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16 ans, grosse & moche!
16 novembre 2012

VENDREDI 16 NOVEMBRE 13h25 : MACEDOINE J+1 again!

Je suis en panique absolue, c'est une crise d'angoisse incontrôlable.

Quand je suis arrivée à la cantine, ma table habituelle avait disparu. Stress! Mais où allais-je m'asseoir? J'ai erré avec mon plateau avant de m'incruster à une table de geeks de Terminale S. Et eux m'ont reconnue : « Hé mais c'est toi la victime du Monstre » « Ou bien c'est elle ta victime! » « Elle est en arrêt aujourd'hui ou tu l'as tuée? » « Du coup ils ont enlevé la table de la lose définitivement, trop dangereux à côté de la poubelle. Elle est partie au laboratoire pour analyse d'ADN! ». Le dernier avait l'air sérieux.

Trois mois après mon arrivée, je dois me reconstruire! Mon abri est détruit, je suis STF.

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16 novembre 2012

VENDREDI 16 NOVEMBRE 11h : MACEDOINE J+1

L'odeur de macédoine me suit encore. Hier c'était terrible, je puais. Pourtant j'avais passé quinze minutes à laver mon bras aux toilettes avec du savon. Aujourd'hui, j'entends dans la classe sans arrêt, que ça sent bizarre.

Dans mon malheur, comme c'était journée « macédoine » à la cantine, il y avait peu de gens que je connaissais, présents devant la catastrophe hier. Sinon une des Pestes m'aurait déjà appelée « macédoine ». Ouf c'est déjà ça.

Autre chance dans ma solitude le blouson a été sauvé car je le pose sur la chaise vide en face de moi.

Bref, à part l'odeur et quelques photos prises hier, j'ai l'impression d'avoir échappé à un nouveau scandale et à la ruine définitive de ma réputation déjà bien pitoyable.

Tiens David me regarde avec un air coquin, il renifle...il pouffe de rire... et vient chuchoter dans mon oreille : « Mais c'est toi hier qui t'es pris la poubelle non? »

Mince démasquée!

15 novembre 2012

JEUDI 15 NOVEMBRE 13h30 : AVALANCHE DE MACEDOINE!

Il s'est passé un drame à la cantine.

Le Monstre était de punition comme souvent ces derniers temps. Je pense qu'elle fait une dépression pré-hivernale, elle anticipe l'hiver! En fait j'ai découvert ça car elle a quelques jeunes qu'elle n'a pas dans le collimateur et auxquels elle raconte sa vie. Et j'ai surpris quelques bribes de conversation alors qu'elle tartinait des assiettes de macédoine de légumes. Elle voulait clairement vider les stocks plus vite que prévu et les assiettes débordaient. Ou bien elle était déconcentrée par ses histoires : « y m'aime pas le patron, je ché pas ce jlui ai fait! », « j'en peux plus moi là, moi chui faite pour la caisse, gérer les dépassements », « chui pas compétente pour la louche », « y va voir ce qu'y va voir », « moi je déprime, jvé me fout' en arrêt ».

Je suis restée bloquée sur elle au loin. Elle m'inspirait de l'attention et de la curiosité. Comme si j'essayais de déshabiller sa carapace.

Au moment de passer devant son stand « macédoine », je lui ai fait une remarque du style « pas trop » et elle m'a fait un clin d'œil en me foutant une plâtrée de vorace. Qu'est-ce que ce clin d'œil voulait dire exactement????? Elle sait que j'ai de l'appétit? Elle croit me faire plaisir avec son horrible macédoine? Ou bien alors elle voulait me dire qu'elle s'en débarrassait dans mon assiette de sa macédoine malgré moi? Genre t'en veux pas ben tu vas en avoir!

J'avais plus de place pour mettre un autre légume, genre des frites ou bien des pâtes. Bref je m'égare.

J'étais à ma table de paria, habituelle et j'étais perturbée par les poubelles qui étaient beaucoup plus remplies que d'habitude. Ben normal : le rythme effréné du Monstre venait casser le rythme lent de la poubelle géante. Le ventre de la poubelle n'était pas assez gros pour absorber le gavage du Monstre.

Le patron de la cantine regardait avec colère dans la direction des poubelles, retournait à sa caisse puis revenait, encore plus agacé. Et qui je vois débarquer comme une cocotte minute prête à exploser... le Monstre, mandaté pour vider la poubelle, punie pour ses bêtises.

