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16 ans, grosse & moche!
24 février 2013

DIMANCHE 24 FÉVRIER 18h05 : SOLDE !

Je remontais le chien quand j'ai croisé Kamil qui a haussé les épaules en me voyant. La rupture est consommée. Puis en passant devant leur porte j'ai entendu une bribe de conversation : « Tu verras qu'elle ne rendra jamais rien, c'est une petite roublarde ». C'était la voix de Marco.

Pas besoin qu'on me fasse un dessin. Il est temps de rendre tous les cadeaux. Avant j'ai envoyé un sms à David :
« SOS vais rendre téléphone, ordi, carte sim. Mail et n° tel inactifs, t'inquiète pas »

J'ai effacé mes trois contacts (David, téléphone maison, téléphone Rondin), effacé ma centaine de SMS échangés avec David. Dans l'ordinateur, j'ai effacé l'historique, les cookies, téléchargé la sauvegarde de mon blog sur Skydrive.

Je suis donc en train de m'effacer 6 mois de vie et de me transformer en simple empreinte numérique.

Une fois prête, avec l'ordi et le téléphone sur les bras, je vais sonner à leur porte, toute tremblante. Je suis terrifiée par toute confrontation quelle qu'elle soit. Je réfléchis et c'est un peu faux, je n'ai plus peur, par exemple, de me confronter aux Pestes, je dirais même que j'y trouve un petit plaisir. Mais me confronter à des gens que j'aime bien, c'est terrible.

Drinnnng. Pas de réponse tant mieux. Je laisse ? Je repars avec ? Je vais pas laisser le matériel à la portée de n'importe quel voleur. Alors j'ai une idée hautement lâche. Je retourne dans mon appart' et je colle mes yeux dans le judas et mon oreille à la porte. La Vieille est partie, et le Vieux travaille dans son bureau.

Trente minutes plus tard, j'entends du bruit. Je regarde, je vois une fille inconnue passer... puis Kamil qui rentre avec elle. Mmmh j'imagine qu'il se console de Yunso. Bon c'est le moment.

Je pose sur le paillasson mes objets high-tech, un petit mot. Je sonne. Puis je me précipite dans mon appart'. Mais il ne vient pas ouvrir. Quelle andouille... il doit être très occupé...

Quelques instants plus tard, un barbu passe et s'arrête, circonspect devant le paillasson garni. Il observe, et attrape l'ordinateur, l'ouvre, regarde autour de lui et repart avec, direction les étages supérieurs! Non mais !!! Un voleur parmi nos voisins !

Je ne me démonte pas, et je fais irruption dans le couloir pour lui courir après. A ce moment-là, la porte d'en face s'ouvre enfin : Kamil en short et torse nu apparaît, me regarde d'un air suspicieux, marche sur le téléphone, je mets la main sur ma bouche, d'effroi ! Et je retourne mon regard vers le Barbu qui s'apprête à disparaître : « Hé vous ! L'ordinateur ! ».

Kamil ne comprend rien à ce qui se passe. Le Barbu se fige et redescend les mains vides :
- Qu'est-ce que vous me voulez ?
- L'ordinateur que vous venez de piquer !
- Mais de quoi vous parlez ? Vous êtes timbrée !
Kamil fronce les sourcils, se baisse pour récupérer le téléphone sans voir mon mot sous son pied. Mais je reste concentrée sur le Barbu qui s'apprête à repartir. Je cours vers lui, le bouscule et évidemment sur une marche, vers le palier supérieur, invisible de nos pas de porte, je vois l'ordinateur. Je l'attrape, je fusille du regard le Barbu qui tente de se défendre :
- Je me demandais bien ce que faisait ce machin sur cette marche et je m'apprêtais à le jeter.
- Et mon cul c'est du poulet !
Voilà une expression qui est sortie tout droit de ma bouche sans la contrôler, je ne sais même pas ce que ça veut dire réellement ni d'où ça vient mais c'est un expression qui fait peur !

Le Barbu a mis les voiles en haussant les épaules. J'ai rendu l'ordinateur à Kamil, totalement perplexe. Je m'apprête à lui dire qu'il marche sur mon mot quand le Vieux débarque de l'appartement et tombe nez à nez avec Kamil à poil et moi !
- Qu'est-ce que c'est, ce raffût ? Ben encore vous ? Mais habillez-vous ! Sarah, rentre tout de suite !

Même pas eu le temps de vérifier que Kamil avait vu mon mot. J'ai réussi à me récupérer les foudres du Vieux.

Peut-être que mon mot s'envolera dans le néant, je ne saurai jamais. Sur ce mot était écrit : « Je suis désolée d'avoir dit ça, que vous ayez entendu ça. Merci pour l'accueil incroyable que vous m'avez fait, je n'oublierai pas. Je ne peux pas garder tout ça dans ces conditions. Sarah »

Et voilà encore des catastrophes en cascade. Je pleure discrètement à ma fenêtre. Ce sont des larmes d'adieu. Dans l'obscurité, je distingue un type en train de mitrailler mon immeuble avec un télé-objectif. Bizarre. Je ferme ma fenêtre et mes rideaux et je mets ma tronche sous un oreiller pendant que le Chien grimpe sur mon lit.

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