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16 ans, grosse & moche!
15 décembre 2012

SAMEDI 15 DECEMBRE 12h : ANGE OU DEMON

Je suis foncièrement horrifiée par ce qui s'est passé hier. Ce type a plusieurs facettes? Et on lit tout et n'importe quoi sur le cannabis. Les habitués sont bienveillants! Mais l'accoutumance n'a pas l'air si drôle que ça : tremblements, yeux rouges, désocialisation... David n'en est pas là.

Je ne suis pas sûre de pouvoir lui trouver une excuse : il m'a méprisée avec son pote, il m'a poussée.

Là tout de suite, je n'ai plus envie de le revoir. Si c'était une peste, un inconnu, j'aurais déjà oublié ce moment. Mais là c'est un garçon que je croyais devenir mon ami. Le rejet est à la hauteur de la déception et des attentes... Bref!

Alors que je surfais sur internet, je suis arrivée par hasard sur un hotmail. L'identifiant est apparu tout seul, comme le mot de passe, j'ai cliqué sur ok. Et voilà que je débarque sur la messagerie hotmail de... Kamil!!!!

Son prénom apparaît en haut à droite, c'est le pseudo qui ressort quand il envoie un mail. Et quel autre Kamil... Bravo la confidentialité, si on peut plus avoir de vie privée, c'est honteux! Ça c'est Google Chrome avec toutes ces options pré-remplies : plus besoin de mot de passe... C'est ptet Google qui se venge de Hotmail/Microsoft...? Pauvre Kamil. Il est temps de refermer ça tout de suite. Je suis pas une fouineuse. Et je suis pas Big Brother. Et l'intimité alors?????

Il y a un mail non lu qui attire mon attention, l'objet étant « Mise au point » et l'expéditeur est Yunso. Ben oui ça me confirme qu'il se passe quelque chose entre eux... Enfin je suis pas tout à fait sûre...c'est peut-être un mail sur la copro et ses dysfonctionnements. Enfin pourquoi ferait-elle un mail alors qu'elle vit à côté de lui et qu'elle peut lui parler de ses chaussettes sales qui trainent à tout instant...non c'est louche mais ça ne me regarde pas.

Et cette conversation dans le local poubelle me revient... C'était dans un post du 4 novembre à 1h, 8ème point! Une conversation très ambiguë à laquelle j'ai assisté. Enfin c'était pas si clair... Faudrait pas que je fasse de gaffe... si je pouvais savoir si mon intuition est bonne... si je pouvais un peu mieux les connaître. Bon allez je clique et je regarde une seconde de quoi ça parle. Si c'est vraiment intime, je pars tout de suite.

Mon Dieu, Kamil se prend un énorme vent dans ce mail, han... c'est pire que ce que je pensais.
« Je t'aime bien mais c'est tout »
« Ok on a pris du plaisir tous les deux. Mais c'est pas ce que je recherche »
« Je ne pourrais pas vivre avec toi. Je ne pourrais pas vivre sans Marco »
C'est terrible : Kamil a un coup de coeur pour Yunso qui est amoureuse de Marco!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Pauvre Kamil, pauvre Yunso. Je vais peut-être pouvoir les aider maintenant que je sais ça...

Et voilà le mal est fait, j'ai honte d'avoir lu ça. Je suis idiote, comment une gamine comme moi avec une telle immaturité pourrait les aider! Je suis minable. Je suis voyeuse, perverse, je ne vis qu'à travers les autres, ma vie est vide. Pathétique. Chaque lecteur pourra m'insulter, me conspuer. Je suis bonne pour me confesser.

Mais c'est énorme. Et concernant Yunso et Marco je n'ai rien vu. Trop fort. C'est un scoop incroyable et passionnant.

Je suis qu'une crotte, je me pince pour me punir de ma curiosité malsaine.

Fascinant!

