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16 ans, grosse & moche!

15 juillet 2015

LE CALVAIRE – CHAPITRE II

Je suis sur un matelas. C'est la seule certitude. Mes jambes sont aussi attachées.

J'arrive à ramper. Je tombe du matelas... à même le sol. Soit une chute...de vingt centimètres. Le matelas est posé par terre.

Mes yeux s'accoutument un peu au noir de l'enfer... et je distingue du parquet.

Mes entraves limitent mes mouvements sur le parquet. Je glisse sans bouger. C'est peine perdue.

Je ne pense qu'à une seule chose... soulager ma vessie. Voilà un truc auquel on ne pense jamais dans les séries américaines... Et je refuse de faire sur moi.

Mon kidnappeur aurait-il pensé à me laisser un seau ???

Mais un léger bruit d'écoulement a fini par attirer mon attention... un bruit que je connais déjà... On dirait des WC qui fuient. Comme chez moi.

L'appel des toilettes est plus fort que tout et je tente de me détacher, rien n'y fait pour les mains...

J'arrive tout de même à m'asseoir sur le matelas. J'appelle à l'aide. Mais aucun bruit de l'extérieur ne filtre alors l'inverse m'étonnerait.

Je pourrais mordre mes liens mais mes bras sont ligotés à l'arrière, dans mon dos et je ne suis pas contorsionniste. Idem pour mes liens aux chevilles...

Mais si j'ai réussi à m'asseoir, peut-être pourrais-je me lever ? Non... mais j'ai trouvé une nouvelle position. La chenille assise... Je glisse en direction de l'écoulement... Un parcours qui me semble interminable avec la peur qu'on me saute dessus... J'arrive à un obstacle. Je caresse ma joue contre de la céramique... C'est bien la cuvette des toilettes.

Et après... ???

Voilà tout l'avantage d'être une grosse dondon comme moi... J'ai un talent que les autres n'ont pas... Il suffit de rentrer le ventre quelques instants en inspirant, de tenir sa respiration et son bide pendant quelques secondes puis de tout lâcher... Et hop ! Le bouton du haut du pantalon craque et la fermeture éclair s'ouvre toute seule.

J'arrive à me relever en m'appuyant sur la cuvette, enfin vaguement. Après il suffit d'avoir une forme parfaite de bouteille de coca... Je sautille, le pantalon tombe tout seul. J'ai plus qu'à m'asseoir sur la cuvette, au diable la petite culotte...

En plein soulagement...

Une porte s'ouvre, et une lumière tamisée s'allume. Je suis nue sur ma cuvette face à un cinglé qui m'a kidnappée...

Mais au moins je mourrai digne et la vessie en paix.

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14 juillet 2015

LE CALVAIRE - CHAPITRE I

À partir de là, ma notion du temps devient très vague. Il n'y a plus d'heure repère, plus de lumière, plus de son, plus de repas...

Je me réveille endolorie avec une migraine insupportable.

Je suis seule dans le noir, un noir étouffant sans trace qui pourrait me guider.

Je me sens tellement mal, que je me rendors.

Jusqu'à ce réveil où j'entends une porte claquer. Je réalise alors que mes mains sont attachées.

Je ne sais plus, je me mets à pleurer, je crois.

Je cherche du regard un mouvement, j'aiguise mes oreilles, mon nez... Rien, absolument rien. Je suis dans un monde aveugle, sourd et sans odeur.

Je crois que je me parle... « C'est la mort ? Je suis morte ? C'est fini ? ». Je répète ça plusieurs fois...

Puis l'instinct de survie prend le dessus... Il y a bien une odeur... la mienne ! Je transpire de partout. Et ma vessie commence à crier aux abois...

« Y'a quelqu'un ? S'il vous plaît ? Y'a quelqu'un ? »

Combien de fois l'ai-je dit ?

Bizarrement, je ne crie pas. J'ai trop peur du résultat. Quel étrange comportement...

Il n'y a pas de doute, je suis dans mon pire cauchemar, et le pire des cauchemars, c'est un cauchemar bien réel.

13 juillet 2015

H-1 MINUTE

Ce n'est qu'une fois la porte de l'immeuble franchie que le doute revient...

