Le Monstre est absent aujourd'hui. RTT ou dépression? Mince est-ce qu'elle aurait autre chose qu'un micro-ondes à la place du cœur?

Je suis pas à l'aise pour notre... notre rancard euh, notre rendez-vous, notre meeting de ce soir. Bref je ne sais pas trop ce que c'est. Un verre contre un blouson, bah un échange quoi! Un troc express. Oui pas mal ça.

Mais le blouson je ne vais pas rentrer dedans. Je vais refuser poliment. Donc un verre contre rien et une petite humiliation. C'est du masochisme non?

Je viens de voir un truc en rentrant de l'école qui ne m'a pas plu du tout. Marco et Alyssa se connaissent. Alors qu'il sortait du bar, elle y rentrait et ils se sont fait une bise!

Ce que je savais jusqu'à maintenant :
- Marco semble travailler parfois au bar, mais je ne l'ai jamais vu là-bas quand j'y étais. C'est simplement le fruit de mon espionnage à distance, par ma fenêtre de commère.
- Alyssa semble connaître mon immeuble et a eu accès à la porte arrière je ne sais comment : ça veut dire qu'elle le connaît bien cet immeuble...
- Je vois à peu près la tête qu'ont la mère et peut-être la grand-mère d'Alyssa. Et j'ai l'impression que la mère travaille aussi au bar...

Comme dans ce quartier tout le monde se connaît, ça ne veut peut-être rien dire. Mais je vais peut-être découvrir qu'il travaille avec la mère d'Alyssa ou pour la mère d'Alyssa? Mais si c'est une simple connaissance, pourquoi viendrait-elle le voir? Enfin ça j'en ai pas la preuve. Pire, elle pourrait tromper Kevin avec Marco!!! Non... qu'est ce qu'il ferait avec une gamine? Je divague.

Bref, le reste de la journée a été un peu terne. Tout le monde est dans l'excitation des vacances scolaires. Moi j'ai hâte de ne plus être en cours, mais je n'ai pas du tout hâte de passer mes vacances avec les Vieux.
En tout cas, il ne se passe plus rien. Les Pestes ne m'accordent aucune importance, tant mieux.

J'ai quand même surpris une conversation aux toilettes entre mes deux copines, et maintenant je reconnais leur voix. Celle d'Ashley est conforme à son intelligence. Elles devaient se « repoudrer le nez » comme on dit dans les séries américaines.
- Alyssa : Tu fais quoi pendant les vacances ma chérie ?
- Ashley : M'en trouver un! Enfin!
- Alyssa : Ah c'est bien tu suis mes conseils...
- Ashley : Je sais pas si je les suis mais j'en ai besoin.
- Alyssa : C'est ce que je te disais, ça va te faire du bien.
- Ashley : Mais je m'interroge sur le style.
- Alyssa : Je croyais que tu avais des goûts très arrêtés!
- Ashley : Oui mais ça dépend des saisons.
- Alyssa, ptdr : T'es un vrai caméléon toi.
- Ashley : Hein? Le seul problème c'est le portefeuille qui va avec.
- Alyssa : C'est sûr que s'il peut être beau et tape-à-l'oeil!
- Ashley : Voilà comme le tien.
- Alyssa : Dis donc toi c'est le mien!
- Ashley : Fais pas ton égoïste, tu me l'as déjà prêté, tu sais que je l'adore.
- Alyssa : C'est nouveau ça!! Faut pas se gêner
- Ashley : Ben Alyssa, entre nous on partage tout!
- Alyssa : Y'a des choses très personnelles...
- Ashley : Qu'est-ce qui te prend, tu deviens possessive?
- Alyssa, vexée, quitte les toilettes : Arrêter de loucher sur la marchandise des autres! On n'est pas chez les hippies là...
- Ashley : Ben Alyssa, pars pas, tu vas me pas me faire une crise pour un sac à main! Un simple sac, ben oui, un sac de luxe qui en jette adapté à l'automne... Qu'est ce qu'elle a?