J'ai tout fermé, je ne le referai plus jamais. J'ai effacé tout l'historique et tous les cookies. TOUT.

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14 décembre 2012

VENDREDI 14 DECEMBRE 18h10 : POMME POURRIE

A la sortie des cours vers 17h, c'est une rupture douloureuse qui s'est produite.

J'arrive sur le perron extérieur de l'entrée du lycée avant d'aller me balader. Et j'aperçois au loin une silhouette qui pourrait ressembler à David derrière un arbre. Je n'en suis pas certaine. Je contourne par la gauche en faisant mine de rentrer chez moi. Et j'ai l'impression qu'il fume. Il est accompagné d'un mec qui fume avec lui. Je repasse de l'autre côté si bien qu'au final je finis par former un cercle autour de lui.

C'est bien David. Et le type chelou qui fume avec lui me montre du doigt. N'importe qui d'autre que moi ne se ferait pas repérer. Bref. David me voit et lance une vanne à son pote, puis il m'ignore et son pote me dévisage tout en faisant des commentaires. Je ne me cache plus et mon cerveau fume...

Je me rapproche sans savoir ce que je vais faire. David et son pote mettent les voiles. Je pue ou quoi? J'arrive dans l'espace qu'ils occupaient précédemment et l'odeur de cigarette est inhabituelle, ça sent le gazon fumé, ou les herbes de Provence au barbecue. J'ai beau être d'une naïveté navrante, mon sang ne fait qu'un tour : David fume un joint très odorant. Du cannabis quoi!

Je ne vais pas me poser en « mère-la-pudeur » (j'adore cette expression) surtout que comme tout le monde j'aimerais bien essayer. Mais je me demande si son œil vitreux, sa perte de poids et son agressivité ne sont pas le fruit des « Herbes de Provence ». J'y connais rien mais il faut que je fasse quelques recherches... j'ai toujours cru que cette petite fumette faisait rire et détendait... ce n'est pas ce que je vois.

Instinctivement, je continue à le suivre sans réellement savoir ce que je fais : le protéger? Me protéger?

Et David se retourne brutalement, avance vers moi et m'agresse verbalement :
- Va te faire voir!
- Mais...
- T'es pas ma mère ni mon père ok?
- Ben non c'est pas nouveau, mais je croyais que...
- Tu croyais quoi? J'ai besoin d'air avec des potes...
- Tu fumes de l'herbe...
- De quoi je me mêle. Est ce que je te fais remarquer que tu bouffes trop et que tu t'engloutis trop de coca? Hein est-ce que je te le dis?
- T'es con.

David n'apprécie pas cette remarque et me bouscule au passage pour s'enfuir dans l'autre sens. Son pote de fumette le suit comme un bon toutou et me toise en ricanant.

J'observe, dégoûtée, les deux zombies qui ne savent pas bien où ils vont.

Je ne réalise pas les premières minutes, mais le ver est dans la pomme, le virus est dans mon corps. Des paroles et un geste violent... des souvenirs qui me donnent l'envie de vomir remontent à la surface... cette amitié branlante est en train de pourrir. Dans quelques jours la planche qui nous maintenait tous les deux en équilibre sera toute vermoulue...

13 décembre 2012

JEUDI 13 DECEMBRE 19h30 : NOTRE GEISHA DE SHANGHAI

La frénésie de Noël commence à s'emparer de l'école. Il y a une fête de fin d'année organisée par les délégués de classe (la raison pour laquelle Quentin avait pris son tel au cours « spécial javelot »). Je crois qu'ils voulaient faire une soirée mais ça se transforme en goûter vendredi 21 décembre entre 16h et 18h. L'occasion de tous se retrouver, en amis fidèles, en bons camarades, dans une ambiance solidaire et complice comme le reste du temps, bien sûr! Des gens doivent ramener des gâteaux! On doit acheter 50c la part. Pour remplir les caisses de l'école? Ça sent le Proviseur philanthrope à plein nez.

