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16 ans, grosse & moche!
15 septembre 2013

DIMANCHE 15 SEPTEMBRE 2013 19h35 : EPILOGUE DE LA CAVALE

Tout le reste de la journée je me suis rongé les sangs. Et si je devais avoir peur de lui autant que d'elle ?

Et tous ces mystères qui s'amoncellent m'exaspèrent. J'ai fini par me dire qu'il faudrait que j'aie des réponses sur n'importe quoi, mais des réponses coûte que coûte, pour satisfaire aujourd'hui ma soif de vérité. Même sur un autre sujet...

Je me suis alors décidée à smser David et je l'ai retrouvé derrière mon immeuble 30 minutes plus tard, dans la ruelle. Il était aux anges, moi un peu moins :
- DAVID : Alors tu me pardonnes ?
- MOI : Je voudrais savoir quelques trucs d'abord...
- DAVID : Tout ce que tu veux.
- MOI : Tu te souviens que je t'avais parlé du cambriolage dans les caves...
- DAVID : Non je m'en souviens même pas Sarah... enfin je m'en souvenais pas jusqu'à ce qu'on m'accuse de ce cambriolage...
- MOI : Ben alors pourquoi t'as pas parlé de moi tout de suite à la police, j'aurais pu t'innocenter le jour-même plutôt que de te laisser pourrir en prison 5 jours...
- DAVID : Ben c'est évident non ?
- MOI : Je trouve ça surtout très bête...
- DAVID : Je voulais te protéger, je savais pas où t'en étais avec ton affaire, je voulais pas qu'ils sachent que tu avais dormi dans ma cave pendant deux semaines. Je voulais pas t'enfoncer, te mêler à tous mes problèmes de merde. A moi de m'en sortir tout seul...
- MOI : Finalement t'as pas réussi...
- DAVID : Je te remercie mille fois Sarah de m'avoir sorti de ce pétrin, peut-être que si j'avais su que tu avais vu leurs visages...
- MOI : Bref, qu'est-ce qui s'est passé avec ton père le jour de notre départ ?
- DAVID : Il séchait ses séances de désintox depuis quelques jours. Le dernier jour il était d'humeur exécrable. Il est venu m'agresser verbalement en me traitant de tous les noms. Il me parlait de sa cave qui était vide et que je l'avais volé. Je pensais qu'il divaguait, je l'ai insulté à mon tour, il m'a menacé de prévenir la police, je l'ai poussé par colère, et il est tombé. J'ai eu peur qu'il soit mort mais son pouls battait normalement. J'ai eu l'impression qu'on vivait toi et moi, la même histoire ensemble presque au même moment, qu'on était liés par le destin. Je me suis dit que c'était le meilleur moment pour s'enfuir, tous les deux. J'avais vu que les campings dans le sud cherchaient des saisonniers...
- MOI : T'avais tout calculé alors ?
- DAVID : Non Sarah, non... pas l'endroit. Mais j'avais déjà un peu imaginé la suite et le bel été qu'on pouvait passer tous les deux...
- MOI : Quitte à me baratiner...
- DAVID : Je pouvais pas imaginer que tu casses tout ce que j'avais prévu pour une histoire de volets à la con...
- MOI : C'est mon droit...
- DAVID : Je sais Sarah, j'ai honte... tellement honte de t'avoir manipulée. Mais je voulais m'enfuir à tout prix et je voulais vivre ça avec toi, je voulais t'offrir de la liberté comme je m'en offrais... tu comprends.
- MOI : Et comment on s'est fait prendre alors ? Comment ils nous ont retrouvés aussi loin ?
- DAVID : J'ai été con, je me suis connecté à mon mail de l'ordi du camping...
- MOI : Pour quoi faire ?
- DAVID : Pour voir si mon père m'avait écrit quelque chose... je sais pas... des excuses. Et j'imaginais pas que ce con avait porté plainte pour le vol de sa cave. L'histoire a pris de l'ampleur car d'autres caves ont été volées, d'autres voisins ont porté plainte... et mon père a dit à la police que tout était de ma faute...
- MOI : Il a aussi porté plainte pour la chute...
- DAVID : Oui c'est vrai, c'est comme ça que tout s'est envenimé, je devenais aux yeux de la police un voleur agressif... De mon côté je savais pas du tout qu'on était recherchés, alors me connecter à mon mail me semblait pas bien risqué...
- MOI : Tu te doutais de rien ?
- DAVID : Il a dépassé les bornes mon père avec les mots. Et moi aussi... j'ai pas réussi à me contrôler... Je me sens nul Sarah... Et tu sais que je suis pas violent.
- MOI : Le vol a été éclairci... mais l'agression envers ton père ?
- DAVID : Emploie pas ces mots-là, je me suis défendu comme je pouvais... Mon con de père a fini par lever sa plainte, sûrement encouragé par les flics. Il avait l'air très con après ton témoignage... C'est toi qui lui a porté le coup fatal, c'est toi qu'as fait ce qu'y fallait. Moi j'ai fait que mettre de l'huile sur le feu...
- MOI : Arrête de te dévaloriser tout le temps... C'est chiant !

Ma dernière remarque agacée créa un long silence de quelques minutes. Avant que je mette brutalement fin à ce supplice pour nous deux : « En tout cas je te remercie pour la vérité ». Puis je suis partie avec mépris sans rien dire de plus, sans le regarder.

Quand je suis revenue à la maison, j'étais toujours très énervée contre tout.

Mais une heure est passée, et là je me sens ignoble comme jamais...

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