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16 ans, grosse & moche!
14 novembre 2014

VENDREDI 14 NOVEMBRE 2014 17H : PETIT MALAISE ENTRE AMI

Hier soir, au moment du dîner à trois, Ash a eu l'idée saugrenue de nous mettre en replay un numéro d'Enquête Exclusive diffusé dimanche dernier...

« On va le mater, ce truc, et après j'irai faire chier ma mère avec ça... depuis le temps qu'elle me gonfle sur le sujet... »

On s'est bien demandé, David et moi, de quel thème l'émission allait parler... du « sexe avant le mariage » ? des « accros au sexe » ? des « néo-vierges » ?

On pensait qu'on allait se marrer pendant le reportage et surtout se moquer d'elle...

Rien de tout ça...

L'émission nous emmène au Colorado aux États-Unis, où le cannabis a été légalisé depuis un an. On y découvre que cette légalisation a entraîné tout un business florissant récréatif.

De quoi jeter un énorme froid... Ashley ne sait rien des problèmes d'addiction de David... Au-delà de ça, son problème à lui est aussi devenu mon problème indirectement, puisque j'essaie de le protéger.

Nous en avons traversé des tempêtes à ce sujet, David et moi. Tout ça s'est surtout passé quand nous étions en 1ère L ensemble. Je pensais que ces heures sombres appartenaient au passé, mais récemment, après son retour des US sans moi, il a replongé. (cf post du MERCREDI 15 OCTOBRE 2014 19H45 : PERDU DANS LES BOIS) Je suis venue l'extirper de ses mauvaises fréquentations et je lui ai proposé de s'installer un peu ici avec moi. (cf post du JEUDI 16 OCTOBRE 2014 2H20 : AU FOND DES BOIS)

Oh je vais pas vous mentir... C'est clair qu'il ne pouvait plus rester chez lui avec sa « nouvelle » belle-mère aux trousses et que mon appart' pouvait lui apporter une bouffée d'air immédiate... Mais je voulais surtout le surveiller... Oui, je l'avoue, son problème m'angoisse énormément. C'est comme si je le vivais à travers lui. Certains y liront des sentiments qui n'existent pas. Non, si je ressens tout ça, c'est que je ne veux pas qu'il gâche sa vie. Il est trop brillant. Et j'ai l'impression d'être investie de cette mission. Je pense souvent à sa maman, ce qu'elle voudrait pour son fils. Et ce n'est sûrement pas ça.

Depuis son arrivée ici, à mes côtés, nous n'en avons quasiment jamais reparlé. Comme un sujet tabou. Comme une petite erreur ponctuelle de parcours après un été idyllique.

Mais cet horrible reportage vient tout gâcher... Des gâteaux au cannabis, des bonbons, des pâtisseries, des bars... Tout ce commerce florissant a pignon sur rue. Et vient casser tout notre travail... Enfin c'est surtout son travail à lui sur lui-même. Mais bon...

Et la Ash qui en remet une couche à propos d'une opposante à la légalisation : « Vous voyez, la bonne-femme, là, elle ressemble à ma mère. Une moralisatrice emmerdeuse. Je vais lui montrer ce reportage, ça va bien lui casser les pieds, elle qui me répète à longueur d'année tout ce que je dois pas faire... C'est inoffensif ce truc ! C'est moins dangereux que l'alcool ! Et toc la vieille ! Prends ça dans tes dents ! »

Patatras... L'herbe redevient cool, avec ce reportage. Sans surprise, David et moi n'osons pas nous regarder... Il est hypnotisé par le reportage. Moi, j'arrive pas à regarder les images.

« Ça a pas l'air de trop vous inspirer... », balance Ash. Ouf elle comprend qu'il y a un malaise, mais elle n'arrête pas le visionnage qu'on est obligés de se taper jusqu'au bout.

Je me mets dans la peau de David... Voir ça, c'est banaliser son addiction, c'est la mettre au même niveau que la mienne... Je parle de mon addiction au Nutella ! Mais bon, la mienne me fait aussi du mal... au niveau du tour de taille !

Une fois le supplice passé, heureusement, Ash a su détendre l'atmosphère en nous mettant les derniers épisodes de Mon Incroyable Fiancé. Un truc bien familial, qui fait rire tout le monde.

Mais les racines du mal étaient là...

Une heure plus tard, j'ai surpris une conversation discrète entre David et Ash qui avait lieu dans la salle de bains...
- DAVID : T'en as déjà fumé toi ?
- ASH : De l'herbe ? Non, mais je m'en fous un peu...
- DAVID : Alors pourquoi ta mère te fait iech ?
- ASH : Elle a peur de tout pour moi ! J'adorerais être alcoolo et toxico rien que pour la voir marronner... Mais bon j'ai pas besoin de ça pour prendre mon pied !