Punition « Théâtre ». Cet atelier est toujours assez mal organisé. La prof arrive en retard. Les geeks ne savent toujours pas quoi faire et ne s'imaginent pas en constructeurs de décor. En revanche ils ont fait des recherches sur des logiciels de lumière et de son. Alyssa regarde encore et toujours ce qui se passe derrière le rideau. Et moi j'attends...

C'est parti pour une heure de carton-pâte autour des toits de Paris. Alyssa demande si on doit faire des antennes sur le toit et des paraboles. La prof répond: « des antennes télé au XVème siècle voilà une merveilleuse idée ».

Le ton de la prof détonne avec celui d'Alyssa : la peste était bien sûr très ironique et la prof, pas du tout : « allez dans ma réserve chercher du métal ». Alyssa est partie, les yeux écarquillés et n'est pas revenue. J'ai dû trimer toute seule en copiant ce que faisait la prof : on aurait dit des toits chinois comme dans Kung Fu Panda. Elle va être sympa la comédie musicale : « Notre-Geisha de Shanghai ».

Tiens la Alyssa se ramène discrètement les mains vides. Tout le monde l'avait oubliée, elle ne sert à rien et défie sa punition. Malheureusement la prof lunaire ne se rend compte de rien sur sa planète et a oublié entre temps cette histoire d'antenne... La prof va de l'autre côté du rideau chez les artistes qui braillent. Alyssa nous regarde, moi et les geeks, méprisante et dégoûtée, puis va fouiner dans les coulisses. Pendant que les geeks jouent avec le carton pâte mouillé.

A 18h30, mon cerveau est farci de chansons niaises. Bilan :
- trois mètres de toits à moi toute seule.
- les geeks ont fait une momie vivante.
- Alyssa est restée de ce côté-ci 30 minutes en tout et pour tout. Non 20. Et n'a pas mis les doigts dans la mélasse.

Je prie pour échanger cette punition avec des heures de colle.

En plein départ, j'entends la prof d'arts plastoc discuter avec le responsable artistique de la comédie musicale (serait-ce le prof de musique?) et se plaindre qu'elle n'a pas assez d'argent pour son atelier et que les chanteurs lui prennent tout : « Tu comprends j'ai plein de bonnes âmes dévouées qui ne savent pas quoi faire, j'ai un budget ridicule, 100 fois moins que toi et je dois te faire une ville, une cathédrale, un autel, un bûcher, non non non va falloir partager sinon tu feras ta comédie avec un rideau noir. »

En voilà une bonne idée, on va coudre un rideau noir, chouette, on aura fini fin 2012.

12 décembre 2012

MERCREDI 12 DECEMBRE 21h25 : ZOMBIE MADE IN UK

David mange de moins en moins souvent à la cantine. Et il n'a jamais autant pué la sueur. Il maigrit. Hey c'est quoi son secret??? Je trouve qu'il ressemble à un zombie.

Il me fait penser à la série The Walking Dead que j'ai matée sur NT1 en novembre : tous ces zombies mollassons, qui traînent la patte... Rien à voir avec les extraordinaires rageux en furie des deux films « 28 jours plus tard » et « 28 semaines plus tard » : conclusion les zombies anglais sont beaucoup plus hargneux que les zombies américains. Et David est vraiment un zombie américain. Moi quand j'agresse Alyssa avec un javelot, je suis plus un zombie anglais, classe...

Je repense aussi à une série anglaise : « Dead Set », produite par Endemol lol... Un studio de Big Brother est pris d'assaut par des zombies... jouissif! Et là encore, des zombies hystériques anglais...

Bref, David m'inquiète. Même si je suis responsable de son éloignement, je ne suis pas responsable de tout sur Terre. Et là il a bien un problème. Avec son père? Avec l'absence de sa mère?

