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16 ans, grosse & moche!
19 juillet 2015

L'AFFRONTEMENT - CHAPITRE III

Les heures passent et ne se ressemblent pas... ou plutôt repartent à zéro.

Je suis de nouveau sur un lit posé sur le sol.

Mais je suis complètement libre, mes membres sont libres ! Rémy est optimiste quant à ma bonne conduite...

J'entends une musique de générique que je connais bien... ainsi qu'une odeur très familière...

- RÉMY : Tiens, je t'ai mis l'épisode de lundi en replay... Je comprends rien à l'histoire... Et puis je t'ai fait des tartines de Nutella avec les pains au chocolat...
- MOI : T'es complètement tordu !
- RÉMY : Je t'ai mis un beau pansement sur ton petit bobo au poignet, je t'ai bien désinfectée avant...
- MOI : Un petit bobo ? Je pissais le sang, n'importe quoi !

Effectivement mon poignet est presque comme neuf...
- RÉMY : Tu t'es bien amochée dans l'escalier surtout, tu as une grosse bosse et des bleus partout. Tu as saigné à la tête. Je me suis beaucoup inquiété...
- MOI : Pourquoi tu m'as pas emmenée à l'hôpital... ?
- RÉMY : L'occasion était trop bonne de t'avoir pour moi, rien qu'à moi...

La lumière est tamisée mais elle me laisse enfin découvrir l'endroit où il me séquestre... Un endroit vide... Une chaise, une table... Un matelas... Un chevet... Et je ne comprends pas bien ce que je vois sur le mur... On dirait de la mousse marron ??? Peut-être un truc pour isoler...

- MOI : Mais où est-ce qu'on est ? Qu'est-ce que t'as mis au mur...
- RÉMY : On est loin de tout.
- MOI : Pourquoi t'as mis ce machin partout sur les murs si on est loin de tout ?
- RÉMY : Tu connais pas les studios d'enregistrement ?
- MOI : On est dans un studio d'enregistrement... ?

Son visage a l'air si calme, si serein. Comme s'il avait trouvé la paix... à mon détriment. Il se rapproche de moi et s'apprête à me toucher...

- RÉMY : Je voulais voir si tu avais de la température...
- MOI : Pourquoi j'en aurais ?
- RÉMY : Après ta chute, tu as eu de la fièvre...
- MOI : Laisse-moi rentrer chez moi, tout le monde doit s'inquiéter...
- RÉMY : Tu l'as dit toi-même, tout le monde croit que t'es à ton séminaire...
- MOI : Et tu vas me garder combien de temps ?
- RÉMY : Regarde, tu es pas prisonnière, tu es libre...
- MOI : Où est la sortie ? Est-ce qu'on est à Paris ?

Quand je tente de me lever, la tête tourne de nouveau et je m'effondre sur le matelas...
- RÉMY : Tu vois, t'es pas prête à partir...
- MOI : Je suis très fatiguée... Tu me feras pas de mal alors ?
- RÉMY : Je crains que si...

Pourquoi je n'arrive pas à ressentir la peur ? Qu'est-ce qui m'arrive ?

- MOI : Fais ce que t'as à faire alors, qu'on en finisse...
- RÉMY : J'aime pas quand tu parles comme ça...
- MOI : T'es complètement fou, tu sais...
- RÉMY : Non, je crois pas... j'ai juste un problème...
- MOI : C'est quoi ?
- RÉMY : Je fais n'importe quoi quand je bois... Tu le sais bien. L'alcool, oui, ça me rend complètement cinglé... Sarah...j'arriverai jamais à surmonter ce que j'ai failli te faire... Jamais ! Tu entends, jamais...

Des larmes coulent soudainement sur son visage, il se rapproche de moi et je sursaute rien que d'y penser.

- RÉMY : Laisse-moi poser mon visage sur toi. Est-ce que tu me pardonneras un jour ?
- MOI : De me séquestrer ici ? Non compte pas dessus...
- RÉMY : Ah ça je m'en fous, c'est un détail. Non... J'ai à peine quelques souvenirs de cette nuit-là il y a 3 ans.
- MOI : Tu plaisantes... ? Moi je me souviens de chaque seconde...
- RÉMY : Moi c'est de la douleur que je me souviens...
- MOI : Celle du ciseau ?
- RÉMY : Oui aussi...
- MOI : T'as toujours voulu te venger hein ? T'es là pour ça... Je le sais... C'est pour ça que tu me persécutes...
- RÉMY : T'as rien compris... Mais j'ai jamais pu m'expliquer... Oh j'ai tellement à t'avouer... Tellement...
- MOI : Des mystères, toujours des mystères. T'as essayé d'abuser de moi il y a 3 ans... et t'as recommencé le 1er janvier...
- RÉMY : Qu'est-ce que tu dis Sarah ? Répète... S'il te plaît, dis-moi. Je sais pas ce qui s'est passé le 1er janvier... j'étais soûl. Complètement bourré. C'est tout ce que je sais...
- MOI : Tu m'as coincée vers 5 h du matin, c'était horrible...
- RÉMY : Ne me dis pas... que... non...

Il est complètement déstabilisé, je le vois, il est en train de perdre les pédales...

- MOI : Non... Non, il s'est rien passé mais t'as été violent. T'as bousillé mon téléphone...
- RÉMY : Je suis là pour me faire pardonner... Et comme un con j'ai failli recommencer ??? Je suis qu'une merde Sarah... Je vais me foutre en l'air, je te promets, je vais me foutre en l'air comme mes parents...
- MOI : Comme tes parents ?... Je croyais qu'ils étaient morts dans un accident...
- RÉMY : C'est mon destin Sarah, je vais finir comme eux... Je le sens.

Il fond en larmes. Je le laisse se poser sur mes cuisses. Il ne tente rien. Il finit par s'assoupir. C'est sûrement le moment de partir. Je me sens suffisamment forte pour me lever et chercher la sortie.

Mais comment bouger sa tête sans le réveiller ? Et comment trouver la sortie dans cette lumière sombre, emprisonnée par cette mousse isolante qui semble quadriller toute la pièce ? Ne vais-je pas m'attirer ses foudres si je tente de m'échapper ? Alors qu'il a l'air si conciliant pour le moment... Je suis paumée, complètement paumée. Mon cerveau ne fonctionne pas correctement c'est une certitude...

En attendant, une tartine odorante de Nutella sur fond de viennoiserie primée me tend les bras...

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