La preuve que ça le travaille, lui...

La preuve que je vis avec une nympho...

Je crois que je vais arrêter le Nutella !!! Je peux peut-être donner l'exemple ?

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13 novembre 2014

JEUDI 13 NOVEMBRE 2014 0H10 : LA GRANDE ÉVASION

Nous avons levé la tête vers le haut pour voir d'où provenait cette voix... Elle semblait venir d'une fenêtre ouverte au deuxième étage, mais on ne voyait personne.

- MOI : On a eu une hallu collective ou quoi ?
- DAVID : J'ai même cru qu'elle était vivante... et qu'elle nous confondait avec ses petits-enfants !!!

« Psstttttttttt, les jeunes !!! »

On relève la tête, et là nous apercevons la petite bossue qui nous faisait coucou de l'autre côté du bâtiment à notre arrivée. Elle est toute rabougrie, les cheveux blancs en pétard, le visage rempli de rides... mais on arrive à distinguer dans tout ça un petit œil toujours vif et malicieux... L'infirmier est à une cinquantaine de mètres toujours au téléphone, un œil attentif et méfiant sur nous.

- LA BOSSUE, de sa fenêtre : Approchez-vous...
- MOI : On peut pas, il nous surveille...
- LA BOSSUE : Vous êtes les petits enfants de ma copine... non ?
- DAVID : Euh non...
- MOI : Tout à fait oui, voici Marco, moi je suis Alyssa...
- LA BOSSUE : On dirait pas que vous êtes de la même famille...
- MOI : Votre copine c'était Gina ?
- LA BOSSUE : Chuuuuuuuuuuuuuuuuuutttt ... Y'a que les infirmières qui l'appellent comme ça...
- MOI : Comment vous l'appeliez, vous ?
- LA BOSSUE : Son vrai nom c'est Antonella...

J'ai déjà entendu ce prénom-là... C'était cet été, dans la bouche de la Mamie...(cf post du MERCREDI 30 JUILLET 2014 8H45 : LES ADIEUX DOULOUREUX)

Ça signifie que la Mamie était constante dans sa folie. Elle m'a prétendu qu'elle s'appelait comme ça en juillet, elle a fait de même avec la petite bossue. Est-ce un détail important ?

- LA BOSSUE : Elle me manque, c'était ma copine... Putain de vie de chien !
- MOI : Elle nous manque aussi beaucoup...
- LA BOSSUE : Comment elle va ma copine Antonella?

Oups, elle n'est pas au courant...
- DAVID, agressif : Elle est décédée ici, vous vous souvenez pas ?
- LA BOSSUE : C'est quoi c't' histoire ?
- MOI : Qu'est-ce que vous savez vous ?
- LA BOSSUE : Sa famille est venue la chercher y'a quelques semaines, ou ben quelques mois... ah je sais plus, mais vous étiez-là dites donc !!! Vous avez un peu grossi vous, jeune fille, non?
- MOI : C'est mon destin...
- LA BOSSUE : Et vous jeune homme vous avez maigri...
- MOI : Elle était comment quand elle est partie ?
- LA BOSSUE : Elle était toute contente de sortir et de rentrer chez elle... Elle m'a abandonnée la vieille bique !
- MOI : Je suis désolée madame...
Le visage de la petite bossue s'assombrit. Et ses yeux s'accrochent au vide.

- MOI : T'entends David ? Ils lui ont fait croire qu'ils la ramenaient... Elle en est morte...
- DAVID : Va pas croire tout ce qu'elle raconte, la bossue, oublie pas où elle est... En attendant on est dans de beaux draps !
- MOI, à la petite bossue en chuchotant : Dites madame... Vous pourriez pas nous aider ? L'infirmier, il nous fait des misères...
- DAVID, dans mon oreille : Va pas foutre le bordel plus que ça ne l'est...

La petite bossue retrouve alors le sourire immédiatement, puis disparaît du cadre de la fenêtre...
- DAVID : Bien tenté... mais on est chez les fous, faut rien espérer...
- MOI : C'est toi qui devient défaitiste maintenant ?

Soudainement on entend un cri strident, puis un bruit de métal qui s'entrechoque et qui chute, et enfin une alarme... Branle-bas de combat... Tous le personnel médical rentre à l'intérieur... Même notre maton !

C'est le moment de foutre le camp !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Nous avons couru comme des fous en riant... Et on s'est échappé en totale impunité ! De toute façon qu'est-ce que la police aurait pu faire ? Nous inculper pour homicide volontaire d'arbre centenaire ???