En sortant du lycée je suis allée me balader devant les vitrines des grands magasins boulevard Haussmann. Il y avait beaucoup d'enfants émerveillés par les marionnettes, et encore plus de parents émerveillés par leurs enfants qu'ils prenaient en photo sans prêter attention aux vitrines.

Moi je ne me souviens pas que quelqu'un se soit un jour émerveillé sur moi. Et je n'ai aucune photo d'enfance à part les photos officielles d'école toutes ratées.

D'habitude le Printemps est très créatif. Et bien cette année je trouve que ce sont les Galeries qui l'emportent : le gros ours blanc, le panda la tête à l'envers, les pingouins danseurs... Je suis quand même restée une heure et je suis arrivée en retard au dîner (salade de mâche, jambon blanc, mmmh).

Tiens les stars de ces vitrines me font aussi penser à des zombies... français!

12 décembre 2012

MERCREDI 12 DECEMBRE 17h55 : DESTRUCTURER LE SAPIN

Stress ambiant en ce moment avec le bilan du 1er trimestre, le conseil de classe, etc... Mais j'y reviendrai un autre jour. Et puis ça ne m'intéresse pas vraiment... De toute façon je ne serai pas première et pas dernière non plus. Sûrement dans la deuxième moitié.

Je pense que le cours d'Arts Plastoc du mercredi, la partie pratique, est ce que j'attends le plus, ou du moins ce que je déteste le moins. C'est une vraie pochette surprise! Et il n'y a pas de stress.

Et aujourd'hui l'activité est particulièrement loufoque. Sur deux séances, nous devons décorer un sapin de Noël chacun, mais avec cette prof, il faut bien sûr s'attendre à du n'importe quoi! Et bien oui : nous devons « déstructurer » le sapin, elle s'inspire paraît-il de la cuisine gastronomique qui aime déstructurer les plats classiques : une omelette déstructurée? Le blanc est battu en neige, le jaune est cuit et réintroduit dans le blanc le tout dans la coquille...

Je n'ai pas tout bien compris à part que mon Nutella est déjà très « déstructuré » puisque on cherche en vain le chocolat et qu'on y trouve un bain d'huile de palme (surtout quand il prend un coup de chaud).

Bref, je vais devoir déstructurer un arbre. On en a un chacun, un petit! J'aurais trop adoré le décorer en version gothique avec des têtes de mort et du métal! Mais non je dois le « déstruc machiner ». Ça rentrera selon elle dans l'art contemporain où tout est permis.

Cette semaine on doit lui donner une forme, la semaine prochaine le décorer.

Évidemment tout le monde commence à le découper le pauvre sapin. Et moi je ne pense qu'à refaire inconsciemment un bracelet! Donc je vais peut-être me forcer à faire un carré, ou un triangle. Évidemment le Tatoué est déjà très inspiré et très technique, il va dans la réserve choper une boule en métal. Et il accroche des morceaux de sapins autour. Il essaie aussi de reproduire un truc à l'intérieur. Peut-être un sapin de Noël dans une boule de Noël.

Je devrais peut-être faire un sapin inversé : une grosse boule géante et des petits sapins accrochés à la boule. Dans la réserve il y a un ballon... Non au secours, je déteste le volley, pas question. Il y a un seau, pfff, du polystyrène, de la toile de jute. Je suis perplexe.

Tiens ça sonne... la pause? Non... c'est déjà la fin du cours!!! je viens de passer 1h30 à chercher... pour ne rien faire!!!! Et tout le monde a avancé sauf moi.

Donc la semaine prochaine je dois trouver un moyen pour que ma « forme » fasse aussi « décoration ». Le stress monte...

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11 décembre 2012

MARDI 11 DECEMBRE 18h05 : BOOMERANG!

