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16 ans, grosse & moche!

10 mai 2013

VENDREDI 10 MAI 23h55 : IL FAUT SAUVER MON CHIEN !

Mon toutou continue à tourner en rond. Il semble fatigué et dans l'inconfort le plus total. Mais tout le monde dans cette maison s'en fout. Je voudrais tant l'emmener chez le véto, mais je me suis renseignée sur les prix et c'est pas dans les miens... Moi j'ai vingt euros dans ma tirelire et je garde vingt euros pour rembourser Alyssa... en espérant que la note ne grimpe pas trop de ce côté-là.

Pauvre toutou il va jamais s'endormir.

Quelle solution ? Le laisser crever ? J'ai entendu la Vieille qui parlait au Vieux ce soir : « On va devoir le piquer si ça continue comme ça! Elle nous empoisonne la vie encore plus que lui ! ».

Elle voudrait faire d'une pierre deux coups, la garce !

J'ai raconté tout ça à David en me défoulant sur cette Vieille truie !

Me sens mieux, mais il y a pas de solution.

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10 mai 2013

VENDREDI 10 MAI 18h05 : LE JOAILLER

Enfin cette visite tant attendue chez le joailler. Avec toutes mes questions et ma photo. Accompagnée de mon fidèle acolyte, David.

Cette bijouterie semble avoir pignon sur rue. En tout cas la vitrine, la rue, le voisinage, le quartier, tout brille.
Nous entrons dans la boutique et nous nous sentons immédiatement mal à l'aise. On n'a clairement pas le look. Et on est immédiatement mal reçus.
- Vous cherchez quoi ?, demande une vendeuse méprisante en tailleur.
- Euh on voudrait voir cette personne qui est écrite là...
Je lui montre un papier froissé écrit par Yunso. La vendeuse lit le papier sans le toucher d'un air dégoûté. Elle nous prend pour des SDF ?
- Je vais vous le chercher. Ne bougez surtout pas.
De peur qu'on ne casse toute la bijouterie ? Quelques secondes plus tard, elle revient avec le bijoutier, assez jeune et très distingué. Il a une tonne de gel dans les cheveux ou bien il sort de la douche ?
- Oui bonjour...
Il a l'air très intrigué et stressé. La vendeuse l'observe au loin comme si elle le surveillait.
- Désolée de vous déranger, je viens de la part de Yunso.
- Ah oui Yunso. Elle m'a dit que vous deviez passer un de ces jours. Vous êtes Sarah ?
Il fait signe à la vendeuse de déguerpir dans l'arrière-boutique, et elle s'est exécutée tout de suite. Il doit être un peu son supérieur.
- C'est vous qui aviez plein de questions sur un bracelet ?
- Oui c'est moi tout à fait. Et j'en ai encore.
- Je vous écoute.
- Là j'ai ramené une photo et je voudrais savoir si ce bijou a une valeur.
- Ah oui ce fameux bracelet, non ça, ça ne vaut rien du tout je suis désolé.
Et je soupire de soulagement.
- Vous êtes sûr ?
- Oui, c'est mon travail quand même.
- Parce que la personne qui l'a offert dit qu'il a de la valeur...
- Sentimentale peut-être, mais pas de la valeur marchande. Enfin si, ça vaut 9,99 euros. Sûrement dans un bouge.
- Bon bah d'accord je vous remercie.
- Je vous en prie. C'était votre bracelet ?
- Non.
- Ah bon ? Mais pourquoi toutes ces questions ?
- Non rien. J'en ai eu un comme sur la photo mais il a disparu. Bon bah je vous remercie.
Je m'apprête à partir quand une question me revient... pour être vraiment sûre...
- Je me souviens que vous aviez parlé de l'original à Yunso.
- L'original de quoi ?
- Du bracelet.
- Oh il y a eu tellement de copies et d'originaux on ne sait plus trop.
- Parce que vous lui aviez dit que l'original réagissait aux aimants.

Il a l'air un peu confus. Hé oui, avant de venir j'ai relu ce que j'avais noté dans mon blog, très utile pour le coup (cf posts 14/01 11h10 / 27/01 17h30 / 16/02 17h25) et il y a quand même une contradiction avec cette histoire d'aimant. En effet quand j'ai testé l'aimant sur celui d'Alyssa, l'aimant se réveillait. Et quand je l'ai testé sur le mien, il ne bougeait pas. Avec les infos données par le joailler, j'ai pu en conclure que le mien n'était qu'une copie à 10 euros, mais qu'à l'inverse celui d'Alyssa pouvait être un original. D'ailleurs c'est ce qu'a insinué la Mamie lors de notre avant-dernière conversation (cf post du 7 mai 16h25). Info encore contredite par Alyssa lors de notre conversation de l'ascenseur (cf post du 6 mai 11h20) qui l'a fait expertiser, sûrement pour en tirer de l'argent car il ne lui plaisait pas. Qui ment volontairement. ? Qui s'embrouille involontairement ?