Elle avait un chariot avec elle qui contenait des bouteilles d'huile d'olive. Elle grogne, pousse le chariot violemment vers la poubelle qui est dans mon dos et je me méfie... le chariot vient heurter la poubelle. Mais la poubelle est tellement lourde que c'est le chariot qui trinque... et patatras l'huile d'olive valdingue et finit par se déverser sur le sol. Je lève les pieds, ouf elle n'a plus qu'à nettoyer. Ça aurait pu s'arrêter là...

Mais non! Le Monstre a tenté d'essuyer sa catastrophe, pendant que je levais les pieds, hors de danger, mais alors que je regardais droit devant vers la cantine, pieds en l'air, j'entendis un gros bruit et j'eus juste le temps de voir le Monstre déraper sur l'huile puis la poubelle.

Mais cette fois-ci la poubelle était moins lourde qu'elle. Et la poubelle s'est déversée... comme une avalanche meurtrière.

Sans comprendre l'enchaînement des événements suivants, je me suis retrouvée la tête dans l'huile, et le bras dans la macédoine, chaise tombée!

Mon dieu j'ai failli mourir étouffée dans une macédoine.

Le Monstre pleurait, tout le monde applaudissait. Sa chute ou la mienne? Ou les deux...

14 novembre 2012

MERCREDI 14 NOVEMBRE 20h15 : TU DEVIENDRAS POUSSIÈRE...

J'ai récupéré mon téléphone sans encombre au bureau du Proviseur. Il n'était pas là. Quand je suis venue parler à la secrétaire, elle a souri et m'a dit de ne plus recommencer ou d'être plus discrète. Ca m'amuse quand l'Autorité ne se prend pas au sérieux.

En revanche s'il y a bien quelqu'un qui se prend au sérieux c'est le Tatoué du cours d'Arts Plastoc et sa copine, la Gothique aux piercings. Depuis le coup du dessin à Montmartre, il est bien plus qu'un petit empêcheur de tourner en rond. Il m'a dans le pif et je dois faire gaffe. Alors que ce cours était un havre de paix et de liberté jusqu'à maintenant, je me retrouve désormais dans la position délicate, sur le qui-vive.

Nous avons commencé une double séance sur la sculpture sur pierre qui se prolongera mercredi prochain. C'est un art délicat qui demande encore plus de technique que les autres. Et visiblement il y a de la casse. On a tous un bloc de pierre, et un burin, mais c'est difficile de jauger son acte de taille.

Et tout le monde a fini par casser son bloc de pierre. Mais moi je me suis retrouvée dans une position particulière : je crois que je manquais de force malgré ma stature et mon bloc restait intact jusqu'à ce que je l'envoie par terre direct et que j'attire toute l'attention sur moi : « Évitons les blessures quand même! Je préfère un bloc entier qu'un bloc de poussière! » mentionne la prof.

Effectivement après leur broyage en miette de la pierre, et mon envolée de pierre, la salle était très brumeuse. Des gens commençait à éternuer et à se frotter les yeux. La prof a dû ouvrir une fenêtre. Mais il y a eu un coup de vent ravageur qui a fait voler la poudre résiduelle sur les tables.

Un bordel! On n'y voyait plus rien! Et le tourbillon ne retombait pas! La prof généralement si zen a pris la mouche car tous les élèves se réjouissaient de cette tempête : « On ne m'y reprendra pas, la sculpture c'est pour les adultes! Pas pour les ados pré-pubères! »

Finalement les gens commençaient à progresser avec le 2ème bloc, et moi j'en étais à l'étape « poussière ». La prof qui passait par là m'a bien vannée : « vous en êtes encore là Sarah? Doucement on vous dit! »

Mince c'est la première fois qu'elle m'appelle Sarah et c'est pour m'enguirlander. Le Tatoué a donné une tape à sa copine en se retournant vers moi. Visiblement ravi que le vent tourne.

J'ai eu une mauvaise nouvelle ce soir : le Vieux part dix jours et me laisse seule à nouveau avec la Vieille. Depuis l'événement de la semaine dernière, elle me fiche une paix royale. Mais il faut se méfier de l'eau qui dort et des peaux de banane. Elle va encore me casser la télé, je suis sûre...

Le Chien dort dans ma chambre depuis quelques jours. Depuis la nuit où il m'a léchée et que j'en ai rêvé. Pauvre Chien, il n'a trouvé que moi comme compagnon avant de mourir. Dans la journée il est dans son panier de la cuisine. Dès que je rentre, il me regarde, se bouge un peu, vient renifler mon entre-jambes quand je bouffe devant la télé. Il finit par grimper sur le canapé avant de se faire houspiller par la Vieille qui m'accuse alors de l'encourager à désobéir.

