LE CALVAIRE – CHAPITRE II
Je suis sur un matelas. C'est la seule certitude. Mes jambes sont aussi attachées.
J'arrive à ramper. Je tombe du matelas... à même le sol. Soit une chute...de vingt centimètres. Le matelas est posé par terre.
Mes yeux s'accoutument un peu au noir de l'enfer... et je distingue du parquet.
Mes entraves limitent mes mouvements sur le parquet. Je glisse sans bouger. C'est peine perdue.
Je ne pense qu'à une seule chose... soulager ma vessie. Voilà un truc auquel on ne pense jamais dans les séries américaines... Et je refuse de faire sur moi.
Mon kidnappeur aurait-il pensé à me laisser un seau ???
Mais un léger bruit d'écoulement a fini par attirer mon attention... un bruit que je connais déjà... On dirait des WC qui fuient. Comme chez moi.
L'appel des toilettes est plus fort que tout et je tente de me détacher, rien n'y fait pour les mains...
J'arrive tout de même à m'asseoir sur le matelas. J'appelle à l'aide. Mais aucun bruit de l'extérieur ne filtre alors l'inverse m'étonnerait.
Je pourrais mordre mes liens mais mes bras sont ligotés à l'arrière, dans mon dos et je ne suis pas contorsionniste. Idem pour mes liens aux chevilles...
Mais si j'ai réussi à m'asseoir, peut-être pourrais-je me lever ? Non... mais j'ai trouvé une nouvelle position. La chenille assise... Je glisse en direction de l'écoulement... Un parcours qui me semble interminable avec la peur qu'on me saute dessus... J'arrive à un obstacle. Je caresse ma joue contre de la céramique... C'est bien la cuvette des toilettes.
Et après... ???
Voilà tout l'avantage d'être une grosse dondon comme moi... J'ai un talent que les autres n'ont pas... Il suffit de rentrer le ventre quelques instants en inspirant, de tenir sa respiration et son bide pendant quelques secondes puis de tout lâcher... Et hop ! Le bouton du haut du pantalon craque et la fermeture éclair s'ouvre toute seule.
J'arrive à me relever en m'appuyant sur la cuvette, enfin vaguement. Après il suffit d'avoir une forme parfaite de bouteille de coca... Je sautille, le pantalon tombe tout seul. J'ai plus qu'à m'asseoir sur la cuvette, au diable la petite culotte...
En plein soulagement...
Une porte s'ouvre, et une lumière tamisée s'allume. Je suis nue sur ma cuvette face à un cinglé qui m'a kidnappée...
Mais au moins je mourrai digne et la vessie en paix.