LUNDI 21 AVRIL 2014 17H55 : SANS TITRE
Je crois que je n'ai pas dormi cette nuit. Traumatisée par les événements de dimanche.
Tout est de ma faute, tout ! Et le pire c'est que tout le monde le pense. Non, tout le monde le sait.
Quand je me regarde dans un miroir, je vois cette horrible fille qui a défendu son confort et son petit plaisir au mépris des autres. Je vois cette irresponsable égoïste qui a commis un crime. Je vois cette gamine naïve qui a cru pouvoir choisir sa famille et en prendre soin. Je vois cette grosse et moche qui croyait avancer dans sa vie, et qui vient de retomber à la case départ. Je vois ce boulet qui ne peut s'empêcher de se fourrer dans les pires situations depuis sa naissance. Je vois cette reine de la loose, une perdante née : foirer est dans ses gènes comme sa mère qui l'a abandonnée je-ne-sais-où, incapable de s'occuper d'un enfant.
Incapable ! Je suis une incapable. Cette horreur que je vois dans le miroir c'est bien moi.
Je ne sais pas si j'aurai la force de raconter, d'expliquer ici, sans avoir à me justifier, à me défendre, à m'accepter, à me pardonner... Trop de conditions !
Famille, foyer, amis... j'ai tout perdu en quelques minutes. Comment affronter la vérité ? J'écris une phrase par heure, je dois me battre avec moi-même à chaque fois, chaque mot.
Je crois que je vomis ce que je viens d'écrire... moi ... moi... toujours moi ! Mon nombril proéminent encore et toujours !
Je pense à la Mamie que je ne reverrai jamais, et j'ai mal, terriblement mal à la poitrine. Je m'arrête d'écrire pour expulser ma douleur pleine de larmes. La Mamie ne méritait pas de me rencontrer. J'espère qu'elle est en paix là où elle est.
Chaque pensée réveille de la colère, de la peine, du dégoût.
Je pense à mes voisins qui me voient comme un monstre.
Je pense à mon assistante sociale que je vais décevoir à vie.
Je pense à mon lycée que je vais devoir quitter, les débuts d'amitié auxquels je dois renoncer.
Je pense à David qui va devoir partager ma culpabilité à vie.
Je pense à la cellule qui m'attend. La police va bientôt débarquer.
Je pense à tout ce qui se finit aujourd'hui et qui ne sera plus.
4 heures après avoir entamé ce post, ma plume s'étiole et crache ses dernières gouttes d'encre avant de s'assécher pour toujours. Je ne sais pas si je réécrirai un jour.