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16 ans, grosse & moche!

17 mars 2014

LUNDI 17 MARS 2014 18H55 : PRISE A LA GORGE

L'étau se resserre...

J'ai croisé Marco dans la rue en revenant du lycée, il m'a sauté dessus :
- MARCO : Oh Sarah, j'ai une mauvaise nouvelle...
- MOI : Dis-moi...
- MARCO : Ma grand-mère, tu te souviens, tu l'aimais bien je crois...
- MOI : Ça fait longtemps qu'elle est partie...
- MARCO : Elle s'est échappée de sa maison de retraite...
- MOI : Oh non...
Je ne sais pas quoi dire de plus, j'ai pas fait l'Actors Studio moi ! Et je ne veux pas inventer une histoire à dormir debout.
- MARCO : Tu l'aurais pas vue ?
J'oscille la tête négativement... mentir sans parler c'est déjà moins grave non ?
- MARCO : Mais le pire c'est que mon père ne veut pas déclarer sa disparition à la police... Pourtant, elle a perdu la boule, ma mère est d'accord avec moi, et elle est pour prévenir la police... Je comprends pas mon père...

Ca m'a laissée pantoise, et silencieuse. Je ne lui ai donné aucun avis afin de ne pas m'enfoncer... Je crains que les éléments soient contre moi et la Mamie... Ou contre moi toute seule ?

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17 mars 2014

LUNDI 17 MARS 201 9H55 : FEYDEAU AU PARKING 3

Comment la Mamie s'est-elle retrouvée dans ce fichu parking ? Y-a-t-il un parking qui communique officiellement avec mon immeuble ? Pas le temps de me poser toutes ces questions ! La Mamie est en train d'agiter au loin son bras et de me faire coucou le plus innocemment possible !

David est juste à côté de moi. S'il la voit, il va tout de suite me saborder, et elle avec ! Ma chance du jour est qu'elle s'agite... dans son dos !!!! Il ne le voit pas encore, mais il peut l'entendre.

Dans ces moments-là, il faut trouver une diversion, même la pire... celle qui va finir par se retourner contre moi au final. Mais aux grands maux les grands moyens. J'attrape la main de David, chose que je ne fais jamais !!! Je ne suis pas très tactile... et ça vous le savez. Ce geste le fait sursauter, il me fixe... Je dois maintenant trouver une histoire plausible pour accompagner ce geste sorti de nulle part...
- MOI : David, j'ai de la chance de te connaître...
- DAVID : Mais moi aussi...
- MOI : Grâce à toi, j'ai enfin découvert où menait cette porte...
- DAVID : Ça te sert à quelque chose ?
- MOI : Peut-être que le Vieux sortait son cannabis par là...
- DAVID : C'est plausible... Mais je vois toujours pas à quoi ça te sert... En tout cas, ça me plaît de t'aider... ça me plaît... que tu... me... prennes la m...
Oups... Il finit par rapprocher son visage du mien en me fixant dans les yeux. Gloups... Il rapproche sa bouche...

Mon dieu, il n'a pas oublié ce baiser manqué, et pourtant ça a failli nous éloigner une bonne fois pour toutes... Et là il recommence... Je lui tends en retour... ma joue ! Et je lui fais la bise des 2 côtés, en « bons potes ».

« Merci mon David, je t'en dois une, allez je te raccompagne... »

Il a tenté de prolonger par un dîner, un jogging, un ciné mais j'ai prétexté une dissert' urgente. Ouf...

Je le ramène dans l'appart', je le fous dehors et je reviens dans le parking, la Mamie a disparu... C'est normal, elle n'a pas dû comprendre pourquoi je la snobais. A cette occasion, je découvre qu'en fait c'est un parking public, ouvert librement sur l'extérieur. Je retourne dans la cave en me demandant comment elle a fait pour passer de l'un à l'autre... Personne...

Ça y est, elle s'est échappée pour de bon...

Malheur ! Désespérée, je vais la chercher dans la rue... nada. Cauchemar, me dis-je alors... je fais tout pour la garder avec moi et ça la conduit dehors...

Je rentre dépitée dans l'appart'... et je la vois sortir des toilettes !!!