Le joailler tente de conclure notre conversation :
- J'ai dit ça moi ? Peut-être, je ne sais plus. Je m'étais renseigné mais j'ai oublié.
- Ah... je vous pose la question parce que le bracelet que vous voyez en photo réagissait aux aimants.
- Non ça je vous garantis que c'est pas l'original.
- D'après la photo c'est sûr ?
- Oui j'en suis sûr. Et vous, êtes-vous sûre que votre bracelet réagissait bien aux aimants ?
Oui je ne suis pas folle. J'ai tout relu avant de venir.
- Ça dépend lequel.
- Ah vous en aviez deux ?
- Oui...
- Et vous l'avez pas l'autre ?
- Celui qui réagissait pas aux aimants ?
- Non mais je peux...
A ce moment là, David me pince le poignet discrètement et je comprends son message... Du coup c'est moi qui conclus :
- Je peux pas, il a disparu aussi, on m'a tout volé.
- Ah bon.
- Je vous remercie vraiment beaucoup.
- N'hésitez pas, si vous retrouvez un des deux bracelets, revenez me voir, je pourrai l'expertiser longuement.

Je suis sortie toute embrouillée. Mais David qui avait assisté de loin à la conversation, lui, ne l'était pas du tout :
- Il est chelou ton mec.
- A quoi tu vois ça ?
- Ben t'es naïve. Il se souvient de rien alors que c'était il y a deux mois. Il n'avait rien à dire jusqu'à ce que tu lui parles de deux bracelets. Et là il s'est réveillé comme par magie.
- Ah bon, t'as senti ça toi ?
- Oui c'est pour ça que je t'ai attrapé le bras discrètement.
- Et t'as vu, j'ai tout de suite compris...
- Tu l'as bien enfumé.
- Oui on est trop forts.
- Mais on n'est pas très avancés. Avec tout ce que tu m'as dit, je suis sûr qu'il y a un truc pas clair. Tu devrais demander à un autre bijoutier.
- Mais j'en connais pas, personne voudra me répondre, pour lui c'est Yunso qui m'a introduite.
- Ouais bah moi je te dis qu'il y a anguille...
- C'est peut-être moi la nulle, je suis peut-être la seule à m'embrouiller. Quand j'ai vérifié avec l'aimant, il y avait peut un autre objet métallique qui pouvait me tromper autour. Peut-être que le bracelet d'Alyssa ne réagissait pas en fait.
- Moi ce que je peux te dire c'est que le tien que je suis allé chercher dans le caniveau il ne réagissait pas à mon aimant et que j'ai dû utiliser une pince.
- Oui c'est vrai je me souviens, tu m'en avais parlé et au moins je te fais confiance...
Plus qu'à moi-même.

Je me demande quand même si c'est pas mon imagination qui a monté tout ça en épingle. Et ça m'arrangerait que celui qu'on m'a volé ne vaille rien pour tourner la page de ma boulette une bonne fois pour toutes en remboursant Alyssa de 20 euros lundi prochain.

9 mai 2013

JEUDI 9 MAI 19h35 : UNE ETOILE S’ÉTEINT...

En rentrant chez moi vers 19h, je tombe sur la Mamie assise sur mon banc fétiche devant mon immeuble. Elle a l'air très triste, et je vais tout de suite lui parler :
- Bonjour, quelque chose ne va pas ?
- Ah Sarah, un grand chagrin.
- C'est grave ?
- Oui Katherine Chancelor est morte !
- Ah mais pas de souci elle va ressusciter comme la dernière fois.
- Non pas le personnage, c'est la comédienne...
- Ah, je m'attendais à pire...
Je pousse un soupire de soulagement, je croyais qu'il était arrivé un malheur personnel à la Mamie. Quelques secondes plus tard, je réalise et j'accuse le coup. J'ai seize ans et cette vieille pie des Feux de l'Amour a toujours fait partie de ma vie. C'est un cri qui part du cœur avec la voix tremblante :
- C'est horrible !
- Oui ! Ah enfin quelqu'un qui me comprend ! J'ai erré toute la journée comme une âme en peine.
- J'ai grandi avec elle...
- J'ai vieilli avec elle...
- Heureusement, on a quelques années de retard sur les États-Unis.
- Ça me fend le cœur quand même.
- Vous êtes sûre qu'elle est morte? Je la croyais presque immortelle...
- Ils en ont parlé dans mon journal de 13 heures. On la voyait avant ses opérations de chirurgie esthétique avec des robes des années 70.
Et on a continué comme ça pendant une heure. Je pense que c'est moi qu'elle attendait sur ce banc. Et moi je n'aurais pu en parler qu'à elle.

