantiner, tu as besoin d'un appart'... Je ne sais pas qui est cette vieille dame et ça ne me regarde pas... Mais j'imagine que tu as besoin de lui offrir un toit aussi...

Horreur-malheur, il serait capable de me proposer de reprendre son petit business... Calme-toi Sarah, fais semblant de garder ton sang-froid !!! Écoute...

- MOI : Oui, je vois où vous voulez en venir évidemment...

Menteuse !

- VIEUX : Ben oui...Je reçois toujours tous les mois l'argent de l'aide sociale sur mon compte... Mais je ne peux pas le toucher.
- MOI : C'est de l'argent pour moi ça !
- VIEUX : Tu auras ta part... si tu me donnes la mienne...
- MOI : Vous voulez que je vous apporte de l'argent sous le manteau ?
- VIEUX : Tu vas arrêter de parler aussi fort, tu vas nous faire repérer !
- MOI : Je veux rien faire d'illégal...
- VIEUX : C'est pas ce que je te demande pour l'instant... Je veux que tu prennes la place de ma femme...
- MOI : Quelle horreur !!!

Il éclate de rire, un gardien fronce les sourcils, il se calme...

- VIEUX : Même pas le droit d'un moment joyeux ici, et pourtant je suis dans le quartier VIP !
- MOI : Vous êtes un VIP vous ?
- VIEUX : Je n'ai tué personne, c'est déjà pas mal...
- MOI : Vous avez seulement trafiqué de l'herbe quoi...
- VIEUX : Honte à ceux qui jugent trop rapidement leur prochain...
- MOI : C'est facile...
- VIEUX : Revenons-en à nos moutons, veux-tu ? Tu as seulement besoin d'envoyer un mandat cash tous les mois à la prison. C'est ce que faisait ma femme au début. Elle n'est plus en état.
- MOI : Ouais ça j'ai vu...
- VIEUX : Alors marché conclu...
- MOI : En échange de ?
- VIEUX : Je croyais qu'on s'était compris non ?

Oh non j'étais loin d'imaginer ça... Mais il faut bien admettre que c'est tentant : il m'offre l'hospitalité et la carte bancaire de sa femme pour toucher l'aide sociale partiellement... Il a fallu que je cherche le terme « cantiner » sur Internet pour bien comprendre ce qu'il veut faire de cet argent. Rien d'illégal a priori.

Notre conversation ne s'est pas arrêtée là... Mais au moins le deal est clair... Je m'interroge si je ne me mets pas encore plus en danger en signant ce pacte... Un avis extérieur serait le bienvenu... à vous mes blogués !

Pourquoi le Vieux veut-il me voir ?
Va-t-il me mettre dehors illico presto et la Mamie avec ?
Va-t-il me laisser un sursis ? A quelle condition ?
Sait-il vraiment ce que sa femme a fait il y a quelques semaines ?
Croit-il toujours que j'ai poussé la Vieille dans l'escalier ?
Comment en est-il arrivé à faire pousser du cannabis dans son appartement ?
Le cambriolage ayant eu lieu il y a un peu plus d'un an, a-t-il un rapport avec son petit trafic ?
A quoi lui servait l'escalier de service désaffecté mais entretenu parfaitement entre l'appartement et le rez-de-chaussée ?
Comment se fait-il que l'immeuble communique avec un parking public ?
Qu'est devenue la fille des Vieux ? Pourquoi la Vieille regardait-elle en boucle une vieille VHS de sa fille ?

Tant de questions plus ou moins palpitantes, qui ont trouvé leur réponse aujourd'hui lors de ma visite en prison...

Oui, c'est une journée clé qui s'est déroulée... Ma valise était prête au départ ce matin, mais elle est encore là, intacte, dans ma chambre...
- VALISE : Alors tu fiches le camp ou pas ?
- MOI : C'est lourd tout ça...
- VALISE : T'es prête à signer un pacte avec le diable ?
- MOI : C'est peut-être mieux que de prendre la poudre d'escampette...
- VALISE : A tes risques et périls....
- MOI : La chance sourit aux audacieux...
- VALISE Je t'aurai prévenue...
- MOI : J'ai pas encore pris ma décision...
- VALISE : Fais-moi signe, je serai jamais loin quand tu voudras t'enfuir très loin... Et puis la nuit porte conseil!
- MOI : Tais-toi !

Sur ces bons conseils de ma valise, je vais dormir... ou pas !