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16 ans, grosse & moche!
7 mai 2013

MARDI 7 MAI 16h25 : CONTRADICTIONS

Elle était là au Rialto, arrivant en même temps que moi vers 15h10. Elle est venue vers moi spontanément :
- Sarah ! Je suis contente de te voir. J'ai remarqué que tu arrivais ici souvent à la même heure que moi.
- Oui je regarde la télé en début d'après-midi.
- Comme moi.
- On regarde peut-être la même chose ?
- Non tu ne peux pas regarder ça, c'est pour les Vieux comme moi.
- Ben ça pourrait ressembler à ce que je regarde...
- C'est d'une bêtise, mais je peux pas m'en passer, ça rythme ma journée et ça fait travailler ma mémoire.
- C'est Derrick ?
- Je suis quand même pas décatie à ce point-là ! C'est les Feux de l'Amour ...
- Moi aussi !
On a ri toutes les deux de se trouver un point commun. Avec autant d'écart d'âge ! Puis on s'est échangé des avis sur des personnages débiles, incohérents ou des rebondissement à la mords-moi-le-noeud.

Je la sentais en forme et je me suis dit que c'était le moment d'aborder le sujet.
- Vous vous souvenez du cadeau d'anniversaire que vous avez fait à Alyssa ? Le bracelet ?
- Tu es au courant du bracelet ? Elle t'en a parlé ? Parce qu'elle ne le porte pas. Je suis déçue.
- Il avait beaucoup de valeur ?
- Oui énormément.
Là je me décompose et elle voit tout de suite que quelque chose ne va pas :
- Sarah ? Qu'est-ce qu'il y a ? Je t'ai mise mal à l'aise ?
- Je dois vous dire un truc. Le bracelet ressemble à un autre bracelet que j'ai eu et que j'ai perdu à un moment mais que j'ai retrouvé...
- Je comprends plus rien.
Faut que je fasse simple :
- Bon, bah je me suis trompé de bracelet, j'ai piqué le bracelet que vous aviez offert.
- Si c'est pour me dire qu'elle a préféré te le donner que de le garder, vas-y, qu'on en parle plus.
- Non non du tout. Elle est triste de plus pouvoir le porter. Car je l'ai perdu.
- Oh quel dommage.
- Et maintenant que vous me dites qu'il avait beaucoup de valeur...
- L'original a une grande histoire que je ne peux pas te raconter. Il est gorgé de souvenirs.
- C'est sentimental seulement alors ?
- L'original vaut aussi beaucoup d'argent je pense.

Je suis complètement abattue. J'aurais mieux fait de ne rien savoir. Mais je suis comme ça. J'en avais besoin. Maintenant je dois assumer mon immense connerie.
- Je suis désolée, tout est de ma faute si le bracelet est perdu.
- Mais non c'est pas de ta faute. C'est de la mienne et celle de plein d'autres gens mais pas de la tienne. C'est une autre époque tout ça. Et bien plus compliqué que les Feux de l'Amour alors c'est pour dire...
Puis elle se mure dans le silence.

Je ne comprends plus rien. Ce bracelet devient une énigme à nouveau. Alyssa prétend qu'il ne vaut rien et elle l'a fait expertiser. On peut compter sur elle pour être allée au bout de son idée.

La Mamie me prétend qu'il a une forte valeur sentimentale et je ne doute pas qu'il ait une longue histoire. Mais il a aussi selon elle une grande valeur financière, ce qui est contradictoire. Et elle m'assure que c'est de la faute de plein d'autres gens si il a disparu mais pas de la mienne.

Là je suis perdue.

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6 mai 2013

LUNDI 6 MAI 17h55 : UN REVE ÉTRANGE...

J'ai dormi au moins 12 heures dans la nuit de dimanche à lundi. Puis j'ai même fait la sieste cet après-midi en regardant les Feux de l'Amour.

Hier soir je me sentais plus légère, débarrassée d'un poids. Cette culpabilité enfin disparue... ?