C'est fou qu'une simple série nous lie comme ça. Nous sommes en deuil toutes les deux.

Ça me fait d'autant plus bizarre que j'adorais le personnage, Katherine Chancelor, excentrique et généreuse. C'est la grand-mère qu'on voudrait tous avoir.

Je sais c'est ridicule, mais c'est plus fort que moi. Je suis toute nostalgique ce soir... C'est une étoile qui disparaît.

9 mai 2013

JEUDI 9 MAI 14h50 : OUI OUI

J'ai décidé de sortir David de chez lui aujourd'hui car il avait tendance à se calfeutrer. Et ça me permet d'occuper le terrain. Pendant ce temps-là il fume pas et il a le souci d'être frais à chaque fois que je viens. Et en plus il continue à m'envoyer un message chaque jour pour me confirmer qu'il a pas fumé. Oui je suis partout dans sa vie, et il n'a pas l'air de détester ça.

Et je suis fière de lui.

Bon cette sortie n'était pas très glamour, un déjeuner au KFC. Et j'avoue que j'ai une petit faiblesse pour ce fast food. Un poulet fondant, une panure croustillante. Et en plus c'est pas si gras que ça (méthode coué).

En sortant du resto, j'aperçois au loin quelqu'un de familier... mon beau maître-nageur ! Il s'avance vers nous, mais il est de l'autre côté du trottoir.

J'hésite, soit je l'évite et je reste sur mon trottoir. Peut-être la meilleure solution car je suis avec David et j'ai pas trop envie qu'il me voie dans cet état bizarre que me provoque Grégoire. Soit je n'écoute que moi et je fonce vers le maître-nageur.

Bam, j'ai même pas eu le temps de réfléchir, Grégoire m'a vue et vient vers moi. Comme il est sympa ce Grégoire. Et il me fait même la bise, j'adore.
- Hé Sarah ! Ça fait plaisir de te voir...
- Oui oui, moi aussi.
- Tu vas bien ?
- Oui oui je vais bien, trop bien.
- Bon tu reviens dans mon groupe la prochaine fois ?
- Oui oui, sans hésiter.
- Comme tu progresses bien je t'apprendrai le crawl si tu veux.
- Oui oui, j'adore le crawl.
- Ça me fait plaisir que t'aies pris goût comme ça à la natation.
- Oui oui, c'est mon sport préféré maintenant.
- Ça fait du bien de servir à quelque chose.
- Oui oui, t'es indispensable.
- Bon bah je te laisse Sarah, bonne fin de vacances.
- Oui oui toi aussi je te souhaite des super vacances.
Il rit un peu nerveusement et fronce les sourcils. Il a dû me trouver bizarre... Je comprends pas pourquoi !

Une fois Grégoire disparu, je me souviens enfin que David est juste à côté de moi, qu'il vient de faire potiche pendant 5 minutes et que je l'ai complètement zappé. Je l'ai même pas présenté à Grégoire alors qu'il était juste derrière moi. Du coup Grégoire a fait comme si David n'était pas là ou alors il ne l'a même pas vu !

Peut-être que mon beau maître-nageur ne voyait que moi et que j'éclipsais le soleil... n'importe quoi ! En tout cas, quand moi je le vois, il éclipse tout le reste. Il m'a dit que je nageais tellement bien que je pouvais apprendre n'importe quelle nage et qu'il n'avait jamais eu une aussi bonne élève. Non il n'a pas dit ça complètement. Qu'est-ce que je suis cruche.

Ça y est, même quand j'écris, Grégoire éclipse le reste de mon histoire. Car mon histoire parlait de David avant tout et pas... de qui on sait.

Bref.

10 minutes plus tard, après une pause d'écriture pendant laquelle je regardais le plafond, béate, je reprends le fil ! Sans digression.

