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16 ans, grosse & moche!

23 avril 2013

MARDI 23 AVRIL 11h05 : ELECTRICITE DANS L'AIR

Demain, c'est mon oral blanc de français et je suis prête à faire pipi dans ma culotte. Cet après-midi je ferai pipi dans la piscine. Voilà un beau programme.

David est très irritable ce matin :
- Comment ça va ?
- Comment veux-tu que ça aille ?
Non, sa réponse n'était pas une question mais une affirmation : je remplacerais plutôt le « ? » par « ! ».

Et là c'est la pause. Il a couché son visage sur le bureau et je l'entends presque ronfler.

Devant, Alyssa a gratifié Ashley d'un charmant « tu m'énerves ! ».

Quentin, le délégué au jean Diesel, tente de monter une fronde contre l'accumulation des DM : « On a plus le temps de réviser. A quoi ça sert si on finit crevés au bac ». Il faut sûrement traduire par : « pourquoi pas glander jusqu'au bac ? »

Et les deux minables de mon groupe de TPE débriefent tout le monde sur notre oral d'hier et je sens des regards noirs pointer vers moi. J'entends même une réflexion d'une tierce personne: « De toute façon, vous êtes dans le même bateau. Elle s'est elle-même sabordée ».

Bref tout va bien dans le meilleur des mondes.

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22 avril 2013

LUNDI 22 AVRIL 18h35 : LE TPE, ABOUTISSEMENT DE TOUTE UNE VIE...

On est passés à la casserole avec 45 minutes de retard et notre oral aura duré 35 minutes au lieu de quinze. La débâcle...

Les minables qui constituent mon groupe ont encore adapté le sujet qui est devenu : « les people sur les réseaux sociaux ».

On a eu droit à un défilé de Britney Spears, Justin Bieber, Kim Kardashian, One Direction et même un florilège de grandes stars françaises comme Nabilla et Amélie des Anges de la Télé-réalité.

Je savais plus où me mettre. Au début je n'osais même pas lancer un regard aux profs. Puis voyant que mes compères tentaient d'être drôles sans effet, je me suis pincée pour voir le visage des deux profs...

Ils avaient l'air de s'ennuyer ferme, l'un fronçait les sourcils pendant que la fille de mon groupe présentait un compte TWITTER sur le rétroprojecteur, l'autre prof baillait et regardait sa montre pendant que le type de mon groupe déroulait quelques diapos de powerpoint.

Oui sur la forme c'était moderne. J'étais impressionnée. On aura peut-être des points alors ??? Mais sur le fond c'était navrant, ça n'allait nulle part, que du vent et de l'esbroufe visuelle pour masquer le vide intersidéral de l'exposé.

J'ai pas parlé.

A la fin les deux minables attendaient des félicitations, les deux profs ont pris la parole :
- Vous avez un peu limité le sujet.
- Je dirais même que vous êtes un peu sortis du sujet.
- Vous avez travaillé avec un prof tuteur non ?
- C'est qui votre prof tuteur ?
- C'est lui !, indique son voisin en lui montrant un nom.
- Ah oui...

Silence. Qui en dit long. L'un des profs a levé les yeux au ciel. Visiblement notre prof tuteur ne semble pas en « harmonie professionnelle » avec ces deux autres profs. Ça me rassure que je ne sois pas la seule à penser que c'est un guignol.

- Et vous mademoiselle ? Pourquoi ne vous a-t-on pas entendue du tout ?
- J'étais pas d'accord avec le sujet.
- Et alors vous avez pas essayé de les convaincre ?
- Ils s'en fichaient.
Les deux minables ont gloussé derrière moi en guise de révolte mais ils n'ont pas osé parler car le vent n'était pas vraiment en leur faveur.
- Ah et vous avez quelque chose à rajouter ? a relancé un prof.
- Sur le sujet, je peux parler de mon expérience. Je me mets en scène sur internet, j'ai un blog.

Les deux minables de mon groupe ont pouffé de rire, mais le regard des profs s'est éclairci et ils ont commencé à m'assaillir de questions : « depuis combien de temps ? », « vos motivations », « à quel rythme ? ». Devant toutes ces questions bienveillantes, j'ai pas pu me retenir...

