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16 ans, grosse & moche!
15 septembre 2012

SAMEDI 15 SEPTEMBRE 18h30 : HANTE!

Un mystère en moins, un scandale en plus, une ambiance explosive. Je fais que des boulettes dans ma vie.

Le Vieux s'est absenté dans l'après-midi. Il a l'air d'être à la retraite. Puis la Vieille est partie faire des courses. L'antre était accessible, l'occasion trop bonne.

Porte de leur chambre ouverte, ça ne m'intéresse pas vraiment. Ça sent la Vieillesse. Pas de mystère, je le sens. A part une grande sécheresse, un désert du cœur.

Porte du dressing, je l'ouvre, j'observe. Très bien rangé. Terne, dégage des mauvaises ondes. Je fiche le camp illico.

Je passe devant la porte avec le dessin. On dirait un dessin d'ado. Un manga? Je n'ose pas frapper ou tenter de rentrer. Je décide de passer le tour provisoirement.

Porte du bureau (enfin ce que j'imagine être un bureau), de toute façon fermée, et puis ça pue le tabac.

Je tente les portes anonymes : je mets ma main sur la première, j'écoute mon courage d'ado peureuse, et hop je tente le coup. Argh, fermée! Puis celle tout au fond du corridor sans fin : même méthode, une seconde de préparation, et hop! Fermée.

L'explo tourne au vinaigre. Mais je n'ai pas eu mon compte de sensations fortes... Retour vers la porte mystère. Je colle mon oreille indiscrète, je n'entends rien. Un rire, je sursaute! Ou serait-ce un sanglot? Je frissonne, je retourne vers ma chambre, je m'enferme à double tour.

Puis un nouveau rire me fait tressaillir. Mais ça vient de la rue, qui pullule le week-end d'adolescents gloussants. Et si je m'étais trompée? Un bruit de la rue? Je suis tellement lâche qu'une ombre me ferait hurler.

Allez, ma fille, bouge ton gros cul de moche et grosse, surmonte l'angoisse! Je me lance alors un défi débile : si tu n'ouvres pas cette porte, tu resteras grosse et moche toute ta vie!

Qu'est-ce qui faut pas faire pour devenir belle et mince!

Je me transforme en Terminator, galvanisée par l'enjeu vital de ce défi, ma citrouille pourrait devenir un carrosse. Est-ce que c'est possible? Est-ce que je peux signer un accord comme ça avec Dieu, ou le Diable, ou un ange gardien?

Je me lève, j'avance comme un chat à pas feutré jusqu'à mon défi. Je frappe! Comme une idiote! C'est sûr que si un psychopathe se cache derrière, il aura le temps d'aiguiser son couteau et de m'embrocher comme dans les films d'horreur. Qui m'attend derrière? Le masque de Scream, de Jason, de Freddy, de Michael Myers?

La poignée se tourne... c'est équivoque, non bien sûr c'est moi qui la tourne. La porte s'ouvre...sur une pièce lumineuse, dans un brouillard de poussière ensoleillé. Quel étrange sensation... je n'ai plus peur... il n'y pas de serial killer, pas de fantôme vengeur a priori. Je vois de vieux posters de ringards que je n'ai jamais connus. La peinture blanche est jaunie et marquée par les posters. Un lit, un bureau, une moquette tachée... et si c'était du sang? Je me fais un nouveau film dans ma tête. Et si la Vieille était une tueuse d'enfant...

Les tiroirs du bureau sont vides et bloquent la suite de l'histoire.

Une grande penderie close attire et attise ma curiosité. Mon défi ne sera pas parfait si je n'ouvre pas cette penderie maléfique. C'est la clé de mon destin. Après je serai une héroïne. Je tourne la petite clé de la serrure, elle me résiste la garce! Puis avec un peu de doigté la caverne s'ouvre.

Quelle déception, ou plutôt quelle horreur, des vêtements, des chemises, une robe. Rien de moderne. Et si la Vieille rangeait simplement ses vieux vêtements, encore moins mettables que le reste, ici. Comme un vieux trésor qui n'aurait de valeur que pour elle. Pfff c'est pas avec ça que j'ai réussi mon défi, adieu la beauté mince que j'aurais dû devenir. Ni Dieu, ni Diable pour me récompenser.

Un seul truc attire mon œil fashion : oui c'est bien ça, un blouson, un Perfecto? Est-ce que la Vieille pourrait porter ce genre de chose? A-t-elle été une rockeuse dans sa jeunesse? Ou bien le Vieux? Je suis atteinte de gourmandise aiguë, je décroche le blouson comme s'il me persuadait de l'emmener avec moi...

J'efface toute trace de mon passage... je referme la porte ... j'emporte mon butin dans ma chambre et je décide illico d'essayer le blouson avec les Newrock. Quelle classe! De la distinction, de la rébellion, et même une pointe d'autorité qui pourrait faire peur.

Je n'arrêtais pas de tourner sur moi-même comme une fashion victim narcissique, et le reste du monde s'effaçait. Je m'aimais enfin pour quelques instants volés à ma nature profonde. Je n'entendais pas ce qui pouvait se passer autour de moi. Et pourtant le pire se préparait...

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