« C'est qui ? » entame David, un poil agressif. Ouh la la terrain glissant s'il réagit mal.
- C'est mon prof de natation en cours de sport.
- Ah... et tu es bonne en natation ? Je croyais que t'étais nulle en sport.
- C'est une exception. Et puis je suis dans la catégorie des « bébés nageurs », ceux qui savent pas nager... alors...
- Et tu m'as pas dit que t'étais dispensée de sport à la rentrée ?
Oups j'avais oublié. Mais je peux pas planter Grégoire comme ça il a besoin de moi pour se sentir utile. Vais-je vraiment mettre ma dispense de sport tant désirée à la poubelle ?
- Ben oui, je vais pas rater cette occasion, tu me connais. Si je peux éviter de voir la sale gueule de la prof... Tiens je t'ai jamais demandé pourquoi je te vois pas en sport ?
Pas mal Sarah, c'est un bon détournement de conversation.
- Ah je t'ai jamais dit ? J'ai une dispense permanente à cause de mon dos.
- Bah qu'est-ce que t'as au dos ?
- Une scoliose.
- Ah ça se voit pas.
- Bah c'est presque fini, moi aussi j'en profite, je déteste le volley ou la gym, toutes les conneries qu'adore ta prof.
J'ai vraiment bien joué, mais dans ces propos une certaine agressivité résiste.

C'est sûr qu'il a de quoi ne pas être content. Je me plains qu'il change de personnalité quand il fume, mais là, il a dû halluciner sur ce pan de personnalité qu'il ne connaissait pas chez moi... et moi non plus il y a encore quelques semaines. Cruche et idiote, voilà ce que Grégoire me fait comme effet. Un peu comme l'alcool ou la drogue quoi ! Un truc qu'il faut vite arrêter avant d'être accro.

La tension a mis un peu de temps à disparaître. Mais comme je suis vite redescendue de mon nuage, ça l'a rassuré.

8 mai 2013

MERCREDI 8 MAI 16h40 : LES FEUX DE LA MEMOIRE

J'ai retrouvé ma Mamie fétiche au Rialto. Comme toujours, en début de conversation elle est en grande forme et percute vite alors que moi je mets du temps à me réveiller ! Et je n'ose pas aller directement sur les sujets qui fâchent. Et on est parties sur le même thème que la veille :
- MAMIE : Moi je comprends pas qu'ils nous les enlèvent le mercredi nos Feux...
- MOI : En plus c'est du téléfilm français pourri à la place !
- MAMIE : Julie Lescaut ! C'est barbant. Et je sais pas pourquoi ma télé se met toujours à baver quand c'est la Lescaut là !
- MOI : C'est parce que ça date des années 80. C'est pour les vieux croûtons.
Oups, j'ai peut-être fait une gaffe. Elle est un peu dans cette catégorie la Mamie...
- MAMIE : Ah oui, des vieux débris ! Ces coupes de cheveux, et cette couleur de cheveux poil de carotte... ça dérègle ma télé. Nos Feux, c'est quand même plus dynamique ! La preuve je viens de découvrir que ça plait aux jeunes ! Ça me rajeunit... Et cette idiote d'Ashley...
- MOI : Qui croit que c'est son bébé alors que c'est celui de Sharon...
- MAMIE : Elle est aveugle comme le fils de Victor...

Ça nous a fait rire. Bon je vous passe les détails. On a été intarissables ! De vraies pies.

Et puis est arrivé le sujet délicat :
- MOI : Vous savez à propos du sujet d'hier...
- MAMIE : Ne t'inquiète pas. Tu es jeune, vis ta vie à fond et ne regrette rien.
Bon ça concorde pas trop, mais de quoi parle-t-elle ?
- MAMIE : Ne te mets pas martel en tête. Un de perdu dix de retrouvés.
- MOI : De quoi ?
- MAMIE : Tu sais la vie est courte, et ça vient quand on s'y attend pas.

Bref c'est soudainement parti dans le décor. Je suis pas sûre que j'en tirerai quelque chose. Bah je me suis quand même éclatée avec elle à parler de notre série.

Je me demande si elle part pas en vrille sur certains sujets... des sujets tabous ?

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8 mai 2013

MERCREDI 8 MAI 14h30 : UN CHIEN QUI PARLE...

Je suis assez impatiente d'aller chez le joailler, je veux en avoir le cœur net de tout ça. J'ai envie de tourner la page de mes bêtises. Ou bien me sentir moins coupable...je ne sais pas. C'est aussi la curiosité de tout comprendre comme dans une enquête.

Et avec David on forme, je crois, une fine équipe de limiers, lol !