« J'avais trop envie de faire pipi alors je suis sortie, c'est tout ce thé japonais que j'ai bu à midi... »

J'en aurais pleuré de soulagement.

« J'avais vraiment envie... et puis je me suis perdue en sortant de la cave... je me suis retrouvée dans un parking... et j'ai cru te voir, mais j'ai dû me tromper... mes yeux, je ne leur fais plus trop confiance... »

Je l'ai prise dans mes bras et ça l'a rassurée.
- MOI : Je crois que j'ai trouvé une solution pour que vous sortiez librement sans vous faire prendre...
- MAMIE : Ça serait formidable...

Effectivement, ce parking est une porte de sortie idéale... Il donne sur l'allée derrière l'immeuble. Une allée bien discrète de l'autre côté du quartier vivant dans lequel je vis. En passant par l'escalier de service condamné, elle va se retrouver directement dans le parking qui mène à l'allée... C'est un peu glauque comme trajet, mais c'est un moindre mal. Toute liberté a un PRIX...

Et c'est l'idée secrète que j'avais en tête -sans trop y croire- en explorant cette porte, trouver une sortie de secours pour la Mamie enfermée « à l'insu de son plein gré ». J'imaginais que ça menait aux caves de mon immeuble, voire aux égouts ! Il y avait surtout tous les indices qui laissaient penser que le Vieux utilisait ce passage désaffecté pour son trafic de stupéfiants et donc que ce passage était discret et menait bien vers l'extérieur... Bingo, je pouvais pas rêver mieux.

J'espère en tout cas que personne ne l'a vue quand elle est revenue dans l'appart' comme une fleur...

Pour conclure cette journée spéciale Feydeau, j'ai reçu un SMS de David : « Laisse-moi passer une soirée chez toi le week-end prochain... »

Finalement la leçon du jour c'est que cacher la vérité est un combat de tous les instants, épuisant et usant, et qui a un PRIX à payer sans crédit, cash, le jour même...

Finalement, on en revient toujours à la même devise : Liberté, Vérité, PRIX A PAYER... Pfffff

16 mars 2014

DIMANCHE 16 MARS 2014 23H55 : FEYDEAU AU PARKING SUITE !

« Oh how are you Sarah ? Oh hello, bonjour madame... »

C'est Mrs Lawson, la mère de la petite Jessica, qui a déjà offert pas mal de rebondissements à mon blog... Elle a l'air ravie de me voir, mais intriguée par la Mamie, bizarrement accoutrée...

« Oh I remember you... Vous êtes une amie de Sarah... Je vous ai souvent vues ensemble dans le quartier... Long time I haven't seen you though»

Mince, Mrs Lawson a le compas dans l'œil... Malgré les accessoires, elle n'a pas tardé à découvrir le pot-aux-roses, faut dire qu'il est vraiment grossier ce déguisement, rien n'attire plus l'œil que quelqu'un qui porte des lunettes de soleil à l'intérieur... Mais comment ne pas tomber dans le grotesque dès qu'on se grime... En plus l'objectif c'était de se faufiler, pas de s'éterniser. Bref, je ne suis pas douée...

Mrs Lawson sait maintenant quelque chose qu'elle n'est pas censée savoir... Mais fera-t-elle vraiment le rapprochement ? Sait-elle que la Mamie a été envoyée en maison de retraite et qu'elle s'en est échappée... ? Bien sûr que non. Il suffit simplement qu'elle ne rencontre jamais les personnes qui pourraient rechercher la Mamie... Et maintenant que j'ai la preuve que le courrier de la Mamie a bien été reçu par son fils, peut-être que personne ne va la chercher... En résumé on aurait pu tomber sur pire que Mrs Lawson.

J'arrête cet aparté car l'histoire continue... mais toutes ces idées m'ont assaillie après la faille « Mrs Lawson ». Et j'ai dû me rassurer toute seule pour retrouver mes esprits.

Mrs Lawson m'a rappelé qu'il y avait toujours du babysitting pour moi si je le souhaitais et que Jessica était bien plus sage... Puis elle a filé dans l'ascenseur.