Je n'ai pas remis les pieds dans cet immeuble depuis l'horrible nuit de la Saint-Sylvestre. Serais-je en train de me jeter dans la gueule du loup ???

Mais la Mort me donne du courage... Je suis possédée par l'émotion et les souvenirs... Malgré tout ce qui nous sépare, je me dois de le lui annoncer... Au fond de moi, j'ai presque envie de partager ça avec lui, mon pire ennemi.

Mme Rondin de son paradis ne peut que nous réunir et nous faire fumer le calumet de la paix... Comment en serait-il autrement ?

Je vogue entre l'appréhension et la frénésie de la tristesse... Je crois que je pourrais me jeter dans ses bras pour qu'on en finisse enfin.

C'est décidé. La gentillesse sera ma meilleure arme.

Je ne me rappelle même plus comment je suis arrivée devant sa porte... J'ai comme un trou noir. Mon esprit était ailleurs.

Je frappe... je sonne... j'attends... Aucun bruit, aucune réponse. Des mauvais souvenirs me reviennent alors...

Et si tout recommençait ? Je bascule en une fraction de seconde...

Je suis folle d'être là face à mon démon... Son absence est peut-être un signe, un bouclier envoyé du ciel ?

Mon cœur s'accélère, j'étouffe, je dois sortir... L'ascenseur est occupé, je dévale les escaliers...

Au sens figuré... puis au sens propre. Dans ma soudaine frayeur, je rate une marche et je glisse sur les 5 suivantes... avant de me cogner la tête sur la rambarde.

La suite est très floue... Quelqu'un me soulève... Je me sens tirée sans ménagement...

La fin est horrible. Mais je ne retomberai pas dans mes vieux travers... Mon récit sera mon salut.

Qu'il en soit ainsi. Je ne cacherai rien, ni à mes lecteurs, ni à moi-même.

6 juillet 2015

LUNDI 6 JUILLET 2015 15H45 : HÉSITATION

Ash va être surprise de me retrouver là ce soir. Elle qui pensait avoir l'appartement pour elle pendant 2 jours.

Je suis déboussolée.

La plus surprenante des réactions, c'est que je suis irrésistiblement attirée par mon voisin d'en face... Quelle ironie... J'aurais donné n'importe quoi pour qu'il s'éloigne ces derniers mois... Maintenant que Mme Rondin nous a quittés, c'est mon seul lien.

Voilà ce qu'elle m'a avoué avant de mourir (cf post du LUNDI 29 JUIN 2015 23H10 : LE MORCEAU) :

« Rémy a été un de mes protégés à une époque, comme toi tu peux l'être... Quand il y a eu ce couac entre vous il y a trois ans... il a fallu choisir. Tu avais plus besoin de moi que lui. Je ne te l'ai jamais dit parce que j'avais peur que tu croies que je puisse te trahir... Je suppose que ça a été dur pour lui même si rien ne doit l'excuser... »

Pour la première fois je ressens de l'empathie pour mon bourreau... Il doit être bien triste aujourd'hui... Comme moi. Peut-être que ça nous permettrait d'enterrer la hache de guerre...

Mais je pense à quelque chose de pire... Peut-être qu'il ne sait pas qu'elle était malade. Peut-être qu'il ignore tout jusqu'à son départ aujourd'hui...

Le monde n'a subitement plus la même couleur et la même saveur. Ce n'est pourtant pas moins bien qu'avant.

Mon devoir est d'aller retrouver Rémy. Je reviens de suite.

6 juillet 2015

LUNDI 6 JUILLET 2015 10H20 : REST IN PEACE

Je suis allée voir Mme Rondin hier à l'hôpital. Je suis restée une demi-heure à la regarder dormir. Je n'ai pas osé la réveiller. Je lui ai fait une bise en partant.

Ce matin, j'étais dans le métro à destination de la gare pour mon séminaire. J'ai reçu un message vocal quand j'étais sous terre... En arrivant dans la gare, j'ai écouté le message.

Je n'ai pu que faire marche arrière.

Ce baiser d'au revoir... et bien, c'est un baiser d'adieu.

