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16 ans, grosse & moche!

18 décembre 2013

MERCREDI 18 DECEMBRE 11h40 : ON NE SE REFAIT PAS

Tout le monde ne parle plus que de ce voyage à Londres qui aurait lieu fin janvier du jeudi au dimanche. C'est l'occasion de resserrer les liens, de se sentir plus fort à plusieurs, de renforcer une amitié naissante...

Je commence à tâter le terrain avec Ash, ma voisine de classe :
- MOI : Dis, t'en penses quoi de ce voyage à Londres ?
- ASH : Mais attends, c'est trop top !
- MOI : Ouais... Et t'as l'argent pour ?
- ASH : Tu vas voir, je vais le trouver, quitte à offrir mon corps...
- MOI : Tu plaisantes là ?
- ASH : Peut-être pas, je sais pas... Mais t'es bête !
Mmh elle en serait capable, elle aime trop l'argent. Mais, à mon avis, elle aime trop les beaux garçons, elle voudrait le choisir, son amant riche !
- MOI : Bon et t'es dans quelle chambre ?
- ASH : Bon je vais pas me mettre avec les Pestes lol, mais y'a Quentin qui serait prêt à se mettre avec moi...
- MOI : Ah... il t'en veut pas trop du coup du délégué... ?
- ASH : Ben non, il sait vite où est son intérêt, celui-là !
- MOI : Logique...
- ASH : Et toi t'es avec qui ?
- MOI : Oh j'ai deux-trois pistes.
- ASH : Ah super ! Ça aurait été trop la loose que tu te retrouves toute seule...
- MOI : Ah ouais trop...

Bon bah elle s'est casée. Moi non... oui j'ai menti. Mais je veux pas avoir l'air d'une crève-la-dalle... Et elle ne veut surtout pas émettre l'idée qu'on se mette dans la même chambre... y'a des limites ! Et j'en fais partie...

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17 décembre 2013

MARDI 17 DECEMBRE 2013 16h25 : LA CROÛTE DE NOEL

Évidemment mon petit tour de passe-passe en broderie la semaine dernière ne pouvait pas ne pas avoir de conséquences... La Gothique a proféré des menaces dès le début du cours :
- GOTHIQUE : Toi la grosse qui se prend pour une artiste, t'es morte !!!
- MOI : Tu crois que tu me fais peur... et puis c'est toi qu'as commencé !
- GOTHIQUE : Je me donne le droit de commencer et de finir !

C'est vrai ça, c'est elle qui a lancé les hostilités il y a quelques semaines (cf post du 1er octobre 18h25) et j'ai répondu la semaine dernière (post du 10 décembre 16h55).

Bon c'est un peu puéril... mais si ça peut m'amuser et amuser mes lecteurs par la même occasion. Sauf que selon elle, j'ai le droit de souffrir sans réagir. En revanche, c'est sûr que, de son côté, elle ne va pas se laisser faire.

Je reste donc sur le qui-vive...

Thème du jour : peindre en pastel un sapin de Noël, le plus réaliste possible. Dire que l'année dernière on pouvait le réinterpréter, le déstructurer, en faire de la chair à pâté ou le magnifier... Et quand je pense que mon sapin illuminé a mis le feu au lycée... A lire absolument pour ceux qui sont arrivés après la bataille : cf post du 12 décembre 2012 17h55 puis post du 19 décembre 2012 19h45.

Ouais, au moins, avec cette peinture consensuelle, je pourrais aller vendre mes toiles dans les maisons de retraite sans risquer de choquer personne...

« Vos œuvres serviront à financer l'association Le Fil des Générations, elles seront vendues aux enchères lors de notre kermesse de Noël. Cette association aide les personnes âgées en détresse et abandonnées lors des fêtes »

Ah bah j'étais pas loin...

Le plus drôle, c'est qu'aujourd'hui, tout le monde doit réaliser un chef d'œuvre personnel, il n'y a plus de binôme... Et Rosette la Gothique doit enfin toucher un pinceau !

« Mon Dieu, on dirait un mur végétal votre sapin !!! Réaliste j'ai dit ! La rigueur c'est pas vraiment votre truc... Moi dans mon cours je vous trouve plutôt constante dans l'approximation», commente le prof en voyant ma réalisation prendre forme... ou pas.

