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16 ans, grosse & moche!
2 janvier 2013

MERCREDI 2 JANVIER 2013 16h20 : FONDATIONS

Je crains de plus en plus que ce harcèlement sur mon tel vienne de qui je pense et que je n'ai jamais mentionné ici... ah ben si j'ai déjà parlé de lui...

La bonne résolution de l'année est d'exorciser les pires souvenirs de l'année 2012. Et le pire moment date de l'été 2012 juste avant d'arriver ici. Il est temps de coucher ça sur papier.

J'ai passé Noël 2011 au foyer, virée quelques jours plus tôt par ma famille d'accueil qui croyait que j'avais mis le feu aux rideaux de la chambre alors que c'était les sales jumeaux « parfaits » à leur papa. (cf mes posts des 29 et 30 octobre intitulés FONDATIONS) Mais on va dire que je m'en suis sortie avec les honneurs. J'étais tellement terrifiée que Rondin a eu des doutes sérieux sur le comportement du père. Je ne suis pas sûre qu'ils soient restés sur la liste de la DDASS. Et Rondin ne m'a jamais fait de reproche, on n'en a jamais reparlé.

Mais c'était déjà la deuxième grosse tache dans mon parcours de famille d'accueil, après la fausse gifle à Céliane, la gamine starlette. Heureusement que personne ne sait pour la bougie en cours d'arts Plastoc, sinon quelqu'un aurait fait le lien avec les rideaux. Et là j'étais bonne pour obtenir le statut définitif de pyromane.

J'ai fini ma scolarité de l'année au foyer : chambre à deux, douches communes, télé pour 10. Certains jours j'imaginais que les centres pour délinquants n'étaient pas pires.

Au foyer il y a vraiment d'autres cas sociaux et je peux me noyer dans la masse. Bon, je ne peux pas éviter les « boudins », « bouboules », « pelotes de laine », « grosse bouée ». Bah c'est amical et tendre non?

Pas d'ami, ça tourne trop. Il ne vaut mieux pas s'en faire sinon ça devient trop dur le changement de foyer.

Mais j'ai retrouvé une tête qui m'était familière... Rémy, le garçon qui avait partagé la même famille d'accueil, celle de la petite starlette de 9 ans, Céliane, qui n'avait fait qu'une bouchée de moi. Ce garçon était très timide et nous n'avions rien en commun. Il était très « mec » dans ses loisirs : le sport, la F1, les jeux vidéos de voiture, etc... un monde opaque pour moi. De même je devais être pour lui totalement insaisissable : un look bizarre, aussi grasse qu'il est maigre et des goûts de fille bien marquée quand même surtout à la télé.

Bref on a vécu ensemble quelques mois sans se parler, mais sans se détester non plus. Il y avait de la pudeur et du respect. Et l'absence totale de curiosité l'un pour l'autre.

Quelle ne fut pas ma surprise en le retrouvant au foyer, quelques jours après mon arrivée. D'autant plus qu'il me semblait avoir passé l'âge limite. Majorité oblige.

Je ne l'ai pas reconnu tout de suite : il avait changé physiquement. Pris du muscle, pris des boutons aussi. Un vrai homme. Lui m'a tout de suite aperçue et reconnue, preuve que je n'ai pas beaucoup évolué en deux ans. Il était était super à l'aise pour m'aborder, là aussi son comportement s'était radicalement transformé. Après quelques banalités d'usage, la conversation s'engagea :
- Mais tu n'as pas la majorité maintenant? lancai-je comme sujet pas très intéressant.
- Non, pourquoi, j'ai 17 ans. J'avais à peine quinze ans quand on a partagé la même famille d'accueil.
Il faisait déjà plus vieux alors à cette époque! J'ai dû le vieillir dans ma description rapide précédente.
- Tu deviens quoi ?
- Je suis devenu très sportif, comme tu peux voir, c'est ma passion...
Il m'exhiba alors ses muscles en relevant ses manches et son T-shirt, dévoilant, il est vrai, quelques belles tablettes de chocolat. Mais il attendait quelque chose, un compliment? Bah c'est pas mon genre et les muscles ça ne m'excitait déjà pas à l'époque.
- Pas mal non?
Mais quel narcissique!
- Je fais 2 heures de sport par jour environ..., insiste-t-il.
- Et le lycée, t'en es où?
- Ben j'ai redoublé ma première, le sport me prend trop de temps.
- T'aurais dû faire un lycée style Sport-Études non ?
- Ouais mais t'es pas assez libre là-dedans, moi j'aime faire du sport pour que ça se voie.

Bref, ça ne volait pas haut. Il a voulu par la suite continuer à cultiver le contact. Et je me suis laissée faire sans entrain, par défaut, par faiblesse au début. Mais j'ai vite senti qu'il envahissait un peu trop mon espace vital. A cette période j'étais, peut-être, encore plus fermée qu'aujourd'hui. D'où cette sensation d'étouffement rapide...

En plus, je me méfiais beaucoup de lui car, quand il parlait de filles avec ses potes, il devenait graveleux. Tout pour faire fuir une fille définitivement. Et le jour où j'ai découvert qu'il échangeait des vidéos porno avec ses potes, j'ai souhaité fermer la porte, au sens propre comme au sens figuré. Et les termes lointains qui ressortaient de leurs conversations viriles ne m'encourageaient pas : une « double », « triple », « qu'est-ce qu'elle prend la salope »... Bref, je m'arrête là, mon imagination aussi. La pauvre fille... oui l'actrice quoi... STOP!!!

Mais c'était trop tard, il commençait à prendre ses aises autour de moi. Je me suis mise à imaginer qu'il me draguait, et qu'en tout cas, il espérait quelque chose de moi, et notamment un petit truc que je ne voulais absolument pas lui donner. D'abord zéro attirance pour lui, et puis surtout zéro attirance pour personne.

Je lui ai finalement annoncé avec diplomatie (enfin dans la mesure de mon possible) qu'on n'avait pas beaucoup d' affinités et qu'il devait me laisser respirer. Las, sa réaction ne tarda pas : « ben tu fais la fine bouche, tu te la joues grande princesse, t'en retrouveras pas un comme ça, boudin! ». Bien sûr aucun humour, aucun tact, seulement un macho blessé dans sa virilité égocentrique.

J'ai ouvert la porte de ma chambre afin de lui faire comprendre qu'il n'était plus jamais le bienvenu. Il s'est exécuté. Fin de l'histoire...?

Non, il a alors construit sa petite revanche perverse en montant tous ses potes contre moi. J'étais la risée des machos, mon poids étant leur principale arme...

J'écrirai la suite demain... J'ai déjà envie de vomir en me rappelant tous ces souvenirs. Je suis mal à l'aise et je vais aller respirer. C'est une résolution douloureuse d'exposer ça...

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Commentaires
B
Bonjour Sarah, ce que vous écrivez ( d’une belle manière ) me parle beaucoup, en 40 ans la DDASS n’a pas beaucoup évolué, tout ce que vous dite, on me l’a déjà raconté, c’est presque un copié collé...le fait d’écrire peut faire du bien mais si cela vous donne la nausée, il ne faut pas allez trop loin, il faut sentir en vous du soulagement dans l’action d’écrire...les garçons quand ils sont en bande sont souvent bêtes et cons, même si c’est compliqué de se faire des amies, c’est la meilleur solution pour palier aux souffrances de l’âme, il n’en faut pas beaucoup, une seule suffit ou un seul suffit, car les garçons extraient d’une bande peuvent être charmants et attentionnés, si si ça exciste...<br /> <br /> Je vous souhaite une bonne journée et @ bientôt...
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