En attendant, le Chien n'arrête pas de bouger, il s'allonge puis se relève tout de suite. Je pense que j'ai mal compris ce qu'il voulait dès la semaine dernière. Je l'emmenais sans arrêt dans son caniveau ! Mais il le snobait le caniveau !

Je me demande si je ne devrais pas l'emmener chez un vétérinaire. Alors j'ai décidé d'en parler aux maîtres des lieux. Voilà leur réponse :
- La Vieille : « Tu vas pas nous faire dépenser de l'argent pour rien ! De toute façon il n'en a plus pour longtemps ». La moutarde m'est montée au nez : « C'est aussi une créature de Dieu vous savez ! ». Elle a haussé les épaules.
- Le Vieux : « Mais non c'est rien, il gambade le vieux cabot. Il a des fourmis dans les jambes, comme moi et il a besoin de se dégourdir ». J'ai tenté de l'inquiéter : « Mais il est pas comme avant ». Mais non, « tu ne le connais pas bien encore et moi je le connais comme ma poche »

Je crois que je suis la seule à me faire du souci pour ce vieux toutou. Qui ne va pas bien du tout. Je vais devoir me débrouiller tout seule.

Ce cabot dort avec moi toutes les nuits. Je le nourris, je l'emmène dehors à la première occase. Je lui tiens compagnie... ou l'inverse ! Bref je suis la seule à le connaître aussi bien.

Ah s'il pouvait parler qu'est-ce qu'il me dirait ?
« J'ai la truffe qui se dessèche, emmène moi chez le véto !»
ou « Je connais tous les petits secrets du coin, et je vais tout te raconter ma poulette ! »
ou « Mais non t'es pas aussi moche que tu le crois ! Bon t'es un peu grosse mais c'est joli les bourrelets ! »
ou « T'es cinglée ma pauv'fille tu fais parler ton chien ! »

Ouais faut que j'arrête !

7 mai 2013

MARDI 7 MAI 20h10 : FERIE

J'ai TOUT raconté à David. Et je lui ai même lu ses dialogues que j'ai retranscrits à chaud sur mon blog. Il se passionne pour ce bracelet. Et il est prêt à m'accompagner chez le joailler, ami de Yunso.
- Chouette on y va demain David ?
- C'est férié demain !
- Mince c'est vrai. Jeudi ?
- C'est férié aussi !
- Fuck ! Vendredi ?
- Oui en espérant qu'il fasse pas le pont...
- On ira voir...
- Oui !!! C'est étrange, tu as une super mémoire pour des conversations qui ont eu lieu il y a trois semaines... tu m'impressionnes...

J'ai pas répondu ! J'allais pas lui avouer que j'écris tout dans un blog à chaud. Il serait capable de le trouver et de ME lire. Sauve qui peut !

7 mai 2013

MARDI 7 MAI 16h25 : CONTRADICTIONS

Elle était là au Rialto, arrivant en même temps que moi vers 15h10. Elle est venue vers moi spontanément :
- Sarah ! Je suis contente de te voir. J'ai remarqué que tu arrivais ici souvent à la même heure que moi.
- Oui je regarde la télé en début d'après-midi.
- Comme moi.
- On regarde peut-être la même chose ?
- Non tu ne peux pas regarder ça, c'est pour les Vieux comme moi.
- Ben ça pourrait ressembler à ce que je regarde...
- C'est d'une bêtise, mais je peux pas m'en passer, ça rythme ma journée et ça fait travailler ma mémoire.
- C'est Derrick ?
- Je suis quand même pas décatie à ce point-là ! C'est les Feux de l'Amour ...
- Moi aussi !
On a ri toutes les deux de se trouver un point commun. Avec autant d'écart d'âge ! Puis on s'est échangé des avis sur des personnages débiles, incohérents ou des rebondissement à la mords-moi-le-noeud.

Je la sentais en forme et je me suis dit que c'était le moment d'aborder le sujet.
- Vous vous souvenez du cadeau d'anniversaire que vous avez fait à Alyssa ? Le bracelet ?
- Tu es au courant du bracelet ? Elle t'en a parlé ? Parce qu'elle ne le porte pas. Je suis déçue.
- Il avait beaucoup de valeur ?
- Oui énormément.
Là je me décompose et elle voit tout de suite que quelque chose ne va pas :
- Sarah ? Qu'est-ce qu'il y a ? Je t'ai mise mal à l'aise ?
- Je dois vous dire un truc. Le bracelet ressemble à un autre bracelet que j'ai eu et que j'ai perdu à un moment mais que j'ai retrouvé...
- Je comprends plus rien.
Faut que je fasse simple :
- Bon, bah je me suis trompé de bracelet, j'ai piqué le bracelet que vous aviez offert.
- Si c'est pour me dire qu'elle a préféré te le donner que de le garder, vas-y, qu'on en parle plus.
- Non non du tout. Elle est triste de plus pouvoir le porter. Car je l'ai perdu.
- Oh quel dommage.
- Et maintenant que vous me dites qu'il avait beaucoup de valeur...
- L'original a une grande histoire que je ne peux pas te raconter. Il est gorgé de souvenirs.
- C'est sentimental seulement alors ?
- L'original vaut aussi beaucoup d'argent je pense.