Que dire sur le cours de sport d'aujourd'hui? On est partis sur l'activité phare du 2ème trimestre qu'on avait déjà abordée une ou deux fois : la gym, la salle et toutes ses bêtises. Cheval d'arçon, barres parallèles, barres asymétriques, barres fixes, la poutre, le saut de cheval, le sol etc... Il faut en choisir deux. Ça fait très peur et ça s'appelle des « agrès ». Mais d'où vient ce terme??? De l'agriculture? C'est sûr que moi, je vais labourer... et laborieusement!

Comme je n'aime pas quitter le sol je vais me contenter de la gym au sol (sur le tapis quoi!) même si j'ai cru comprendre que le barème dans les airs payait mieux que le barème à terre! Bof. En plus les garçons ont un peu plus de choix que les filles, tiens pourquoi?

Quand on rentrait au vestiaire, à la fin du cours, j'ai entendu des minettes qui cancanaient :
- Oui il paraît...
- Elle les accumule celle-là!
- Moi elle me fait peur!
- Ouais elle a peut-être tué ses parents, va savoir!
- Une tordue, j'en étais sûre!
- Attention, là vlà!

J'ai vérifié derrière moi si quelqu'un arrivait, non personne! Bon bah voilà... CQFD. C'est bien moi toute seule qui ai provoqué ce silence soudain au pays des ragots. Si j'avais été plutôt épargnée jusqu'à maintenant depuis la révélation en public d'Alyssa il y a 15 jours, ça revient comme un boomerang aujourd'hui. J'avais pourtant bien appris ma leçon! Ne jamais dire qu'on est orphelin(e)!

Et je pressens que ça ne fait que commencer...

11 décembre 2012

MARDI 11 DECEMBRE 13h40 : DAVID, ECHEC ET MAT

David doit me trouver très égocentrique, je dois aussi aller vers lui. Alors je lui ai proposé de déjeuner ensemble.

A la cantine face à moi, je le découvre fatigué, plus que je ne l'ai connu. Et je commence à essayer d'en savoir plus :
- Tout va bien en ce moment?
- Oui normal...
- Tu es pas comme d'habitude...
- Tu me connais pas bien c'est pour ça.
- Je serais super contente de pouvoir t'aider.
Il n'a pas répondu. Puis j'ai tenté d'aller sur le terrain familial :
- Tu vis tout seul avec ton père?
- Oui.
- Depuis quand vivez-vous tout seuls?
Évidemment je cherchais surtout à savoir quand sa mère était partie. Il m'a dit l'autre jour, « je n'en ai plus ». Est-ce que ça signifie qu'elle a quitté le foyer? Ou bien qu'elle est passée dans l'autre monde?

Il ne m'a pas répondu, il ne m'a pas regardée non plus. Voilà un sujet bien bancal... En résumé, je me suis fourrée dans un marécage bien profond avant de couler. Pourtant j'avais fait un effort de subtilité. Ça ne me réussit pas...

10 décembre 2012

LUNDI 10 DECEMBRE 19h45 : NOEL POUR OU CONTRE

Mon humeur nostalgique m'a conduite sur les Champs-Elysées. Je voulais voir les décorations de Noël. Ces horribles cerceaux accrochés aux arbres me font penser à mon bracelet, enfin il faudrait dire mes bracelets...

C'était déjà pareil l'année dernière. Les décorations d'avant ont été mises à la poubelle? Moi qui suis spécialiste en moche je peux dire que c'est TRES moche. Très conceptuel! Pourtant j'adore ce qui vient casser un peu la tradition, mais je me demande si au contraire on ne devrait pas retrouver la Tradition quand on parle de Noël.

Noël c'est quoi aujourd'hui? Du chiffre d'affaires en hausse? Des prix plus élevés? Un déballage de mauvais saumon fumé et de foies gras industriels dont les surplus finissent à la poubelle le 2 Janvier? Alors que Noël revendique la solidarité, l'amour, l'humanité, l'oubli des problèmes?