Comme j'avais déjà entendu une précédente conversation des deux Pestes, je croyais qu'elles parlaient de mec au début... Trop bon, l'idiote voulait qu'elle lui offre son mec! La blague c'était trop beau. Elles parlaient de sac à main... Non j'ai compris, mais elles ne se sont pas comprises lol! Sac à main chez l'une, mec chez l'autre. J'adore! Heureusement que j'ai une bonne mémoire. Vu leurs conversations savoureuses, c'est pas trop difficile!

Aujourd'hui le Monstre était d'humeur de chien. Mais une fille ne s'est pas laissée faire : c'est la gothique du cours d'arts plastoc. Je ne sais pas comment c'est parti mais le Monstre lui a dit qu'elle en avait marre de sa tête d'enterrement. Et l'autre est partie en live : « Non mais c'est mon style ça! Tu t'attaques à mon style là? Tu ferais mieux de te regarder toi! T'as vu comment t'es? Vu ta largeur t'es bonne pour un concours de miss ». Ca a cloué le bec du Monstre pour de bon, et l'autre Gothique a mis les voiles. Je ne suis même pas sûre que le Monstre s'attaquait à son look. Et l'autre y est tellement attachée qu'elle a sorti les crocs. Quand je suis sortie de la cantine, le Monstre était en larmes.

Une journée de quiproquo! Oui ça me plait bien, Alyssa et Marco, quiproquo aussi! Emballé c'est pesé!

En cours d'arts plastoc, j'avais la tête ailleurs. On était encore sur le fusain que la prof foldingue adore. Mais elle voulait de l'abstrait cette fois! Et notre état d'esprit du moment. Ah ben là j'ai pas manqué d'inspiration. Mais sans me rendre compte, j'ai dessiné un visage.

Évidemment le Tatoué est venu faire son tour d'inspection à un moment et j'ai eu droit à ma petite remarque perfide : « Abstrait elle a dit la prof! »

C'est vrai que son travail était abstrait! La prof a beaucoup aimé son chef d'œuvre, de quoi redorer son blason terni par les semaines précédentes. Et il se régalait d'avance des commentaires de la prof sur mon hors-sujet qui ne tarda pas à tomber : « Mon Dieu c'est votre état esprit? Vous êtes très tourmentée, ça se voit! » dit-elle avec un ton navré. Le Tatoué se réjouissait de la tournure des événements et lançait des regards complices et satisfaits à sa copine gothique.

Alors que la sonnerie marquait la fin de cette parenthèse créative, la prof ajouta un mot, perplexe sur mon travail :
- Marine, c'est beau la culpabilité en art! Mais vous devez communiquer!
- Moi c'est Sarah!
- Allez vous excuser, demander pardon, ça soulage et parfois ça marche!

Elle m'a sciée. Et elle a scié le Tatoué aussi. Il y avait bien un compliment caché derrière tout ça.

Et puis quelle lucidité cette folle!

David était en train de discuter avec le type au skate de l'autre jour, celui qui me l'avait prêté pour poursuivre les voleuses de mon cahier. Je me suis plantée devant eux! Sans rien dire. Le skateur m'a fait un salut réglementaire genre « qu'est-ce que tu fous là » :
- Bon David je compte sur toi, conclut le skateur.
- Ok, dit-il gêné par ma présence.
- Allez à plus!
Le skateur met les voiles et je prends mon courage à deux mains :
- Je suis désolée, je voulais pas te blesser.
- Oui je t'ai lue.
- Ben oui ça aussi je suis désolée.
- Tu veux toujours essayer mon blouson?

Je m'en fous de son blouson, mais j'ai été obligée de dire oui. Il m'a demandé s'il pouvait me l'apporter vendredi après les cours. Je lui ai proposé qu'on se retrouve au Rialto, en terrain neutre. Et il a conclu par un « Salut à d'main ». Et moi j'ai bredouillé un truc du syle « Salut à plus ».

J'avais le coeur qui battait, et puis quelques instants après je me suis sentie plus légère, libérée d'un poids.