Je suis complètement abattue. J'aurais mieux fait de ne rien savoir. Mais je suis comme ça. J'en avais besoin. Maintenant je dois assumer mon immense connerie.
- Je suis désolée, tout est de ma faute si le bracelet est perdu.
- Mais non c'est pas de ta faute. C'est de la mienne et celle de plein d'autres gens mais pas de la tienne. C'est une autre époque tout ça. Et bien plus compliqué que les Feux de l'Amour alors c'est pour dire...
Puis elle se mure dans le silence.

Je ne comprends plus rien. Ce bracelet devient une énigme à nouveau. Alyssa prétend qu'il ne vaut rien et elle l'a fait expertiser. On peut compter sur elle pour être allée au bout de son idée.

La Mamie me prétend qu'il a une forte valeur sentimentale et je ne doute pas qu'il ait une longue histoire. Mais il a aussi selon elle une grande valeur financière, ce qui est contradictoire. Et elle m'assure que c'est de la faute de plein d'autres gens si il a disparu mais pas de la mienne.

Là je suis perdue.

6 mai 2013

LUNDI 6 MAI 17h55 : UN REVE ÉTRANGE...

J'ai dormi au moins 12 heures dans la nuit de dimanche à lundi. Puis j'ai même fait la sieste cet après-midi en regardant les Feux de l'Amour.

Hier soir je me sentais plus légère, débarrassée d'un poids. Cette culpabilité enfin disparue... ?

Cette nuit j'ai fait un rêve très étrange... J'ai rêvé que ma plus fidèle lectrice, dont je ne citerai pas le nom mais qui se reconnaîtra, m'appelait au téléphone. Me souviens plus de la raison ni comment on s'est échangé nos numéros ! Et je découvre après avoir dit quelques mots dans mon tel que j'ai une voix d'homme, bien grave. Une voix qui n'est pas du tout à moi. Une voix d'un mec de 40 ans ! Je m'inquiète, j'ai peur qu'elle soit déçue, qu'elle imagine que quelqu'un parle à ma place ou a pris ma place. Mais ma lectrice continue la conversation comme si de rien n'était. Et je tente de faire varier ma voix, de la rendre normale en vain. Et j'ai peur que ma lectrice s'en rende compte...

Je crois que ça s'est arrêté là... J'ai dû me réveiller sans me rendormir tout de suite pour que je m'en souvienne aussi bien.

J'ai du mal à analyser tout ça, mais à mon avis ma culpabilité ne s'est pas envolée. Vis à vis d'Alyssa, c'est réglé. Mais pas vis à vis de la Mamie qui s'inquiète que sa petite-fille ne porte pas son cadeau (cf posts du 20 et 30 avril)... Et si cette « babiole » avait une vraie valeur sentimentale ou pécuniaire...

Je dois en savoir plus. J'irai parler avec la Mamie demain.

6 mai 2013

LUNDI 6 MAI 14h20 : L'ASCENSEUR 2

Retour dans l'ascenseur hier.

Après un long silence pendant lequel je cherche désespérément un moyen de soulager mes démons et d'aborder le sujet fatal, Sonia de SOS ASCENSEURS nous recontacte :
- SONIA : Bonjour, merci d'avoir patienté. J'ai une bonne nouvelle, le technicien pourra passer ce soir.
- C'est une bonne nouvelle ça ? hurle Alyssa.
- On en est que là ? m'entend-on crier à mon tour.
- SONIA, qui écourte la conversation : Bon je vous recontacte quand le technicien a fini avec son ascenseur prioritaire. En espérant qu'il n'y en ait pas un autre en cours de route...
Alyssa crie mais c'est trop tard, Sonia qui joue avec nos nerfs a raccroché :
- ALYSSA : La pute, elle nous a larguées !
- MOI : Elle va nous laisser crever ici... plus jamais je prendrai l'ascenseur c'est promis. Je suis punie !
- ALYSSA : Ah tu vois bien, t'es coupable, hein tu te sens coupable ! Mon frère l'a bien compris que c'est toi la Méchante...
- MOI : Disons que je ne suis pas innocente...
- ALYSSA : Ah on y vient !
Le Destin m'apporte une nouvelle fois le sujet sur un plateau d'argent. Je ne vais pas pouvoir y couper...