Puis je vais faire mes devoirs. Le Chien vient s'installer à la porte quelques minutes plus tard. Puis trente minutes s'écoulent sans bouger, et enfin il rentre dans ma chambre afin de dérouiller ses articulations. Puis il bouge de 30 cm par 30 cm jusqu'à s'installer sous mon siège. Comme une petite conquête...

Le soir il se fout sous mon lit et pousse des soupirs presque humains. Comme un dernier souffle. J'ai peur qu'il crève dans ma chambre. Mais malgré tout ça je me sens rassurée par sa présence quotidienne comme s'il me protégeait de la Vieille. Oh c'est plus psychologique qu'autre chose, il est tellement vieux et mollasson et elle est pas si vieille et tellement hargneuse...

13 novembre 2012

MARDI 13 NOVEMBRE 18h20

Je réalise avec ce téléphone que cette peste revient dans ma vie comme un boomerang. Je n'ai pas pu le récupérer aujourd'hui et pourtant je suis passée deux fois au bureau du Proviseur. Peut-être un signe que la méchanceté et la vengeance ça ne paie pas. De toute façon, je ne suis pas accro au portable et j'ai pas d'ami avec qui textoter pendant des heures.

Évidemment, je n'ai pas pu éviter le Sport cette semaine. Ce qui m'a exaspérée c'est qu'on devait faire athlétisme aujourd'hui mais il pleuvait. Et la prof nous a renvoyé sur le volley-ball. A ce moment là l'assemblée a hurlé de joie : « top méga génial », « trop sa race », « putain dans le cul l'athlé ». Tous ces débiles accro au volley qui vont se la péter et se défouler sur moi en démontrant à chaque instant leur supériorité sportive en signe de supériorité générale. Comme une échelle des races, des peuples, des classes mais le bras de fer démonstratif n'est pas la guerre ou la violence... c'est un pauvre match de volley! Comme si lancer un ballon au bon endroit et bien le réceptionner te rendait hautement supérieur à tout niveau. Pathétique!

Et bien voilà ballon dans la gueule, ballon dans le sein, ballon sur l'épaule, ballon dans les fesses (beau rebondi efficace, mon meilleur coup). Un feu d'artifice d'insulte : « mais à quoi elle sert? », « pourquoi elle vient », « faites la disparaître ».

Au bout d'un certain temps, j'ai hurlé au dernier petit con : « tu crois que j'ai le choix branleur! ». Et là tout le monde a ri. Humiliation, oui un peu. Mais après ça plus d'insulte.

J'ai simplement remarqué deux choses :
- Alyssa n'était pas là, elle a séché? Elle est dispensée?
- Ashley était bien là puisqu'elle m'a envoyé un ballon meurtrier qui est tombé à côté. En temps normal un ballon qui arrive sur moi me paralyse et hop, il finit dans le mille. Mais là je n'ai rien vu rien entendu, et j'ai esquivé sans faire exprès. J'ai haussé les épaules et levé les yeux!

Ce qui me fait le plus mal, c'est que David me snobe en cours de sport. Ne me voit pas, ne me parle pas. Il ne m'assume pas, je suis trop ridicule, trop paria. Ce qui tranche avec d'autres moments. Je ne pourrai jamais lui en parler. Mais ça me blesse profondément...

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13 novembre 2012

MARDI 13 NOVEMBRE 11h35 : LECTURES DE HAUTE VOLEE!

A la pause pipi, y'a 30 mn, j'ai surpris une conversation entre A&A :
- Ashley : Tiens tu m'avais pas dit que t'avais le tel de Xris...
- Alyssa : Ouais ché plus pourquoi, un jour t'étais malade...
- Ashley : Ah ouais c'est vrai!

Y'a anguille sous roche!!!!

Depuis le retour du pipi, je suis en train de décortiquer les messages et tout s'illumine parfaitement. Les messages à Marco, les messages à Ash, les messages à Mac, Gro...et les messages de drague à Xris. Bon c'est de la drague version ado : « Chouchou aide moi à faire mé mat sui tro nul », « Ash est malade, mais on peut aller au ciné », « On sfé 1 burger rien ke tou lé 2? Mé sui au régim lol », « tro bien le film jé u tro peur tétai tro courageu », « je sé cé compliké mé ça en vo la pn ». Mmmh ça sent la bombe, de quoi faire péter une amitié.

