VENDREDI 28 MARS 2014 23H15 : LE POULET QUI ACCOUCHE

J'étais bien obligée d'aller travailler chez le roi du poulet frit ce soir. J'avais déjà inventé une sale excuse la semaine dernière. Je ne suis pas du genre à me défiler... toutes les semaines !

J'ai commencé ma petite routine de caissière, comme d'habitude maintenant depuis plusieurs mois. Seule depuis le départ d'Ursule. Il faut dire que les clients aussi sont partis avec Ursule.

J'ai fini par entendre malgré moi des bribes de conversation, avec la voix exotique de Cosmos en fond : « A son âge tu te rends compte... Et puis qui voudrait d'elle, je me demande... En attendant, elle fout plus rien... Dès qu'elles pondent de toute façon, elles glandent leur reste de leur vie... C'est trop facile ! »

Oh le mufle, il est en train de parler de moi, ça ne fait pas un pli. Je passe sur le « qui voudrait d'elle », j'ai l'habitude, mon blog porte bien son nom !

Mais ce qui me choque le plus, c'est son mépris des femmes enceintes et des mamans. C'est du machisme ça ? Ou ça porte un autre nom ?

Comme il n'y avait pas un chat, je me suis dit que c'était l'occasion de continuer à jouer afin de lui donner une bonne leçon.

Je l'appelle en urgence : « Cosmos j'ai besoin d'aller aux toilettes !!! ». Il a levé les yeux au ciel et a pris ma caisse. Je suis allée me cacher dans l'escalier qui descend au sous-sol. Bien sûr il a commenté : « Putain, elle va nous sortir une galette toutes les semaines ??? »

Je suis revenue cinq minutes plus tard, après m'être passé de l'eau sous les yeux et je me suis écriée : « J'ai mes règles... C'est horrible, je viens de faire une fausse couche... »

Cosmos avait l'air horrifié, comme s'il venait de voir un film d'horreur bourré d'hémoglobine ! Il n'arrivait même pas à me regarder en face ! Quel minable : prompt à mépriser par derrière, il se débine mollement face à la réalité !!!

J'ai fini par partir plus tôt. Ouf, cette mascarade un brin perverse de maternité ne pouvait pas durer plus longtemps. Conclusion : les machos sont avant tout des lâches.