VENDREDI 18 AVRIL 2014 13H25 : SAINE DEPENDANCE
A mon réveil, la Mamie pleurait sur le canapé. Elle s'est mise à sécher ses larmes dès mon arrivée et à sourire pour masquer sa tristesse. Je ne suis pas dupe.
Je m'assieds à côté d'elle et je l'enlace.
- MOI : Mais qu'est-ce qui ne va pas ?
- MAMIE : : C'est rien... c'est rien... je vieillis c'est tout.
- MOI : Mais non, vous êtes toute jeune, vous regardez même « Les Anges de la télé-réalité » avec moi...
- MAMIE : Je viens de réaliser la bêtise que j'ai faite hier. Tout m'est revenu en allant dans la cuisine ce matin.
- MOI : Vous parlez du gaz ?
- MAMIE : Ben oui, toi aussi tu t'en es rendu compte, mais tu es gentille, tu ne m'as pas fait de reproches. J'arrivais pas à l'allumer, ça m'énervait beaucoup. Je voulais pas utiliser les allumettes parce que tu m'avais rappelé l'existence du bouton-étincelle. Mais voilà, j'ai eu envie de faire pipi, et puis j'ai perdu le fil du gaz... Et j'ai failli faire exploser toute la maison...
- MOI : Mais ça n'a pas eu lieu...
- MAMIE : C'était à un fil... une étincelle même, si je veux faire de l'esprit! Je suis un danger pour toi...
- MOI : Mais vous êtes folle...
- MAMIE : Ben oui je suis folle...
- MOI : Vous êtes folle DE DIRE CA, et moi je suis hyper maladroite. Votre présence, là à côté de moi, ça a changé ma vie. C'était horrible les derniers mois entre votre départ après Noël et votre retour ici début mars. Vous pouvez pas imaginer...
Elle a bien vu que sa panique me faisait aussi paniquer et a fini par tenter de me rassurer... : « On va se soutenir toutes les deux, hein Sarah... »
On n'a jamais été aussi dépendantes l'une de l'autre, à travers un équilibre fragile qui pourrait être balayé du jour au lendemain.
Il faut absolument que je l'empêche d'utiliser le gaz quand je suis pas là.