Cette issue complètement inattendue nous a surexcités jusqu'au coucher ce dimanche. Ash a halluciné quand on lui a raconté l'histoire.

Mais ces deux-là ne retiennent que « l'aventure » de cette expédition.

Une fois dans mon lit, je me suis rappelé de la raison originelle de cette visite. Nous avons fait chou blanc au niveau du bracelet... Peut-être est-il en train de rouiller dans l'herbe maintenant ? Malheureusement on ne peut plus y retourner... On peut quand même se demander si la Mamie n'a pas inventé cette histoire malgré elle... grimper sur cette balançoire et envoyer en l'air le bracelet pour atterrir pile sur la branche !!! Pfff... Peut-être que tout ça n'est qu'un roman, le fruit de son imagination !

Et ensuite, peut-on croire la petite bossue ? La Mamie aurait bougé avant son décès ? Pour aller où ? Aurait-elle alors emmené le bracelet avec elle ?

Plus simplement, aurait-elle pu le laisser dans sa chambre ?

Me voilà dans un cul-de-sac... Je ne reverrai peut-être jamais le bracelet. Peut-être l'a-t-elle emmené dans sa tombe ? Peut-être est-ce mieux comme ça.

Au moins j'espère que tout ça aura amusé mes petits blogués. Consolation !

12 novembre 2014

MERCREDI 12 NOVEMBRE 2014 18H : CHOU BLANC

Je m'ennuyais tellement en amphi aujourd'hui que j'en ai profité pour rédiger la suite...

Le type tout en blanc nous a ramenés devant le bâtiment et nous a assis sur un banc pendant qu'il appelait la police... Enfer et damnation !

« C'est du vandalisme... comment ça c'est pas prioritaire ??? », hurle l'infirmier dans son Iphone.

Pendant ce temps, David et moi avons commenté l'incident...
- DAVID : T'as mal nulle part ?
- MOI : Non, t'inquiète pas pour moi... tu vois j'avais raison...
- DAVID : C'est à dire ?
- MOI : J'ai réussi à péter un chêne centenaire... Bon j'espère que tu l'as...
- DAVID : Je croyais que tu l'avais pris...
- MOI : Ben non, je le voyais plus, je pensais que tu l'avais...
- DAVID : Pourtant j'ai bien regardé, il était pas sur la petite branche au dessus de la balançoire...
- MOI : J'ai regardé par terre pendant que l'infirmier nous gueulait dessus, rien !
- DAVID : Merde alors, elle a raconté n'importe quoi ta Mamie...
- MOI : Et si quelqu'un l'avait pris avant nous hein ?
- DAVID : Peut-être elle-même sans se souvenir...

Moment de désespoir en attendant la Police ! Jusqu'à ce qu'on entende une petite voix qui venait du ciel...

« Pssssssssssssstttt... Pssssssssssssssssssssssssttttt là haut... Marco... Alyssa... !!! Hé ho ! »

???????????????????????????????????????????????????

11 novembre 2014

MARDI 11 NOVEMBRE 2014 11H : BALANCE-MOI !

Retour à notre petit manège de dimanche...

- MOI : Je vois rien du tout...
- DAVID : On va être obligés de grimper pour vérifier...
- MOI : De toute façon, même si on avait vu quelque chose, on aurait été obligés de grimper là-dessus...
- DAVID : Bon bah au boulot !
- MOI : Personne nous regarde... vas-y...
- DAVID : Comment ça « vas-y »... vas-y toi...
- MOI : Je suis trop petite pour l'atteindre...

David tente le coup, mais il n'arrive pas à tenir en équilibre...
- DAVID : Je vais pas y arriver... Essaie, toi !
- MOI : Tu m'imagines là-dessus... non non non !
- DAVID : Mais regarde le résultat, je suis trop grand, j'ai un centre de gravité trop haut, je peux pas tenir debout là-dessus...
- MOI : Je vais tout casser moi...
- DAVID : Profites-en tant que personne nous regarde...

Je me remémore les paroles de la Mamie...

« Le jour où je suis arrivée dans ce trou, j'ai tout de suite été attirée dans le fond du parc... Je me demandais à quoi, plutôt à qui elle pouvait servir. Peut-être aux enfants qui viennent visiter leur grand-parent malade. Mais c'est loin du bâtiment pour les visiteurs. C'est vite devenu un refuge pour moi, loin de tous ces fous, de ces infirmières méchantes et de toute cette agitation qui ne sert à rien ! »

- DAVID : Tu vois, t'arrives à tenir debout dessus...
- MOI : Oui ben ça me fait une belle jambe... je suis trop petite pour atteindre la branche...
- DAVID : Tente de sauter...
- MOI : T'es ouf, toi..., la corde va péter...
- DAVID : Arrête avec ton complexe...
- MOI : C'est pas un complexe, regarde-moi !
- DAVID : C'est du solide cette corde Sarah... Allez saute !!!!!!!!!!!!!!!!!