Comment je vais me sortir de cette histoire de blouson :
« Il est superbe mais je veux pas l'abimer » ?
« Il est classe mais tu vois bien, il me serre un peu, j'ai pris qqs kilos ces derniers temps » ?
« Il est ringard, c'est trop la honte, mais merci quand même, ça partait d'une bonne intention »
Bref un nouveau guet-apens entre lui et moi.

Le Chien a gratté ce matin juste au moment du réveil. Comme ça j'en ai deux. Des réveils. Quand j'ai ouvert la porte, il s'est allongé à cheval entre le couloir et ma chambre. Il prend ses aises.

Ce matin David sentait bon, c'est-à-dire rien. Et il avait masqué ses boutons avec un truc bizarre, une poudre couleur peau. Je n'y connais rien car c'est un problème qui n'est pas arrivé jusqu'à moi réellement. Bon il y a bien quelques pustules purulentes de temps à autre. Mais je pense que le gras doit ronger l'acné! Lol

Revenons à nos boutons, euh... bref! Je n'ai pas percuté tout de suite qu'il avait mis ce « cache-bouton » tout poudreux. Quand je l'ai vu, j'ai mis ma main sur la bouche et je suis restée bloquée sur lui inconsciemment. Sans me regarder, il m'a décryptée, il m'a lue de travers, c'est sûr !!! Il avait l'air mal à l'aise. J'ai fini par me cacher dans mes mains, de honte, impossible de ne pas lire en moi comme un livre ouvert : oui David j'étais bien en train de décortiquer la quantité de poudre appliquée et j'étais à l'origine de ce poudrage avec mon cahier pré-blog, malgré moi, avec mon cahier trop visible! Et quand je suis sortie de mon terrier dix minutes plus tard, David me regardait. Pour la 1ère fois depuis ma bourde. Et depuis combien de temps? Évidemment il a détourné son regard illico. Je m'enfonce.

A la cantine, j'étais en train de finir mon coca à grosse gorgée gourmande, me gavant de gaz carbonique... et David a choisi ce moment pour venir me parler. Il venait de débarrasser son plateau :
- Alors, tu veux l'essayer mon blouson?
Je voulais m'empresser de lui répondre, mais un vilain rot bloquait ma parole. Il fallait que ça sorte, oui mais en douceur. Si je parlais, je lui rotais à la figure. Donc j'attendais quelques secondes que ça ressorte par le nez...mais il n'a pas eu la patience d'attendre (David, pas le rot) :
- Bon laisse tomber!
- Attends!
J'ai roté bruyamment alors qu'il partait, il a alors haussé les épaules.

Quel malentendu pourri. J'ai roté et je lui ai pas parlé, tout l'inverse de ce que je cherchais à faire. Je suis une GOURDE!

Dernier pipi avant dodo. Je suis ridicule quand je parle de ça, désolé, cher blog. Mais j'ai des blocages. Le chien avait posé son corps lourd devant ma porte! Au panier le Chien! Ben non il veut pas. C'est quoi cette race? Il est marron? Non gris, il a des touffes blanches. Il ressemble à rien. Comme moi. Je l'ai caressé, pour la 1ère fois et du bout des doigts. Il n'a pas bronché, il m'a regardé avec ses yeux de pitié avant de soupirer. Pauvre Chien.

J'ai eu un moment complice avec le Vieux ce soir. Enfin complice, je m'entends, c'est relatif. Une discussion devant la télé sans la Vieille qui est allée lire dans son pieu. Il m'a demandé si j'avais des bonnes notes à l'école : tellement contente qu'on s'intéresse à moi, j'ai raconté toute la vérité, mes 11+9= 20/2=10. Ca l'a amusé, je me suis tellement sentie à l'aise soudainement que j'ai posé la question spontanément : « Et votre fille elle avait des bonnes notes à l'école ?»

Ben voilà comment tout casser. Regard méfiant puis fuyant du Vieux vers la télé, discussion close. Le Chien est venu poser sa tête entre mes cuisses et baver sur mon « entre-jambe ». Le Vieux a vu ça, en a été très surpris et a quitté la pièce pour s'enfermer dans son bureau.