Encore un message caché de sa part... sur le Conseil de Classe qui semble avoir ruiné définitivement ma réputation... Avant on me connaissait pas, c'était le bon temps... Maintenant, les profs me connaissent tous et la sémantique de la « déception » règne... Aurait-on dit que j'étais inconstante par hasard ? Faut dire qu'avec mes notes de Français, j'ai créé une illusion... Je me demande encore comment j'ai fait. Tiens ça me fait penser que je n'ai toujours pas satisfait la curiosité de certaines lectrices à ce propos...

« Je sais pas où vous allez fêter Noël, mais ça va être bien triste... C'est après l'Apocalypse ? »... Ah ben non c'est pas pour moi cette remarque, c'est pour Rosette la Gothique !!! Au moins elle assume son « gothisme » intérieur... C'est cohérent. Ma prof préférée lui aurait sûrement mis la note maximale l'année dernière... Et zéro à mon classicisme pathétique.

C'est vrai que mon sapin est bien vert... Mmmh je vais rajouter un petit bonus au pied du sapin...

« Personne ne voudra acheter ça, vous l'avez saboté !!!! C'est quoi cette chose en bas ? », commente le prof en fin de cours à propos de ma croûte...
- MOI : C'est pour le personnaliser, lui donner de la valeur !
- PROF D'ARTS PLASTOC : Quelle insolence ! Je vous fais le pari que personne n'en voudra...
- MOI : Chiche...

C'est vrai que je suis insolente... quand je fais face à autant de bêtise !

17 décembre 2013

MARDI 17 DECEMBRE 2013 0h15 : DES QUESTIONS ET DES REPONSES

Je crois qu'il faut que je mette la pression aux Vieux et que je leur dise qu'on m'a déjà piqué un autre bracelet lors du cambriolage de l'appart' il y a quelques mois.

Mais quelle crédibilité ai-je ??? Le bracelet volé dans le cambriolage a pu se perdre avec le retournement entier de l'appart' ? Sauf que cette nouvelle disparition de vendredi me redonne du crédit... on en veut à mes copies de bracelet. Je me dis que mon bracelet y a échappé belle, si je l'avais conservé un jour de plus, il aurait peut-être disparu avec l'autre... ouf il est à l'abri chez Paola. Et personne ne sait à part mes lecteurs...

J'essaie de réfléchir tout en écrivant ces mots : c'est cette disparition bis qui relance toute mon inquiétude... La première disparition il y a quelques mois ne m'avait pas inquiétée plus que ça, c'était un dommage collatéral d'un cambriolage qui venait chercher autre chose, ou bien tout et rien... Mais là... encore une fois... le lendemain d'une nuit où j'ai cru entendre quelqu'un dans ma chambre pendant mon sommeil...

Je sais que je me répète, mais je cherche des réponses autour de moi... et en moi. Et je tâtonne...

J'ai envie de savoir... mais mon insistance m'expose et me rend vulnérable... Le silence me protégeait...

Pas sûre de trouver le sommeil cette nuit après cette prise de conscience !!!

16 décembre 2013

LUNDI 16 DECEMBRE 20H30 : INTERROGATOIRE SALÉ ET POIVRÉ

J'ai décidé suite à ma conversation avec David ce dimanche de prendre ma vie en main et surtout de découvrir une bonne fois pour toutes les mystères qui m'entourent... Et le premier qui m'obsède est la disparition de mon bracelet... enfin celui donné par la tendre Mamie juste avant son départ. Ce soir, lors du dîner, généralement silencieux devant le 19-20 de France 3, j'ai pris mon courage et j'ai interrogé les suspects potentiels :
- MOI : Vous auriez pas vu mon bracelet par hasard ???
- LA VIEILLE : Ah c'est ça que tu cherchais sens dessus-dessous ?
- MOI : Oui...
- LA VIEILLE : Ben non moi je l'ai pas vu...
- MOI (me retournant vers le Vieux) : Et vous ?.... Et vous ? ET VOUUUUUUUUUUUUS ?
- LE VIEUX : Chut, j'écoute les nouvelles... et j'en ai rien à faire de tes histoires...
- LA VIEILLE : Qu'est-ce que tu veux qu'on en fasse de ton bracelet ?
- MOI : C'est bizarre, il a disparu juste au moment où je l'ai porté de nouveau...
- LA VIEILLE : Moi j'en perds tout le temps des choses... Il suffit d'être mieux organisé...
- MOI : Je sais exactement où je l'ai rangé vendredi matin, et le soir il avait disparu...
- LA VIEILLE : C'est peut-être ce sale clebs qui l'a bouffé...