Je tente un saut, puis deux... Si quelqu'un nous voit, on aura l'air aussi fou que les malades du coin ! Comment imaginer que la Mamie a eu la force de faire ce que je suis en train de faire...

- DAVID : Tu y es presque, tends ton bras, saute encore...
- MOI : T'entends les craquements ? C'est la corde ?
- DAVID : J'entends rien... jump jump !

Les feuilles jaunes d'automne encore présentes bruissent à chaque saut. Je ferme les yeux, je prends mon courage à bout de bras, je me projette le plus haut possible...

Et là... CRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAACCCCCCCCCCCCCCCCC...

« C'est mon endroit préféré là-bas. Enfin c'est plutôt le seul endroit où je me sens bien. Cette balançoire, elle me rappelle mon enfance. Le bonheur perdu. Je m'asseois souvent dessus, et je réfléchis. Quand j'ai reçu ton bracelet, j'ai tout de suite pensé à ce lieu isolé dans le parc. Mais il fallait que je trouve un moyen de le cacher dans un endroit difficile d'accès. Là où personne n'aurait l'idée de venir et de chercher. J'aurais pu l'enterrer, j'ai essayé, mais le sol était trop dur. Je n'avais pas la force. Et puis après avoir pensé au sol en-dessous de moi, j'ai eu l'idée des airs, au-dessus de moi ! J'ai repéré cette petite branche hirsute quasi verticale au-dessus de la grosse branche qui porte la balançoire. Un jeu d'enfant pour moi de grimper sur cette balançoire avec mon passé de danseuse. Il ne me restait plus qu'à lancer le bracelet un tout petit peu pour qu'il accroche la petite branche hirsute. Au bout de quelques essais, bingo ! Je suis venue tous les jours ensuite pour vérifier qu'il était bien là. Et le jour où je suis partie pour assister à vos résultats du bac, à toi et Alyssa, il était toujours là. T'inquiète, personne ne le trouvera jamais là-bas, sur cette branche. Tu es en sécurité, ma douce. »

C'est ce qui m'est revenu alors que j'étais au sol, tout étourdie par la chute. J'ai cru un moment que je l'allais la rejoindre. Paix à son âme.

État des lieux : tout vient de craquer sous mon poids... et je ne parle pas de la corde de la balançoire, ni de la petite branche hirsute qui était censée porter le bracelet... Non c'est la grosse branche qui vient de péter. Son extrémité est à terre, mais elle reste accrochée au tronc. On dirait un toboggan maintenant.

David a juste eu le temps de venir à mon chevet...
- DAVID : Tout va bien ???
- TYPE EN BLANC : Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Qu'est-ce que vous avez fabriqué ? C'était un chêne centenaire, bande de petits cons ! J'appelle la police...

Aïe ça sent le roussi...

10 novembre 2014

LUNDI 10 NOVEMBRE 2014 12H05 : DURAND & DURANT 2/2

Retour à la clinique des dingos !

L'hôtesse tapotte mécaniquement sur son clavier suite à la réponse suicidaire de David... Je commence à m'éloigner avant qu'on se fasse pincer.

L'hôtesse finit par rendre son verdict :
- HÔTESSE : Durand avec un d ou un t à la fin ?
- DAVID, avec un aplomb incroyable : Un D ? Un D !
- HÔTESSE : Non je n'ai rien à ce nom-là...
- DAVID : Ah, je me suis peut-être trompé, c'est comme les Dupont et Dupond de Tintin... on sait jamais comment ça s'écrit...
- HÔTESSE : Ah , j'adore les Tintin... J'ai bien un Durant avec un T, mais c'est un monsieur...
- DAVID : On n'a jamais trop su si on devait l'appeler tonton ou tata vous savez... C'est un oncle éloigné un peu spécial...
- HÔTESSE, qui pouffe de rire : Je comprends ! J'en ai un dans ma famille comme ça... Alors monsieur Durant est au 2ème... mais il est en promenade à cette heure-là !
- DAVID : Parfait, je vous remercie mademoiselle ! Chérie, viens, on va voir tata... enfin tonton !