Et hop je file à la cave avec la Mamie :
- MAMIE : Oh mais y'a des toiles d'araignée ici... Et c'est quoi toutes ces boîtes en carton...
- MOI : Je vous ai fait un petit fauteuil en carton... Trente minutes...
- MAMIE : Il fait vraiment sombre et froid...
- MOI : Je vous laisse la grande lumière...
- MAMIE : Allez, fais vite, Sarah...

Je contacte David, il ramène son sac à malices, pleins d'objets high-tech... Et je le conduis à la porte de la caverne d'Ali-Baba...

Avec la clé trouvée dans le bureau du Vieux (cf post du LUNDI 10 MARS 2014 20H45) j'ouvre la porte du fond, celle qui débouche sur l'escalier désaffecté :
- DAVID : Mais tu m'emmènes où ? Y'en a des dédales dans ton immeuble...
- MOI : Faut que tu m'aides à débloquer le dernier mystère de cet immeuble...
- DAVID : Je vais faire mon maximum pour toi... J'ai ramené plein de trucs, des passe-partouts illégaux, le top quoi...
Nous descendons les deux étages qui nous séparent de cette porte métallique blindée.
- DAVID : Je vais pas y arriver Sarah... Je suis pas un as de la cambriole...
Je vois le temps qui passe et David qui cherche une idée... La Mamie va péter les plombs. Je préfère abréger...
- MOI : Bon, tant pis laisse tomber...
- DAVID : T'as pas trouvé des clés ?
- MOI : Si, j'ai trouvé un trousseau et une des clés ouvrait la porte de l'escalier...
- DAVID : Et les autres clés ?
- MOI : Je les ai toutes essayées dans la serrure de la porte métallique, mais y'a rien qui rentrait... Allez viens maintenant ça suffit
- DAVID : Parfois, la meilleure solution est la plus simple... Je vais tenter de mettre un peu d'huile dans la serrure et puis j'essaierai tes clés.
- MOI : Ça va pas marcher... pourquoi les clés marcheraient avec toi...
- DAVID : T'es défaitiste...
J'ai juste fait une promesse à la Mamie, et je veux maintenant me débarrasser de David au plus vite pour la faire sortir de cette sordide cave...

CLICK... Sésame s'ouvre... On découvre un couloir... Ma curiosité l'emporte sur tout... Ce couloir mène vers une autre porte, puis encore une autre... Et nous atterrissons dans un parking !!! C'est un parking privé, à moitié vide...
- MOI : T'es trop fort...
- DAVID : J'ai seulement mis de l'huile dans une serrure et tourné une clé...
- MOI : Oui mais quand même... Et puis...

Une vision d'horreur paralyse alors ma langue bien pendue...

Derrière une voiture, une silhouette me fait signe au loin... Sacrebleu, c'est la Mamie !!! Mais comment s'est-elle retrouvée là ? David va la voir, David va l'entendre... La Mamie m'appelle, le sourire jusqu'aux oreilles... C'est fichu !!!!!

16 mars 2014

DIMANCHE 16 MARS 20H10 : FEYDEAU AU PARKING

Connaissez-vous Feydeau, cet auteur de boulevard qu'on me fait étudier en ce moment ? La prof nous a dit qu'il n'était pas très académique cet auteur... Eh bien je viens de vivre en direct un extrait d'une de ses pièces !!!

J'ai trouvé la cave du Vieux ! Et j'ai dû en faire une cinquantaine... Comme il n'était pas trop tard et que la Mamie tournait en rond dans l'appart' malgré la diffusion de son programme préféré, Vivement Dimanche, je me suis dit qu'il fallait que j'exécute mon plan aujourd'hui.

- MOI : J'aurais besoin de vous cacher pendant une petite heure...
- MAMIE : Mais pourquoi ?
- MOI : J'ai eu une idée pour vous faire sortir, mais je suis pas sûre d'aboutir...
- MAMIE : Du moment que tu me re-caches pas dans une cave...
Aïe c'était mon idée. Je lui ai promis monts et merveilles afin de l'amadouer un peu. Elle a fini par céder à condition de ne pas y rester plus de trente minutes... J'ai cédé à mon tour sur ce point, sans pour autant en avoir la garantie !!!