A quoi bon aller en cours d'EPS. C'était Gym aujourd'hui et après le repas c'est juste impossible. Qui a eu cette idée lumineuse de mettre ça juste après le repas.

A force de roulade, de chandelles et de poirier, j'ai eu une grosse nausée bien visible. Genre un bon beuuuuuuuh. Bon c'est redescendu aussitôt. Mais le pire est que mes ennemies m'ont vue... et elles ont passé le reste du cours à m'imiter, et tout le monde leur a emboité le pas. J'ai oublié de dire qu'en cours de sport, les 1ère L et 1ère ES sont réunies et que les profs tournent selon la spécialité. Ça fait tout de suite beaucoup plus de mecs et d'inconnus à gérer. Déjà que je sature avec ma classe, alors en gérer deux! Ce qui est sûr c'est que Kevin « tête d'ange » n'est pas avec nous, soit il est en Terminale soit dans les nombreuses 1ère S. Je n'imagine pas qu'il soit en 2nde, elle n'accepterait pas ça la Peste. Trop la honte

Bref je divague. Ce cours de beuuuuuuh m'a fortement déplu et il est temps de trouver des solutions de repli après 2 mois de massacre :
1/ dire que je me suis fait un claquage? Avec quel certificat médical? Euh moi me faire un claquage? Comment? En regardant la télé, en écrivant mon blog...
2/ dire que je suis victime de mon cycle menstruel? J'ai beau me sentir extra-terrestre, mon corps est humain, et malheureusement mon cycle menstruel n'est pas permanent. Lol si un garçon lit ça, je peux lui faire une explication de texte.
3/ rédiger un faux certificat : pas mal faut que je voie sur Internet
4/ menacer la prof que si je continue je vais me suicider avec tous ces quolibets dans ma gueule : pas mal mais en dernier ressort. Et puis si je fais ça je finis en hôpital psychiatrique.
5/ prétendre que mes seins tout juste refaits ne pourront supporter la violence du ballon? Hey j'ai des gros seins bien gras, c'est crédible! Mais que faire quand j'ai roulade avant-arrière?
6/ vomir mon repas en pleine roulade : ben j'en suis pas loin, mais vomir ça me terrifie. Je trouve ça tellement violent. Enfin aujourd'hui c'est venu tout seul, ça reviendra bien! Faut que je bouffe comme une vache mardi prochain! Hey c'est ce que je fais tous les jours déjà non

A la pause toilettes de ce matin, j'ai laissé mon cahier pré-blog sur mon bureau. Il était fermé, certes. Mais quand je suis revenue, il avait subtilement bougé. Comme David était resté à sa place, et que je n'imagine pas une peste fouiller dans mes affaires devant lui et devant le prof, ça m'a paru clair que mon voisin de table a été tenté par la curiosité.

Il n'y a que les pages d'aujourd'hui. Ouf, je ne parle pas de lui... ben si idiote. Je viens de dire que ses boutons étaient volcaniques!!! Et son odeur fétide! Mon Dieu! Ça va aider à nous réconcilier ça, c'est sûr. Tout m'enfonce de toute façon, c'est fichu avec lui, un point c'est tout!

Dis-donc, je le surprends en train de loucher alors que j'essayais de la télépathie sur lui. Et il louchait sur ce que j'écrivais. Mais j'ai une écriture de cochon.

Ben j'ai une idée, je vais écrire en gros : ARRETE DE MATER CE QUE J'AI ECRIT.

Mais je n'ai pas contrôlé ma main, ni ma concentration : j'ai écrit en énorme.... JE SUIS DESOLEE

Ce matin mon réveil n'a pas sonné. Et la Vieille ne fait plus l'effort de me réveiller. De là à ce qu'elle ait saboté mon réveil... Mais une personne a pensé à moi, en grattant inlassablement sous ma porte, le Chien! Mais qu'est ce qu'il a en ce moment ? Grâce à lui je suis arrivée pile à l'heure à l'école.