Incroyable mais vrai ! David vient de nous ouvrir le passage... Sur un coup de chance ? Je jette un coup d'œil sur le parvis d'arrivée... le type en blanc est encore là et nous surveille du coin de l'oeil ! Mais voyant que l'hôtesse a validé notre venue, il baisse la garde et retourne à ses occupations.

- DAVID : Plus besoin de passer par le parking, on file officiellement par l'intérieur, jusqu'au jardin !Yallah !
- MOI : T'as vraiment du pot...
- DAVID : Pas vraiment... tu m'as dit l'autre jour qu'il y avait plein de résidents...
- MOI : Et ?
- DAVID : Quel est le nom de famille le plus commun en France ?
- MOI : J'en sais rien... Dupond ?
- DAVID : Mais non c'est Durand... Avec la loi des probabilités, j'avais peu de chances de me tromper...
- MOI : Tu t'es trompé de sexe...
- DAVID : Bon j'avoue que les statistiques, ça marche pas à tous les coups...
- MOI : Comment ça ?
- DAVID : Ben tu sais les femmes ont une espérance de vie bien plus longue que les hommes et donc bien plus de chance de finir dans ce genre d'endroit...
- MOI : Je suis bluffée...
- DAVID : Ouais, ben sur le sexe ça a pas trop marché... Alors j'ai pensé à un vieil oncle qui se déguisait en femme...
- MOI : Génial...
- DAVID : On verra si tu diras ça quand on sera là-bas en équilibre...

L'objectif se rapproche...

L'ingéniosité de mon ami lui donne un charme fou et me redonne des ailes dans cette chasse au bracelet...

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9 novembre 2014

DIMANCHE 9 NOVEMBRE 2014 20H55 : DURAND & DURANT 1/2

Quelle expédition aujourd'hui ! Je reviens avec encore plus de questions qu'à l'aller... C'est dur. Et une grande tristesse m'envahit. Je pense à la Mamie et à cette histoire inaboutie.

Nous étions en bout de ligne de RER, en bout de ligne de bus, en bout de rue goudronnée... Un portail en fer forgé nous attendait... Il nous tendait les bras, grand ouvert !

Il était 14h30 environ et les voitures de luxes défilaient sous nos yeux, jusqu'au parvis du manoir... enfin je pense que c'est un manoir, pas un château. Un endroit mystérieux, feutré, caché au fond d'un parc bien gardé.

Non, personne n'arrive à pied, oui nous faisons tâche. Mais personne ne nous demande de compte. Ça va être un jeu d'enfant...

Hé oui... il y a quelques mois, la Mamie me révélait où elle avait caché le bracelet après m'avoir laissé mariner pendant plusieurs jours à cause de sa mémoire défaillante... Je me souviens de ses mots... (cf MERCREDI 30 JUILLET 2014 8H45 : LES ADIEUX DOULOUREUX)

« Sarah, je crois me souvenir... où je l'ai rangé... où je l'ai caché »

« Dans cette horrible clinique pour timbrés... Je ne voulais pas que ces fous puissent mettre la main sur ton bracelet, ma douce. Tu m'as chargée de le protéger, tu peux compter sur moi ! Alors je l'ai mis là où je suis sûre que personne n'irait le chercher, surtout pas ces dingos grabataires ! A leur âge, ils n'ont plus trop l'équilibre, moi si !!! J'ai été danseuse classique, tu sais... J'aurais pu devenir danseuse étoile si je n'avais rencontré mon fichu mari... Bien mal m'en a pris ! »

Je l'imagine ici, malheureuse à en mourir... Elle a dû s'éteindre ici, seule... C'est grâce à Yunso que j'ai pu lui écrire il y a quelques mois. En retour j'ai pu découvrir son adresse lointaine... À croire que sa famille cherchait alors à l'éloigner encore plus de moi en l'envoyant à 50 km de Paris...

Je suis émue, je la vois partout, à chaque fenêtre, à chaque sentier du parc, derrière chaque arbre. Elle me sourit, mais elle me fuit. C'est un mirage, malheureusement.

- DAVID : Ça doit être derrière le manoir...
- MOI : Comment on va passer ?
- DAVID : Par le parking, on va pas se présenter à l'accueil ! Du genre « bonjour, on vient voir une morte »... Regarde y'a personne... Les doigts dans le nez !
- MOI : Y'a pas grand monde dehors, il fait frais...

En m'approchant avec David du manoir, je distingue une ombre derrière une fenêtre... J'imagine un instant que c'est la Mamie qui m'attend...