Cette nuit j'ai fait un rêve très étrange... J'ai rêvé que ma plus fidèle lectrice, dont je ne citerai pas le nom mais qui se reconnaîtra, m'appelait au téléphone. Me souviens plus de la raison ni comment on s'est échangé nos numéros ! Et je découvre après avoir dit quelques mots dans mon tel que j'ai une voix d'homme, bien grave. Une voix qui n'est pas du tout à moi. Une voix d'un mec de 40 ans ! Je m'inquiète, j'ai peur qu'elle soit déçue, qu'elle imagine que quelqu'un parle à ma place ou a pris ma place. Mais ma lectrice continue la conversation comme si de rien n'était. Et je tente de faire varier ma voix, de la rendre normale en vain. Et j'ai peur que ma lectrice s'en rende compte...

Je crois que ça s'est arrêté là... J'ai dû me réveiller sans me rendormir tout de suite pour que je m'en souvienne aussi bien.

J'ai du mal à analyser tout ça, mais à mon avis ma culpabilité ne s'est pas envolée. Vis à vis d'Alyssa, c'est réglé. Mais pas vis à vis de la Mamie qui s'inquiète que sa petite-fille ne porte pas son cadeau (cf posts du 20 et 30 avril)... Et si cette « babiole » avait une vraie valeur sentimentale ou pécuniaire...

Je dois en savoir plus. J'irai parler avec la Mamie demain.

6 mai 2013

LUNDI 6 MAI 14h20 : L'ASCENSEUR 2

Retour dans l'ascenseur hier.

Après un long silence pendant lequel je cherche désespérément un moyen de soulager mes démons et d'aborder le sujet fatal, Sonia de SOS ASCENSEURS nous recontacte :
- SONIA : Bonjour, merci d'avoir patienté. J'ai une bonne nouvelle, le technicien pourra passer ce soir.
- C'est une bonne nouvelle ça ? hurle Alyssa.
- On en est que là ? m'entend-on crier à mon tour.
- SONIA, qui écourte la conversation : Bon je vous recontacte quand le technicien a fini avec son ascenseur prioritaire. En espérant qu'il n'y en ait pas un autre en cours de route...
Alyssa crie mais c'est trop tard, Sonia qui joue avec nos nerfs a raccroché :
- ALYSSA : La pute, elle nous a larguées !
- MOI : Elle va nous laisser crever ici... plus jamais je prendrai l'ascenseur c'est promis. Je suis punie !
- ALYSSA : Ah tu vois bien, t'es coupable, hein tu te sens coupable ! Mon frère l'a bien compris que c'est toi la Méchante...
- MOI : Disons que je ne suis pas innocente...
- ALYSSA : Ah on y vient !
Le Destin m'apporte une nouvelle fois le sujet sur un plateau d'argent. Je ne vais pas pouvoir y couper...

- MOI : Je veux avouer quelque chose si tu avoues quelque chose...
- ALYSSA : N'importe quoi ! Moi j'ai ma conscience pour moi. Je t'ai rien fait que tu ne mérites pas...
- MOI : Et cet acharnement permanent ?
- ALYSSA : Te prends pas pour le centre du monde !
- MOI : Le faux mail ?
- ALYSSA : C'était qu'un jeu, t'as pas le sens de l'humour.
- MOI : Révéler à tout le monde que je suis orpheline ?
- ALYSSA : Un potin comme un autre...
- MOI : M'agresser dans la ruelle avec ta copine ?
- ALYSSA : Juste retour des choses, tu m'as agressée en sport sans raison.
- MOI : En gros, je suis coupable de tout et toi de rien.
- ALYSSA : Ben oui, je suis un ange et c'est pas mon frère qui démentira.
- MOI : Un ange, ça s'acharne sans raison sur quelqu'un ?
- ALYSSA : Sans raison ? Tu m'énerves ! T'es molle, ça m'agace. Tu t'habilles n'importe comment, t'as aucun style, ça me dégoute. T'es grasse, tu te laisses aller, c'est répugnant. T'es la honte incarnée, tout ce que je voudrais jamais devenir.
- MOI : Je voudrais pas devenir comme toi non plus !
- ALYSSA : Tout le monde voudrait devenir comme moi !
- MOI : Ouais t'es super belle, tu t'habilles trop bien. Mais t'es méprisante avec tout le monde.
- ALYSSA : J'ai trop le swag et tout le monde m'envie !
- MOI : Le swag ? Tu tires la gueule toute la journée ! T'es dans ta tour d'ivoire avec ta groupie et t'as pas d'autre ami en fait. T'es une poupée en glace, inaccessible.
- ALYSSA, ironique : T'es trop forte toi en psychologie ! Ouh la la de ta part, ouh je suis impressionnée...
- MOI : Je t'ai percée à jour et depuis le premier jour. C'est ça qui t'énerve. T'es malheureuse et tu sais pas pourquoi ! Et tu peux pas compter sur tes soi-disant amis. Descends de ton piédestal.
- ALYSSA : T'es vraiment qu'un vautour !