Oups... le silence et la gêne viennent figer la conversation : elle sait qu'elle vient de faire une bourde... Je la retrouve là, son intonation et ses mots... une haine intacte ! La même phrase entendue durant cette fameuse nuit d'exploration dans l'escalier de service qui n'est plus utilisé depuis longtemps au-delà de mon étage, mais toujours d'actualité ici... Cette phrase nous ramène à ce qu'elle était avant l'incident de cet été... une vioque haineuse qui bat son chien et qui pleure sa fille disparue. Ouais, elle vient de se trahir, sa rédemption envers moi est bidon, j'en suis sûre... Mais mon enquête n'avance pas, et je la remets sur la table...
- MOI : Quelqu'un est entré dans ma chambre jeudi soir... j'en suis sûre...
- LA VIEILLE (toute mielleuse) : Mais je croyais que tu l'avais perdu vendredi, ton bracelet...
Le Vieux se lève alors brusquement et balance son assiette de soupe qui virevolte sur toute la longueur de la table : « VOUS ALLEZ FERMER VOS GUEULES NOM DE DIEU ??? »

J'étais effarée par sa réaction violente et visiblement je n'étais pas la seule. Sa femme était pétrifiée, la main sur la bouche, incrédule. Il s'est levé, rouge de colère et s'est enfui dehors en claquant la porte. Quant à elle, elle est partie s'enfermer dans la chambre de sa fille.

Incroyable, mes questions innocentes ont eu un effet cyclonique. En dix minutes, et trois questions, je viens de les faire sortir de leurs gonds.

Mais qui soupçonner ??? La Vieille qui n'a pas arrêté de chercher poliment des excuses et des failles dans mon discours quitte à se trahir un peu ou bien le Vieux qui a gardé le silence en esquivant toutes mes questions jusqu'à péter les plombs ? Ces deux-là sont définitivement très louches...

Je dois découvrir ce qui se cache dans cette pièce du fond, celle qui m'envoie un sale odeur par les conduits d'aération à chaque fois que j'ouvre la fenêtre. Le couple y cache quelque chose et ça les rend nerveux. Le jour du cambriolage -celui où j'ai perdu à jamais le bracelet « emprunté » à Alyssa-, cette porte secrète avait été forcée, et le contenu de la pièce secrète vidé.

Je dois découvrir quand et comment la fille des Vieux a disparu, rendant le couple inconsolable. Serait-ce la voix d'ado que j'ai entendue vendredi après-midi en rentrant plus tôt à l'improviste ?

Je dois découvrir à quoi sert cet escalier de service aux Vieux... Et si un intrus était passé par là dans la nuit de jeudi à vendredi pour venir piquer mon bracelet et qu'il avait fait chou blanc suite à mon réveil et mon insomnie... Et s'il avait attendu le lendemain matin, après mon départ pour le lycée, pour venir piquer le bracelet ?

Et enfin le plus grand mystère, celui qui surpasse tous les autres... pourquoi tant de coïncidences autour de ce bracelet, que penser de ces deux vols à huit mois d'intervalle ? Que cachent-ils, tous ces maudits bracelets ? Y-a-t-il un lien avec les autres mystères ?

J'ai du pain sur la planche... et je ne sais pas comment faire...

16 décembre 2013

LUNDI 16 DECEMBRE 2013 13h40 : DESTINATION LONDON

Ce matin, notre prof d'anglais nous a fait une drôle de proposition : « Your english level is pathetic ! I am quite worried for your bac... Our school director and I have decided to take you on a four-day-trip to LONDON ... »

Une moitié de la classe a réagi, et l'autre pas... un signe représentatif du niveau actuel en anglais...

Une minute plus tard -le temps que la moitié qui suit explique à l'autre moitié qui ne suit pas-, la classe était en ébullition : « Tu te mets dans ma chambre hein, on va tout péter !!! », « Je suis jamais allé à Londres, on va faire du shopping... », « Comment on y va ? En bateau ou en avion ? »...

Bref, des réactions qui volaient très haut.

De mon côté, l'angoisse a vite pris le dessus sur la curiosité... Pour plein de raisons :
- Je n'ai jamais quitté la France.
- Je n'ai jamais pris le bateau ni l'avion... bon j'ai déjà pris le train l'été dernier...
- Je parle anglais aussi bien que je parle martien... oui je suis polyglotte...
- Qui va parler avec moi pendant quatre jours ?
- Dans quelle chambre vais-je dormir et avec qui ?
- Qu'est-ce que je vais manger ?
- Comment je vais faire sans Nutella et sans télé pendant 4 jours ?
- On dit que LONDRES est quatre fois plus grande que PARIS : comment je vais me retrouver ?