Justement la fenêtre finit par s'ouvrir... laissant apparaître une petite vieille toute bossue. Mes espoirs de fantôme s'éteignent. La petite bossue agite sa main tremblante. Elle montre ses dents, sûrement pour sourire ? Mais j'ai comme l'impression que c'est un dentier qu'elle s'amuse à basculer d'avant en arrière. Je me retourne pour voir à qui elle s'adresse... Tiens, il n'y a personne. C'est bien nous qu'elle vise... Elle finit même par... nous tirer la langue ! Enfin à nous où à quelque chose d'autre qu'elle voit !!! Bienvenue chez les fous...

« Ça y est, je la vois », me lance David, « on touche au but ! » Effectivement, la cachette de la Mamie semble bel et bien exister, c'est bon signe !!!

Nous sommes au beau milieu du parking, à gauche du manoir... quand un type tout en blanc sort d'une petite porte pour fumer une cigarette... Il fronce les sourcils en nous voyant...

« Hé c'est pas par là l'accueil... C'est devant !!! »

Impossible de ne pas avoir l'air louches ! On rasait les murs et les voitures... en filant tout droit vers l'objectif... Deux coupables sans présomption d'innocence !

- MOI : Mince qu'est-ce qu'on va faire ?
- DAVID : On va faire semblant d'aller à l'accueil devant, on va le laisser cloper, puis on va revenir...

Mais malheureusement le type nous suit... Nous obligeant à rentrer dans... ben l'asile de fous ! Au secours !

Pire, la situation s'enlise. La secrétaire à l'accueil nous demande instantanément qui on vient voir. On se regarde... Je rougis... J'ai envie de laisser tomber pour de bon et laisser la Mamie reposer en paix... une paix bien méritée.

Je commence même à faire demi-tour... et face à moi à l'extérieur, à travers la porte en verre, j'aperçois le type tout en blanc qui me dévisage méchamment ! On est fichus... devant comme derrière...

Nous sommes fichus, on n'a aucun plan de secours !

J'entends alors que mon ami David ne se démonte pas face à l'hôtesse d'accueil...

« On vient voir Madame... Durand »

D'où est-ce qu'il sort ça ??? Autant se tirer une balle dans le pied !!!

8 novembre 2014

SAMEDI 8 NOVEMBRE 2014 16H: COMPLOT

- MOI : Tu penses vraiment que ce sera mieux demain ?
- DAVID : Demain c'est mieux, oui, à mon avis en tout cas... c'est le dimanche qu'il y a le plus de visites... On passera inaperçus...
- MOI : Pourquoi y'a plus de visites le dimanche ?
- DAVID : Le samedi, ils vont tous faire leurs courses au supermarché, du coup il reste le dimanche... on y va en famille...
- MOI : Mais plus y'aura de monde, plus vite on se fera pincer...
- DAVID : Mais non, plus y'aura de gens partout, moins on nous verra... Si on faisait un strip-tease dans la rue, tout le monde nous verrait, mais dans une foule, on devient une petite fourmi invisible.
- MOI : Ah... J'ai regardé sur Internet, y'a plein de résidents... Ils vont nous voir par leurs fenêtres...
- DAVID : Tu parles ! Personne les croira...
- MOI : Comment on va rentrer ?
- DAVID : C'est dans le jardin... On va rentrer comme dans un moulin...
- MOI : J'espère que t'as raison...
- DAVID : J'ai l'impression que je suis plus motivé que toi pour aller récupérer le bracelet...

Il n'a pas tort, ce bracelet ne m'attire que des problèmes. Mais je ne peux pas vraiment l'abandonner là... il va rouiller !!!

Départ demain, 13h30, afin d'arriver sur place vers 14H30...

7 novembre 2014

VENDREDI 7 NOVEMBRE 2014 21H55 : WATERGATE 2.0

Vous allez adorer...

Vers 17h, aujourd'hui, ça bourrine à la porte. Je suis en train de lire un bouquin rébarbatif dans ma chambre. Je sais que Ash va faire l'accueil.

J'entends des cris de bonheur hystériques...

« Sarah, sors-toi le doigt, meuf... »

Oh-my-god !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Les Segro sont de retour.

Elles sont bien là, Tina a le sourire jusqu'aux oreilles !!! Comme Ash qui est visiblement ravie de les revoir !!! Lol...

Mais la 3ème fait la gueule... Fatima a l'air bouleversée. Tina prend la parole immédiatement pour expliquer le sens de cette bouderie.
- TINA : Elle au bout de sa life, la meuf...
- MOI : Qu'est-ce qui s'est passé Fatima ?
- TINA : Elle te répondra pas la meuf... Elle est muette depuis le drame...
- MOI : Vous me faites peur là...
- TINA : C'est arrivé ce matin. Une horrible nouvelle...
- FATIMA : Elle... Elle est...
- TINA : Ah c'est un progrès de guedin, elle l'ouvre enfin !
- FATIMA : Elle est en prison...