Cette discussion m'éloigne provisoirement de l' « aveu » car ma haine reprend le dessus. Le temps passe très lentement et le Chien a soif, il tire la langue.

On entend des habitants de l'immeuble se plaindre que l'ascenseur ne marche plus, mais personne ne se préoccupe de vérifier s'il y a quelqu'un dedans entre deux étages. Alyssa se met à appeler au secours, mais c'est trop tard, les habitants ont disparu. On est en pleines vacances scolaires, au beau milieu d'une multitude de ponts. Cet immeuble est un quasi désert. Alyssa commence à craquer et à chouiner comme un gamine capricieuse : « Je veux qu'on me sorte de ce trou !» qu'elle répète maladivement. Puis elle pleure à chaudes larmes. Elle serait pas un peu claustro ? Ça me fait presque rire de la voir péter les plombs comme ça. Décidément je suis la seule à en voir et en savoir autant sur elle. Je respire profondément pour évacuer toutes les mauvaises ondes qu'elle transmet puis elle se cale progressivement sur ma respiration. Et se calme... et revient à la réalité.

- ALYSSA : T'as pas ton téléphone portable ?
- MOI : Non !
- ALYSSA, soupire : T'es vraiment trop bête !
- MOI : Ben et toi ?
- ALYSSA : Il est en réparation, j'ai cassé la vitre tactile.
- MOI : Tu l'as jeté contre quelqu'un ?

Elle pouffe de rire.

Nouveau silence. Coup du sort, ni elle ni moi n'avons de montres, téléphone portable oblige ! Ni elle ni moi n'avons notre téléphone portable à dispo. Ni elle ni moi ne devrions être dans cet ascenseur. Enfin, elle et moi, sommes dans cet ascenseur pour la même raison : deux feignasses !

- ALYSSA : J'étais en colère, je l'ai balancé à la tête de ma mère.
- MOI : Hein ? Le téléphone ?
Elle acquiesce.

- MOI : Ce que je voulais te dire tout à l'heure c'est à propos du bracelet.
- ALYSSA : Quel bracelet ?
- MOI : Ton bracelet qui a disparu...
- ALYSSA : Ah ce truc ringard...
- Le fait qu'elle ait l'air de s'en foutre totalement m'encourage une bonne fois pour toute à cracher le morceau.
- MOI : C'est moi qui l'ai piqué à Ashley !
- ALYSSA : Je le savais, petite voleuse !
- MOI : Je croyais qu'Ashley avait pris mon bracelet. David et moi on l'a suivie, découvert qu'elle habitait St-Ouen, au rez-de-chaussée d'un immeuble. Sa fenêtre était ouverte...
- ALYSSA : Mais j'y crois pas...
Elle n'a plus l'air de s'en foutre du tout. Mais je ne peux plus renoncer.
- MOI : David m'a aidée à l'attraper par la fenêtre. Je l'ai caché sur moi sans faire gaffe. C'est plus tard que j'ai découvert que c'était pas le bon bracelet. Je savais plus comment le rendre. Je cherchais le bon moment.
- ALYSSA : Quelle lâche ! Ça m'étonne pas ! Je vais porter plainte pour vol !
- MOI : J'ai attendu trop longtemps. Et quand on a cambriolé mon appart', il a disparu
- ALYSSA : Il a disparu, cette babiole à 20 euros ?
- MOI : Justement je voudrais te le rembourser ou te racheter le même si je peux.
- ALYSSA : Je préfère l'argent. Parce que je le trouvais moche.
- MOI : Pourquoi tu l'as acheté alors ?
- ALYSSA : Je l'ai pas acheté, c'est un cadeau.
- MOI : Comment tu sais qu'il vaut rien ?
- ALYSSA : Comme il me plaisait pas, je me suis renseignée sur son prix. Et on m'a confirmé que ça valait pas un clou ! Quel cadeau pourri, moche et sans valeur.
- MOI : Qui te l'a offert ?
- ALYSSA : Ma grand-mère.