Le fils de Mme Rondin m'a laissé ce message froid... « C'est fini. »

Je n'ai pas de larme. Comme si mon corps avait déjà tout donné ces dernières semaines. J'ai déjà vécu ce moment en rêve... ou plutôt en cauchemar.

Je suis comme paralysée. Mais je suis prête. J'ai imaginé ce pire plusieurs fois.

À qui le tour ? Oh, maintenant que les personnes âgées que j'aime ont toutes disparu, je vais enfin être tranquille. Tranquillement seule.

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5 juillet 2015

DIMANCHE 5 JUILLET 2015 17H45 : BIS REPETITA

J'ai l'impression que plus rien ne va...

Accablée par le poids du destin, je suis épuisée !

Mon mauvais pressentiment se précise... Mes blogués les plus fidèles, les plus anciens, ont suivi mes longues pérégrinations autour de mon bracelet qui m'accompagne depuis ma plus tendre enfance. Ce dernier a passé son temps à disparaître, à être donné deux fois, à re-disparaître, à revenir... Je l'ai récupéré à Noël après mes aventures tordues à la maison de retraite de la Mamie... Une longue histoire ! Vous souvenez-vous de la petite bossue ?

Bref.

Une fois retrouvé pour de bon, ce satané bracelet a atterri dans une cachette jamais dévoilée ici. J'ai appris la leçon !

Cet après-midi, inquiétée par les derniers événements troublants dont la coupure sauvage de mon arrivée électrique, j'ai vérifié fébrilement ma lumineuse cachette... Pas si lumineuse que ça...

Et voilà, une disparition de plus, je suis cernée !!! Quelle idiote présomptueuse ! Certains doivent se souvenir de cette grille sous mon lit, fixée dans le mur. Une grille d'aération qui a longtemps projeté un souffle fétide de moisissure humide... Une odeur dont j'ai découvert l'origine l'année dernière... Elle venait de la pièce secrète du Vieux et se baladait par les conduits jusqu'à ma chambre. Le Vieux y faisait ses petites cultures lucratives qui ont fini par l'envoyer en prison.

Quand le bracelet est revenu entre mes mains à Noël, j'ai longtemps réfléchi avant de penser à ce conduit... J'ai dévissé la grille et j'ai logé le bracelet dans ce fameux conduit qui me semblait appartenir uniquement au passé. Au début, je vérifiais l'efficacité de ma cachette tous les jours, avant de finir par oublier son existence. Je me disais que personne ne penserait à cet endroit inutile et que j'en avais enfin fini avec les aller-retours capricieux du bracelet...

Patatras. L'histoire se répète inlassablement. Elle ne se lasse pas... moi oui !

Il y a un intrus... Je pense encore à Rémy... mais de moins en moins. Un intrus qui en veut à mes affaires...

Comme dans tous les bons feuilletons, il faut penser à ceux que le téléspectateur attend le moins... Tiens... Le bracelet disparaît quand Ash revient.

4 juillet 2015

SAMEDI 4 JUILLET 2015 22H : LE COME-BACK

Ash vient d'arriver avec un petit sac à dos... Elle rentre ici comme dans un moulin puisqu'elle a la clé...
- MOI : Tiens une revenante...
- ASH : Fallait que je me lave un peu le cerveau...
- MOI : Je comprends...
- ASH : Et puis bah, j'ai affronté la réalité... je me suis inscrite en CAP Esthéticienne...
- MOI : Y'a pas de sot métier.
- ASH : C'est exactement ce que voulait pas ma mère...
- MOI : Ah oui c'est vrai... Elle va pas être contente, c'est ce que tu veux j'imagine...
- ASH : Tu parles, ça va lui faire trop plaisir... elle avait raison, je suis aussi idiote qu'elle le pensait...

Super, il va falloir recoller les bouts de pots cassés !!! Et qui va être investi de cette mission... ?

- ASH : Je peux rester un peu, un tout petit peu ???
- MOI : Ben oui...

Et là, elle a posé son petit sac à dos de petit séjour au sol... puis elle est retournée dans le couloir... avant de ramener une énorme valise à roulette... puis une deuxième... puis une malle... puis un miroir géant... puis un poster... puis un vanity-case... Oh mon dieu !!! Elle est de retour... et pour de bon !!!