Elle se met à chialer sans gêne. Tina pose sa main sur son épaule.
- TINA : Je sais, frangine, c'est dur... Rien que de vous voir, meufs, elle va mieux. Vas-y frangine, chiale un coup, ça fait du bien par où ça passe.
- MOI : Mais qui est...
- ASH : ... en prison ???
- MOI : Sa mère ?
- TINA : Non... sa daronne ? N'importe quoi...
- MOI : Sa grand-mère ? Ou une sœur...
- TINA : Mais non, vous la connaissez... Tout le monde la connaît...
- ASH : Cette connasse d'Alyssa ???
- TINA : Mais vous êtes disconnected les meufs ? Ah les relous...
- FATIMA : C'est mon idole...
- MOI : Ton idole ???
- TINA : Elle s'identifie trop...

Je cherche alors dans ma tête à quelle grosse célèbre elle pourrait bien s'identifier.
- TINA : Mais allumez la télé, on en parle partout.
- MOI : Ash, la télécommande !
- ASH : Ah pardon, j'étais assise dessus...

On zappe vers 17h sur les premières chaînes... absolument rien !
- MOI : Bon les filles, vous allez cracher le morceau ?
- ASH : Hé regardez... Nabilla... sur BFM TV !!!
- MOI : Mais qu'est-ce qu'elle a encore celle-là ?

« Nabilla, la starlette de télé-réalité a été mise en garde à vue. Elle est soupçonnée d'avoir poignardé son petit ami, Thomas Vergara. »

Nous sommes toutes scotchées... Il y aura un avant et un après 7 novembre 2014.
- MOI : Fati, c'est Nabilla ton idole ???
- FATIMA : Moque-toi ! Enfin une rebeu sur le devant de la scène !

Je me suis presque sentie stupide de ne pas avoir pu imaginer plus tôt qu'elle s'identifiait à une beurette et non pas à une grosse baleine. Comme quoi les raccourcis sont tenaces, même dans ma catégorie XXL.

Deux heures et un kilo de pop corns plus tard, nous sommes toujours hypnotisées par BFM télé. Parallèlement, on twitte, on fait des recherches, 4 commères... euh 4 enquêtrices sur le qui-vive de la hotnews en quête du scoop suprême sur la Nabi-nabilla !

- ASH : La défense pourrie... elle prétend qu'elle s'est fait agresser par trois cailleras !
- FATIMA : Ben c'est possible non ?
- TINA : Sois pas naïve frangine. Ils ont pas retrouvé de sang. Et les caméras de surveillance...
- FATIMA : Qui qu'a dit ça ?
- MOI : C'est le Parisien !
- FATIMA : Quel Parisien ?
- MOI : Euh... laisse tomber !
- ASH : En tout cas, Thomas qu'est mort, lui il dit que c'est elle.
- FATIMA : C'est un baratineur celui-là, les keums... tous pareils !
- TINA : Elle a pas tort ma frangine... Selon Nab, il aurait pris de la cocaïne.
- ASH : Il s'est pas planté le couteau tout seul quand même sous l'effet de la coke...
- FATIMA : Qu'est-ce que t'en sais toi ? T'en as déjà pris ? Tu sais ce que ça fait...?
- ASH : Ben ouais ! Tu me prends pour quoi ?

Bon ça jette un froid... provisoire ! David rentre enfin. Et il est déjà au courant...
- DAVID : La France ne parle que de ça... On en sait plus ? Il reste des pop corns ?
- TINA : Ca veut dire quoi Nabillagate ?

Pas sûr qu'un membre de l'assemblée ait pu répondre sur le coup !

Deux heures plus tard, on y était encore. Dans l'attente frustrante d'une nouvelle info qui n'est jamais arrivée...

Quatre heures à mater BFM pour la première fois de notre vie, pour apprendre...rien !!!

On aura quand même compris enfin ce qu'était l'ampleur du Watergate dans les années 70. Une comparaison pédagogique très efficace que ce « Nabillagate »...

Finalement la télé-réalité a parfois des vertus éducatives ! Mais aussi des vertus de réunification d'anciennes amies !

A mon avis, on n'est pas près de décrocher ce week-end.

6 novembre 2014

JEUDI 6 NOVEMBRE 2014 18H15 : EN BATEAU

J'ai été traumatisée par le passage de Marco de l'autre jour... Un passage où il me demandait de lâcher l'affaire pour la Mamie... en me collant à l'occasion sa mort, plus ou moins, sur le dos ! (cf post du DIMANCHE 26 OCTOBRE 2014 16H : PERFIDIE)

Je n'ai pas tout à fait digéré, et je n'avais qu'une angoisse, le recroiser, lui et son regard culpabilisateur...