La Mamie lui a offert la « copie » de mon bracelet ou l'original de ma copie. Tout s'éclaire. Toutes ces conversations avec la Mamie.

Le technicien de l'ascenseur arrive enfin et râle :
- Y'a quelqu'un ?
- Ouh ouh on est là !!!
- Mais comment ça se fait qu'ils vous ont pas envoyé quelqu'un d'autre, ça fait 4 heures que vous êtes là !
On écarquille les yeux. A mon avis ni elle, ni moi n'avons vu le temps passer à ce point. Il s'est clairement passé quelque chose d'important dans cet ascenseur. Le technicien continue à râler :
- On laisse pas les gens 4h dans un ascenseur, j'ai honte ! Tout ça pour raboter sur les mecs qui sont de garde, quelle boîte de merde ! A la prochaine AG, changez de société !

Puis on l'entend marteler, connecter, appeler sa société en râlant. Puis l'ascenseur se met à bouger lentement ne nous laissant plus que quelques secondes de proximité. Alyssa conclut :
- Comment t'as pu imaginer qu'Ashley ou moi on ait pu te piquer quelque chose ? On n'est pas des voleuses comme toi !
- Ce bracelet que j'avais perdu comptait énormément pour moi. Le tien visiblement pas, tu l'as refourgué à Ashley.
- Ben oui je suis généreuse moi !
- Pfff. Laisse moi rire !
- Bon tu me rembourses quand ?
- Je te donnerai 20 euros le jour de la rentrée, ça te va ?
- Ouais ça me va.
- On est quittes alors ?
- Ouais.

3ème étage, ascenseur ouvert, c'est la délivrance. Alyssa commence à s'enfuir rapidement dans l'escalier puis revient vers moi, inquiète et menaçante :
- Tu racontes pas cette histoire hein ! Et je raconterai à personne ton petit larcin débile.
- Ça me va !

Elle s'est évaporée ensuite. Et je ne l'ai pas revue en descendant d'un étage avec le Chien. Quand j'ai débarqué chez moi je me suis fait houspiller par la Vieille :
- Mais c'est pas un hôtel ici !!!
- Je suis restée bloquée dans l'ascenseur pendant 4 heures.
- Qu'est-ce que tu inventes comme conneries !
- Mais c'est vrai !
- Mange ta salade ! Et qu'est-ce tu fabriquerais dans l'ascenseur ?

Bon bah au moins Alyssa est tranquille. Jamais personne ne me croirait si j'avais envie de raconter ce qui s'est passé...

5 mai 2013

DIMANCHE 5 MAI 21h25 :THE PLACE TO BE...

Depuis quelques jours je prends l'ascenseur pour monter. Avec ou sans Chien ! Ben là, en cette fin d'après-midi, j'avais le Chien et je me suis précipitée sur l'ascenseur car quelqu'un s'apprêtait à partir sans moi...

Je ne regarde pas sa tête. J'appuie sur le bouton 3. La porte se ferme. J'entends soupirer puis une voix familière :
- Il pue ton clebs ! Comme toi !
Argh, Alyssa est à 20 centimètres de moi ! On n'a jamais été aussi proches physiquement à part le jour où on s'est battues en cours de sport dans la boue.

Heureusement que ce moment d'extrême proximité va durer moins d'une minute. Je n'ai rien à lui dire, et elle n'a que des vacheries...

Une minute vraiment ? On entend un gros boum de mécanisme et notre ascenseur s'immobilise entre le 2ème et le 3ème étage. Alyssa appuie sur tous les boutons des étages, il ne se passe rien. Puis la lumière de la cabine s'éteint.

Alyssa appuie sur le bouton d'aide. Le téléphone sonne, mais aucune réponse ! Elle appuie sur les boutons, à nouveau aucune réaction. Elle commence à s'énerver : « J'ai pas que ça à foutre de passer quinze minutes avec une grosse et son chien puant ».

