MERCREDI 2 OCTOBRE 17h25 : MON HEURE DE GLOIRE...

EPS afternoon... ou plutôt glandouille entre boulets.

Objectif de cette nouvelle demi-journée d'orientation : utiliser un plan vierge qui n'indique que les rues mais sans les noms avec un plan de route qui indique les orientations à partir des quatre points cardinaux. Le prof nous a demandé de jouer le jeu et de ne pas utiliser les smartphones pour nous situer... Qu'est-ce qu'il n'a pas dit là...

- TINA : Hé c'est trop ouf, on saura toujours où on est avec mon Iphone 5
- FATIMA : Moi j'ai un Samsung Galaxy S3 tu crois qu'y a la fonction ?
Et devant le prof en plus ! Mais il ne fait pas attention à nous, il est visiblement très gêné par son plâtre, il sort une règle de sa sacoche et la rentre dans le plâtre avant de l'agiter ! Magique, il se gratte avec une règle !!!
- TINA : Hé zyeute le prof, il fait comme dans Les Surdoués.
- FATIMA : C'est quoi cette daube ?
- TINA : C'est ring' mais c'est drôle ! Y'a un type il a son bac parce qu'il se gratte avec une règle...
- FATIMA, ironique : Ouahh, dis donc, c'est passionnant ta vie.
- MOI : Bon on y va là ? Il va finir par vous voir avec vos téléphones.

J'ai bien dit VOS... le mien ne fait pas la fonction GPS. Il faut dire que c'est pas vraiment un smartphone...

Tout allait bien, j'étais meneuse, et les deux grosses suiveuses. Jusqu'à ce que je me mette à chanter tout en marchant, inconsciemment.

- FATIMA : Hé meuf, arrête de chanter, ça me casse les yoks...
- TINA : Ferme ta bouche !
- MOI : C'est bon c'est bon...
- TINA : Mais c'est pas à oit meuf que je cause, c'est à Fatima. T'as une belle voix putain meuf ! Tu chantes comme Fleur de Lys...
- FATIMA : C'est vrai ça frangine, la meuf elle chante comme dans la comédie musicale.
- TINA : Ouais, elle était trop bonne la fille qui faisait Fleur de Lys...
Effectivement j'ai dû chanter un air sans m'en apercevoir, des réminiscences inconscientes...
- MOI : Ça c'est sûr, elle s'appelait Julie Zenatti la Fleur de Lys.
- FATIMA : Mais de quoi elle nous cause la meuf relou là !
- TINA : Y'a pas de Julie Zenatti au lycée meuf !
- MOI : Je comprends rien, mais rien à ce que vous dîtes...
- FATIMA : La fille du spectacle de fin d'année au lycée...
- TINA : Celle qui chantait mieux qu'Esmeralda...
- MOI, éberluée : Mais...mais... c'était moi !!! Enfin c'était moi !
- FATIMA : Complètement azimutée, la meuf...
- TINA : Elle se prend pour une star...
- FATIMA : Va falloir arrêter de rêver...
- MOI : Enfin, vous me reconnaissez pas ????
- TINA : Elle était belle, pas trop grosse, j'ai cru que j'allais chialer...
- FATIMA : Elle me prenait les tripes c'te fille...
- TINA : J'ai la boule qui remonte là quand j'y repense...
- FATIMA : Calme-toi Tina, on l'aurait reconnue la meuf, on n'est pas idiotes quand même...
Mmmh ça se discute. Hystérique, je me mets à leur chanter « Il est beau cooooooooooome le soleil ».
- TINA : Putain meuf, t'as sa voix...
- FATIMA : Mais pas son physique... je confirme.
- TINA : Chelou, t'as pas une preuve meuf ?
- MOI : Ben laissez-moi chercher quelque chose d'autre... la semaine prochaine ?
- FATIMA : Que de la gueule...
- TINA : Ouais que du vent...

Alors là... je suis sans voix. Elles sont fans de la chanteuse, la chanteuse c'est moi... mais elles sont pas fans de moi. Aurais-je grossi à ce point ? Le maquillage et les costumes me transformaient-ils au point de ne pas me reconnaître aujourd'hui ? Voilà un succès manqué...

La course aurait pu bien se terminer... si on n'avait pas eu cette discussion. Car pendant que je m'évertuais à leur faire prendre conscience que j'étais leur idole, je perdais toute orientation.

Et quand on a voulu tricher, l'Iphone indiquait le mauvais endroit (comme toujours, ça marche pas Apple c'est de la m...) et le Samsung de l'autre dondon était déchargé.
- TINA : Et toi meuf ? Ton tel...
- MOI : J'ai pas de smartphone...
- FATIMA : L'embrouilleuse...
- TINA : Fayotte, ouais , elle veut pas tricher...
- FATIMA : Elle est même pas assez généreuse pour aider deux copines en difficulté...
- TINA : Elle fait sa crevarde...

J'ai levé les yeux au ciel, tenté de retrouver le chemin. On est arrivées dernières, again !