Ah j'arrive au Rond-Point des Champs et j'adore la déco toute blanche de cette place. Puis le faux village de Noël avec ses chalets blancs, et ses petits commerces en toc et ses petits restaurants-snack bien gras... mmmh j'adore! Je vais manger une saucisse frite, tant pis pour le dîner de la Vieille.

Noël c'est pour moi un espoir d'un jour meilleur, d'une famille, d'un peu d'amour et d'amitié. J'adore Noël pour ça. J'adore les téléfilms que TF1 et M6 diffusent dès début décembre et qui me feraient sécher la classe. Tout ça est un conte merveilleux, rassurant, euphorisant...

Mais ce n'est qu'une fiction. La réalité de Noël pour moi est dégueulasse : la solitude, l'absence de cadeau et de sapin, les déceptions, le vide... Après avoir bavé sur les vitrines d'émotion et de chaleur (et je ne parle pas de consommation là), on se réveille le 25 décembre la gueule de bois, le cœur froid. A travers les fenêtres s'agitent les familles, ça foisonne de partout, mais il reste un énorme fossé entre cette idylle et moi.

Le 26 au matin, les trottoirs parisiens se remplissent de sapins encore en bonne santé. La joie a été consommée comme un produit et jetée aux ordures pour passer à autre chose : peut-être un voyage de rêve pour les riches familles, un départ en province pour les Parisiens d'adoption. Hop vite fait bien fait, la bonne conscience en plus et vite la suite, le 31 décembre puis la Galette des Rois puis la Chandeleur, puis Pâques, vite vite c'est les ponts de mai, puis l'été... et un jour vite, on se retrouve un peu mort.

Alors que moi je voudrais déguster un conte de Noël, m'y jeter à corps perdu, m'y étourdir et tout faire pour que ce Noël miraculeux ne s'arrête plus jamais. Figer le temps sur le bonheur : des mots virtuels pour moi...

Je me suis retrouvée à l'église, à côté de chez moi. Je ne savais pas quoi faire, mais j'ai demandé pardon pour tout ce que j'ai fait pour ce bracelet, et j'ai demandé un Noël de cœur. M'en fous d'un Noël de consommation... Enfin si je peux avoir les deux!

10 décembre 2012

LUNDI 10 DECEMBRE 17h20 : PERSPECTIVES D'ADULTE

Une journée de profond découragement.
- Je repense à toutes les bêtises que j'ai faites pour rien.
- On dirait que les deux pestes sont à nouveau copines de sang. Malgré mon cadeau empoisonné.
- Je dois maintenant rendre ce que j'ai volé, comment?
- Et David était de nouveau très froid aujourd'hui. Je ne sais pas ce qui se passe. Je ne le comprends pas. Comment peut-on être aussi complice dimanche et aussi loin de l'autre lundi? Notre conversation de vendredi ne m'encourage pas à le questionner.

L'évènement de la journée était le retour du Monstre de congés, euh d'arrêt maladie plutôt. Elle était décomposée de revenir. Mais par chance son premier jour s'est terminé à la caisse, son endroit favori. Elle n'a pas bronché, elle a plaisanté avec les deux trois têtes qui lui reviennent et m'a fait un clin d'œil quand elle m'a aperçue à la caisse. Elle a ajouté une remarque complice : « ma copine de macédoine ».

Alors deux options dans le futur s'offrent à moi :
- Je tente désespérément de monter l'échelle sociale seule!
- Je reste au bas de l'échelle, mais je ne suis plus seule : parfois j'ai David qui me dira trois mots, parfois le Monstre me fera un petit clin d'œil. Il faut dire qu'elle s'entend bien avec des cas sociaux, comme elle, comme moi peut-être.

Accepter sa différence ou bien la gommer. Voilà le dilemme d'une adolescente de 16 ans. Ce qu'on voit à la télé nous encourage souvent à être comme on est. Comme certains propos des adultes d'ailleurs. Ce qu'on vit au lycée nous incite à rentrer dans un moule pour se sentir bien. Je me demande si la pression du moule n'est pas plus forte à l'école que dans la vie d'adulte?

