Ash et David n'arrêtent pas de s'envoyer des vannes...

Malheureusement j'ai promis à David que Ash allait bientôt foutre le camp... mais depuis qu'il est là j'ai comme l'impression qu'elle a envie de rester rien que pour le faire tourner en bourrique.

J'ai même surpris cette drôle de conversation hier soir pendant que je lisais Voici aux toilettes :
- DAVID : Tu crois être son amie...
- ASH : Je suis sûre que je sais plus de choses sur elle que toi...
- DAVID : T'es un parasite, tu vis à ses crochets, t'es intéressée, c'est tout ! Vous avez rien en commun...
- ASH : On a plus que tu crois, et entre filles on se comprend... Je pourrais même te donner des petits conseils, parce que là gars t'es mal parti...
- DAVID : De quoi tu parles ?
- ASH : Ah tu vois ! C'est moi sa vrai copine...
- DAVID : Non, c'est moi...
- ASH : Ah toi aussi t'es sa copine...

Elle s'est alors forcée à rire bruyamment et le moins naturellement du monde !

Et il a répondu par un désarmant « ta gueule ! ». Il n'a pas l'esprit vif en ce moment.

Et ce matin, ils font comme s'ils ne se voyaient plus. Deux étrangers !

Bref, c'est une cohabitation forcée qui ne peut pas durer. Je crois que j'aimerais me retrouver seule... avec le chat !!!

Jeudi à la sortie de mon rendez-vous chez le Proviseur, deux personnes m'attendaient... Ash et David !

Ash repique sa Terminale dans mon ancien lycée...

David fait une prépa Maths Sup dans mon ancien lycée...

Ils étaient donc aux premières loges pour assister à ma sortie.

- DAVID : Alors il te voulait quoi ?
- MOI : Pffff...
- ASH : Crache le morceau...
- MOI : Il veut que je devienne pionne ici...
- ASH : Génial, je vais pouvoir sortir mes anti-sèches...
- DAVID, à Ash : T'es con, t'es en L, y'a pas d'anti-sèche...
- ASH : Mince j'aurais dû faire S...
- MOI : Et puis il m'a donné le numéro de quelqu'un... dans un journal...
- DAVID : Ah ça c'est top...
- ASH : Relou ouais... à moins que ce soit chez Voici ?
- MOI : J'aurais préféré...

Non c'est beaucoup plus sérieux que ça... est-ce que ça me ressemble vraiment ? Moi qui regarde trois heures de télé-réalité par jour ?

J'avais rendez-vous hier après-midi avec mon ancien Proviseur...

Ah mon lycée... ses couloirs décrépis, ses casiers tagués, ses lycéens décérébrés...

Certains m'ont reconnue... Étrange quand on sait que personne ne me remarquait quand j'étais lycéenne... Alors c'était pas forcément des regards sympas, hier, mais au moins c'était des regards !

Comme une impression de retour du héros après la guerre... LOL !

« Ah mais voilà la star ! ». Un accueil digne de ce nom de la part de Cécile, l'éternelle secrétaire du Proviseur, mais aussi exemple parfait de mère de famille dépassée : « Ah si je pouvais avoir des enfants comme toi..., les miens me désolent !», m'a-t-elle dit.

Impossible d'effacer cette phrase de ma mémoire depuis ce moment. Je ne suis pas sûre qu'elle aurait apprécié de m'avoir comme enfant !!! Mais bon je vais pas m'étendre sur le sujet, il y a toute une psychothérapie à faire de ma naissance jusqu'à mes 18 ans... !

Le cœur du sujet, c'était ma rencontre avec le Proviseur... Il était enjoué en me revoyant.
- PROVISEUR : Ah, Sarah, te voilà... Je suis très content de te revoir...
- MOI : Euh moi aussi...
- PROVISEUR : J'ai beaucoup pensé à toi cet été, à ta mention, à tes résultats historiques au baccalauréat, à ton avenir...
- MOI : Ben euh, je vous remercie...
- PROVISEUR : J'ai donc quelque chose à te proposer... Un job ! Enfin un mini-job !
- MOI : Euh vraiment ?
- PROVISEUR : Pour des examens blancs, des épreuves un peu longues, j'ai besoin de surveillants sérieux et tu ferais parfaitement l'affaire.
- MOI : Ah ? Vous êtes sûr ?
- PROVISEUR : Tu e un exemple pour tous ces jeunes, tu sais bien ! Je n'arrête pas de te citer en exemple. Alors si je pouvais montrer que tu existes bel et bien... que ce lycée représente tes racines... Bref, que tu appartiens à ces lieux. Je veux à travers toi leur donner de l'espoir !