En effet tout dépendait de David et de son talent de passe-partout...

Mais avant d'atteindre la cave, refuge de quelques instants pour la Mamie, je dois la faire passer par le rez-de-chaussée. Je décide d'appeler l'ascenseur au 3ème étage pour descendre au rez-de-chaussée directement et discrètement, avec l'espoir que personne ne se trouve ni dans l'ascenseur, ni au rez-de-chaussée. Je la cache derrière la porte... ouf personne. Direction le bouton 0... Allez dix secondes, j'ai besoin de dix secondes. On lui a quand même mis les lunettes et le foulard sur la tête... On ne sait jamais.

Au moment où je m'apprête à lui ouvrir la porte qui mène au sous-sol et aux caves, quelqu'un sort du local poubelle, quelqu'un qui me sourit, un visage familier... Badaboum tout s'effondre.

16 mars 2014

DIMANCHE 16 MARS 2014 13H45

Bon pour faire entrer David, je dois provisoirement me débarrasser de la Mamie. Mais comment la faire sortir de l'appart' en pleine journée sans que personne la remarque ? Quand elle a fait sa sortie clandestine, elle s'est immédiatement fait repérer par sa belle-fille, même si elle portait son foulard et ses lunettes chics.

Donc on ne va pas retenter le coup du déguisement. Je pourrais la cacher dans une pièce de l'appart' mais elle serait capable d'oublier qu'elle doit rester cachée et tomber nez à nez avec David qui serait capable quant à lui de s'incruster chez moi. Bref, il faut que j'aie une idée...

Je pourrais la mettre dans un autre endroit de l'immeuble avec ses mots croisés et son télé 7 jours, ses deux passe-temps favoris. Il y aurait bien le local poubelle, c'est pas si inconfortable, j'en ai déjà fait les frais il y a plus d'un an... mais elle risquerait d'y croiser Marco ou ses colocs... Non c'est débile cette idée...

Eurêka, je sais où je vais la mettre... J'ai un trousseau de clés, je vais aller fouiner à la cave, et tenter tous les verrous ! Bon c'est pas hyper sympa, j'arrête pas de la mettre dans des caves quand ça m'arrange mais c'est pour une heure, grand max...

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15 mars 2014

SAMEDI 15 MARS 2014 23H35 : LE POT DE COLLE

SMS de David cet après-midi :
« Mon père me saoule, je peux venir chez toi ? »

Ben non, la Mamie est là... et il n'est pas censé savoir.

Je me décide à ne pas répondre.

Une heure plus tard : « Je suis en bas, et je vois de la lumière chez toi... »
Mais quel pot de colle ! Typique : quand j'ai eu besoin de lui, il était aux abonnés absents. Maintenant, je veux plus le voir, et il traîne à mes basques !

« Je descends... »

- DAVID : Ouf, je croyais que tu boudais...
- MOI : Non pas du tout...
- DAVID : On va chez toi ? On pourrait regarder la télé, puis se commander une pizza...
- MOI : Bof, pas trop envie de pizza...
- DAVID : T'inquiète, c'est moi qui paie, je sais que ça doit pas être brillant les finances... tu fais comment ? Je peux t'aider au fait ?
- MOI : Ben y'a mon job qui m'aide, et puis l'aide sociale...
- DAVID : Ah bon ? Tu leur as dit que tu vivais toute seule ?
- MOI : Oui et non c'est compliqué...
Je m'enfonce dans les sables mouvants...
- DAVID : On peut manger japonais si tu veux...
- MOI : J'ai vraiment pas faim...
- DAVID : Mais je veux dire plus tard...
- MOI : Je préfère sortir, bouger quoi...
- DAVID : Ah d'accord...

C'est la seule solution que j'aie trouvée : laisser tomber la Mamie alors que je me réjouissais de regarder THE VOICE avec elle, pour un ancien ami névrotique avec lequel je n'ai pas réglé tous mes comptes.