Je reste calme comme mon Chien qui s'est allongé sur les pieds d'Alyssa, qui réagit immédiatement : « Dégage le clebs ! ». Mais il s'en fout. Elle s'apprête alors à lui donner un coup de pied, je lui attrape le poignet :
- Calme-toi, il t'a rien fait ! Prends-en toi à moi, ok mais pas à lui.
- Ah tu veux que je m'en prenne à toi morue !
- Mmmh charmant ! Hé bien vas-y, je suis toute ouïe.
- Tu pues la loose et je fréquente pas les losers comme toi.
- Tu m'apprends rien, on n'est pas dans la même catégorie sociale au lycée. Et alors ?
- Bah alors ! M'approche pas !
- Je vais te contaminer c'est ça ? Là j'ai pas le choix...
- T'es ringarde, tu ressembles à rien. T'es pas fréquentable.
- Et alors ? T'aurais pu me laisser dans mon coin et jamais me parler...
- Et toi t'aurais pu éviter de me parler aussi...
- C'est toi qu'as commencé idiote !
- Parler avec toi ? Dans tes rêves...
- Tu m'as tout de suite attaquée, dès le premier jour...
- Ah c'est pas « parler » ça...
- Non mais c'est « vanner ».
- Hé ben ? C'est pas parce que je te vanne que t'es obligée de répondre !
- Faut bien que je me défende...
- Ouais en me tirant les cheveux au cours du sport...
- T'as rien à te reprocher toi ? Tu te sens coupable de rien ?
- Coupable de quoi ? T'es rien, t'es pas humaine, t'es un cachalot échoué dans ma classe.
- Toi t'es une petite vaniteuse que tout le monde déteste !
- Hein ? C'est toi que tout le monde déteste depuis que t'as sabordé ton groupe de TPE. Et tout le monde le sait que t'es une petite vicieuse.
- J'ai rien fait pour les couler, je me suis défendue. Il faudrait que vous m'écrasiez tous comme un ver de terre et que je me laisse faire sans broncher ?
- Ben ouais t'as pas la trempe...t'es qu'un chewing-gum !
- Le chewing-gum il a la sagesse de pas te raconter tout ce qu'il sait sur les gens que tu connais...
Ça y est elle m'a poussée à bout, j'arrive sur un terrain glissant :
- Qu'est-ce que tu racontes ? Si c'est pour me dire que Ashley habite St-Ouen, super la révélation !
- Ça avait pas l'air de te plaire tant que ça quand j'ai balancé l'info. Mais j'ai bien pire...
- T'es une petite fouinasse mais t'as rien, t'es qu'un moucheron...
- Si tu savais... et si je te parlais de ton petit chéri...
- Lequel ?
- Kevin ça te dit quelque chose ?
- M'en fous, on a rompu, t'es pas à la page...
- Et si je te disais que je sais pourquoi il a rompu avec toi...
- Hein mais qu'est-ce que tu baragouines là, connasse ?
- Ah ah ça t'intéresse maintenant ! Je sais que ça te rongeait ces derniers temps...
- De quoi je me mêle ! Et accouche la grosse ! Vite fait !
- Mmmh je sais plus... j'ai oublié !
- Parle !!!!!!!
- Tu me donnes quoi en échange ?
- Tu sais rien, grosse truie !
- Pétasse, t'es aussi conne et naïve que ta copine... mmmh le beau Kevin... hé hé...
Elle pète les plombs et m'attrape une mèche de cheveux, je hurle de douleur, le Chien se relève et se met à aboyer pour me défendre mais le haut-parleur de l'ascenseur se met à grésiller :
- Oui bonjour Sonia de SOS ASCENSEUR ? Que puis-je pour vous ?
Alyssa se précipite sur le haut-parleur et me lâche :
- On est bloquées depuis longtemps, sortez-nous de là...
- Y-a-t-il de l'électricité dans votre cabine ?
- NON !!!!!, disons-nous à l'unisson.
- Ah ? Y a-t-il eu un bruit à un moment ?
- Un énorme bruit métallique..., dis-je essoufflée et paniquée.
- Oui un énorme bruit de métal, assourdissant..., surenchérit Alyssa.
- Ah je peux vous proposer que notre technicien passe dans les trente minutes. Ah pardon, je vois que votre immeuble n'est pas à jour de ses cotisations de contrat de maintenance...
- Ben oui, il est toujours en panne ! dis-je, horripilée.
- Oui bon bah je peux pas vous mettre en priorité alors. Vous pouvez attendre jusqu'à demain lundi ?
- Non mais elle a pas compris : on est deux avec un chien dans la cabine de 3 cm², et il va falloir venir nous sortir de là maintenant !!!!, se met à hurler Alyssa.
- Ah d'accord ! Gardez votre calme Madame. Je vous dis simplement que votre immeuble est débiteur et donc vous ne pouvez pas bénéficier de notre service prioritaire. Quelqu'un va passer mais pas en priorité...
- Il faudra attendre combien de temps ? dis-je, inquiète...
- Ben ça je peux pas trop vous dire, il y a déjà deux ascenseurs en panne sur la liste, et le réparateur de garde supplémentaire ne répond pas... Je vous recontacte dans quelques minutes, bon courage !
Nous sommes toutes les deux choquées par l'attitude désinvolte de Sonia :
- ALYSSA : Mais pour qui elle se prend ? « Vous êtes pas prioritaire ». C'est pas de ma faute moi, je vis pas ici, ils avaient qu'à payer tes parents adoptifs...
- MOI : Ils paient pas, y'a pas de bouton 2...
- ALYSSA : Ben c'est vrai ça, pourquoi tu le prends l'ascenseur si t'habites pas au 3ème ?
- MOI : Et toi ? Ton frère il habite au 2ème que je sache...
- ALYSSA : Ben ça te regarde pas...
- MOI : Non c'est vrai ta vie me regarde pas, mais tout vient toujours se planter devant mes yeux alors que j'ai rien demandé...
- ALYSSA : Je veux que tu me dises ce que tu sais !
Comme la tension a baissé d'un cran, je ne veux plus dévoiler ce que je sais... et je me terre dans le silence.
- ALYSSA : Que de la gueule !