David me donne un coup de coude une seconde avant de me faire allumer par la prof qui me prend le téléphone, « confisqué et à retirer chez le Proviseur ». Rien à faire, j'ai lu ce que je veux.

Derrière, bien sûr, surgit un commentaire cinglant de l'idiote de service, Ash : « Pfff elle découvre les nouvelles technologies la pouilleuse ». Je me suis retournée avec un air vicieux et insistant. Ashley m'a fait un doigt mais Alyssa n'a pas soutenu et a détourné le regard vers ses notes.

Rira bien qui rira le dernier! Bisou-bisou...

12 novembre 2012

LUNDI 12/11/12 18h35 : CE A KI CE PORTABLE?

Banco, je me suis ridiculisée, mais j'ai rendu la pareille.

C'était la pause de 15h30, et la prof était très en retard. J'avais décidé d'aller sur les marches de la cour intérieure, me réveiller et utiliser mon nouveau jouet, mon téléphone portable has been. Y'a quand-même des couleurs dedans!

J'avoue je m'observais un peu dans la vitre avec le téléphone et le blouson, je tirais sur une manche, puis sur l'autre, je détournais le regard dans tous les sens pour faire mine de! Puis je retirais sur le col, je soupirais, et j'adaptais mon geste de port du « mobyle ». Ridicule. David a vu mon petit manège et m'a sorti une vanne : « t'inquiète, c'est foutu ».

Évidemment en temps normal j'aurais pleuré. Immédiatement ou cinq minutes plus tard aux toilettes. Mais il a dit ça avec un regard frontal malicieux. Alors ça m'a inspiré une petite répartie spontanée : « au moins j'essaie moi ».

Je pense que ça a créé une petite connivence et on a parlé quelques instants de la fin de nos vacances. Sans trop d'implication non plus. Et puis il part aux toilettes et m'annonce qu'il revient tout de suite.

Une minute plus tard, il me pince les hanches par derrière, ça me chatouille la graisse, je déteste ça, mais c'est lui alors je me laisse à rire. Et là mon corps se glace quand j'entends le son d'une autre voix, genre piailleuse fashion.

- Ashley : T'aimes ça, dis donc, qu'on te tripote!
- Alyssa : C'est bizarre ça a fait trembler tout son corps...mais, dis donc, t'as un nouveau téléphone!
- Ashley : T'es passée à l'ère moderne!
- Alyssa : Enfin celui-là c'est l'ancien modèle!
- Ashley : Ouais t'avais le même, Alyssa...

Alyssa fronce les sourcils et m'arrache le téléphone des mains. Elle le décortique en quelques secondes et tapote dedans. Je réagis et je tente de lui reprendre, mais Ashley, en bonne assistante, me repince la hanche. Et là je hurle, rouge de colère!

Tout le monde me regarde dans la cour et les deux pétasses sont médusées.

- Alyssa : C'est une pouilleuse, elle a récupéré mon téléphone!
- Ashley : T'es sûre?
- Alyssa : Certaine! Y'a des scratchs que je connais par cœur

Je tombe des nues mais c'est probable. Marco me l'a donné à partir de son tiroir-récup issu de toute sa famille. Tout prend son sens. Ash! Bien sûr la jumelle idiote! David arrive et bouscule Alyssa qui laisse tomber le mobile à terre. Je me précipite pour ramasser mon bien comme une mendiante...

- Alyssa : Où est-ce que t'es allée voler ça pouilleuse? Chez mon frère hein? T'as fait les tiroirs?
- Moi : C'est un cadeau pour me récompenser de ma gentillesse. Mais ce mot tu connais pas!
- Ashley : La vanne pourrie!
- Moi : Et puis t'aurais dû faire plus gaffe, idiote, à effacer tous tes contacts et tes messages envoyés!
- Alyssa : C'est l'hôpital qui se fout de la charité question cerveau!
- Moi : T'as oublié qu'y avait une différence entre carte sim et téléphone, et t'as laissé des traces, pétasse...
- Alyssa déglutit et semble mal à l'aise. J'ai mis dans le mille!!!
- Ashley : Attend elle va pas nous parler comme ça celle-là. Depuis qu'elle parle au ver de terre...
- David, l'interrompant : Le ver de terre te pisse à la raie!
- Alyssa : Ça devient vulgaire, là, aucune éducation, on met les voiles!
-Moi, perfide, tout me revenant en tête : Je sais que tu apprécieras quand je lirai devant toute la classe tes petits échanges avec Kevin ou un autre comme Mac, Gro, Xris ou Ash...