On a marché, et il n'a pas arrêté de tourner autour du pot :
« C'est compliqué l'amitié... presque autant que l'amour ! »
« C'est en étant déçu par quelqu'un qu'on finit par réaliser qui est important, sur qui on peut compter, quoi ! »
« Faut pas écouter les autres, faut suivre son intuition et mettre les amis sous une cloche à fromage ! »

Difficile de reconstituer le puzzle, mais je pense qu'il vient de se faire larguer soit par cette fille qu'il fréquentait, soit par ses potes de S. Alors il vient se rassurer avec une vieille branche. Tout ça m'énerve copieusement. Il a dû sentir que je n'étais pas dedans :
- DAVID : Ça va pas Sarah ?
- MOI : J'ai des vrais soucis moi en ce moment et je suis toute seule pour les affronter...
A travers mon ton vaguement agressif, il a dû décoder le fond de ma pensée...
- DAVID : Tu m'en veux encore...
- MOI : Je sais pas...
- DAVID : Je ferai tout ce que tu veux pour me faire pardonner...
Ses yeux de chien battu finissent par m'attendrir...
- MOI : Tu voudrais pas m'aider à ouvrir une nouvelle porte qui me résiste... ?

Comment faire d'une pierre deux coups ! Je pense qu'il a envie de me faire plaisir... Si ça peut lui faire plaisir, ok !

15 mars 2014

SAMEDI 15 MARS 2014 10H45 : FIN DE LA TRÊVE

« Sarah... Sarah, réveille-toi... c'est le monsieur au téléphone »

Je faisais un doux rêve, dont j'ai immédiatement oublié la saveur et les ingrédients, quand la Mamie m'a tendu le combiné alors que j'avais encore ma tête sous la couette...
- MOI : Allô... Allô ?
- INCONNU : Sarah... c'est moi...
- MOI : Je me doutais que c'était vous...
Et oui, ça ne pouvait être que le Vieux. Un moment que je redoute mais que je dois affronter depuis longtemps.
- LE VIEUX : Ma femme a dû te dire, avant son départ, que je voulais te voir...
- MOI : Oui je me souviens.
- LE VIEUX : Tu es donc restée dans l'appart', je pensais que l'Aide Sociale t'aurait récupérée...
- MOI : Vous voulez que je parte ?
- LE VIEUX : Qui est cette femme qui vit avec toi ?
- MOI : C'est... une amie qui me soutient... après ce que votre femme m'a fait.
- LE VIEUX : Je suis désolé qu'elle t'ait imposé ça... Je voudrais qu'on se voie Sarah...
- MOI : Où ça ?
- LE VIEUX : Tu sais où je suis, je suppose...
- MOI : Tout ce que je sais c'est que le soir de Noël la police est venue vous chercher...
- LE VIEUX : Alors tu dois deviner où je suis... C'est important qu'on se parle de vive voix.
- MOI : Ben je sais pas où vous êtes...
- LE VIEUX : Tu notes l'adresse ? Prends bien ta carte d'identité... Et tu demandes mon nom à l'accueil... Tu peux venir samedi prochain après-midi ? 14H précises d'accord ?
J'ai noté consciencieusement toutes ces indications sans qu'il m'en révèle plus... Que de mystères !

Mais j'ai vérifié immédiatement sur Internet après avoir raccroché. Oui c'est bien une prison et une des plus célèbres de France.

Dans une semaine, pour la 1ère fois de ma vie, je vais finir en prison. J'en ai déjà la chair de poule.

MAMIE : Sarah... dis-moi... qu'est-ce qui se passe ?
MOI : Vous inquiétez pas, rien de grave...
MAMIE : Tu sais, je comprendrais si je devais partir...
MOI : Si ça devait arriver, je partirais avec vous...
Et elle m'a prise dans ses bras.

Plus je tente de la rassurer, plus j'imagine le pire et me ronge les sangs. Je me prépare... Ma trêve n'a plus qu'une petite semaine d'espoir... Trois semaines avec la Mamie, c'est déjà mieux qu'à Noël hein ?