Puis le silence nous gagne, la fatigue, la lassitude. Le Chien bouge de temps en temps, marche sur nous. Alyssa se laisse faire désormais, résignée.

Et là je me dis que c'est un coup du destin. Je me suis calmée, j'ai retrouvé mes esprits. Et c'est une occasion de soulager ma conscience... moi qui ne savais pas comment faire. Le destin m'apporte une solution sur un plateau. Je vais me débarrasser de ma culpabilité. Mais j'ai peur des conséquences.

Et là je tombe de sommeil en écrivant ces mots, pourtant la suite vaut le coup...Demain promis ! Tout reste intact dans ma mémoire.

4 mai 2013

SAMEDI 4 MAI 14h55 : DEJEUNER SECRET

J'ai retrouvé Yunso au restaurant à quelques stations de métros du quartier afin de s'assurer, j'imagine, que personne ne nous voie. Elle m'invite ! C'est bête mais je n'ai jamais été « invitée » dans un vrai resto. Je ne connais que les fast-food et la junk-food.

Cette invitation en dit long, mais je n'ai pas osé refuser.

Yunso se sent coupable auprès de moi de se cacher pour me parler, et elle se rachète comme elle peut. Elle préfère cette culpabilité à celle qu'elle pourrait ressentir envers Marco si elle me parlait devant lui. Je serais alors un objet de trahison... Pas besoin de me faire un dessin.

De toute façon c'est normal qu'elle choisisse son meilleur ami plutôt qu'une greluche de seize ans comme moi. Et elle me laisse pas tomber non plus :
- Je te donne l'adresse de mon ami, il tient une boutique rue de ...(que je préfère ne pas citer). Mais il est pas toujours à Paris, il voyage beaucoup. Essaie de ne pas trop l'importuner. Je lui dirai qu'une amie doit passer le voir.
- Merci Yunso, beaucoup beaucoup...
- Je ne sais pas trop ce que tu y cherches...
- J'essaie de soulager ma conscience... Comment va Kamil ?
Oui je détourne la conversation et non ce n'est pas très discret.
- Assez mal, son papa est très malade...
- Oui il m'a dit l'autre jour...
- Ah bon ? Mais... il ne veut en parler à personne. C'est une tombe en ce moment, tu as eu de la chance...
- Il m'a demandé comment ça faisait de pas avoir de parent.
- C'est super qu'il t'ait parlé ! Je suis super contente. Tu vois, il t'en veut pas. T'en as deux sur trois dans la poche, Sarah.
Son ton tranchait avec la conversation sur Kamil. On est passées du ton grave à un ton jovial !