Sur le départ, Alyssa perd sa belle assurance habituelle... Des amants cachés, des adultères, des petits mots qu'elle ne veut pas montrer à Ash peut-être...

Je conclus mielleusement sous les yeux de David, scotché : « Salut Ash, salut Aly ». Mais elles ne m'entendaient plus. Et là David me jette un œil complice. Malheureusement il était temps de retourner en cours. Le téléphone n'a visiblement pas apprécié la chute, l'écran saute et devient noir avant de revenir.

12 novembre 2012

LUNDI 12/11/12 13h30 : RENTREE

L'euphorie d'hier soir n'a pas duré. L'angoisse est revenue avant le sommeil, les cauchemars ont remis ça, les réveils en sursaut et en sueur. Et puis j'avais peur de retrouver cet horrible rythme quotidien, cette prison routinière.

J'étais en dépression toute la matinée. Le seul soleil a été le discret sourire de David ce matin.

Retrouver le regard des autres me pèse ici alors que dans la vie des « adultes », je passe plus inaperçue. Et puis j'arrête pas de me demander ce que vont penser les autres du blouson de David.

Et le midi, c'est la même solitude à la même table pour pièce unique. Le Monstre toujours en forme, bien sûr. Le café abandonné par les « enfants » entre 13h30 et 14h. Les profs surexcités par les notes, le bac qu'on nous rabâche, la pression permanente et croissante comme si on n'allait jamais sortir la tête de l'eau.

Le jour où j'ai mon bac, je me sentirais tellement libre, je leur dirai merde à tous, je revendiquerai ma mochitude et je ferai la pub de ma grossitude à travers le monde.

Il est 13h40 et si! Il vient d'y avoir un changement! David est venu discuter avec moi au café des « adultes ».

11 novembre 2012

DIMANCHE 11/11/2012 20h : FIN DES VACANCES

La dernière journée est difficile. j'aurais voulu faire tant de choses : aller voir les jeunes pour les remercier encore et encore, chatter avec David pour savoir s'il boude, espionner le passage dans la rue, distiller quelques vacheries sur Alyssa auprès de Marco ou de sa si gentille grand-mère, prendre des photos avec mon nouveau portable (3MP pas mal, mieux que rien en tout cas), aller au ciné voir tous les films que je voulais voir, écrire enfin ce qui s'est passé au foyer avant mon arrivée ici et qui a fait basculer ma vie...

A la place j'ai travaillé sans relâche et sans entrain sur tout ce que j'avais à faire pour le retour au lycée demain. J'ai vraiment fait du chemin pendant ces deux semaines de liberté, mon chemin...

Et ce petit pas en avant me donne soudainement de grandes ailes : je veux une amie, je veux savoir si je peux aimer et ce qui m'attire, je veux savoir si je suis vraiment la plus grosse des moches, la plus moche des grosses...

Et je me surprends à tripoter mon petit bracelet métallique au design si mystérieux et qui fait partie de moi depuis si longtemps. J'ai grandi dedans et il a façonné ma peau, mon corps, j'ai dû l'élargir au fil du temps. Mon assistante sociale n'en sait rien et m'a toujours connue avec. Une chose extérieure qui fait partie de moi. Mais extérieure signifie quelqu'un d'autre qui me connaît et que je n'ai jamais connu. Et qui pense peut-être à moi ? Quelqu'un qui hante mes rêves...

Bizarrement c'est la première fois que je parle de mon bracelet à mon blog, la première fois que j'y repense depuis que je suis là... C'est comme un ange gardien qui prête attention à vous mais auquel on ne prête pas attention...

11 novembre 2012

DIMANCHE 11/11/2012 0h05 : EPILOGUE

Yunso et moi avons échangé des sms dans la soirée :
« Est-ce que tout se termine bien? YS»
« Vous êtes mes sauveurs : comment vous remercier? »
« Kamil te devait au moins ça et le vélo est vraiment pour toi »
« Et pour l'ordi, super idée !!!! :-)»
« On écoutait derrière la porte, le vélo était prévu mais l'ordi impro totale de dernière minute! »
« Touchée, impressionnée. Ça leur en bouche un coin »
« Ça aussi ça nous a plu »

Je ne saurai jamais ce qu'il faisait, Kamil derrière le canapé. Je frapperai toujours désormais. Et l'ordi je le garde ?????????????????????????

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