Je m'illusionne peut-être : ce qu'on veut de moi aujourd'hui au lycée, c'est que je sois belle et mince. Demain peut-être qu'on ne me reprochera plus d'être moche et grosse mais qu'on reprochera autre chose : de ne pas travailler, de ne pas donner ma part à la société, de ne pas réussir, de ne pas avoir de famille, de ne pas posséder de pavillon en banlieue chic? Est-ce que l'uniformisation ne se déplacerait pas au fil de l'âge? Comme la pression d'ailleurs? Quand on regarde un JT, le spectre du chômage semble terrifier les adultes alors que nous, ados, on s'en tape complétement!!! En revanche une grosse adulte n'est plus rejetée : je pense à Damidot (bon elle est plus vraiment grosse, et puis elle a jamais été moche), ou bien à l'émission Belle toute Nue qui valorise les bourrelets...

Bref je suis perdue et je me demande si la vie sera plus facile dans 5 ans, dans 10 ans... peut-être ce sera pire...

9 décembre 2012

DIMANCHE 9 DECEMBRE 23h10 : TOUT CA POUR CA

Je réalise que j'ai volé un bijou à quelqu'un. Que je m'en suis prise à elle. Que j'ai perdu MON bracelet pour toujours dans la macédoine. Que je suis devenue quelqu'un qui ne me ressemble pas.

Le désespoir de la perte. Le désespoir du regret. Tant de bruit pour pas grand chose, si ce n'est rien.

Quelqu'un m'a fait un commentaire très agressif et très méprisant sur mon blog il y a quelques semaines :
« C est pitoyable cette relation haineuse! Rien à y gagner pour l estime de soi, que tu as très faible, soit dit en passant... Il est grand temps que tu lises "imparfait libre et heureux" avant qu il ne soit trop tard ! »

Je me suis d'abord dit que c'était la rançon d'un blog, on s'expose, on récolte le bon et le moins bon. Puis je me suis dit : « mais pour qui se prend-il? ». Il a oublié que j'avais 16 ans! Alors qu'il en a 50. Je ne lirai jamais son bouquin! Sur l'estime de soi ce n'est pas nouveau, et c'est pas en lisant un bouquin que ça va s'améliorer. Il doit détester les greluches comme moi qui s'apitoient sur leur sort. C'est son droit.
Mais je réalise qu'il avait raison sur la relation haineuse : j'ai été pitoyable ces dernières semaines, et je comprends la fuite de David.

J'étouffais, je suis allée pleurer dehors sur un banc. J'ai simplement trouvé l'énergie d'envoyer un sms à David :
« j'ai fait une grosse bêtise »
« je m'inkiet dis moi »
« c'est pas le bon bracelet, je suis qu'une conne »

Quinze minutes plus tard, il est venu me rejoindre sur mon banc. Il avait le visage cerné et l'œil vitreux. Mais ses yeux compatissaient. Il s'est assis en se collant à moi, mais sans me toucher. Et il m'a écoutée pleurer. Je ne parlais pas, lui non plus. Mais sa présence suffisait à atténuer ma panique. Une complicité sans parole, un soutien dans la simple respiration de l'autre. Quarante cinq minutes plus tard, son père l'a appelé et David a dû partir. Mais avant qu'il s'éloigne, je n'ai pas pu résister à l'envie de poser cette question : « où est ta maman? ». « je n'en ai plus, un peu comme toi ».

Son regard est retombé dans la tristesse puis il s'est évanoui dans la pluie. Voilà ce qui nous relie depuis le début... et ce lien mérite qu'on s'y accroche!

Je vais maintenant me coucher dans mon désarroi, ma honte, ma solitude. Une petite lueur d'amitié brille au loin et m'empêche de sombrer.

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