En tout cas on s'est régalées. C'était un resto asiatique inhabituel rue Chabanais, aucune crotte de souris ! Et surtout de délicieuses boissons sucrées au thé avec des trucs gluants dedans, du tapioca. En plus d'un plat du jour, j'en ai pris des boissons sucrées au tapioca... le temps de discuter j'en ai ingurgité 3 aux frais de la princesse... Yunso se sentait vraiment TRES TRES coupable...

Et puis on a conclu sur les « parents », comment ça se passait avec mes Vieux et elle avec les siens :
On en avait parlé une fois je crois... ma mère me plombe, elle ne croit pas en moi, elle m'a jamais encouragée, et mon père, lui, il se cache pour me dire qu'il me soutient. Elle prétend que c'est pour mon bien qu'elle me ramène à la réalité. Et moi je lui dis qu'on a le droit de rêver et d'aller au bout de ses rêves.
Décidément c'est pas simple non plus quand on a des parents. Tous les exemples autour de moi sont un peu bancals. Il y a Émilie la fille des Vieux, disparue dans la nature, qui ne leur parle plus ou bien qui est morte. Il y a David qui est abandonné par son père alcoolo. Il y a Fleur de Lys qui hurlait contre sa mère au téléphone l'autre jour à s'en casser la voix sur scène. Il y a Kamil qui s'arrête de vivre à cause de son père malade. Il y a Mme Phamvan, ma kiné, qui tente de protéger sa fille qui ne comprend rien à ses bonnes intentions et la rejette. Il y a Yunso qui est freinée dans sa vie par sa mère qui ne la comprend pas bien non plus et l'empêche de se réaliser.

Franchement, c'est à se demander si on est pas mieux orphelin(e)... Moi j'ai aucun frein !

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3 mai 2013

VENDREDI 3 MAI 16h45 : UN BLEU COUPABLE

Aujourd'hui j'ai retrouvé ma masseuse extra-lucide. En effet, après le coup au genou reçu à la piscine, on m'a prescrit des séances de kiné supplémentaires. Ça l'a fait rire, Mme Phamvan.
- Vous êtes un peu casse-cou comme fille ! Ce sera quoi la prochaine fois ?
Non là elle est à côté de la plaque. Moi casse-cou ? Je passe mon temps devant la télé, une vraie couarde dès qu'il faut bouger son corps.
- A la piscine en plus ? Vous étiez déconcentrée ?
Mmmh je dirais plutôt très concentrée.
- Vous avez mal ?
- Non...
- Il reste un bleu... mais c'est pas grand chose. On va pouvoir s'occuper de toutes vos tensions. C'est étrange, vous n'en avez pas.
Ah bon ? C'est peut-être les vacances qui veulent ça.
- Vous savez, les gens qui se font souvent mal, sont des personnes qui se sentent coupables et qui n'arrivent pas à extérioriser et soulager une culpabilité bien enfouie. Ils s'auto-punissent.
Encore à côté... Non, mince, elle a raison comme toujours. Je tente de l'occulter, cette culpabilité, mais elle me ronge.
- Oui je vois de quoi vous parlez...
- A quoi pensiez-vous quand vous vous êtes fait mal au genou ?
- J'étais un peu... jalouse je crois.
- La jalousie est un sentiment éphémère. La culpabilité est un sentiment durable, enracinée N'y-a-t-il pas un peu de culpabilité derrière cette jalousie.
J'ai acquiescé, sans détailler.

Elle m'aurait dit ça il y a quelques semaines, je n'aurais rien compris. Mais là, je vois clair, depuis ce rêve. (cf post du 27 avril). La culpabilité que j'ai ressentie au lycée le vendredi des vacances m'a ramenée au bracelet d'Alyssa.

Ce soir j'envoie un mail à Yunso pour lui demander où se trouve son ami joailler. Je veux m'assurer que ce bracelet volé ne vaut pas un clou. Mais est-ce vraiment la solution ? Car de toute façon « qui vole un œuf vole un bœuf »...

3 mai 2013

VENDREDI 3 MAI 12h45 : SARAH LA FEIGNASSE !

Le printemps doit avoir un effet sur le Chien, je ne l'ai jamais vu comme ça. Il a tout le temps besoin de bouger. J'ai demandé aux Vieux et la réponse ne m'a pas beaucoup aidée :
- LA VIEILLE : « De toute façon il est cassé de partout alors... »
- LE VIEUX : « Il lui reste pas longtemps à vivre alors à quoi bon ? »
Et si je disais la même chose avec les Vieux, ça leur plairait ? Je ne suis pas Brigitte Bardot dans l'âme mais là, je suis choquée.