Et ben ça n'a pas manqué aujourd'hui, dans la rue en bas de l'immeuble... Sauf qu'il a été charmant !!! Un sourire, un bonjour, un regard sympathique, un « bonne journée » enjoué... Comment peut-on passer d'un reproche aussi vicieux lors de notre dernière rencontre à une salutation aussi joyeuse aujourd'hui ?

Moi je n'ai pas la capacité d'oublier comme ça... Peut-être que lui si... Une fois sa bombe balancée, il s'est peut-être senti beaucoup mieux... moi pas du tout.

Comme un fait exprès, j'ai rencontré le même jour son nouveau jumeau siamois, Kamil. Même comportement idyllique proche de la faux-cuserie !!! Risette !!!!!!!!!!!!!

Avec Marco, j'ai pas réussi à décrocher un sourire. Avec Kamil, j'ai réussi à me forcer. Mais ça me révolte !!! On dirait que tout le monde a oublié la Mamie.

Au bar, tout a l'air comme d'habitude. Mme Rinaldi donne des ordres, M. Rinaldi sert avec le sourire et bavarde tranquillement avec les clients.

On dirait que la Terre continue de tourner sans elle. Sans la Mamie.

Mais il y a une contradiction dans tout ça. Yunso m'a envoyé un message il y a quelques jours...

« Marco est effondré, il ne veut absolument pas en parler. J'ai tout tenté Sarah. »

Effondré ??? Vraiment ? Ou alors il s'est vite consolé.

Quelqu'un me mène en bateau. Mais je ne sais pas qui, ni où.

5 novembre 2014

MERCREDI 5 NOVEMBRE 2014 19H : OH NON...

Voilà ce que je me suis répétée tout l'après-midi... oh non... oh non... oh non...

J'étais dans l'amphithéâtre ce matin, je baillais aux corneilles, on entendait à peine le prof qui déroulait son cours monotone sur rétro-projecteur dans un brouhaha indécent.

Il faut dire que j'aime me mettre au fond, ça n'aide pas l'audition ! Mais, franchement, avoir une foule de jeunes surexcités dans mon dos, c'est une angoisse qui n'est pas pour moi !

Quand, justement, je n'entends rien, mon cours de Littérature contemporaine se transforme en étude sociologique des jeunes post-adolescents contemporains qui ne savent pas quoi faire de leur vie et qui échouent à la fac dans un amphi où on n'entend rien !

J'observe donc l'inattention de tous ces jeunes et je me demande ce qu'ils viennent chercher ici... Et aujourd'hui je bloque, une dizaine de rangs devant moi, sur une fille qui est en train de se caresser les cheveux, elle les touche, elle les sent, je crois même qu'elle met ses fourches dans sa bouche... Berk ! Je ne vois pas son visage... mais ça me rappelle quelque chose d'incroyablement familier...que j'ai supporté au quotidien pendant deux ans.

Mon cerveau est en stand-by et je ne m'inquiète pas plus que ça...

Jusqu'à la sortie du cours, où je découvre avec dégoût son visage caché jusque là... en reconnaissant dans les couloirs le chemisier blanc et le pull bleu qui habillaient cette fameuse fétichiste des cheveux.

Oh non... Quelle idiote je suis... j'aurais pu y penser plus tôt après la révélation du potin de Ash !

C'est le destin... Je savais déjà que la fille que je déteste le plus était dans la même fac que moi... Basta ! Elle est aussi dans la même formation... De là à ce qu'elle soit dans la même option ???

Serons-nous amenées à rivaliser jusqu'à notre mort ???

Pourtant j'ai toujours pensé qu'on ne jouait pas dans la même cour... Mais là... la même classe de lycée deux années de suite, le même quartier, la même amie (deux ans plus tard !), la même mention au bac (mais pas la même note...), le même coup de foudre sur le même maître-nageur, le même studio de la boulangère en vue, puis maintenant, la même fac, la même filière universitaire, et un petit ami douteux qui a des liens bien sombres avec moi...

Oui le destin est bourré d'ironie et jouit d'un malin plaisir à nous réunir sans cesse toutes les deux sur le même chemin... Sauf qu'il n'y a pas de place pour deux...

Alors laquelle survivra à l'autre ??? Moi... ou ... Alyssa ??????????????

Oh non... pas encore elle...

Comment ai-je fait pour ne pas la remarquer avant ? Pas facile dans un troupeau de 200 brebis... Mais quand même !!!

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