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16 ans, grosse & moche!
6 mai 2013

LUNDI 6 MAI 14h20 : L'ASCENSEUR 2

Retour dans l'ascenseur hier.

Après un long silence pendant lequel je cherche désespérément un moyen de soulager mes démons et d'aborder le sujet fatal, Sonia de SOS ASCENSEURS nous recontacte :
- SONIA : Bonjour, merci d'avoir patienté. J'ai une bonne nouvelle, le technicien pourra passer ce soir.
- C'est une bonne nouvelle ça ? hurle Alyssa.
- On en est que là ? m'entend-on crier à mon tour.
- SONIA, qui écourte la conversation : Bon je vous recontacte quand le technicien a fini avec son ascenseur prioritaire. En espérant qu'il n'y en ait pas un autre en cours de route...
Alyssa crie mais c'est trop tard, Sonia qui joue avec nos nerfs a raccroché :
- ALYSSA : La pute, elle nous a larguées !
- MOI : Elle va nous laisser crever ici... plus jamais je prendrai l'ascenseur c'est promis. Je suis punie !
- ALYSSA : Ah tu vois bien, t'es coupable, hein tu te sens coupable ! Mon frère l'a bien compris que c'est toi la Méchante...
- MOI : Disons que je ne suis pas innocente...
- ALYSSA : Ah on y vient !
Le Destin m'apporte une nouvelle fois le sujet sur un plateau d'argent. Je ne vais pas pouvoir y couper...

- MOI : Je veux avouer quelque chose si tu avoues quelque chose...
- ALYSSA : N'importe quoi ! Moi j'ai ma conscience pour moi. Je t'ai rien fait que tu ne mérites pas...
- MOI : Et cet acharnement permanent ?
- ALYSSA : Te prends pas pour le centre du monde !
- MOI : Le faux mail ?
- ALYSSA : C'était qu'un jeu, t'as pas le sens de l'humour.
- MOI : Révéler à tout le monde que je suis orpheline ?
- ALYSSA : Un potin comme un autre...
- MOI : M'agresser dans la ruelle avec ta copine ?
- ALYSSA : Juste retour des choses, tu m'as agressée en sport sans raison.
- MOI : En gros, je suis coupable de tout et toi de rien.
- ALYSSA : Ben oui, je suis un ange et c'est pas mon frère qui démentira.
- MOI : Un ange, ça s'acharne sans raison sur quelqu'un ?
- ALYSSA : Sans raison ? Tu m'énerves ! T'es molle, ça m'agace. Tu t'habilles n'importe comment, t'as aucun style, ça me dégoute. T'es grasse, tu te laisses aller, c'est répugnant. T'es la honte incarnée, tout ce que je voudrais jamais devenir.
- MOI : Je voudrais pas devenir comme toi non plus !
- ALYSSA : Tout le monde voudrait devenir comme moi !
- MOI : Ouais t'es super belle, tu t'habilles trop bien. Mais t'es méprisante avec tout le monde.
- ALYSSA : J'ai trop le swag et tout le monde m'envie !
- MOI : Le swag ? Tu tires la gueule toute la journée ! T'es dans ta tour d'ivoire avec ta groupie et t'as pas d'autre ami en fait. T'es une poupée en glace, inaccessible.
- ALYSSA, ironique : T'es trop forte toi en psychologie ! Ouh la la de ta part, ouh je suis impressionnée...
- MOI : Je t'ai percée à jour et depuis le premier jour. C'est ça qui t'énerve. T'es malheureuse et tu sais pas pourquoi ! Et tu peux pas compter sur tes soi-disant amis. Descends de ton piédestal.
- ALYSSA : T'es vraiment qu'un vautour !

Cette discussion m'éloigne provisoirement de l' « aveu » car ma haine reprend le dessus. Le temps passe très lentement et le Chien a soif, il tire la langue.

On entend des habitants de l'immeuble se plaindre que l'ascenseur ne marche plus, mais personne ne se préoccupe de vérifier s'il y a quelqu'un dedans entre deux étages. Alyssa se met à appeler au secours, mais c'est trop tard, les habitants ont disparu. On est en pleines vacances scolaires, au beau milieu d'une multitude de ponts. Cet immeuble est un quasi désert. Alyssa commence à craquer et à chouiner comme un gamine capricieuse : « Je veux qu'on me sorte de ce trou !» qu'elle répète maladivement. Puis elle pleure à chaudes larmes. Elle serait pas un peu claustro ? Ça me fait presque rire de la voir péter les plombs comme ça. Décidément je suis la seule à en voir et en savoir autant sur elle. Je respire profondément pour évacuer toutes les mauvaises ondes qu'elle transmet puis elle se cale progressivement sur ma respiration. Et se calme... et revient à la réalité.

- ALYSSA : T'as pas ton téléphone portable ?
- MOI : Non !
- ALYSSA, soupire : T'es vraiment trop bête !
- MOI : Ben et toi ?
- ALYSSA : Il est en réparation, j'ai cassé la vitre tactile.
- MOI : Tu l'as jeté contre quelqu'un ?