14 mars 2014

VENDREDI 14 MARS 2014 23H10

« Sarah, il a rappelé, il insiste, il dit que c'est urgent, je lui ai demandé son numéro mais il m'a répondu que tu ne peux pas le rappeler... Il a raccroché en disant qu'il insistera tant qu'il a l'occasion... Ah et j'oubliais, il m'a dit qu'il avait oublié que tu travaillais souvent le vendredi soir... »

Et oui, j'étais dans mon bain d'huile hebdomadaire de volaille entre les brimades d'un chef illégitime et les brimades des clients insatisfaits et indécis. En tout cas le manager n'a pas pointé le bout de son nez... normal puisqu'il croit que je suis enceinte (cf post de vendredi dernier !!!). Je vous rassure, c'est pas possible...

Quand je suis rentrée, la Mamie veillait malgré la fatigue. Pour m'informer de ce nouvel appel.

« Je sais que tu es embêtée... mais il a pas l'air méchant... je le sens à sa voix... je dirais qu'il est plus embêté que toi en fait... »

Comment sait-elle ce qu'elle doit me dire pour me rassurer ? Toujours...

14 mars 2014

VENDREDI 14 MARS 17H45 : COURRIER

Un petit tour ce soir au Rialto pour voir si le courrier de la Mamie, posté il y a une semaine est bien arrivé... M. et Mme Rinaldi sont là... L'occasion de voler quelques échanges spontanés en me postant à l'avant-garde du comptoir. Lieu de toutes les conversations...

Il m'aura fallu une heure, trois chocolats chauds et 6 morceaux de sucre pour glaner les bribes d'une conversation glaciale entre les deux patrons...
- MME RINALDI : C'est bien la preuve qu'elle est encore plus folle que ce qu'on pensait...
- M. RINALDI : Parle pour toi, je crains que ce soit l'inverse...
- MME RINALDI : T'es pas objectif... c'est normal... c'est ta mère...
- M. RINALDI : Elle a l'air de savoir ce qu'elle veut dans cette lettre, il était peut-être trop tôt.
- MME RINALDI : Trop tard, tu veux dire, tu l'as entendue comme moi...
Pas de réponse... Qui ne dit mot consent.
- MME RINALDI : Et en plus je suis sûre de l'avoir vue dans le coin !

Mais qu'a-t-elle fait ou dit dans le passé pour que la mère Rinaldi veuille à ce point se débarrasser de sa belle-mère ? Pour que la Mamie elle-même se flagelle et estime que son fils et sa belle-fille ont eu raison de l'enfermer « pour se protéger »... Peut-être rien... simplement la volonté de garder sa dignité d'un côté, de ne pas affronter la déchéance d'une personne qu'on aime de l'autre côté ?

Ou peut-être plus, beaucoup plus... un secret ? Un nouveau mystère ?

En tout cas, le courrier de la Mamie semble avoir calmé les inquiétudes de son fils, je dois lui en parler.

14 mars 2014

VENDREDI 14 MARS 2014 0H05 : ATTACHEMENT ET DETACHEMENT

Aucun appel, niet, nada... L'attente est terrible et la Mamie sent des choses...
- MAMIE : C'est pas de ma faute j'espère ?
- MOI : Quelle faute ?
- MAMIE : Je te sens inquiète...
- MOI : Non, du tout...
- MAMIE : C'est peut-être cet appel de l'homme mystérieux qui t'angoisse...
Elle a beau perdre la boule, elle n'en perd pas pour autant son intuition. Ce n'est pas de sa faute, mais je m'inquiète pour la pérennité de notre chaleureux petit foyer...

Je continue à remplir les placards et le frigo, elle continue à me mitonner de délicieux dîners et parfois même déjeuners quand je sèche la cantine.

Elle m'accompagne dans tous mes programmes de télé-réalité et découvre un nouveau monde inconnu qu'elle commente, critique, rejette avant d'en demander plus.

Elle passe son temps à astiquer l'appartement comme pour l'amadouer, puis se l'approprier.

Cette routine est pleine de surprises et de curiosité. Tout le contraire de la routine.

Je m'attache terriblement, et mon attachement nourrit quotidiennement ma peur du détachement qui croît irrémédiablement.

Pendant ce temps, les économies fondent comme neige au soleil...

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