Je n'ai pas trop compris son enthousiasme ni son besoin de «m'exposer ». En voilà une nouvelle : la fille qui a toujours détesté le lycée et son autorité pourrait devenir un élément de cette institution ? Berk ! C'est me renier...
- PROVISEUR : Ça te permettra de te faire un peu d'argent. Mais ce n'est pas tout Sarah... Voilà la carte professionnelle d'un ami... Tiens... Vois où il travaille... Je lui ai parlé de toi... Il est prêt à te recevoir. Peut-être qu'il pourra t'aider, t'aiguiller, te trouver un stage... Pour arriver là où tu veux, il te faudra des stages. Si tu commences dès maintenant tu optimiseras tes chances d'y arriver.
- MOI : Je sais pas quoi vous dire...
- PROVISEUR : Ne me remercie pas, c'est normal.

J'allais pas le remercier ! Il me ramène brutalement à la réalité : à ma rentrée, à mon avenir, à mon portefeuille aussi ! Le plus étonnant, c'est que tout ça vienne à moi sans rien demander.

Je n'ai pas envie d'y penser, mais je n'ai pas le droit de gâcher une chance quand elle arrive comme ça sur un plateau. Une formation universitaire, un stage, un mini-job ? Est-ce que je peux tout gérer ???

Le contenu de ce rendez-vous n'aurait pas dû m'étonner, il avait déjà montré un grand intérêt pour mon avenir... (cf post du JEUDI 17 JUILLET 2014 14H45 : UN AVENIR A LA BAGUETTE !)

Ce qui me fait bizarre, c'est qu'il ne sait plus s'il doit me vouvoyer (comme sur son message vocal de mardi) ou me tutoyer comme aujourd'hui. Faut dire qu'il me tutoie depuis la mention ! (cf post du VENDREDI 11 JUILLET 2014 16H : LE PLUS BEAU MOMENT).

Je suis allée enquêter chez un vieux souvenir que je n'aurais pas voulu revoir... Dans un sombre quartier de Paris où une fille comme moi n'a rien à faire.

Je frappe... Un garçon éberlué ouvre... Un visage qui s'est creusé en deux ans :
- SALE TYPE : Oh mais je te connais toi...
- MOI : Oui malheureusement...
- SALE TYPE : Tu veux voir le loup chérie ?
- MOI : Hein ?
- SALE TYPE : Prends une taffe et pète un coup...
- MOI : Je viens pas pour que tu me racontes ta vie...
- SALE TYPE : Tu veux un peu d'herbe ?
- MOI : Non plus... Il est pas là par hasard ?
- SALE TYPE : Dave, y'a ta grosse nénette qu'est là... elle est pas commode...

Et là, apparaît David, complétement défoncé, la peau luisante, les yeux vitreux... Je savais que j'allais le retrouver là, deux ans en arrière, en plein chez ses vieux démons. (cf posts du SAMEDI 29 DECEMBRE 2012 15h10 et SAMEDI 29 DECEMBRE 2012 23h10 : PEACE MAN, JE CHIALE!). Il était bien tapi au fond de ses bois sombres...

- DAVID : Putain, comment tu m'as retrouvé ?
- MOI : Allez, tu prends tes cliques, tes claques, et tu viens avec moi !
- DAVID : T'es pas ma mère...
- MOI : M'en fous ! Je vais m'occuper de toi. Tu vas dormir à la maison.
- DAVID : Ah non, je veux pas voir la petite pétasse...
- MOI : Ash ? C'est pas... enfin c'est plus une tassepé !
- DAVID : Quoi ?
- MOI : Elle part dans quelques jours toute façon, on sera tranquilles tous les deux...
- DAVID : Tu me laisses finir mon oinj ?
- MOI : NON !!!!
- DAVID : Bon ok ok ok, pote, tu me gardes le oinj pour la prochaine ?
- SALE TYPE : Tu me laisses en plan mec ?

On est arrivés à minuit à l'appart', Ash allait se coucher... Bien qu'on soit rentrés discrètement, elle n'a pas pu s'empêcher de sortir sa tête de sa chambre...
- ASH : Ça pue...
- MOI : On va le désinfecter...
- ASH : Sans moi...
- DAVID, à Ash : Pétasse, tassepé ! J'adore... ça te va si bien...
- ASH : Il est pas frais ! Je veux pas le voir...
- DAVID : Moi non plus morue... Mais bon comme on t'a fichue dehors...
- ASH : Hein ? Quoi ? C'est ce qu'on va voir...

Damned ! Sacrebleu ! Nous voilà désormais 4... avec le chat !