Elle pouffe de rire.

Nouveau silence. Coup du sort, ni elle ni moi n'avons de montres, téléphone portable oblige ! Ni elle ni moi n'avons notre téléphone portable à dispo. Ni elle ni moi ne devrions être dans cet ascenseur. Enfin, elle et moi, sommes dans cet ascenseur pour la même raison : deux feignasses !

- ALYSSA : J'étais en colère, je l'ai balancé à la tête de ma mère.
- MOI : Hein ? Le téléphone ?
Elle acquiesce.

- MOI : Ce que je voulais te dire tout à l'heure c'est à propos du bracelet.
- ALYSSA : Quel bracelet ?
- MOI : Ton bracelet qui a disparu...
- ALYSSA : Ah ce truc ringard...
- Le fait qu'elle ait l'air de s'en foutre totalement m'encourage une bonne fois pour toute à cracher le morceau.
- MOI : C'est moi qui l'ai piqué à Ashley !
- ALYSSA : Je le savais, petite voleuse !
- MOI : Je croyais qu'Ashley avait pris mon bracelet. David et moi on l'a suivie, découvert qu'elle habitait St-Ouen, au rez-de-chaussée d'un immeuble. Sa fenêtre était ouverte...
- ALYSSA : Mais j'y crois pas...
Elle n'a plus l'air de s'en foutre du tout. Mais je ne peux plus renoncer.
- MOI : David m'a aidée à l'attraper par la fenêtre. Je l'ai caché sur moi sans faire gaffe. C'est plus tard que j'ai découvert que c'était pas le bon bracelet. Je savais plus comment le rendre. Je cherchais le bon moment.
- ALYSSA : Quelle lâche ! Ça m'étonne pas ! Je vais porter plainte pour vol !
- MOI : J'ai attendu trop longtemps. Et quand on a cambriolé mon appart', il a disparu
- ALYSSA : Il a disparu, cette babiole à 20 euros ?
- MOI : Justement je voudrais te le rembourser ou te racheter le même si je peux.
- ALYSSA : Je préfère l'argent. Parce que je le trouvais moche.
- MOI : Pourquoi tu l'as acheté alors ?
- ALYSSA : Je l'ai pas acheté, c'est un cadeau.
- MOI : Comment tu sais qu'il vaut rien ?
- ALYSSA : Comme il me plaisait pas, je me suis renseignée sur son prix. Et on m'a confirmé que ça valait pas un clou ! Quel cadeau pourri, moche et sans valeur.
- MOI : Qui te l'a offert ?
- ALYSSA : Ma grand-mère.

La Mamie lui a offert la « copie » de mon bracelet ou l'original de ma copie. Tout s'éclaire. Toutes ces conversations avec la Mamie.

Le technicien de l'ascenseur arrive enfin et râle :
- Y'a quelqu'un ?
- Ouh ouh on est là !!!
- Mais comment ça se fait qu'ils vous ont pas envoyé quelqu'un d'autre, ça fait 4 heures que vous êtes là !
On écarquille les yeux. A mon avis ni elle, ni moi n'avons vu le temps passer à ce point. Il s'est clairement passé quelque chose d'important dans cet ascenseur. Le technicien continue à râler :
- On laisse pas les gens 4h dans un ascenseur, j'ai honte ! Tout ça pour raboter sur les mecs qui sont de garde, quelle boîte de merde ! A la prochaine AG, changez de société !

Puis on l'entend marteler, connecter, appeler sa société en râlant. Puis l'ascenseur se met à bouger lentement ne nous laissant plus que quelques secondes de proximité. Alyssa conclut :
- Comment t'as pu imaginer qu'Ashley ou moi on ait pu te piquer quelque chose ? On n'est pas des voleuses comme toi !
- Ce bracelet que j'avais perdu comptait énormément pour moi. Le tien visiblement pas, tu l'as refourgué à Ashley.
- Ben oui je suis généreuse moi !
- Pfff. Laisse moi rire !
- Bon tu me rembourses quand ?
- Je te donnerai 20 euros le jour de la rentrée, ça te va ?
- Ouais ça me va.
- On est quittes alors ?
- Ouais.

3ème étage, ascenseur ouvert, c'est la délivrance. Alyssa commence à s'enfuir rapidement dans l'escalier puis revient vers moi, inquiète et menaçante :
- Tu racontes pas cette histoire hein ! Et je raconterai à personne ton petit larcin débile.
- Ça me va !

Elle s'est évaporée ensuite. Et je ne l'ai pas revue en descendant d'un étage avec le Chien. Quand j'ai débarqué chez moi je me suis fait houspiller par la Vieille :
- Mais c'est pas un hôtel ici !!!
- Je suis restée bloquée dans l'ascenseur pendant 4 heures.
- Qu'est-ce que tu inventes comme conneries !
- Mais c'est vrai !
- Mange ta salade ! Et qu'est-ce tu fabriquerais dans l'ascenseur ?

Bon bah au moins Alyssa est tranquille. Jamais personne ne me croirait si j'avais envie de raconter ce qui s'est passé...

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