Un cauchemar avant pendant et même peut-être après !

Mais la plus grande des questions qui remet tout en cause c'est... qui va payer mon voyage ? Car même si mes caisses se remplissent bien depuis mes débuts au KFC, je suis loin d'avoir le compte en banque de Crésus... La pire des humiliations : rester seule à quai comme une pauvre idiote à cause d'une histoire d'argent et que tout le monde le sache... Au moins je me consolerais de ne plus avoir à me poser les questions précédentes...

Une montagne de stress tout ça, quelle que soit l'issue. Et on dirait que Ash, assise à mes côtés, semble partager mes inquiétudes... Mais bizarrement, elle refuse de croiser mon regard...

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15 décembre 2013

DIMANCHE 15 DÉCEMBRE 23h05 : JOGGING INHABITUEL...

Jogging hebdomadaire habituel avec David... mais rien n'a été très habituel.

Notamment par l'approche de mon compère de course...
- DAVID : Hé Sarah, je me suis souvenu après notre course de la semaine dernière du fameux bracelet...
- MOI : Ah pourquoi ?
- DAVID : Ben tu portais ce fameux bracelet à ton bras la semaine dernière, ça fait longtemps que je t'avais pas vue avec... Et puis tu portais une copie à l'autre bras...
- MOI : Oui t'as raison... T'as pas oublié alors ?
- DAVID : Mais non... Comment je pourrais oublier ? C'est moi qui l'ai attrapé dans la chambre d'Ashley avec un bâton... puis je l'ai rattrapé dans le caniveau quand tu t'es fait agresser par les Pestes...
Je reste silencieuse mais mon cerveau fume... Il n'a rien oublié DU TOUT. Et ça me rappelle que j'ai vécu des milliards de choses avec lui l'année dernière. Un vrai compagnon de route... et de vie...

Ça me pousse à me libérer un peu...
- MOI : Je t'ai vu au Village de Noël cette semaine...
- DAVID : Ah bon... à quel moment ?
- MOI : Quand tu étais à la patinoire...
Il reste silencieux, j'accélère alors ma course pour voir son visage qu'il prend soin de masquer loin devant moi, il est très gêné et ça, j'en suis sûre...
- DAVID : Ça veut rien dire...
- MOI : Mais j'ai rien dit et rien pensé...
- DAVID : Tu sais Sarah, rien n'a changé pour moi...
Mais qu'est-ce qu'il veut dire ? On se met alors à courir très vite pour ne pas approfondir cette conversation étrange. Mais j'ai besoin de continuer à parler... c'est plus fort que moi...
- MOI : Faut que je te dise un truc...

Ce qui est drôle c'est qu'à ce moment précis où je prononce ces mots, je ne sais pas encore ce que je vais balancer... David s'arrête de courir, puis moi aussi, il me regarde fixement, prêt à écouter une révélation...
- MOI : Faut que je te parle de mon bracelet, je deviens folle...

Et voilà, tout ça pour ça... Mais j'en avais des choses à raconter depuis le temps... Au début, il n'était pas très attentif, mais c'est tellement rocambolesque qu'il a fini par accrocher !

Je pense même qu'à la fin de mon récit, il était inquiet... pour ma sécurité ? Ou ma lucidité ?

« Y'a trop de choses bizarres Sarah, trop de coïncidences... Tu veux pas qu'on mette une caméra dans ta chambre 24 sur 24 ? »
N'importe quoi, et mon intimité alors ? J'ai eu la politesse de rien répondre...

« Tu devrais retourner dans cette chambre, là où tu as entendu la voix d'ado... Tu trouveras peut-être quelque chose que tu n'as pas vu la dernière fois que tu y es rentrée... C'était y'a plus d'un an non ? »
Très touchée... il se souvient de tout en fait dans le moindre détail ! Et sur ce sujet il n'a pas tort...

Je n'ai pas non plus éclairci le contenu de la pièce secrète de mon appart'... ni du couloir de service. Les vacances arrivent... je crois que c'est le moment de forcer le destin une bonne fois pour toutes.