Juste à l'heure pour entendre une réflexion d'une Peste sur l'odeur devant la classe : « faut se laver et mettre du parfum » sympathique réflexion destinée à ma table. Là je plaide non coupable : ok la grossitude et la mochitude! Mais pas la puantitude! Je crains que ça vienne de David. Je dois être habituée ce matin je sens rien.

J'ai repris mon petit jeu de télépathie avec David : zéro résultat. Je vais tenter chaque jour. Mais j'ai remarqué qu'il avait beaucoup plus de boutons cette semaine. Comme s'il s'était défoulé dessus...

Ces derniers temps j'ai au beaucoup de DST, dissert' en tout genre : Français et littérature, LV1 et 2 (Anglais et Espagnol), Histoire-Géo. Les scores ne sont pas brillants... Il faut rattraper les premières semaines où on n'avait aucun contrôle et ces idiots de prof sont incapables de se coordonner, du coup tout est concentré, je sature! Et quand j'ai un 11 en Anglais, le lendemain j'ai 9 en Histoire-Géo. Pas glorieux tout ça. Mais ma grande spécialité où je finis toujours dernière c'est l'EPS! Pourtant cette place est généralement réservée aux meilleurs dans les matières intellectuelles. Ben oui moi je suis moyenne en cerveau et nul en activité physique : les premiers de la classe peuvent me remercier, je leur prends la dernière place en sport. Je sens que ça va être la galère cette année.

C'est vrai que j'aime bien écrire, mais j'ai du mal à bien comprendre la mécanique d'une dissertation et puis j'ai jamais le temps de finir, il me faut une heure pour rentrer dedans, une heure pour écrire l'intro, une heure pour le 1er paragraphe, une heure pour bâcler tout le reste.

Ben je crois que j'ai survécu à cette journée.

Cet après-midi, je soupirais beaucoup. Trop mangé? Trop triste d'avoir déçu David? Bon je me suis fait repérer par le prof qui m'a demandé si je faisais de l'asthme. Tout le monde a ri, même moi! Mais le prof ne riait pas du tout. Seul moment où David m'a regardée puis il a soupiré à son tour. Ah ben voilà on a trouvé un nouveau moyen de communiquer en fait, le soupir de désespoir : et pfffff... encore pffff. ah pfffff? Pffff!!!!

Depuis que j'ai pris l'habitude d'emmener le Chien de temps en temps dehors il ne me quitte plus. Oh il est pas envahissant : il me suit mollement, vient s'asseoir à côté de moi sans bruit, et attend patiemment que je rebouge. La nuit il va dans son panier qui est dans la cuisine. Lors des repas, il vient s'écraser sous la table dans l'espoir de quelques restes : le pauvre je lui refile tout ce que j'aime pas dans le dos de la Vieille et ça depuis les premiers jours. Et puis quand je regarde la télé le week-end tard le soir avec le casque, il vient s'asseoir sur le canapé alors qu'il n'a pas le droit en temps normal. Je lui passe tout, mais on n'est quand même pas intime! Je ne ramasse pas ses crottes qu'il fait dans le caniveau ou pas (non berk avec le petit sachet toutou-crott? Peux pas franchir ce pas) et je ne le caresse pas, il fait vieux, il a le poil terne, il ne fait pas envie et il pue un peu. Un vieux cabot qui dépérit dans ce foyer sans âme, sans amour : il attend la mort, il est pas tout jeune, 105 ans en années de chien selon le Vieux. Ce qui est un peu gênant c'est qu'il vient parfois poser sa truffe entre mes jambes comme s'il aimait renifler cet endroit là! Le pervers! Non mais je le répète on n'est pas intime le Chien.

Le pire c'est qu'il n'a pas de nom, tout le monde l'appelle le Chien. C'est comme si moi tout le monde m'appelait la Fille, ou bien la Grosse... Ah ben si ça je connais! C'est mon quotidien. Et puis moi j'appelle bien mes vieux « les Vieux ».

Bon la journée se termine. J'ai eu le courage. Ma récompense? Elle est où?