- J'ai commencé en septembre. J'écris tous les jours. Parfois c'est un plaisir, parfois c'est une simple habitude. Au début c'était comme une libération. Une cocotte minute. Je ne savais pas où j'allais au début. Mais aujourd'hui j'ai mes repères. J'ai fixé une voie avec des limites. Je souhaite rester dans l'anonymat. Pour mon bien et ceux dont je raconte l'histoire.
- Où s'arrête la vérité et où commence la fiction ? m'interrogea l'un d'eux.
- L'anonymat me permet de rester proche de la vérité. C'est comme un devoir, mais pas une obligation puisque l'anonymat donne tous les droits. Mais je n'y raconte que ce que je veux, et la réalité à la première personne que j'offre est totalement subjective, à mon avis. C'est ma réalité, ou plutôt mon irréalité. Certains croient que c'est une fiction, je le vois bien dans les messages qu'on m'envoie. Peut-être ma manière de rédiger, ou mon recul donnent à penser que je suis irréelle. Mais la matière brute est bien réelle, je vous le promets.

Je suis sortie de mon corps pendant ce moment de sincérité. C'est comme si ma liberté d'expression apparaissait pour la première fois à l'oral. Mais qu'est-ce qui s'est passé ?

Peut-être l'envie de prendre ma revanche sur les deux minables qui m'ont méprisée de bout en bout. Le fait que la soutenance tournait au vinaigre, qu'on n'avait plus rien à perdre et que les deux profs avaient l'air intéressés.

La discussion a continué, ils avaient beaucoup d'interrogations sur ma démarche et j'étais intarissable. Le temps passait et ils ont décidé de couper court. Les deux minables ont remis leur dossier et leur synthèse perso.

Un des profs m'a demandé si j'avais fait des recherches avant de commencer mon blog : « je me suis lancée sans regarder ailleurs sinon j'aurais eu trop de doutes. Mais j'ai fait des recherches pour le sujet aujourd'hui, je vous donne mon brouillon si vous voulez. »

Ils l'ont accepté !!! Et j'ai donné ma synthèse perso qui est très courte : je décris comment je me suis fait rejeter de mon propre groupe !!

Bilan : un fiasco de groupe, comme prévu.

Les deux se sont jetés sur moi en sortant :
- LA FILLE : La solidarité tu connais ?
- LE TYPE : On faisait partie du même groupe non ?
- MOI : Au moins j'ai fait diversion. Ça vous a évité de vous faire allumer comme des cons.
- LE TYPE : Tu nous a enfoncés !
- LA FILLE : T'aurais pu fermer ta gueule comme tout le monde.
- LE TYPE : Si on n'a pas la moyenne ça sera de ta faute.
- LA FILLE : Alors qu'on s'est donné à fond sur notre sujet et qu'on a fait une super belle présentation.
- LE TYPE : Avec le brouillon-torchon que t'as sorti à la fin, on va dans le mur.
- LA FILLE : Merci, grâce à toi on n'aura pas de point !!!
Je souriais en guise de réponse.
- LE TYPE : Laisse tomber elle est trop conne, elle nous a sabordés.
- LA FILLE : On va te ruiner ta réput' qu'est déjà bien naze...

Dire que je m'imaginais un instant qu'ils allaient me remercier de les avoir sauvés.

Si on est notés sur l'unité de groupe, on aura zéro.

M'en fous, j'ai ma conscience pour moi.

22 avril 2013

LUNDI 22 AVRIL 9h50

Je suis même pas angoissée pour cet oral de TPE, on va se planter et puis c'est tout ! Mais j'ai quand même assuré mes arrières en repartant du sujet : « Comment se met-on en scène soi-même sur les réseaux sociaux ? ». J'ai rédigé quelques pages comme parachute en m'inspirant de mon expérience personnelle.

Je vais découvrir le reste en soutenance orale avec mes deux compères.

Il y a quand même quelques irrégularités j'ai l'impression, car le prof tuteur doit fournir une note sur 8 à chacun à partir d'un carnet de bord construit sur tous nos rendez-vous... il n'y a eu ni rendez-vous, ni carnet de bord. C'est comme un contrôle continu d'un cours qui n'a jamais existé.