Ce soir il m'a envoyé un SMS vers 22h : « Rassure-moi... tout va bien ce soir ? ». Sentir que quelqu'un veille sur moi me fait un bien fou...

15 décembre 2013

DIMANCHE 15 DECEMBRE 2013 11h45 : DOUTES MATINAUX

J'ai un sommeil très agité depuis la NUIT...

Dans la nuit de jeudi à vendredi j'ai eu l'impression que quelqu'un était dans ma chambre. Évidemment, j'essaie de me convaincre que tout ça était un rêve...

Mais la disparition du bracelet bis, celui de la Mamie, me fait douter totalement. Tant de coïncidences...

Il y a des moments où je me dis que le cerveau d'une ado, qui s'ennuie, peut facilement imaginer tout ça afin de rendre sa vie plus palpitante. Puis une réponse me vient immédiatement : cette hypothèse ne marche que si l'ado ne s'en rend pas compte, ne se pose pas toutes ces questions...

Le fait que je doute de tout ça, ne serait-ce pas la preuve que je ne suis pas folle ? Pourrait-il y avoir un danger autour de moi ?

Ce bracelet a provoqué tant d'histoires, alimenté tant de posts... Il n'y a pas de fumée sans feu... non ?

Je suis perdue, inquiète, déboussolée...

Puis le doute me reprend : cette excitation me plaît... elle redonne du sens à ma vie, relativise le bac qui m'attend... Et là, tout devient moins crédible...

14 décembre 2013

SAMEDI 14 DECEMBRE 16H10 : FOLLE

Hier soir j'ai rendu mon bracelet à Paola. Mais j'ai gardé celui de la Mamie. Le matin, avant de partir de ma chambre, j'ai rangé le bracelet de la Mamie sous mon matelas, et j'ai pris avec moi le bracelet à rendre à Paola.

Ce matin j'ai mis ma main sous le matelas...

LE BRACELET A DISPARU !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

J'ai retourné mon matelas, mis à sac toute ma chambre...

Le Vieux et la Vieille sont alors entrés dans ma chambre et je les ai fusillés du regard :
- LE VIEUX : T'as perdu la tête ?
- LA VIEILLE : Tu veux un calmant ?
- LE VIEUX : Tu vas pas nous détruire tout l'appart' ?
- LA VIEILLE : Qu'est-ce que tu cherches ?

Ça me démangeait de leur répondre que l'un ou l'autre savait très bien ce que je cherchais...

Mais je n'en ai aucune preuve. Et si c'était l'intrus de l'autre nuit ? Et si c'était l'ado que j'ai entendue dans la chambre de la fille disparue ? Et si c'était mon imagination seulement ? Et si j'avais caché le bracelet ailleurs et que je ne m'en souvenais plus ?

Et si tout cela était bien réel ?

Et si le bracelet était un objet précieux convoité ?

Je viens de m'en débarrasser, et je suis toujours aussi folle. C'est grave docteur ?

14 décembre 2013

SAMEDI 14 DECEMBRE 0H10 : SOIREE CALME

Trente minutes de retard... Ça n'arrange pas mon cas chez le roi du poulet frit. Mais à mon avis j'étais déjà punie d'avance... donc ça n'a pas changé grand-chose.

Cosmos était là cette semaine. C'est mon collègue de caisse du vendredi. Il n'est pas bien méchant, mais pas bien vif. Il fait bourde sur bourde, il n'écoute pas les clients, ni les injonctions de la cuisine toute-puissante. Il est dans la lune.

Sauf pour me faire des reproches : « T'as du retard, je me suis tapé toute la caisse tout seul ». Il est gonflé celui-là !!!
- MOI : Ben et moi ? J'étais toute seule toute la soirée la semaine dernière.
- COSMOS : J'étais malade, c'est pas de ma faute.
- MOI : Et tu crois que c'est de ma faute ce soir ?
Il a haussé les épaules.
- COSMOS : Je vais être obligé de le dire au manager...
La solidarité ne semble pas faire partie de son vocabulaire. Je ne réponds pas, enfin si, mes yeux font le boulot à la place de ma bouche.

Ursule est mon autre collègue du vendredi, mais elle a été placée ce soir en cuisine comme la dernière fois. Elle est vraiment efficace dans tout ce qu'elle fait, celle-là. C'est une machine de guerre. Et en cuisine elle fait tache face aux deux autres cuisiniers qui sont des vrais machos avec un vrai poil dans la main.