4 juillet 2015

SAMEDI 4 JUILLET 2015 15H45

Et si c'était un acte de vandalisme pur ??? C'est bizarrement bien ciblé...

Mais qui ? Il y a encore quelques semaines j'aurais pensé à Rémy...mais il est quasiment hors-circuit. Il s'est éteint, je ne le vois plus, il ne paie plus son loyer au grand dam de la boulangère hargneuse. Et quand je le croise, on dirait un zombie. Non, je ne le vois pas en train d'arracher mon fil dans les parties communes...

La peur qui m'avait abandonnée peu à peu reprend ses droits.

Il y a un truc qui me revient... La disparition du cadavre de mon téléphone portable dans un de mes tiroirs... Et puis ce dessin noir sous ma peinture rose...

Je ne sais plus si tout est lié... Il y a tellement de passage chez moi quand Ash s'incruste...

Je suis perdue, et je me ronge les ongles... dégueulasse avec ce vernis rose !!!

4 juillet 2015

SAMEDI 4 JUILLET 2015 9H10 : ERDF

Monsieur ERDF vient de passer (il m'a expliqué que ERDF c'est pas la même chose qu'EDF) et il a exploré toute mon installation électrique...

« Y'avait aucun problème chez vous, m'dame... mais y'a eu un couac dans les parties communes... votre fil a été arraché sauvagement. Vous êtes sûre qu'on n'a pas voulu vous faire une mauvaise blague ? »

Une très mauvaise blague qui m'a privée d'électricité pendant 5 jours ???

Le technicien s'est aussi étonné que j'aie eu autant de mal à avoir un rendez-vous... « Généralement, on bouge dans la journée... »

Ben oui mais comment on fait quand on peut plus appeler personne... ??? Bon, j'ai ma part de responsabilité dans cet univers d'adulte un peu nouveau pour moi, mais bon !

3 juillet 2015

VENDREDI 3 JUILLET 2015 14H55 : LE SÉMINAIRE

Une corvée n'arrive jamais seule...

En plus de ma dernière épreuve littéraire de mercredi prochain, mon « boss » m'impose un « séminaire de créativité » lundi et mardi avec une nuit à passer en Picardie... Je vois pas trop en quoi la Picardie va m'aider à augmenter mon nombre de clics sur mes pseudos « scoops » en ligne.

En effet j'ai commencé il y a quelques mois ce drôle de job où je dois écrire des news pour Teenie, un portail pour les jeunes. (cf DIMANCHE 19 AVRIL 2015 17H45 : UN NOUVEL EMPLOI DU TEMPS (1/2) et LUNDI 20 AVRIL 2015 13H45 : UN NOUVEL EMPLOI DU TEMPS (2/2))

Je tente donc de les abreuver de télé-réalité et de photos de chat. En vain... J'ai dû gagner 40€ depuis le début... pas de quoi payer mes rations de Nutella !!!

« Sarah, faut que tu te bouges le uc là... c'est pour ça que je veux absolument que tu viennes à ce séminaire... on va trop se poiler aux frais de la princesse, l'alcool va couler à flots... ça va nous libérer les neurones... et je crois que t'en as bien besoin !!! Je peux compter sur toi ? »

Comment dire non ?

- MOI : J'ai mes partiels là qui se finissent...
- LE CYNIQUE : Attends, là, ma chérie, c'est la vraie vie... alors que tes études, hein... Moi tu crois que j'ai un diplôme ? Ça sert à quoi hein ? Moins on en a, mieux on se porte, ça je peux te dire... Si tu veux devenir un millionnaire du net, faut arrêter toutes ces conneries... Bon je t'inscris ?
- MOI : Je serai revenue mercredi ?
- LE CYNIQUE : On rentre mardi soir tard... Prépare-toi à picoler hein !
- MOI : Et je vais dormir où ... ?
- LE CYNIQUE : C'est la boîte qui paie, on s'est trouvé un petit hôtel avec piscine... génial !
- MOI : Et avec qui ?
- LE CYNIQUE : On verra ça sur place... je te présenterai mes meilleurs pigistes, on va se fendre la poire entre poteaux !

De quoi passer les pires journées de toute ma vie.

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