- MOI : Je veux avouer quelque chose si tu avoues quelque chose...
- ALYSSA : N'importe quoi ! Moi j'ai ma conscience pour moi. Je t'ai rien fait que tu ne mérites pas...
- MOI : Et cet acharnement permanent ?
- ALYSSA : Te prends pas pour le centre du monde !
- MOI : Le faux mail ?
- ALYSSA : C'était qu'un jeu, t'as pas le sens de l'humour.
- MOI : Révéler à tout le monde que je suis orpheline ?
- ALYSSA : Un potin comme un autre...
- MOI : M'agresser dans la ruelle avec ta copine ?
- ALYSSA : Juste retour des choses, tu m'as agressée en sport sans raison.
- MOI : En gros, je suis coupable de tout et toi de rien.
- ALYSSA : Ben oui, je suis un ange et c'est pas mon frère qui démentira.
- MOI : Un ange, ça s'acharne sans raison sur quelqu'un ?
- ALYSSA : Sans raison ? Tu m'énerves ! T'es molle, ça m'agace. Tu t'habilles n'importe comment, t'as aucun style, ça me dégoute. T'es grasse, tu te laisses aller, c'est répugnant. T'es la honte incarnée, tout ce que je voudrais jamais devenir.
- MOI : Je voudrais pas devenir comme toi non plus !
- ALYSSA : Tout le monde voudrait devenir comme moi !
- MOI : Ouais t'es super belle, tu t'habilles trop bien. Mais t'es méprisante avec tout le monde.
- ALYSSA : J'ai trop le swag et tout le monde m'envie !
- MOI : Le swag ? Tu tires la gueule toute la journée ! T'es dans ta tour d'ivoire avec ta groupie et t'as pas d'autre ami en fait. T'es une poupée en glace, inaccessible.
- ALYSSA, ironique : T'es trop forte toi en psychologie ! Ouh la la de ta part, ouh je suis impressionnée...
- MOI : Je t'ai percée à jour et depuis le premier jour. C'est ça qui t'énerve. T'es malheureuse et tu sais pas pourquoi ! Et tu peux pas compter sur tes soi-disant amis. Descends de ton piédestal.
- ALYSSA : T'es vraiment qu'un vautour !

Cette discussion m'éloigne provisoirement de l' « aveu » car ma haine reprend le dessus. Le temps passe très lentement et le Chien a soif, il tire la langue.

On entend des habitants de l'immeuble se plaindre que l'ascenseur ne marche plus, mais personne ne se préoccupe de vérifier s'il y a quelqu'un dedans entre deux étages. Alyssa se met à appeler au secours, mais c'est trop tard, les habitants ont disparu. On est en pleines vacances scolaires, au beau milieu d'une multitude de ponts. Cet immeuble est un quasi désert. Alyssa commence à craquer et à chouiner comme un gamine capricieuse : « Je veux qu'on me sorte de ce trou !» qu'elle répète maladivement. Puis elle pleure à chaudes larmes. Elle serait pas un peu claustro ? Ça me fait presque rire de la voir péter les plombs comme ça. Décidément je suis la seule à en voir et en savoir autant sur elle. Je respire profondément pour évacuer toutes les mauvaises ondes qu'elle transmet puis elle se cale progressivement sur ma respiration. Et se calme... et revient à la réalité.

- ALYSSA : T'as pas ton téléphone portable ?
- MOI : Non !
- ALYSSA, soupire : T'es vraiment trop bête !
- MOI : Ben et toi ?
- ALYSSA : Il est en réparation, j'ai cassé la vitre tactile.
- MOI : Tu l'as jeté contre quelqu'un ?

Elle pouffe de rire.

Nouveau silence. Coup du sort, ni elle ni moi n'avons de montres, téléphone portable oblige ! Ni elle ni moi n'avons notre téléphone portable à dispo. Ni elle ni moi ne devrions être dans cet ascenseur. Enfin, elle et moi, sommes dans cet ascenseur pour la même raison : deux feignasses !

- ALYSSA : J'étais en colère, je l'ai balancé à la tête de ma mère.
- MOI : Hein ? Le téléphone ?
Elle acquiesce.