A force d'être de corvée tous les vendredis, je retrouve quasiment à chaque fois la même équipe. Je commence à bien comprendre la fonction et surtout le rôle que tout le monde se donne...

« Vous comprenez rien vous êtes con ou quoi ? ». C'est ce que vient de hurler un client baraqué à Cosmos, qui reste silencieux, bouche ouverte.

« Elle est pas vive la grosse... ». C'est ce que vient de chuchoter une cliente à sa copine dans mon dos. Pour la peine je lui sers des Hot Wings en rayon depuis une heure...

« Nous emmerde pas, on est chez nous là ». C'est ce que vient de balancer un des cuisiniers à Ursule.

Ambiance très calme ce soir au KFC.

13 décembre 2013

VENDREDI 13 DECEMBRE 17h55 : LA VRAIE PAOLA

Paola était calme, beaucoup plus sereine que la dernière fois, Elle avait même l'air heureuse... Elle a tout de suite donné le ton :
- PAOLA : Désolée, fille, j'étais un peu sèche la dernière fois.
- MOI : Y'a pas de mal...
- PAOLA : Tu me connais hein ? Je m'en rends pas compte quand je mords...
- MOI : Mais non vous étiez pas agressive...
- PAOLA : Ben tu me vouvoies maintenant ?
- MOI : Je suis désolée, c'est un lapsus...
- PAOLA : Quoi ? Bref, j'avais oublié à quel point t'avais du cœur.
Je suis gênée, je sais pas où elle veut en venir.
- PAOLA : Je me suis mise à relire ton blog, je te reconnais, t'as pas changé, t'inquiète pas, t'as juste grandi un tout petit peu. Faut que j't'avoue qu'la dernière fois qu'on s'est vues, j'ai eu l'impression que tu me bazardais...
- MOI : C'est-à-dire ?
- PAOLA : Que tu me balançais à la canche...
- MOI : A la quoi ?
- PAOLA : Le bracelet que tu me reprenais, l'abonnement Free que je t'ai offert... tu vois ?
- MOI : Mais non... mais pas du tout... mais tellement pas... D'ailleurs je viens vous rendre le bracelet...
- PAOLA : Te rendre ! Tu vois ce que je veux dire ?
- MOI : Je crois que je te comprends...
- PAOLA : J'aime ce qu'il y a dans ton crâne, le bordel de tes neurones... J'aime les mots que tu sais mettre dessus... Moi je sais pas faire tout ça. Il a fallu que j'arrive à l'endroit où tu décris notre dernière rencontre pour comprendre que j'étais à côté de la plaque... Tu vois, j'accepte de me tromper, enfin je fais un effort, je change... Alors ouais, j'accepte de garder ton bracelet parce qu'il te fait perdre les pédales. Je le prends en « pension » comme tu dis. Et pour Free, bah j'avais pas compris que c'était un besoin pour toi d'être indépendante...
- MOI : Y'a des moments vous me connaissez mieux que moi-même...
- PAOLA : Ça fait un an et demi que je te lis... J'ai pas été à l'école, mais j'arrive à te suivre je pense... Laisse-moi continuer à payer ton abonnement Free, c'est ma contribution...
- MOI : A quoi ?
- PAOLA : Au plaisir de te lire chaque jour, de repenser à mon enfance... Tout ce que j'aurais pu faire... Toi t'as tout l'avenir pour toi. Et tu t'en rends pas encore compte...
Comment réagir à ça... quand on est moi ? Autrement qu'en versant une larme... ? Vite essuyée !

Elle n'a pas dû bien comprendre ma réaction. Mais ça m'a fait tellement de bien qu'elle me comprenne, qu'elle n'ait pas changé comme je le redoutais... Non c'est bien ma Paola.

Un beau message avant les fêtes. L'espoir que ceux qui m'ont déçue un jour me reviennent le lendemain, que ceux que j'ai déçus un matin me pardonnent le soir. L'espoir que la vie est faite de gens bien, de gens qui se comprennent, qui peuvent être complices, que nous ne vivons pas simplement que pour nous-mêmes...

Paola a dû partir, « un rendez-vous », m'a-t-elle dit avec malice. Un rendez-vous amoureux Paola ?

C'est tellement étrange de décrire un moment comme ça quand on sait qu'on va être lu par la personne concernée.

En sortant du café, je regarde ma montre. Hé mince, je vais encore être en retard au KFC... Ça sent déjà le poulet brûlé.

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