Puis les 12 points restants sont attribués avec le dossier et l'oral par d'autres profs. Qu'on ne connaît pas à l'avance.

Surprise à 17h après les cours.

David est arrivé 10 minutes en retard en cours, et d'humeur de chien. Il n'aura pas droit à ma bouderie, juste à mon indifférence.

21 avril 2013

DIMANCHE 21 AVRIL 20h50

Il me snobe complètement, cette andouille ! Il va se prendre une bouderie demain ! Et une belle !

21 avril 2013

DIMANCHE 21 AVRIL 18h50

David ne répond ni à mes appels, ni à mes SMS, ni à mes mails. Il est peut-être au ciné... mais généralement il me propose...

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21 avril 2013

DIMANCHE 21 AVRIL 17h35 : UN NOUVEAU KAMIL

Je viens de vivre un moment bouleversant de sincérité. Kamil, mon voisin, est un très beau garçon, très volage, très narcissique, très immature. C'est l'image que j'ai de lui depuis le début. Ça ne l'empêche pas d'être un type sympa. Enfin jusqu'à ma boulette où j'ai bavé sur Alyssa sous ses oreilles et où il est allé tout répéter à son ami Marco. Normal.

Bref. Une connaissance et un peu superficielle.

Il était assis dans l'escalier et je tombe sur lui juste avant d'arriver sur notre palier commun. Il me regarde, abattu, et s'explique :
- J'ai oublié mes clés à l'intérieur.
- Tu veux mon téléphone pour appeler quelqu'un ?
- T'inquiète, j'ai le mien, Marco arrive en urgence.
- Je vais y aller alors...
- Non non ne t'enfuis pas, il est pas là tout de suite. Je peux te poser une question ?
- Ben oui si tu veux...
- Qu'est-ce que ça fait de plus avoir de parent ?

J'ai dégluti bruyamment. Je m'attendais pas à ça.
- J'en ai jamais eu alors tu sais...
- Et l'idée te manque pas ?
- Le fantasme oui, mais c'est un rêve , un truc irréel alors ça vaut quoi ? Je sais pas...
- C'est drôle de s'imaginer sans alors qu'on a toujours connu avec...

Je me suis assise à côté de lui. Je ne pouvais rester debout. Il fallait que je me pose, pour tenter de comprendre où il voulait en venir.
- En tout cas si je peux te rassurer, on survit sans... c'est l'avantage de s'attacher à rien.
- Mon père va crever...
- J'ai un ami proche, il a perdu sa maman il y a quelques mois...
- Comment fait-il ?
- Il m'a toujours fait croire que c'était facile. Mais j'ai découvert un jour que ça l'était pas du tout pour lui.
- Il s'était préparé à ça ?
- Je sais pas, j'ai jamais osé demander.

Puis il s'est mis à pleurer, en essuyant immédiatement ses larmes avec ses mains comme si elles n'avaient jamais existé. J'ai simplement créé un contact en collant mon bras contre le sien. Je ne sais pas faire autre chose. Mais je suis restée à côté de lui.

Quelques minutes plus tard, il s'est calmé, m'a prise par le bras et dit merci. Kamil a lors reçu un sms et m'a annoncé que Marco était en bas. Il est alors parti le rejoindre comme un zombie et moi j'ai filé me cacher rapidement.

Je suis pas sûre d'avoir servi à grand chose. Soutenir après la mort c'est une chose, il y a une sérénité, un calme après la tempête qui nous aide. Mais soutenir avant la mort c'est empreint de drame, de suspense, le pire reste à venir.

J'aimerais en discuter avec David, trouver le bon moment.

20 avril 2013

SAMEDI 20 AVRIL 22h50 : CONTRAT AVEC LE DESTIN

Un morne samedi de révision. Plus rien à raconter dans mon blog. Je vais fermer boutique.

C'est vraiment con car quand je vois le nombre de visiteurs, je me dis que c'est dommage de flancher. Depuis quelques mois un nombre me trotte dans la tête. C'est un pari avec le destin...