Vous croyez vraiment que j'ai oublié David ? Je n'en parle pas mais je m'inquiète énormément...

Je lui ai envoyé aujourd'hui...

3 mails...

12 SMS...

et laissé 15 messages !!!

Une vraie sangsue...

Il m'envoie un « SOS » et disparaît dans la nature...

Je suis allée interroger la Sorcière... : « Il était temps qu'il mette les voiles... Un peu d'indépendance ! Lache-lui un peu la grappe, c'est un homme ! Il va refaire surface ! »

Humpf !!! Elle ne comprend vraiment rien... Et son père, c'est comme s'il n'était plus là.

Mais j'ai une idée derrière la tête... plutôt que de le faire sortir du bois... je vais aller le chercher dans le bois !!!

Mais dans le bois où je vais aller, j'espère très franchement ne pas le trouver...

Je dois quand même avouer que j'ai toujours défendu la cause des animaux... Mais là, je suis impardonnable...

Il m'était complètement sorti du cerveau celui-là !!!

Il y a environ 1 heure, on sonne à ma porte. Maintenant je n'ouvre plus directement, je mate le judas ! Et ben là je vois personne. Je me dis que c'est une blague. Je retourne devant la télé.

Une fois que j'ai repris ma place préférée sur le canapé, ça tambourine de nouveau ! De quoi me rendre chèvre, j'y retourne et là toujours personne ! Ça commence à m'énerver ! Mais je tente de garder mon calme : hors de question de rentrer dans le jeu de ce petit plaisantin... Ash ? David ? Un voisin... ?

Mais, cette fois-ci plutôt que d'aller me rasseoir, je reste rivée à l'œil de Moscou ! Je ne vois personne qui bouge dans le couloir... Et pourtant, ça re-frappe...

Une histoire de fou ! Puis j'entends un miaulement...

Oups, un chat est en train de frapper à ma porte ???

« Sarah... c'est Jessica... ouvre-moi »

Oh mon dieu, je l'avais oubliée celle-là... et surtout ce que je lui ai laissé en partant à New-York... Tito !!!!

J'ouvre la bobinette et la chevillette... Oh elle a grandi la petite peste ! Et le chat aussi...
- JESSICA : Pourquoi tu ouvrais pas ?
- MOI : Je suis désolée, je te voyais pas...
- JESSICA : Ben c'est normal, tu me vois pas, je suis derrière la porte... Je suis contente, tu es revenue...
- MOI : Dis donc tu parles français de mieux en mieux...
- JESSICA : Je suis triste...
- MOI : Mais pourquoi ça ?
- JESSICA : Mummy elle m'a dit de ramener Kitty-kitty...
- MOI : Tu veux dire Tito ?
- JESSICA : Non, je l'ai appelé Kitty-kitty...
- MOI : Je croyais que tu allais le garder...
- JESSICA : Ben moi aussi, je voulais... mais Mummy, elle dit que je suis un danger pour le chat...
- MOI : Qu'est-ce que tu lui as fait ???
- JESSICA : Ben rien... je l'ai seulement mis dans la machine à laver...
- MOI : Mince, c'est pour ça qu'il est tout ébouriffé ?
- JESSICA : Il sent la lessive...
- MOI : C'est vrai ?

Oh putain, il sent l'Ariel...
- JESSICA : Tu crois qu'il va mourir ?
- MOI : On va l'emmener chez le vétérinaire...
- JESSICA : C'est quoi un vété, un rinaire ?
- MOI : C'est le docteur pour les chats...
- JESSICA : Tu crois que je peux le garder alors ?
- MOI : Euh, ben on va voir...

C'est tout vu, elle va le tuer ! C'est non !

« Tu veux un verre de lait ? »

Finalement, tout le monde en a pris un, même le chat !

Oups, en écrivant ça, je viens de me souvenir qu'une fidèle bloguée m'avait dit de ne pas faire ça... Il va repeindre l'appart' le minou !

Nous voilà désormais trois dans cet appartement ! Ash, moi... et Tito !

PS : je me demande s'il ne s'appelle pas Tito à cause d'une erreur de frappe !!! C'était pas Titou ?

J'ai pris rendez-vous avec mon ancien Proviseur, jeudi. Ça va me faire bizarre de retourner dans le passé, même si c'est pour un court instant. Un adieu définitif ?

J'ai croisé Marco en allant m'acheter ma ration de pains au chocolat : à défaut de sourire, il m'a saluée ! Mais avec une tête d'enterrement... Étrange... Je ne sais pas si le plus étrange est son attitude désespérée ou le fait qu'il daigne me saluer. Le vent est en train de tourner. Mais dans quel sens ?

