MERCREDI 25 DECEMBRE 16H45 : LA MAMAN DE NOEL

J'ai découvert toute la famille de Yunso : son grand-frère, son père et j'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir sa mère, Mme Phamvan, ma kiné. J'ai découvert en juin après plusieurs mois que ma kiné était aussi la mère de Yunso !!! Quelle merveilleuse coïncidence... le portrait que l'une brossait de l'autre et inversement ne correspondait pas du tout à l'image que j'ai d'elles deux. Une montagne d'incompréhensions les sépare.

Même si la famille est asiatique avec plein d'autres coutumes j'imagine, on aime le sapin de Noël ici, et c'est pas du synthétique ! Même la dinde est au programme.

Ce qui est drôle c'est que toute sa famille appelle Yunso... Mathilde ! Je savais déjà que sa mère l'appelait comme ça.... Mais là il y a anguille avec ces deux prénoms, et peut-être même de la coquetterie.... D'autant plus que son grand-frère s'appelle Victor... Dans cette famille les enfants ont des prénoms bien français, qu'on se le dise !!!

Nouveau micro-mystère, ça me donnera un sujet de conversation la prochaine fois qu'on sera toutes les deux, Yunso et moi !

Mais je reste très perturbée par toute cette histoire d'hier soir, et la mère extra-lucide voit tout de suite qu'il y a quelque chose qui ne va pas quand elle me touche l'épaule : « Ouh Sarah, tes tourments viennent de me heurter.... c'est Noël, il faut faire une trêve avec les soucis ! »

Oui mais là ça vient d'arriver...

« Mais ça a l'air récent hein... Dis donc je remarque que tu boîtes un peu... ça va pas ta cheville ? »

Elle a raison, j'ai mal... mes soucis de ces derniers jours m'ont fait oublier la douleur.

« Tu es retombée dessus ces derniers temps ? »

Han, mais elle a encore raison... quand la mère Lawson a manqué de me renverser en voiture, il y a quelques semaines...

« Allez je vais te masser, ça sera mon cadeau de Noël »

Je me demande si ma complicité avec sa mère ne met pas Yunso un peu mal à l'aise : « Je te donne ma mère, Sarah, de bon cœur si tu veux. Et c'est pas un prêt, c'est définitif ». C'était pendant mon massage savoureux...

Cette remarque a fait rire toute la famille. Mais elle m'a rendue triste, moi. Car pour moi l'absence d'une maman est bien réelle... Et ça ne me fait pas rire intérieurement... mais j'ai fait semblant.

Puis les soucis reviennent me hanter dès la fin du massage, au moment où je sens que le repas de Noël se termine... je suis remise brutalement face à ma réalité... et je prie pour que les Vieux reviennent. Ils me manquent, enfin à leur façon...

Égoïstement surtout, je veux retrouver ma télé et ma chambre... Et surtout ne pas retourner au foyer.

Joyeux Noël à tous les angoissés.