C'est peut-être parce que le Chien est plus qu'un animal pour moi. Ce vieux cabot fait partie de mon quotidien.

D'habitude je le traîne comme un sac de farine. Mais depuis quelques jours c'est l'inverse. C'est moi la farine. Le pire c'est dans l'escalier, il a failli me faire tomber hier matin dans la montée. Alors quand j'ai vu que l'ascenseur était réparé, je n'ai pas hésité. Même si je ne suis pas censée le prendre. En effet, cet ascenseur n'a pas de bouton 1 ou 2, il va directement au 3ème étage. Je ne sais pas bien pourquoi, peut-être parce que les habitants du 1er et du 2ème étages ont refusé de payer ! D'ailleurs pourquoi paieraient-ils car ils n'en ont pas besoin. Mais j'avoue que s'il y avait le bouton 2 alors je le prendrai tout le temps, en tout cas pour monter.

Hé bien, c'était l'occasion rêvée. Mais en arrivant au 3ème étage, une habitante m'a dévisagée en me voyant redescendre avec le Chien : « Faut pas se gêner ! », a-t-elle lancé dans le vide. J'ai haussé les épaules, encore une vieille aigrie. Qu'est-ce qu'elle voulait dire ?

Bon...effectivement, monter pour redescendre c'est bizarre, c'est un peu tordu. Les gens vont imaginer que je suis trop fainéante pour monter 2 étages et que je préfère en monter 3 avec l'ascenseur et en descendre un à pied ! Mais c'est la faute du Chien...

Oh puis non c'est vrai je suis fainéante... ici je peux assumer tout ce que je suis.

2 mai 2013

JEUDI 2 MAI 16h20

Raté ! Le fait d'avoir écrit « bracelet » m'a refait penser à plein de choses...

D'abord à MON bracelet. Ce qui m'a fait penser à sa nouvelle propriétaire, Paola. J'ai pris des nouvelles. MON bracelet va bien, bien au chaud. Elle le « sort » de temps en temps pour qu'il prenne l'air et il lui va « comme un gant ». Lol je me doutais bien qu'on faisait la même TAILLE...

Puis j'ai pensé à l'autre bracelet. Et ma curiosité reprend le dessus. Je pense que ma conscience se sentirait mieux si je savais que ce bracelet ne vaut rien. Ce n'est pas ce qu'avait l'air de dire l'ami joailler de Yunso (cf post du 17 février 17h25). Je devrais peut-être le rencontrer pour en savoir plus. Mais comme je ne l'ai plus, ce bracelet, je ne peux pas en savoir beaucoup plus. Je me souviens bien du mien, mais de moins en moins de la copie qui pourrait être l'originale. Il me reste une photo, celle que j'avais envoyée à Yunso et qu'elle avait transférée à son pote.

Bref j'ai besoin de soulager ma conscience. Et je ne sais pas comment faire.

Le Chien est surexcité en ce moment, il veut aller dehors... donc j'arrête d'écrire et je te dis à demain mon ami le blog.

2 mai 2013

JEUDI 2 MAI 12h15 : LA FÊTE DE LA GLANDE !

Ça y est, la Fête du Travail est passée et je peux retourner à ma glandouille habituelle ! Ouf ! Vive le 2 Mai ! Et pour la peine je vais aussi faire la grève du clavier. Je mets mon cerveau off, j'efface tout, les tarots, les autres Sarah, les bracelets et la culpabilité, j'oublie tout ! Et je me laisse aller...

1 mai 2013

MERCREDI 1er MAI 20h35 : MA CREVETTE

Ouf, mon David n'était pas si loin. Il ne boudait pas, il m'attendait dans la ruelle. Et il était comme je l'ai toujours connu. Son muguet ne voulait rien dire à part une belle preuve d'amitié. Et moi j'avais rien, les mains vides ! Mais il a trouvé les arguments pour me rassurer : « C'est pour te dire merci, pour toutes les cochonneries que tu m'as rapportées à manger ».

J'ai de la chance de le connaître. Finalement cette crevette aux boutons d'acné et qui sent un peu sous les bras, c'est peut-être la plus belle chose qui me soit arrivée.

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