Et Yunso vient de m'envoyer un sms un peu mystérieux... : « Déjeuner avec ma famille samedi ? »

Un truc est en train de se tramer, non ?

Ma rentrée se rapproche. Me retrouver dans un univers scolaire va me faire bizarre après ces 3 mois de liberté totale...

Mais j'imagine qu'on ne peut pas vivre sans préparer la suite de sa vie... Vivre au jour le jour, ça n'existe que dans les rêves, les utopies, et les films... En fait la vie c'est toujours penser au futur... Et quand on est vieux, très vieux, j'imagine qu'on passe son temps à préparer sa mort ?

Bref, je suis trop jeune pour me laisser aller... et il est temps de se remettre à la construction du futur !

Mais cet univers de pré-adulte va-t-il me convenir alors que je commençais à peine à apprécier ma vie d'adolescente ?

Autre fait notable aujourd'hui, un message vers 18h sur mon téléphone alors que j'étais en train de regarder une télé-réalité vraiment nulle et décérébrante sur NRJ12 : « Sarah, bonjour, c'est votre ancien proviseur. J'aimerais vous voir ces prochains jours. Prenez donc rendez-vous avec Cécile, hein. Je vous dis à bientôt et je compte sur vous. Cécile !!!!!!!!!!!!!! Venez donc... ». Puis il a raccroché.

La pauvre Cécile, mon bon Proviseur doit la faire marcher à la baguette... à 18h en plus ! Lui aussi me plonge dans une ambiance de rentrée.

Et pour finir la journée, je suis tombée sur Kamil en descendant les poubelles du foyer. Il m'a saluée puis regardée avec pitié comme si j'avais pris cinquante kilos, ou comme si il savait quelque chose que je ne sais pas. Il avait l'air très mal à l'aise. Une fois l'épouvantail passé, je me suis retournée et il s'est retourné en même temps avec le summum de l'apitoiement. Mais qu'est-ce que ça cache ?

Une journée de questions sans réponse en somme.

Hier, en début d'après-midi, j'ai eu des nouvelles de David, enfin c'était plutôt laconique...

« SOS »

Évidemment, moi quand je reçois ça, je panique... Je suis allée directement vers son immeuble et je l'ai appelé. Aucune réponse.

J'ai observé sa fenêtre. Aucun mouvement. Aucune lumière.

Alors je me suis décidée à aller sonner... C'est la sorcière qui a répondu :
- SORCIÈRE : Ah... Sarah... Tu viens ré-emménager ?
- MOI : Euh non... je cherche David.
- SORCIÈRE : C'est plus ici que tu le trouveras... Son père l'a mis dehors...
- MOI : Ah bon... Depuis quand ?
- SORCIÈRE : Hier soir...
- MOI : Ah... Et qu'est-ce qui s'est passé ?
- SORCIÈRE : Il a dépassé les bornes...
- MOI : Envers son père ?
- SORCIÈRE : Envers moi !
- MOI : Ah... je suis rassurée...
- SORCIÈRE : Je vois pas en quoi c'est rassurant, j'ai dû lui mettre une claque... avec le soutien de son père bien sûr !
- MOI : Ah oui, je comprends mieux...
- SORCIÈRE : Il a un téléphone non ?
- MOI : Il répond pas...
- SORCIÈRE : C'est plus mon affaire... enfin notre affaire !
- MOI : Bon au revoir madame...

Mon dieu, qu'est-ce qu'il a encore fait ? Pourquoi ne répond-il plus après avoir envoyé son SOS ? 24H après je n'ai toujours aucune suite au SOS...

Qu'auriez-vous fait à ma place ? Lui pardonner ou la mettre dehors dans la foulée?

J'ai eu besoin d'un temps de réflexion... avant de lui annoncer ma décision.

« J'ai décidé que je te faisais plus confiance. Et dans ce contexte, je préfère que nous nous séparions à l'amiable. »

Non on dirait une rupture de contrat.

« Tu peux rester si tu paies mille euros la semaine. »

C'est pervers. Elle risquerait de trouver une solution... et pas des plus glorieuses !

« Casse-toi retourne chez ta mère ! »

Je suis quand même pas un monstre... Je vais pas devenir pire qu'elle...

Au petit-déjeuner de samedi, ça a donné ça entre deux tartines...

- MOI : Bon, Ash, je préfère que tu partes... Mais tu as le temps, je te laisse de quoi te retourner...
- ASH : Ok... t'as du Nutella partout sur la figure...

Et on a rigolé...

Pfff, encore un pétard mouillé.