VENDREDI 16 MAI 2014 23H20 : ESPOIR DU SOIR ?
Yunso me retrouve dans un bar à quelques centaines de mètres du quartier, à la vue de tous. Elle me fait la bise, mais ne me semble pas très joviale à mon égard. La tempête « Mamie kidnappée » est passée par là et a fait de gros dégâts...
Je prends mon courage à deux mains :
- MOI : Je suis désolée pour tout le tort que j'ai causé, vraiment... Tu pourras le dire à Marco ?
- YUNSO : S'il veut bien m'écouter... Parce qu'en ce moment, lui et Kamil sont devenus inséparables et moi je suis la 8ème roue du carrosse...
- MOI : Sa grand-mère, elle est formidable, je crois qu'on s'est un peu trouvées toutes les deux...
- YUNSO : Ouais ben eux aussi ils se sont trouvés, et surtout sans moi ! Mais ce qui me dégoûte c'est leur changement de comportement envers moi, je les gêne...
- MOI : Je voulais vraiment faire de mal à personne, surtout pas à la Mamie, je voulais lui faire faire plaisir... et ça me faisait du bien...
- YUNSO : Eux, ils ont en plus rien à faire de moi...
C'est un dialogue de sourds... enfin de sourdes ! Je me suis décidée à l'écouter se plaindre un peu...Mes excuses lui passaient au-dessus de la tête... alors à quoi bon ? Soit son petit problème est plus important, soit elle ne m'en veut pas du tout finalement, soit les deux. Oui c'est ça, les deux !
Une fois qu'elle s'est épuisée en complainte et monologue barbant où elle fait les questions et les réponses, je reprends la main :
-MOI : Je crois que mon départ est imminent...
- YUNSO : Tu pars où ?
- MOI : Ça je sais pas... Mais je sais que je dois partir. J'ai cherché un appart' dans le coin, mais on m'a soufflé le meilleur plan...
- YUNSO : Pas facile de trouver un truc correct à Paris, encore moins quand tu cherches dans un endroit précis... Pourquoi tu restes pas dans l'appart', là où t'es ?
- MOI : Je peux pas...
C'est ma seule explication. C'est vrai que je ne sais pas trop quoi répondre à cette remarque assez pertinente...
Je vais enfin sur les deux sujets qui me tiennent à cœur...
- MOI : J'aurais besoin de transmettre un message à la grand-mère de Marco...
- YUNSO : Tu veux sa nouvelle adresse ?
- MOI : Non...
- YUNSO : Ah je te suis pas...
- MOI : Je veux pas avoir sa nouvelle adresse, je veux pas de problème. Mais je voudrais que tu envoies le message pour moi. Si un jour, y a un nouveau couac, tu pourras témoigner que tu m'as rien donné, aucune info. Et moi ça me va comme ça... Je veux juste communiquer avec elle sans avoir de problème...
- YUNSO : Je l'ai pas son adresse... mais je peux chercher. J'imagine que Marco serait pas content que tu renoues avec sa grand-mère... Ça me fait donc plaisir de t'aider ! De toute façon, tu lui as pas fait de mal à cette vieille dame. Je te tiens au courant...
- MOI : Dès que tu l'as, je te donne l'enveloppe vierge avec mon message dedans. Dis, j'ai une autre question... Qu'est-ce que je peux faire du vieux toutou qui est encore avec moi ?
- YUNSO : Il est toujours vivant lui ? Je croyais que tu avais ramené son cadavre dans une brouette chez le Vétérinaire...
- MOI : Euh non, ça c'est deux histoires mélangées... Et il était bien vivant quand je l'ai ramené chez lui dans la brouette...
- YUNSO : Encore cette boulangère qui raconte n'importe quoi...
- MOI : T'as une idée ?
- YUNSO : Pour le clebs ? Compte pas sur moi pour m'en occuper, j'ai horreur des chiens, et encore moins des animaux malades... Faut peut-être le faire piquer non ?
Ce petit pot faussement amical mais constructif ne se finit pas très positivement. Je pense tout de même qu'elle tiendra sa promesse pour le courrier à destination de la Mamie sans que je prenne de risques. C'est déjà ça...
Je l'aime bien Yunso, mais elle est de plus en plus centrée sur elle-même... Elle a plusieurs facettes, c'est un peu dur à supporter.
En rentrant chez moi, je n'ai pas pu m'empêcher de me jeter sur mon Chien et de le caresser... Qu'est-ce qu'on va faire de toi mon vieux cabot ?
Je regarde ma valise, à moitié faite, à moitié défaite, ça dépend de l'humeur... Je cherche à lui parler, mais ce soir elle reste silencieuse...
Je m'endors malgré tout avec un petit espoir... Une petite idée qui s'agite très loin dans ma tête.