« Si j'atteins 3000 visites fin juin je continue mon blog un an de plus. Si c'est moins, je passe à autre chose. »

C'est un peu stupide comme défi, mais je me le répète depuis quelque temps. Et je me sentirais idiote de pas respecter ce contrat entêtant avec le destin.

Bref, le destin de mon blog est entre les mains de mes fidèles lecteurs.

20 avril 2013

SAMEDI 20 AVRIL 12h15 : PAS FACILE D'ÊTRE VIOC !

J'étais tranquillement dans ma ruelle avec le Chien. Il pissait et colorait le caniveau avec toutes sortes d'excréments.

Comme d'habitude, je compte laisser faire, ni vue ni connue, et mettre les voiles.

Mais oh surprise, à ce moment-là me rejoint la Mamie du bar. Elle m'a vue au loin ? Elle a encore l'œil dis donc...
- Ma brave Sarah, comment ça va ?
- Et vous ?
- Pas fort en ce moment, je perds la boule... mais comme toutes les vieilles.
- Vous êtes pas vieille.
- Tu es gentille. Mais c'est pas facile d'être une vioc.
Je me dis que c'est pas facile non plus d'être une ado... alors c'est quand que c'est facile ?
- Vous êtes bien entourée avec votre famille.
- Oui oh, je suis contente qu'ils soient là, mais d'autres me manquent...
- Ah bon ?
- C'est une trop longue histoire. Et puis mon fils travaille, ma belle-fille me déteste, et mes petits-enfants ont leur vie.
- Vous avez jamais eu de mari ?
- Si évidemment. Mais il est mort et c'est tant mieux.
Difficile de rebondir sur une telle phrase.

Et elle commence à reprendre son tic de fouiller dans son sac à main :
- Mais qu'est-ce que j'en ai fait ?
- Je peux vous aider à chercher.
- Je suis tête en l'air, c'est pour son anniversaire, je suis tombée dessus, c'était incroyable.
- C'est quoi ?
- Elle m'en voudra si je lui offre pas de cadeau, je l'avais mis dans mon sac...
- C'est l'anniversaire de qui ?
- C'est ma petite-fille, Alyssa. Une vraie coquette celle-là.
- C'est quand ?
- Mais c'est aujourd'hui !

Je fronce les sourcils. Un souvenir me revient... elle a déjà fêté son anniversaire... depuis que je suis dans le quartier. Je recherche sur mon blog (bien pratique d'avoir ce pense-bête) et je tombe sur un post du 6 novembre. Le jour où j'ai découvert que la Mamie, Alyssa et Marco faisaient partie de la même famille.

Oui c'est clair, elle déraille la Mamie.

- Mais il est à qui ce chien ? Il est en train de remplir la rue de crottes.
- Je sais pas du tout... un chien errant ?

Ouh comme je suis vilaine... elle le connaît pourtant mon Chien... je viens de profiter de sa mémoire bancale !!!

20 avril 2013

SAMEDI 20 AVRIL 11h45

En sortant avec mon Chien, je tombe sur Kamil et Yunso dans la rue. Yunso me fait la bise, puis surprise, Kamil aussi. Peut-être qu'il se sent forcé par Yunso ?

Mais son visage est sombre, il est comme absent, presque méconnaissable. Yunso, devant lui ne se cache pas et me propose de me recontacter pour qu'on se voie bientôt toutes les deux.

Est-ce que Kamil m'en veut toujours à ce point ??? Est-ce que le fait de me voir le fait basculer tout de suite dans la morosité ?

Non j'y crois pas... il y a sûrement autre chose. Encore des histoires entre eux deux ?

19 avril 2013

VENDREDI 19 AVRIL 23h20 : PENSEE INTELLIGENTE DU SOIR

Ce soir, fait inhabituel, je travaille, je révise mon oral. Et je stresse, ça ne va pas du tout. Et je pense au bac dans deux mois. Et l'angoisse monte, noue ma gorge, fait gargouiller mon ventre. J'ai les mains qui se mettent à coller... J'ai peur, peur de l'avenir, de toutes ces étapes, de l'inconnu. Je voudrais tellement être une ado banale et insouciante, bête... oui ça serait pratique d'être idiote, frivole, inconsciente... tout vous traverse sans vous toucher.

La cocotte minute va exploser.

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