Un jeu de dominos en cascade.
J'ai couru en oubliant que ma cheville n'était pas en bon état. Dans le métro puis jusqu'à l'hôpital. Au début je ne sentais pas la douleur mais à la fin du parcours je boitais.
L'ascenseur ne marchait pas, j'ai dû escalader les étages...
En arrivant à l'étage du rendez-vous de David à 17h48, je rate la dernière marche et je m'étale douloureusement. Je me remets debout, j'avance très lentement et je grimace. J'arrive dans une salle d'attente avec l'espoir que son rendez-vous soit un peu retardé... Pas de David... Et je m'en veux tellement... il n'est pas venu, ou bien il est reparti tout de suite...
Beau coup double Sarah ! A force de vouloir ménager la chèvre et le chou, j'ai tout perdu. Je voulais ne décevoir personne, et là j'ai déçu tout le monde : la prof, David, le Proviseur et moi-même...
Je me mets à pleurer sans arrière pensée, des larmes sincères et une espèce d'infirmière vient me parler :
- Ça va pas ma fille ?
- Non... j'ai mal...
- Mal où ?
- J'ai mal à la cheville...
Et je regarde ma cheville, je tente d'enlever mes bottes, mais c'est trop douloureux. L'infirmière me propose de m'emmener aux Urgences, et je lui dis « pas la peine !». Mais la douleur est vraiment insupportable et je sens mon pied gonfler. Mes sanglots repartent de plus belle en intégrant cette fois-ci la douleur physique.
L'infirmière part et revient avec un fauteuil roulant, je n'arrive même plus à m'appuyer sur la cheville. Aux admissions on me demande ma carte vitale que je n'ai pas évidemment et qui contacter... réponse que je n'ai pas non plus, en tout cas pas envie de donner.
Le médecin qui m'ausculte m'annonce une horrible nouvelle, atroce !!! Il va falloir découper ma bottine pour observer le gonflement... Non !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Il voit que ça me traumatise alors il découpe doucement, adieu mes Newrocks...
Le résultat est affreux : j'ai la cheville et le pied bleu... ça me fait paniquer mais pas le médecin qui plaisante... je me résous à donner le nom du Vieux pour qu'il vienne me chercher. Le médecin me fait une radio mais il n'y a pas de fracture. Mais il m'annonce que ça va me prendre du temps pour guérir... de la glace, du repos, surélévation du pied et un bandage ultra serré pendant 5 jours. Et il me pose une question idiote :
- Vous êtes sportive ?
- Non pas du tout
- Heureusement parce que là vous allez être immobilisée pendant un long moment. Vous êtes lycéenne ?
- Oui ?
- Je vous faire une certificat médical pour le sport...
- Combien de temps ?
- Ah je suis content de vous redonner le sourire... Un mois ?
- Génial !
- Allez deux mois...
- C'est pas possible !
- Je pensais pas que je pouvais donner du bonheur à ce point là ! Mais faudra de la rééducation. Et pas bouger pendant 3 jours, ok ?
Il était canon le docteur et il venait de m'offrir un magnifique cadeau. Mes larmes séchaient même si j'en avais encore gros sur la patate. Ma consolation était de me retrouver dans Grey's anatomy avec le Dr Mamour ou le Dr Torride...
Une heure plus tard, arrive le Vieux tout inquiet :
- Qu'est ce qui t'es arrivée ?
- Je suis tombée...
- C'est grave ?
- Pas trop.
- T'es venue à l'hôpital toute seule ?
- C'est un copain qui m'a amenée ici...
- Ah je vois qui c'est, tu le remercieras.
Le Vieux était aux petits soins, il m'a ramenée dans sa voiture que je n'avais jamais vue, une Audi assez luxueuse... Ben dis donc que d'événements aujourd'hui.
Je suis sous médicaments, complètement shootée, et mon cerveau s'embrouille...je me suis endormie paisiblement... mais je viens de me réveiller angoissée... la dispense de sport n'effacera pas tous les problèmes que je me suis créés aujourd'hui... et ne pas pouvoir aller à l'école demain renforce ma peur des représailles.
Et pas de nouvelles de David... malgré un petit sms de ma part : « j'ai eu gros pbm, fais moi signe... ».