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16 ans, grosse & moche!
4 septembre 2013

MERCREDI 4 SEPTEMBRE 11h25 : GROSSE, MOCHE ET TOTALEMENT CONNE...

Ah la la la... cette fin de soirée m'a offert son lot de rebondissements. Et je me sens complètement stupide. J'ai vraiment perdu le sens des réalités. Est-ce que toutes les émotions du spectacle de début juillet ne m'auraient pas rendue à fleur de peau ? C'est une cascade de surprises qui m'est tombée dessus et pas très délicatement.

Voici l'épilogue -tant attendu- de cette cavale commencée le 5 juillet.

Cette personne familière qui est rentrée dans la pièce hier, c'était la mère Rondin, mon assistante sociale. Visiblement désespérée par mon cas qui l'est tout autant :
- Sarah... Sarah...Sarah, dans quel guet-apens tu t'es encore fourrée ?
- Oui c'est ça c'est un guet-apens. Moi j'ai rien fait.
- Je te connais depuis si longtemps et tu ne peux pas t'empêcher de t'attirer les pires problèmes.
- Oui je suis d'accord mais je les attire sans rien faire...
- Si je dois énumérer tes faits d'armes... on aurait pu s'attendre à ça ! La petite-fille que tu as giflée...
- Vous savez bien qu'elle a fait semblant pour me piéger...
- Puis il y a eu cet incendie avec la cigarette...
- C'était les jumeaux ! Et le père me faisait trop peur...
- Et puis il y a eu toute cette histoire avec Rémy... et la paire de ciseaux ! Quelle horreur...
- Vous n'avez jamais douté de moi sur cette histoire...
- Et enfin il y a cette dispute violente dans la boue à ton lycée avec cette pauvre jeune fille...
- Elle a balancé à tout le monde que j'étais orpheline...
Je crois qu'elle était en train de m'achever une bonne fois pour toutes. Toute cette prétendue violence crescendo m'amenait irrémédiablement à commettre un acte contre la personne que je déteste le plus...
- Je sais pas comment me défendre cette fois-ci. J'ai aucune preuve. Mais croyez moi, j'ai rien fait.
- Tu veux dire que tu étais là par hasard au mauvais moment ?
- Mais oui...
- Encore une fois ?
- Je suis pas folle, je suis pas violente...
- Tu l'as suivi pourtant...
- Ben non, je suis tombée sur elle...
- Sur lui tu veux dire ?
- Sur elle ! Et lui il était en haut de l'escalier...
Elle me regarde un peu hagarde, décontenancée :
- Tu l'as suivi dans le sud...
A mon tour d'être perdue. Encore plus en entendant ce qui suit...
- C'est un délinquant. Il va falloir mieux choisir tes fréquentations.
- Qui ça... David ? Mais c'est mon meilleur ami...
- C'est bien ce que je dis...
- Il m'a aidée après... après... l'événement.
- C'est plutôt toi qui l'a aidé et soutenu dans sa cavale...
- Mais non c'est moi... mais qu'est-ce qu'il a fait ?
Elle ne me répond pas et prend une stature très solennelle. Comme si un autre événement grave s'était produit. Elle continue à se murer dans le silence et je ne peux m'empêcher de la pousser dans ses retranchements, quitte à me mettre en danger :
- C'est moi qui devrais être accusée de meurtre...
- Qu'est-ce que tu racontes ? Mon Dieu, tu me caches des choses horribles...
- Elle était là, pleine de sang au pied de l'escalier...
- Quelle horreur !!!! Mais qui ça ? Qui ça ?
- La Vieille...
- Hein ?
- Mme B.
- De qui tu me parles... Elle va très bien et son mari aussi. Ils sont très inquiets pour toi. Ils ne comprennent pas pourquoi tu t'es enfuie alors que tout se passait si bien depuis quelques mois. Je commençais à penser que je serais tranquille jusqu'à la fin de ma mission avec toi, je me suis trompée, tu as suivi ce garçon toxique...

Vous pouvez imaginer ma réaction... l'incompréhension, la méfiance, l'incrédulité puis l'acceptation d'une monumentale bourde et un supplice inutile que je me suis infligé. J'ai fondu en larmes... et Mme Rondin m'a prise dans ses bras. De longues minutes ont passé pendant lesquelles je rêvais d'avoir une vraie maman qui me consolerait de tous les petits bobos de la vie.
- Quoi qu'il ait fait, David, c'est pour moi qu'il l'a fait...
- Faire ça à son père, c'est honteux.
Mais qu'est-ce qu'il lui a fait...? Elle ne me répondra pas. Alors je repars sur l'événement...
- Et vous n'êtes pas au courant de l'accident de Mme B?
- Non... je ne sais pas... elle a eu un accident ?
Cette vieille pie est tombée dans l'escalier et malgré la mare de sang qu'elle a laissée, elle est toujours vivante. Même sans rien faire, elle a continué à me pourrir la vie.
- Est-ce que c'est tout ce qu'on me reproche ? D'avoir suivi David ?
- C'est déjà bien trop Sarah. De partir comme ça pour un garçon sans rien dire à personne en nous laissant dans l'angoisse. Mais cette famille d'accueil est prête à te pardonner. Tu as de la chance Sarah. Et tu vas vite remettre les pieds au lycée c'est moi qui te le dis...

Mais cette histoire de volets fermés alors ? De police scientifique dans l'immeuble ? Me serais-je fait un film intégral ? Et le regard inquisiteur et plein de frayeur du Vieux en me trouvant au pied de la Vieille ? Je croyais qu'Interpol me cherchait, mais c'est David qui était traqué ??? Je comprends mieux pourquoi personne n'est venu me parler en 24 heures au commissariat.

Pour que la police vienne le chercher aussi loin, il a dû commettre un acte dont je ne sais rien. Je me demande aussi comment la police nous a trouvés...

Tant de questions et si peu de réponses...

Cette conversation détonante avec la mère Rondin a eu lieu hier soir. J'ai dormi au foyer. Ce matin j'écris tout ça d'un lieu que je connais bien, du Rialto. J'attends la mère Rondin qui doit me ramener « officiellement » chez les Vieux. Je suis partagée...

Soulagée d'un côté quand même d'un énorme poids. Mais je me ronge les sangs pour mon David. Et je ne suis pas tranquille sur les Vieux, il y a anguille sous roche.

Je sens une main douce sur mon épaule. Des retrouvailles pleines d'émotion...

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