- MOI : Ce que je voulais te dire tout à l'heure c'est à propos du bracelet.
- ALYSSA : Quel bracelet ?
- MOI : Ton bracelet qui a disparu...
- ALYSSA : Ah ce truc ringard...
- Le fait qu'elle ait l'air de s'en foutre totalement m'encourage une bonne fois pour toute à cracher le morceau.
- MOI : C'est moi qui l'ai piqué à Ashley !
- ALYSSA : Je le savais, petite voleuse !
- MOI : Je croyais qu'Ashley avait pris mon bracelet. David et moi on l'a suivie, découvert qu'elle habitait St-Ouen, au rez-de-chaussée d'un immeuble. Sa fenêtre était ouverte...
- ALYSSA : Mais j'y crois pas...
Elle n'a plus l'air de s'en foutre du tout. Mais je ne peux plus renoncer.
- MOI : David m'a aidée à l'attraper par la fenêtre. Je l'ai caché sur moi sans faire gaffe. C'est plus tard que j'ai découvert que c'était pas le bon bracelet. Je savais plus comment le rendre. Je cherchais le bon moment.
- ALYSSA : Quelle lâche ! Ça m'étonne pas ! Je vais porter plainte pour vol !
- MOI : J'ai attendu trop longtemps. Et quand on a cambriolé mon appart', il a disparu
- ALYSSA : Il a disparu, cette babiole à 20 euros ?
- MOI : Justement je voudrais te le rembourser ou te racheter le même si je peux.
- ALYSSA : Je préfère l'argent. Parce que je le trouvais moche.
- MOI : Pourquoi tu l'as acheté alors ?
- ALYSSA : Je l'ai pas acheté, c'est un cadeau.
- MOI : Comment tu sais qu'il vaut rien ?
- ALYSSA : Comme il me plaisait pas, je me suis renseignée sur son prix. Et on m'a confirmé que ça valait pas un clou ! Quel cadeau pourri, moche et sans valeur.
- MOI : Qui te l'a offert ?
- ALYSSA : Ma grand-mère.

La Mamie lui a offert la « copie » de mon bracelet ou l'original de ma copie. Tout s'éclaire. Toutes ces conversations avec la Mamie.

Le technicien de l'ascenseur arrive enfin et râle :
- Y'a quelqu'un ?
- Ouh ouh on est là !!!
- Mais comment ça se fait qu'ils vous ont pas envoyé quelqu'un d'autre, ça fait 4 heures que vous êtes là !
On écarquille les yeux. A mon avis ni elle, ni moi n'avons vu le temps passer à ce point. Il s'est clairement passé quelque chose d'important dans cet ascenseur. Le technicien continue à râler :
- On laisse pas les gens 4h dans un ascenseur, j'ai honte ! Tout ça pour raboter sur les mecs qui sont de garde, quelle boîte de merde ! A la prochaine AG, changez de société !

Puis on l'entend marteler, connecter, appeler sa société en râlant. Puis l'ascenseur se met à bouger lentement ne nous laissant plus que quelques secondes de proximité. Alyssa conclut :
- Comment t'as pu imaginer qu'Ashley ou moi on ait pu te piquer quelque chose ? On n'est pas des voleuses comme toi !
- Ce bracelet que j'avais perdu comptait énormément pour moi. Le tien visiblement pas, tu l'as refourgué à Ashley.
- Ben oui je suis généreuse moi !
- Pfff. Laisse moi rire !
- Bon tu me rembourses quand ?
- Je te donnerai 20 euros le jour de la rentrée, ça te va ?
- Ouais ça me va.
- On est quittes alors ?
- Ouais.

3ème étage, ascenseur ouvert, c'est la délivrance. Alyssa commence à s'enfuir rapidement dans l'escalier puis revient vers moi, inquiète et menaçante :
- Tu racontes pas cette histoire hein ! Et je raconterai à personne ton petit larcin débile.
- Ça me va !

Elle s'est évaporée ensuite. Et je ne l'ai pas revue en descendant d'un étage avec le Chien. Quand j'ai débarqué chez moi je me suis fait houspiller par la Vieille :
- Mais c'est pas un hôtel ici !!!
- Je suis restée bloquée dans l'ascenseur pendant 4 heures.
- Qu'est-ce que tu inventes comme conneries !
- Mais c'est vrai !
- Mange ta salade ! Et qu'est-ce tu fabriquerais dans l'ascenseur ?

Bon bah au moins Alyssa est tranquille. Jamais personne ne me croirait si j'avais envie de raconter ce qui s'est passé...

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